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Les soldats de l’Empereur n’étaient pas des plaisantins. Quand ils menaçaient quelqu’un, ils étaient prêts à l’exécuter sans hésitation.
Hamearis leva les mains et recula, le sourire aux lèvres. Il devinait ce qui s’était passé. Ces gens-là étaient très forts. Aucun magicien de sa connaissance n’était capable de détecter une arme de cette façon.
— Peut-être Votre Grâce a-t-elle oublié une arme sur elle ? suggéra le capitaine d’une voix polie.
Le duc s’inclina, obligé de se montrer beau joueur. Car il avait vu juste : un sortilège posé sur le portillon avait repéré sa dague cachée… qu’il dégagea du fourreau et remit.
— Merci, dit le chef des soldats. Nous vous la rendrons quand vous repartirez. Votre serviteur, à présent, je vous prie…
L’homme encapuchonné franchit le portail sans déclencher l’alarme. Hamearis se dirigea vers le palais. Il soupçonnait l’arche enchantée d’avoir été installée par le nouveau Gardien du jeune Malvae, ce sorcier du Monde analogue appelé Fogarty. Auquel cas, cette invention suffisait à prouver la valeur de l’homme. Un sortilège capable de détecter les armes était un progrès incroyable et une invention d’une valeur inestimable.
Peut-être Hamearis aurait-il intérêt à ne pas en parler à son ami Noctifer. Il aurait une chance de s’approprier cette technologie pour lui seul lorsque les Fées de la Nuit occuperaient le Palais pourpre. Et s’il réussissait à convaincre Fogarty de travailler pour la Maison des Lucina, alors là…