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Le commando et Flipflop se trouvaient dans une vaste grotte naturelle, mais à l’extérieur du labyrinthe obsidional, cette fois. Pyrgus regarda autour de lui, l’estomac noué. Autour de lui, d’immenses plates-formes, suspendues par un technosortilège sensoriel, flottaient sous le plafond. Elles étaient reliées à un réseau de passerelles en suspension.
L’une d’elles était vaste et pourvue de murs transparents. Il s’agissait à l’évidence d’une chambre d’observation d’où des spectateurs privilégiés (ou pervers, selon le point de vue) pouvaient regarder les joueurs se faire massacrer dans le labyrinthe.
— Il y a quelque chose, là-dedans, annonça Holly Bleu à mi-voix.
D’un coup, le Prince se rendit compte à quel point ils étaient vulnérables. Jusque-là, le soulagement d’être sorti du labyrinthe infernal avait dominé. À présent, l’heure était au constat objectif : Pyrgus et ses amis étaient très exposés. Ils formaient un petit groupe bien visible sur le sol de la caverne. Si les hommes de Noctifer les découvraient, ils les massacreraient en quelques minutes.
— Il faut nous protéger, Prince, lui dit Nymphalis, qui avait donc eu la même idée que lui au même moment.
— Il faut surtout sortir d’ici, renchérit le Prince. Noctifer ne garde probablement pas mon père en sous-sol. Mais… quelqu’un voit-il une sortie ?
— Il y a un escalier en pierre, au fond à droite, signala Henry.
— On y va, décida Pyrgus. Faites le moins de bruit possible et ne vous arrêtez de courir sous aucun prétexte. Toi, Henry, prends Comma par la main.
Ils s’élancèrent vers l’escalier. Ils étaient presque arrivés à destination quand un cri à glacer le sang résonna dans la grotte.
— Papa ! s’exclama Bleu. C’est Papa !