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Pourquoi Henry n’était-il pas venu ? Bizarre autant qu’étrange. M. Fogarty était très surpris. Cela ne lui ressemblait pas. Surtout que le garçon en pinçait pour Holly Bleu !
Le vieil homme se leva et se dirigea vers la fenêtre, là où Gonepterix était assis. Soudain, il comprit que le paysage n’était pas une illusion créée par un sortilège de décoration. Dehors, il y avait vraiment une vraie rive bordée d’une vraie mer en colère.
— Où donc sommes-nous ? demanda-t-il.
— Hors du monde, répondit le prince consort.
— Hors du…
— Pour des raisons de sécurité.
M. Fogarty fronça les sourcils. Ces fées pouvaient donc translater n’importe qui n’importe où. Avec ou sans portail.
Se trouvaient-ils dans un autre univers que celui du Royaume ? Avaient-ils déniché une autre planète avec une atmosphère vivable et une température décente ? Avaient-ils inventé un moyen de fissurer l’espace-temps pour permettre les translations intersidérales ?
C’était à n’y rien comprendre. Tout, ici, était fascinant. Incroyable. Et si innocent. Vu l’étendue de leurs connaissances, les Fées de la Forêt auraient pu envahir le Royaume en un tour de main, investir Hael, commander aux démons et finir par croquer le Monde analogue sans coup férir. Et pourtant, elles n’avaient qu’une envie : qu’on leur fiche la paix.
— On est loin de la Forêt ? s’enquit-il.
— Trente-huit mille années-lumière, dit Gonepterix sans hésiter.
Avant que l’ex-Gardien eût pu réagir, Holly Bleu et son frère entraient dans la Grande Salle. Pyrgus semblait blême, et ce fut la Princesse qui se chargea d’annoncer leur décision à Cléopâtre :
— Votre Majesté, mon frère et moi vous remercions de votre offre généreuse et l’acceptons avec reconnaissance.
Elle se tourna vers Pyrgus, comme si elle le défiait de la contredire. Le Prince ne broncha pas. Alors, Bleu reprit avec un sourire :
— Bien, et si on parlait de nos petits projets, à présent ?