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Les gardes connaissaient leur métier. Dès qu’ils interceptèrent le Prince, ils lui bloquèrent les bras pour l’empêcher de se saisir de ses armes – une petite épée (dans son fourreau), une baguette à feu (à sa ceinture) et un couteau halek (dans sa botte). Pyrgus ne résista pas. Au contraire, il se laissa entraîner. L’homme qui lui retenait les mains dans le dos relâcha sa prise. Aussitôt, le Prince tenta violemment de se dégager et balança au hasard son coude derrière lui. Un cri lui apprit qu’il avait touché son adversaire en plein dans l’œil. Il était libre.
Libre de se faire massacrer par les autres gardiens qui l’entouraient, l’épée au clair. Pyrgus comprit à leur rictus qu’ils allaient le tuer avec joie.
Mais Nymphalis bondit. Elle bondit si vite que le jeune homme la vit floue. À la main, elle tenait une arme qu’il ne connaissait pas : une lame triangulaire trop courte pour être une épée, trop longue pour n’être qu’une dague, et qui laissait derrière elle une trace d’énergie argentée, à la manière des couteaux haleks.
La jeune fille frappa le garde le plus proche d’un coup de pied chassé monumental. L’homme se plia en deux. La soldate lui trancha la nuque et sauta de côté lorsque le sang jaillit. Puis Nymphalis s’interposa entre deux assaillants et Pyrgus.
Cette fois, le combat était lancé pour de bon.