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Henry venait d’avoir une idée génialissime et extraordinaire. Si évidente qu’il se demandait comment il avait pu ne pas l’avoir avant. Puisqu’il ne pouvait pas savoir où Alicia avait caché son portail portatif, il n’avait qu’à aller voir si M. Fogarty n’en possédait pas un autre !
Il faisait nuit, à présent. Sa mère aurait piqué une colère noire en apprenant qu’il allait rendre visite à M. Fogarty. Qui plus est aussi tard. Depuis que sa sœur l’avait accusé d’avoir des relations sexuelles avec le vieil homme, les parents de Henry ne voulaient plus entendre parler de ce type.
Mais sa mère avait oublié l’existence du garçon. Sa sœur aussi. Rien ne l’empêchait d’agir comme bon lui semblait.
Il passa un imper – il avait commencé de pleuvoter – et prit le dernier bus. S’il ne trouvait pas un autre portail, il n’aurait qu’à rester dormir sur place et attraper le premier bus le lendemain matin. Les cônes de Léthé ne résolvaient pas tous les problèmes. N’empêche, ils avaient quelques avantages. Et Henry comptait bien en profiter. D’autant qu’il lui restait encore quatre sortilèges.
Cependant, le temps qu’il arrive chez M. Fogarty, une grosse partie de sa confiance s’était évanouie. Son problème avait un nom et un prénom : Holly Bleu. Il n’était pas à son côté alors qu’elle avait besoin de lui (et qu’il aurait bien aimé la rassurer par sa seule présence). Avec la chance qu’il avait, il n’y aurait pas de portail de rechange, et il lui faudrait des mois avant de parvenir au Royaume des Fées.
Il avait raison de craindre le pire. Il eut beau fouiller la maison de M. Fogarty du plancher au plafond, il ne dénicha pas la moindre trace d’un portail portatif. Il envisageait de creuser un trou avec sa tête dans le mur le plus proche… quand il eut une deuxième idée génialissime et extraordinaire.
Stupéfiant. Déjà, une idée, c’était rare. Mais deux idées, qui plus est génialissimes et extraordinaires, c’était carrément du jamais vu.
Vite, vite, il se précipita vers le bureau qu’il avait inspecté dans la chambre de M. Fogarty. Haletant, il ouvrit le tiroir… et sourit d’une oreille à l’autre : le carnet du vieil homme était toujours là. Il était sauvé !