10. ExpLOSiOn ET mARASmE, 1896-1914
1. « Le ciel est bleu, l’enfer est rouge. » Les couleurs des partis canadiens sont demeurées les mêmes : rouge pour les libéraux et bleu pour les conservateurs, à l’inverse des couleurs des partis de gauche et de droite aux états-Unis. de création plus récente, le nouveau Parti démocratique a opté pour l’orange et le défunt Crédit social pour le vert.
2. La population totale en 1913 est évaluée à 7,6 millions d’habitants.
3. il est intéressant de noter que c’est l’impérialiste George Parkin qui a relevé ces faits, toujours plausibles, en 1892 : Carl Berger, The Sense of Power : Studies in the Ideas of Canadian Imperialism, toronto, University of toronto Press, 1970, p. 145.
4. Jean-Claude robert, « Quebec », écrans 25 et 26 et tableau, dans Bob Hesketh et Chris Hackett, Canada : Confederation to Present, Cédérom.
5. norrie et Owram, History of the Canadian Economy, p. 321 : « en 1909, il passe plus de blé par Winnipeg que par n’importe quel autre centre au monde. »
6. voir l’analyse qu’en font robert Bothwell, ian drummond et John english dans Canada, 1900–1945, toronto, University of toronto Press, 1989, p. 81-82.
7. Citations dans H.v. nelles, The Politics of Development : Forests, Mines and Hydro-Electric Power in Ontario, 1849–1941, toronto, Macmillan, 1974, p. 220-221.
8. Le biographe de Blair dans le Dictionnaire biographique du Canada (vol. Xiii, p. 89), d.M. Young, cite une évaluation du Conseil des commissaires en la définissant comme « le prototype du tribunal administratif fédéral et la première manifestation nationale importante de l’état réglementateur moderne ».
9. voir en particulier duncan Mcdowall, Banque royale : au cœur de l’action, traduit de l’anglais par Gilles Gamas, Montréal, éditions de l’Homme, 1993, p. 191-230.
10. en 1913, pendant la révolution mexicaine, la délégation britannique à Mexico demande au gouvernement canadien quelles mesures elle doit prendre pour protéger certains investissements canadiens. Ottawa n’en a, bien sûr, pas la 506
UnE HIsTOIRE dU Canada
moindre idée. six ans plus tard, cependant, le cabinet canadien est intéressé à acquérir le pouvoir d’intervention au Mexique avant que la création de la société des nations n’interdise ce genre de maintien de l’ordre international.
11. Les banques ne sont pas autorisées à consentir des prêts hypothécaires.
12. Michael Hart, A Trading Nation, vancouver, UBC Press, 2002, p. 74 et 182.
13. son appellation officielle est la Hydro electric Power Commission of Ontario ou HePCO.
14. au Québec, il existe des cercles catholiques de droite dont les membres craignent la contamination anglaise et protestante au point de faire de la propagande en faveur d’un état français et catholique distinct. voir la biographie de Jules-Paul tardivel dans le Dictionnaire biographique du Canada.
15. il existe une raillerie à propos de l’empire (catholique) austro-hongrois, défendu, à ce qu’on prétend, par « une armée de soldats debout, une armée de bureaucrates assis et une armée de prêtres à genoux ». voir en particulier William J. Callahan, The Catholic Church in Spain 1875–1998, Washington, dC, University of america Press, 2000, p. 46.
16. voir Lionel Groulx, Mémoires, vol. 1, Montréal, Fides, 1970, p. 106–108 .
17. nancy Christie et Michael Gauvreau, A Full-Orbed Christianity : The Protestant Churches and Social Welfare in Canada, 1900–1940, Montréal et Kingston, McGill-Queen’s University Press, 1998, p. xiii.
18. Membre du clergé méthodiste, Booth travaille dans les bas quartiers de Londres pendant les années 1860. Confronté aux problèmes sociaux qu’il observe dans l’angleterre du milieu du siècle, il modifie l’orientation de sa prédication et fonde l’armée du salut en 1878. Les membres de cette armée se mettent à l’œuvre au Canada en 1882.
19. À ce sujet, voir William F. ryan, The Clergy and Economic Growth in Quebec, 1896-1914, Québec, Presses de l’Université Laval, 1966.
20. elle y est invitée par des politiciens canadiens serviles dans les années 1850.
21. il s’agit, respectivement, du duc de Kent, du duc de Clarence (qui deviendra Guillaume iv), du prince de Galles (qui deviendra édouard vii), de la princesse Louise, marquise de Lorne et épouse du gouverneur général, du duc d’York (qui deviendra George v) et du duc de Connaught, gouverneur général de 1911 à 1916.
22. Le premier gouverneur général, lord Monck, ainsi que le deuxième, lord Lisgar, sont manifestement des personnages politiques et sociaux de deuxième ordre en Grande-Bretagne mais, dans les années 1880 et 1890, le poste est occupé par des personnes ayant de meilleures relations, jusqu’au plus réputé, le prince arthur de Connaught, benjamin de la reine victoria, qui compense par son lignage et ses bonnes intentions des capacités intellectuelles plutôt restreintes.
23. il existe une toute petite force permanente constituée de soldats de métier mais elle ne se compare en rien à la milice formée de soldats d’été.
noTes
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24. dépêche de sir John Macdonald à sir Charles tupper, datée du 12 mars 1885 : citation dans C.P. stacey, Canada and the Age of Conflict, vol. 1, 1867–1921, toronto, Macmillan, 1977, p. 43-44.
25. J.L. Granatstein, Canada’s Army : Waging War and Keeping the Peace, toronto, University of toronto Press, 2002, p. 27.
26. il s’agit de terre-neuve, des cinq colonies australiennes, de la nouvelle-Zélande, de la colonie du Cap et du natal en afrique du sud, ainsi que du Canada.
27. Comme bien d’autres, cette chanson chauvine a été interprétée dans les salles de concert de l’époque et était « extrêmement populaire » en Grande-Bretagne, comme au Canada anglais sans doute : John M. Mackenzie, « empire and Metropolitan Cultures », dans andrew Porter (dir.), The Oxford History of the British Empire, vol. 4, The Nineteenth Century, Oxford, Oxford University Press, 1999, p. 278-279.
28. On trouve bien quelques impérialistes canadiens-français. sir Percy Girouard fait sa renommée en creusant le roc en afrique au nom de l’empire, tandis qu’on peut toujours compter sur sir James LeMoine (d’accord, LeMoine est à moitié Français et il semblerait qu’il soit anglican, mais c’est un visage très familier au sein de la société québécoise) pour déployer l’étendard britannique sur les créneaux de Québec.
29. Carman Miller, Canada’s Little War : Fighting for the British Empire in Southern Africa, 1899–1902, toronto, Lorimer, 2003, p. 21–23.
30. Montreal Star, le 5 octobre 1899.
31. Miller, Canada’s Little War, p. 52.
32. Les colonies australiennes se sont fédérées en un dominion unique en 1901, ce qui réduit le nombre de premiers ministres à la table de conférence.
33. en 2003 encore, les américains donneront un exemple parfait des réminiscences populaires : une francophobie qui rappelle sûrement les incessantes guerres anglo-françaises entre le douzième et le dix-neuvième siècles. La meilleure analyse récente de ce phénomène nous a été livrée par david Hackett Fischer, Albion’s Seed : Four British Folkways in America, new York, Oxford University Press, 1989.
34. voir Walter russell Mead, Sous le signe de la providence : comment la diplomatie américaine a changé le monde, traduit de l’anglais (états-Unis) par séverine Mathieu, Paris, O, Jacob, 2003.
35. Pour donner un exemple, les Britanniques abandonnent un vieux traité prévoyant un intérêt conjoint dans un canal en amérique centrale lorsqu’un gouvernement américain décide que, dans l’intérêt national des états-Unis, ce canal doit être exclusivement américain.
36. roosevelt est convaincu que les revendications canadiennes sont au mieux bidon et au pire des procédés déloyaux. Même le fait de concéder l’arbitrage de la revendication canadienne est essentiellement, pour les Canadiens et, par extension, pour l’empire britannique, une façon de sauver la face.
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UnE HIsTOIRE dU Canada
37. Le récit le plus judicieux du différend frontalier est donné par stacey, Age of Conflict, vol. 1, p. 86–103. Le biographe de roosevelt, edmund Morris, ignore les éléments politiques qui se cachent derrière l’octroi, et le fait que tout était joué d’avance : Theodore Rex, new York, random House, 2001, p. 281. il le décrit avec raison comme une « victoire quasi-totale ». roosevelt n’aurait jamais accepté qu’il en soit autrement.
38. sir Joseph Pope provient d’une famille conservatrice de premier plan de l’Île-du-Prince-édouard et, dans une première vie, a été secrétaire de sir John a.
Macdonald.
39. elle gèrera aussi la répartition des eaux de certains fleuves et rivières entre intérêts canadiens et américains et régira les dérivations et obstacles, tels les barrages et déversoirs. dans ses travaux, elle doit appliquer un principe d’égalité entre les droits des Canadiens et ceux des américains.
40. William r. Willoughby, The Joint Organizations of Canada and The United States, toronto, University of toronto Press, 1979, p. 22.
41. Les événements de 1908 sont décrits dans un splendide ouvrage de H.v.
nelles, The Art of Nation-Bulding : Pageantry and Spectacle in Quebec’ s Tercentenary, toronto, University of toronto Press, 1999.
42. aux yeux d’une génération ultérieure, la marine de cinq croiseurs et six destroyers proposée par Laurier peut sembler gigantesque. il ne fait aucun doute que les destroyers auraient été plus utiles en service d’escorte au cours de la Première Guerre mondiale qu’un ou deux cuirassés de plus dans la Grande Flotte.
43. À la défense des ministres britanniques, il faut ajouter qu’ils ne l’ont pas dit non plus à l’ensemble du cabinet britannique et encore moins au Parlement britannique : pourquoi donc en feraient-ils part à Borden ?
11. BRiSER LE mOULE, 1914-1930.
1. eric arthur, cité dans Kalman, History of Canadian Architecture, vol. 2, p.
738. Kalman indique que l’édifice sun Life est « un des nombreux édifices canadiens revendiquant le titre du plus gros ou du plus haut édifice de l’empire britannique ».
2. Statistiques historiques du Canada, 2e édition, tableaux d 125, Y 235 et Y 241.
3. Les lecteurs informés élèveront des objections en citant le cas de John diefenbaker, baptiste et abstinent. néanmoins, diefenbaker était connu pour être un buveur occasionnel de bière.
4. La Loi est destinée à donner des pouvoirs d’urgence au gouvernement. Laurier recommande qu’elle soit rédigée dans un style détaillé et non spécifique. La Loi permet au gouvernement fédéral de légiférer par décret comme il le juge approprié pendant un état de guerre.
5. À ce stade, Bourassa est un mélange bizarre de ferveur religieuse, de nationalisme canadien et de « bon gouvernement », ce qui signifie la fin des anciens systèmes de corruption, qu’il associe à juste titre aux libéraux noTes
509
de Laurier. en réponse, les libéraux appellent le journal de Bourassa et les autres journaux similaires « la bonne presse », dans ce contexte-ci, de manière péjorative.
6. en 1914, « les alliés » sont la Grande-Bretagne, la France, la russie, la Belgique et la serbie, avec l’ajout de l’italie en 1915 et de la roumanie en 1916. Leurs ennemis, connus sous le nom de « puissances centrales », sont en 1914 l’allemagne et l’autriche-Hongrie, auxquelles se joignent la turquie en novembre 1914 et la Bulgarie en 1915.
7. Granatstein, Canada’s Army, p. 55.
8. dans l’essai de robert Holland, « the British empire and the Great War », dans Judith M. Brown et Wm. roger Louis (dir.), The Oxford History of the British Empire, vol. 4, The Twentieth Century, Oxford, Oxford University Press, 1999, p. 130, une des erreurs réside dans l’affirmation selon laquelle le général sir arthur Currie, commandant du Corps canadien de 1917 à 1919 était « un officier professionnel avant la guerre ». en fait, Currie a été agent immobilier et officier de la milice. J. L. Granatstein, Canada’s Army, p. 94-95, fait observer qu’en 1916, la conception commune voulant que l’armée canadienne représente une force de citoyens « est pratiquement périmée » et que les soldats et les officiers sont devenus des professionnels à la suite d’événements pénibles.
9. 804 000 sur 7,2 millions.
10. Granastein, Canada’s Army, p. 57.
11. McGowan, The Waning of the Green, p. 244–246, indique que les évêques anglophones d’Ontario craignent que l’enseignement catholique dans son ensemble soit menacé par le ressentiment des Ontariens à l’égard de l’enseignement en langue française. À cette période, l’immigration des Canadiens français vers l’est et le nord de l’Ontario cause bien des préoccupations et certains soutiennent qu’elle met en péril le caractère anglophone et protestant de la province. À ce sujet, voir susan M. trofimenkoff, The Dream of Nation : A Social and Intellectual History of Quebec, toronto, Gage, 1983, p. 203–205.
12. Bill Waiser, Saskatchewan : A New History, Calgary, Fifth House, 2005, p. 73-74, 231-232, relate la réception d’immigrants non britanniques dans les Prairies, indiquant que la Grande Guerre accentue les différences entre les groupes ethniques et augmente les pressions en faveur de la conformité et de l’assimilation.
13. silver, French-Canadian Idea, p. 263–266.
14. Holland, « the British empire and the Great War », p. 126, fait la déclaration absurde selon laquelle Bourassa est séparatiste.
15. Les éditoriaux furieux d’un journal d’Ottawa, le Journal, contribuent à l’agitation d’une foule de soldats, qui s’élancent sur la scène. Un des promoteurs de Bourassa, a. C. Glennie, un Canadien anglais, est malmené ; le jour suivant, sa femme donne un coup de cravache à l’éditeur du Journal.
Cependant, Glennie est renvoyé de son emploi. Wade, Les Canadiens français, vol. 2, p. 63 donne une description détaillée de l’incident.
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UnE HIsTOIRE dU Canada
16. Cité dans Wade, Les Canadiens français, vol. 2, p. 64.
17. douze mille tonnes ont été tirées lors du prélude de la bataille de la somme en 1916.
18. david stevenson, Cataclysm : The First World War as Political Tragedy, new York, Basic Books, 2004, p. 149. Cinquante-huit pour cent des décès survenus dans le cadre d’une bataille sont causés par l’artillerie.
19. http://www.junobeach.org/f/4/can-tac-med-org-f.htm. « L’organisation des ser vices médicaux de l’armée ».
20. Un rapport d’un représentant conservateur présenté à Borden mentionne avec insistance et sur un ton désapprobateur que ce sentiment est exprimé par des membres du gouvernement libéral britannique. stacey, Age of Conflict, p. 186.
21. Borden à sir George Perley, haut commissaire canadien en Grande-Bretagne, le 4 janvier 1916, cité dans stacey, Age of Conflict, p. 192-193.
22. Les représentants des dominions sont les premiers ministres du Canada, de l’australie, de la nouvelle-Zélande et de terre-neuve, et le ministre de la défense de l’afrique du sud, le général Jan smuts. Ce dernier est le plus influent en ce qui a trait à la valeur que les Britanniques accordent à sa participation et à ses conseils.
23. J. e. rea, T.A. Crerar : A Political Life, Montréal et Kinston, McGill-Queen’s University Press, 1997, p. 55-56.
24. Cité dans Waiser, Saskatchewan, p. 282.
25. robert Holland affirme que Bourassa supplante Laurier en tant que chef incontesté du Québec, ce qui est faux. voir Holland, « the British empire and the Great War », p. 126.
26. Les agriculteurs de l’Ontario et du Québec sont particulièrement fâchés et expriment avec force leurs opinions. rea, T.A. Crerar, p. 55-56.
27. appelé l’impôt de guerre sur le revenu, il représente non seulement une innovation quant au type d’impôt perçu mais également une incursion dans l’imposition « directe ». Cela finira par perturber les provinces, le gouvernement fédéral proposant de partager leur compétence fiscale limitée.
Lors d’une conférence fédérale-provinciale en 1918, les provinces insistent pour que le gouvernement fédéral leur remette la moitié de l’impôt perçu.
Christopher armstrong, The Politics of Federalism : Ontario’s Realtions with the Federal Government, 1867–1942, toronto, University of toronto Press, 1981, p. 128–130.
28. il y a quelques émissions limitées en 1915 et 1916. r. C. Brown et G. r.
Crook, Canada 1896–1921 : A Nation Transformed, toronto, McClelland & stewart, 1974, p. 230-231.
29. il retire les troupes canadiennes de sibérie et de Mourmansk dès qu’il le peut, affaiblissant ainsi l’intervention britannique dans ces deux régions.
noTes
511
30. Les « progressistes » couvrent le spectre idéologique. Certains sont profondément conservateurs dans leur attitude à l’égard du gouvernement, de l’impôt et de la réglementation, les caractéristiques du « progressisme »
ailleurs dans le monde. d’autres ont un point de vue opposé. Pour aggraver la situation, au Canada, « progressiste » avec un p minuscule est utilisé en anglais dans son sens international habituel, ce qui crée beaucoup de confusion en matière d’identités et de définitions politiques.
31. J. W. Pickersgill, Seeing Canada Whole : A Memoir, Markham, Ont., Fitzhenry
& Whiteside, 1994, p. 74-75.
32. W. a. Motherwell et Charles a. dunning, deux libéraux influents de la saskatchewan, se joignent au cabinet de King dans les années 1920, Motherwell à titre de ministre de l’agriculture et dunning à titre de ministre des Finances.
33. d’autres complications surviennent. au regard d’une pratique britannique en place depuis des siècles, les députés de la Chambre des communes qui acceptent une nouvelle charge publique doivent démissionner de leur siège et tenter de revenir dans le cadre d’une élection partielle dans leurs nouveaux atours de ministre. au sein d’une Chambre minoritaire, Meighen ne peut pas se permettre de former un cabinet complet. il entre donc en fonction seul et doit ensuite observer les procédures à partir des tribunes. Cette coutume est bientôt abolie et les députés peuvent maintenant accepter une charge sans devoir abandonner leur siège.
34. armstrong, Politics of Federalism, p. 140.
35. L’Ontario et le Québec veulent aussi le contrôle de l’énergie hydroélectrique provenant du plus important réseau fluvial navigable du Canada, le fleuve saint-Laurent et ses affluents. Cependant, la navigation relève du pouvoir fédéral même si les « ressources naturelles » sont provinciales.
12. mOnDES HOSTiLES, 1930–1945
1. dans les années 1930, on compte au moins treize films de « Police montée ».
Le plus connu est sans doute Rose Marie, avec Jeanette Macdonald et nelson eddy, mais il y en a d’autres, dont Susannah of the Mounties, Renfrew of the Royal Mounted et Murder on the Yukon. il y a aussi une série de livres pour enfants, qui commence avec Dale of the Royal Canadian Mounted Police en 1935.
2. Ce qui reste du Parti progressiste obtient douze sièges, la plupart en alberta, et on compte aussi quelques sièges occupés par des membres du Parti travailliste.
3. Waiser, Saskatchewan, p. 261–263.
4. Leur taille et leur forme font des silos ou élévateurs qu’on trouve dans les ports des constructions vraiment impressionnantes : l’un d’eux, le silo numéro 7 de Port arthur, en saskatchewan, construit par la C.d. Howe Company, est considéré par l’architecte LeCorbusier comme un modèle de design moderne.
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5. Le Crédit social finira par devenir un parti de droite mais à l’époque, c’est un mouvement réformiste qui espère révolutionner l’univers de l’argent et du crédit pour résoudre la Crise.
6. La Louisiane, l’autre grande enclave francophone aux états-Unis, est nettement en voie d’assimilation bien que les Cadiens de cet état soient en meilleure posture, sur les plans juridique, social et politique que leurs pendants
« canucks » en nouvelle-angleterre.
7. C’est cet univers que décrira beaucoup plus tard Claude Jutra dans son film Mon Oncle Antoine.
8. Citation dans Max et Monique nemni, Trudeau, fils du Québec, père du Canada ; vol. 1, Les années de jeunesse, 1919-1944, Montréal, éditions de l’Homme, 2006.
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9. il faut néanmoins reconnaître que certains conservateurs anglais de longue date demeurent dans le nouveau parti et que certains conservateurs francophones au sein de l’Union nationale sont plus conservateurs que nationalistes. Certains d’entre eux quittent l’Un en 1939 et d’autres encore plus tard pendant la seconde Guerre mondiale, mais il demeure toujours des anglais dans le parti.
10. Lapointe est tout particulièrement inquiet devant la volonté apparente du dirigeant de l’église catholique au Québec, le cardinal rodrigue villeneuve, de faire de la lèche aux nationalistes. voir Lita rose Betcherman, Ernest Lapointe : Mackenzie King’s Great Lieutenant, toronto, University of toronto Press, 2002, p. 233.
11. Bercherman, Lapointe, p. 269-270, analyse le refus du ministre d’admettre au Canada des réfugiés juifs embarqués sur le St. Louis, avec l’aval de Mackenzie King.
12. en cela, King n’est pas le seul : sir John a. Macdonald avait pour surnom
« Père demain », ce qui ne signifie certes pas que sir John était considéré comme un homme d’action subite et décisive et poursuivant des buts précis.
13. Le critique le plus acerbe, quoique posthume, de King est le poète et professeur de droit montréalais Frank scott, dans son poème « W.L.M.K. », paru dans The Eye of the Needle : Satires, Sorties, Sundries, Montréal, Contact Press, 1957.
14. avec la rébellion de riel, la question de l’antisémitisme au Canada se classe parmi les pommes de discorde les plus amères entre universitaires et autres commentateurs car, comme l’affaire riel, elle va droit au cœur de la scission entre anglais et Français. il ne fait aucun doute qu’il y a de l’antisémitisme mais qui sont les antisémites et où se trouve leur sphère d’influence ? il y a également une deuxième question, implicite celle-là : qui sont les pires, les anglais ou les Français ?
La société canadienne en général, anglais comme Français, fait preuve d’antisémitisme. du côté anglais, on n’admet pas les Juifs dans les clubs de riches ; dans certains endroits, on trouve des conventions foncières limitant le nombre de régions où les Juifs peuvent s’installer ; et les universités noTes
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canadiennes contingentent l’admission des Juifs. On signale des événements antisémites à toronto et dans d’autres villes canadiennes-anglaises. d’autre part, la réaction de la société à ces incidents est négative, ce qui n’a pas pour effet de créer un mouvement général antisémite au Canada. néanmoins, à l’évidence, le Québec n’est pas le seul élément responsable de l’incidence de l’antisémitisme dans les années 1930.
il est vrai aussi que c’est au Québec qu’ont lieu les manifestations anti-sémites les plus virulentes et que c’est la délégation parlementaire canadienne-française, presque entièrement composée de libéraux, qui craint le plus d’offenser la droite québécoise en admettant des réfugiés juifs au Canada dans les années 1930. (Certains « libéraux » partagent certes les préjugés antisémites de la droite.) dans les années 1990, le différend portant sur l’antisémitisme canadien-français tournera en une amère dispute publique entre historiens. d’une part, voir esther delisle, Le traître et le Juif : Lionel Groulx, le Devoir et le délire du nationalisme d’extrême droite dans la Province de Québec, 1929-1939, Outremont, étincelle, 1992, qui bénéficiera de l’appui de Mordecai richler, surtout manifesté dans Oh Canada ! Oh Québec ! : requiem pour un pays divisé ; (traduit par daniel Poliquin), Candiac, Québec, Les éditions Balzac, 1992. richler tournera le nationalisme québécois en ridicule, c’est du moins l’avis des partisans de ce mouvement, qui réagiront avec beaucoup d’amertume.
L’ouvrage de delisle sera publié au moment où la controverse à propos de richler fera rage, mais ce dernier sera déjà bien au fait de ses arguments.
d’autre part, voir Gary Caldwell, « La controverse delisle-richler : Le discours sur l’antisémitisme au Québec, et l’orthodoxie néo-libérale au Canada », L’Agora, juin 1994, vol. 1 no 9. dans les années 1990, le sujet sera politiquement explosif car beaucoup considéreront le nationalisme séparatiste québécois comme anti-immigrant et axé exclusivement sur la race canadienne-française « pure laine », la branche québécoise. normand Lester, un historien amateur, réunira quatre volumes d’insultes à ce sujet dans un ouvrage au titre bien choisi, Le livre noir du Canada anglais, Montréal, Les intouchables, 2001 et années ultérieures. Le livre noir, dans lequel l’auteur se délecte à énumérer des lacunes canadiennes-anglaises, tantôt réelles tantôt imaginaires, trouvera un écho au Québec, où il connaîtra un succès de librairie.
15. L’ouvrage de référence essentiel à ce sujet est celui d’irving abella et Harold troper, None Is Too Many, toronto, Lester and Orpen dennys, 1983.
16. King rend visite à Hitler et dicte quelques commentaires peu limpides et particulièrement obtus dans son journal sur le côté paysan du dictateur allemand (après tout, King, contrairement à Hitler, détient un Ph.d.).
17. Waiser, Saskatchewan, p. 324–326.
18. Conrad Black, le biographe de duplessis, soutient que duplessis « n’en était pas moins complètement ivre » : Black, Duplessis, traduit de l’anglais par Monique Benoit, Montréal, éditions de l’homme, 1977, « L’ascension », p. 346.
L’explication est plausible mais, ivre ou sobre, duplessis pouvait rarement résister à la tentation de créer un effet politique maximal en ayant recours à 514
UnE HIsTOIRE dU Canada
la démagogie. Comme l’a dit un député libéral vers la fin des années 1930, à l’époque des purges meurtrières de staline en Union soviétique : « staline tue, duplessis salit ».
19. en 1944, quelque 1,1 million de Canadiens travaillent pour les industries de guerre et 37 pour cent de l’ensemble de la population âgée de plus de quatorze ans travaille dans les « industries non agricoles » : Michael d. stevenson, Canada’s Greatest Wartime Muddle : National Selective Service and the Mobilization of Human Resources During World War II, Montréal et Kingston, McGill-Queen’s University Press, 2001, p. 26. de surcroît, plus d’un million de Canadiens, hommes et femmes, feront partie, à un moment ou l’autre, des forces armées.
20. Winnipeg comprend soixante mille travailleurs de guerre et vancouver quatre-vingt-neuf mille.
21. en réalité, les chiffres de 1944 sont supérieurs à ceux de 1945, alors que la production de guerre ralentit pour prendre fin en septembre 1945.
22. Bothwell, drummond et english, Canada 1900–1945, p. 375.
23. Paul-andré Linteau, rené durocher, Jean-Claude robert et François ricard, Histoire du Québec contemporain, vol. 2, éd. rév., Montréal, Boréal, 1989, p. 149.
13. DES TEmpS BéniS, 1945–1963
1. Jeff Keshen, Saints, Sinners and Soldiers : Canada’s Second World War, vancouver, UBC Press, 2004, p. 262, citant les résultats d’un coup de sonde.
2. angus Maddison, L’économie mondiale : statistiques historiques, Paris, OCde, 2003, p. 93, tableau 2c, PiB par habitant des pays d’immigration européenne.
3. C’est dans James H, Gray, Troublemaker : A Fighting Journalist’s Record of the Two Booming Decades That Followed the Winter Years, toronto, Macmillan, 1978, p. 124–127, que l’on trouvera la meilleure description des règlements gouvernementaux souvent ingénieux encadrant la consommation.
4. entrevue de W.J. eccles dans robert Bothwell, Canada and Quebec : One Country : Two Histories, éd. rév., vancouver, UBC Press, 1998, p. 77-78.
5. Annuaire du Canada, 1948-1949, Ottawa, imprimeur de la reine, 1949, p. 822 et tableau 24 (traduction libre).
6. en réalité, l’expression utilisée par le gouvernement est « un niveau d’emploi élevé et stable », ce que l’on pourrait appeler le « presque plein emploi ».
7. sur ce point, voir robert Bothwell et William Kilbourn, C.D. Howe : A Biography, toronto, McClelland & stewart, 1979, p. 194–196.
8. Keshen, Saints, Sinners and Soldiers, p. 146ff.
9. doug Owram, Born at the Right Time : A History of the Baby Boom Generation, toronto, University of toronto Press, 1996, p. 12.
10. Le premier mariage est célébré six semaines après l’arrivée des soldats canadiens en angleterre en décembre 1939. Quatre-vingt-treize pour cent des épouses de guerre sont Britanniques, les sept pour cent restants se partageant entre les Françaises, les Belges, les Hollandaises et les italiennes, soit les noTes
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ressortissantes des pays traversés par l’armée canadienne pendant la guerre.
Ces chiffres portent sur la période comprise entre 1942 et 1948 : ils sont tirés de www.canadianwarbrides.com. Keshen, Saints, Sinners and Soldiers, p. 268
avance le chiffre de 47 783 pour le nombre total d’épouses de guerre et, en page 233, celui de 30 000 pour les enfants illégitimes.
11. Keshen, Saints, Sinners and Soldiers, se réfère à un sondage mené auprès des soldats à la fin de l’année 1944, selon lequel 54 pour cent croient que leur situation s’améliorera ou, à tout le moins, n’empirera pas après la guerre, tandis que 15 pour cent seulement sont pessimistes.
12. dans un ouvrage portant sur un groupe comparable d’anciens combattants américains, tom Brokaw parle de la Greatest Generation (new York, random House, 1998) ; en général, les caractéristiques que j’ai notées sont attribuées à ce groupe dans William strauss et neil Howe, Generations : The History of America’s Future, 1584 to 2069, new York, William Morrow, 1991, p. 261–278.
13. On pense que c’est de 1941, aux états-Unis, que date le premier usage consigné de cette expression ; l’expression « baby boomers », qui désigne cette génération semble dater de 1974.
14. entre 1940 et 1945, le taux s’élève à 61 décès par millier pendant la première année de vie ; il est de 31,3 pendant les années 1956–1960. Statistiques historiques du Canada, 2e éd., tableau B24.
15. La polio augmente en gravité après 1945, atteignant un taux de 60 cas sur 100 000 personnes en 1953 avant de chuter, après la découverte du vaccin salk, à 1,6 en 1957, bien qu’on observe une nouvelle remontée abrupte à 15
pendant l’année 1959 : ibid. tableau B522.
16. Ibid. tableaux W340–438 et d8–85.
17. voir un exemple du rejet, par le gouvernement, des micro-contrôles dans Joy Parr , Domestic Goods : The Material, the Moral, and the Economic in the Postwar Years, toronto, University of toronto Press, 1999, p. 87.
18. dans son ouvrage intitulé Our Lives : Canada After 1945, toronto, Lorimer, p. 15–21, alvin Finkel adopte un point de vue différent, accusant King d’hypocrisie et dépeignant l’exercice de la conférence sur la reconstruction comme une charade. selon moi, la situation était beaucoup plus nuancée.
19. À titre de comparaison, 480 000 américains vont se battre en Corée.
20. À un certain moment. À l’automne de 1950, il semble que les forces de l’OnU
(des é.-U.) soient sur le point de connaître la défaite aux mains de l’armée interventionniste de la Chine communiste et truman fait une remarque imprudente qui semble indiquer qu’il est prêt à avoir recours aux armes atomiques. Même s’il n’en a pas l’intention, cela suscite d’énormes craintes au Canada.
21. On les nommera bientôt « tiers Monde », une expression encore toute récente dans les années 1950. Les démocraties industrialisées occidentales s’appellent désormais les « pays industrialisés » et les pays du bloc communiste, les « pays socialistes ».
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22. escott, reid, mémoire daté du 30 août 1947, citation dans escott reid, Radical Mandarins : The Memoirs of Escott Reid, toronto, University of toronto Press, 1989, p. 270-271.
23. H.s. Ferns, Reading from Left to Right : One Man’s Political History, toronto, University of toronto Press, 1983, p. 172-173.
24. il laissera échapper le fond de sa pensée en novembre 1956 dans une intervention étourdie à la Chambre des communes dans laquelle il fera mention des « supermen européens ». Comme le montrera la réaction à cette intervention, beaucoup de Canadiens ne se sentent pas à l’aise avec le mot
« supermen ».
25. Comme le souligne Matthew Connolly dans A Diplomatic Revolution : Algeria’s Fight for Independence and the Origins of the Post-Cold War Era, new York, Oxford University Press, 2002, p. 278-279, dans les années 1950, les « normes internationales » recommencent à « prendre l’ascendant sur la souveraineté nationale » et, si une puissance coloniale est incapable de maintenir sa domination sans avoir recours à des méthodes barbares, le contrôle qu’elle exerce sur un territoire colonial perd toute sa légitimité. Cette idée n’est pas entièrement nouvelle ; elle a été mise en pratique en italie dans les années 1860, dans les Balkans pendant les années 1880 et celles qui ont suivi et, bien sûr, en irlande.
26. Greg donaghy, « « the Most important Place in the World », escott reid in india, 1953–1957 », dans Greg donaghy et stéphane roussel (dir.), Escott Reid : Diplomat and Scholar, Montréal et Kingston, McGill-Queen’s University Press, 2004, p. 71-72.
27. donaghy, « escott reid », p. 78–80.
28. L’économie mondiale : statistiques historiques, série Q82. en 1976, la capacité de production d’énergie thermique atteindra 23,3 millions de kilowatts.
29. Howe est américain de naissance et, comme il aime le rappeler à ses collègues du cabinet, canadien par choix. aucun d’eux, souligne-t-il, n’a vraiment été obligé de faire ce choix.
30. en fait, c’est en Ontario qu’a été foré le tout premier puits de pétrole en amérique du nord.
31. Conçu par un ingénieur britannique, le nrX est exceptionnel pour produire des isotopes radioactifs, qui deviennent une spécialité canadienne.
32. Le programme de réacteurs du Canada est décrit dans robert Bothwell, Nucléus, Ottawa, agence d’arC, 1988 (traduit de l’anglais par didier Holtzwarth).
33. il ne s’agit nullement d’un cas isolé. de fait, de nombreuses années plus tard, david t. Jones, ancien fonctionnaire à l’ambassade des é.-U. à Ottawa, qui se spécialise en quelque sorte dans le rappel aux Canadiens de leurs défauts dans des articles qu’il publie dans la revue canadienne Options politiques, fera de même.
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34. Ce ministre est alvin Hamilton, dernier ministre de l’agriculture de diefenbaker et une vedette au sein de son cabinet. Hamilton ajoute que les conservateurs ont été surpris de constater qu’il ne fallait pas toujours se fier à l’avis des fonctionnaires.
35. George Perlin, The Tory Syndrome : Leadership Politics in the Progressive Conservative Party, Montréal et Kingston, McGill-Queen’s University Press, 1980.
36. voir Owram, Born at the Right Time, p. 154-155.
37. il y a bien entendu des chanteurs canadiens également, comme les Crew-Cuts (un des premiers groupes), Bobby Curtola et Paul anka.
38. sur les plans politique et social, ce sont les anciens combattants de la deuxième Guerre mondiale qui jouent un rôle prédominant au Canada à la fin des années 1950 ; et ce sont bien entendu eux qui paient les factures des adolescents.
39. Bien que très rares soient les personnes au courant de la chose en dehors de Washington, même le secrétaire à la défense de Kennedy, robert Mcnamara, est effrayé d’apprendre quelle serait la stratégie occidentale en cas de guerre : deborah shapley , Promise and Power : The Life and Time of Robert McNamara, Boston, Little Brown, 1993, p. 185, 187–201. Mcnamara finira par exercer de fortes pressions en vue de limiter l’attirail atomique, surtout après la crise des missiles de Cuba, lorsqu’il « ressentira profondément qu’il n’est pas possible de contrôler ni de régler avec précision la menace nucléaire ».
40. Cet acronyme signifie Boeing Michigan aeronautical research Center.
14. L’AFFLUEncE ET SES mALAiSES, 1960–1980
1. en dollars constants, en se servant de 1981 comme année de référence, le produit national brut est multiplié par 4,6, passant de 74,1 milliards de dollars en 1949 à 344,5 milliards en 1982, norrie et Owram, History of the Canadian Economy, p. 549.
2. « Gross domestic Product per Capita : Purchasing Power per Capita : Purchasing Power Parity (eKs) : Compared to the United states », the Public Purpose, Labor Market reporter, www.publicpurpose.copm/lm-ppp60+.htm.
3. www.publicpurpose.copm/lm-intlunem.htm. Ces statistiques sont tirées du département américain du travail, Bureau des statistiques sur le travail, et elles peuvent s’écarter légèrement des chiffres correspondants au Canada.
4. La route transcanadienne a été autorisée en 1948 ; son dernier tronçon, à terre-neuve, est terminé en 1965. Le Québec n’a participé que tard et à contrecœur à cet effort ; il a attendu jusqu’à ce qu’il devienne évident quelle proportion du nouveau réseau routier allait être financée par le gouvernement fédéral.
5. rita, Joe, « skyscrapers Hide the Heavens », titre repris par J.r. Miller pour son livre Skyscrapers Hide the Heavens : A History of Indian–White relations in Canada.
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6. voir l’essai de Bruce McCall, Thin Ice : Coming of Age in Canada, toronto, random House of Canada, 1997, dont l’auteur capte des aspects de l’esprit provincial de l’Ontario et de toronto dans les années 1950. voir aussi le commentaire à l’esprit aiguisé de robert Fulford dans l’édition du 26 septembre 2000 du National Post.
7. entre 1976 et 1981, la population de l’alberta augmente au taux vraiment remarquable de 21,7 pour cent, alors que la croissance se chiffre à 4,4 pour cent en Ontario et à 1,8 pour cent à terre-neuve.
8. daniel Bell, La fin de l’idéologie, traduit de l’américain par emmanuelle Baillon, Paris, Presses universitaire de France, 1997. La notion de « fin de l’idéologie »
ne se limite pas à l’amérique du nord ; on la voit apparaître en europe également : voir tony Judt, Après guerre : une histoire de l’Europe depuis 1945, traduit par Pierre-emmanuel dauzat, Paris, armand Collin, 2007.
9. George Grant, Est-ce la fin du Canada ? Lamentation sur l’échec du nationalisme canadien, Montréal, Hurtubise/HMH, 1987 (traduit par Gaston Laurion).
10. Owram, Born at the Right Time, p. 207.
11. Owram, Born at the Right Time, p. 207-208.
12. William strauss et neil Howe, Generations : The History of America’s Future, 1584
to 2069, new York, Quill, 1991, 299ff.
13. tous deux adhèreront plus tard à la CCF.
14. Le lecteur pourra trouver la finalité intellectuelle du nPd dans le recueil d’essais publié sous la direction de Michael Oliver, Social Purpose for Canada, toronto, University of toronto Press, 1961. Cela pose un défi au renouveau intellectuel du Parti libéral, qui survient au même moment.
15. Le climat intellectuel est particulièrement favorable. Le débat public au Canada comme aux états-Unis porte essentiellement sur la notion de « pauvreté au sein de l’abondance ». À propos des idées de Galbraith, voir richard Parker, John Kenneth Galbraith : His Life, His Politics, His Economics, toronto, HarperCollins, 2005, 282ff. voir aussi Penny Bryden, Planners and Politicians : Liberal Politics and Social Policy, Montréal et Kingston, McGill-Queen’s University Press, 1997 ; tom Kent, A Public Purpose, Montréal et Kingston, McGill-Queen’s University Press, 1988, p. 56, 81, 83.
16. Même le Parti libéral de la saskatchewan, à l’origine fortement opposé à l’assurance-maladie, se rétracte sans tarder pour lui accorder son soutien aux élections provinciales de 1964 : Bryden, Planners and Politicians, p. 130.
17. Ottawa évaluera le coûts des services des médecins par habitant dans l’ensemble du pays pendant une année donnée puis remettra aux provinces une indemnité fondée sur son poids démographique. si une province souhaite rembourser davantage, elle est libre de le faire mais elle n’obtiendra pas en retour plus que la moyenne nationale : Kent, Public Purpose, p. 365-366.
18. Le premier ministre Manning s’oppose assez longtemps à ce programme dans les discussions qu’il a avec Pearson ; d’après tom Kent, Public Purpose, p. 369, ses objections « sont peu fondées mais présentées avec beaucoup de noTes
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véhémence ». À propos des programmes à frais partagés, voir Mitchell sharp, Which Reminds Me… A Memoir, toronto, University of toronto Press, 1994, p.
138-139.
19. Kent, Public Purpose, p. 365.
20. On trouve une excellente description de cette situation dans dimitri anastakis, Auto Pact : Creating a Borderless North-American Auto Industry 1960–1971, toronto, University of toronto Press, 2005, chapitre 3.
21. Le chef créditiste, réal Caouette, est néanmoins un fédéraliste très convaincu, bien plus que nombre de ses partisans.
22. il se plait à appeler le secrétaire général de l’Otan, le diplomate néerlandais Josef Luns, le « général » Luns, voulant dire par là quelqu’un qui se fait l’écho de ce que les véritables généraux lui soufflent à l’oreille.
23. On note à l’occasion des avis dissidents comme celui de Claude Julien, Le Canada, dernière chance de l’Europe, Paris, B. Grasset, 1968.
24. survolant le Canada en route pour un sommet du Commonwealth à vancouver en 1987, denis thatcher, époux de la première ministre britannique, s’adressera à un groupe de journalistes britanniques en leur disant « savez-vous ce qu’est le Canada ? Le Canada est rempli de rien de rien. » Cette citation de thatcher est tirée de Martin Kettle, « Let me tell you about Canada. no, really, it’s very interesting », Guardian, le 7 janvier 2006.
25. Miller, Skyscrapers Hide the Heavens, p. 227–229.
26. selon une estimation, il y a eu quatre conférences fédérales-provinciales entre 1902 et 1927, huit entre 1927 et 1944, dix entre 1945 et 1959 et quinze entre 1960 et 1969. Jusqu’en 1960, on parle de « conférences du dominion et des provinces » et de « conférences entre le fédéral et les provinces » par la suite.
27. Comme dans l’étude classique de richard simeon, Federal-Provincial Diplomacy : The Making of Recent Policy in Canada, toronto, University of toronto Press, 1972.
28. Statistiques historiques du Canada, 2e éd., tableaux e190–197.
29. Ibid. tableau e194.
30. C’est bel et bien l’année de l’enfant, une campagne de l’OnU destinée à attirer l’attention sur les enfants et leur situation critique.