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Le Prince dégaina son épée et fit face à une Fée de la Nuit qui avait tenté une attaque dans son dos. Surpris, l’homme baissa la garde une fraction de seconde. Pyrgus se fendit et lui planta son épée dans le ventre.
Du coin de l’œil, le Prince aperçut les soldats de la Forêt. Ils avaient troqué leurs arcs pour des épées, afin d’éviter de blesser leurs amis dans ce combat rapproché. En un éclair, Pyrgus se rendit compte de la chance qu’il avait eue d’être protégé et non attaqué par Nymphalis : celle-ci lui avait porté son coup favori, le coup bas, mais elle lui avait épargné la suite de l’enchaînement (le tranchage de gorge) !
Les Fées de la Forêt se lancèrent dans le combat avec la même efficacité que Nymphalis. Quelques minutes plus tard, les assaillants étaient morts ou mourants. Sur leurs uniformes, dont la plupart étaient rouges de sang, Pyrgus avisa les armoiries de la Maison de Noctifer. Le nouveau maître des lieux n’avait aucune confiance dans la loyauté des forces militaires du palais. Ce qui était encourageant pour Pyrgus : son peuple ne l’avait pas lâché à son premier revers de fortune.
— J’ai une idée, annonça Ziczac en regardant les cadavres. Si vous mettiez les uniformes et les lunettes de ces soldats, vous pourriez faire illusion quelque temps.
— Et vous ?
— Je suis trop petit. J’aurais l’air d’un clown dans ces habits. Vous n’aurez qu’à prétendre que je suis votre prisonnier… ou le sorcier personnel de Noctifer… Vous trouverez bien !
— Bonne idée ! Ces traîtres n’y verront que du feu !
— Veillez à choisir les moins souillés, conseilla Ziczac.
Mais Pyrgus était déjà au travail…