LA GUERRE DE 1812

La guerre éclate en amérique du nord longtemps avant qu’elle ne soit déclarée. dans un certain sens, elle n’a jamais cessé puisque l’occupation, par les américains, des terres situées au-delà des appalaches, le territoire concédé dans le traité de 1783, que le traité d’amitié, de commerce et de navigation vient confirmer en 1794, entre en conflit avec les aspirations des habitants actuels, les nations amérindiennes de la vallée de l’Ohio. Mettant en œuvre une combinaison de force militaire et de diplomatie astucieuse, le gouvernement des états-Unis a progressé, une bande à la fois, sur le territoire, forçant ainsi les amérindiens à retraiter de plus en plus. Les nations amérindiennes sont épuisées par la misère et la maladie ainsi que par la guerre : elles sont incapables de résister à l’afflux des américains, devenus nettement supérieurs en nombre en 1800.

Le gouvernement américain ne cherche pas le conflit : il met tout en œuvre pour placer ses relations avec les nations amérindiennes sur une assise 6 • les guerres pour la conquêTe de l’amérique (3) 127

solide et sûre, concluant le premier d’une longue série de traités (il finira par y en avoir plus de quatre cents) avec les autochtones. Les américains s’efforcent, avec une certaine réussite, de rompre les liens économiques entre les amérindiens, d’une part, et les Britanniques et Montréal, d’autre part, mais ce processus est lent et n’a pas encore atteint son terme en 1812.

Les iroquois n’exercent plus leur domination sur les autres nations amérindiennes. La guerre de l’indépendance américaine a mis un terme à leur puissance militaire et entraîné une fragmentation permanente de la confédération iroquoise. de nombreux iroquois ont suivi les Britanniques vers le nord, vers le Haut-Canada, et ceux qui restent sont disséminés dans de petites réserves dans le nord de l’état de new York, entourées d’immigrants américains. On observe cependant un renouveau spirituel parmi les iroquois, semblable à certains égards au renouveau de la foi religieuse chez leurs voisins. Leur chef, Handsome Lake, prêche une religion mettant l’accent sur les traditions iroquoises tout en cherchant à s’adapter à certaines façons de faire américaines à tout le moins – suffisamment pour garantir la survie des iroquois dans ce qui serait, sinon, un environnement étranger et destructeur23.

deux frères, tenskwatawa et tecumseh, qui appartiennent à une autre nation, les shawnis, reprennent le thème du renouveau autochtone mais, alors que Handsome Lake a tacitement accepté que leur avenir réside dans un univers dominé par les Blancs, les frères shawnis ne l’ont pas fait. tenskwatawa (qu’on appelle « le Prophète ») proclame des visions exhortant au « repentir individuel et social » comme moyen non seulement pour retrouver l’intégrité spirituelle mais aussi pour vaincre les Blancs.

Les deux frères condamnent les accommodements vis-à-vis des Blancs et pressent les diverses nations amérindiennes d’unir leurs forces contre les américains.

Ce sont cependant les américains qui déclenchent les hostilités en marchant sur le camp de tenskwatawa en novembre 1811 alors que tecumseh, le plus doué des deux sur le plan militaire, est absent. au cours de l’escarmouche qui s’ensuit, les incantations de tenskwatawa ne suffisent pas à protéger ses guerriers, de sorte qu’il en perd sa crédibilité.

La guerre entre les états-Unis et la Grande-Bretagne est désormais imminente. Le contact a toujours été maintenu entre les agents amérindiens britanniques et les autochtones du nord-ouest américain. La guerre se profilant à l’horizon, l’afflux de cadeaux et d’encouragements redouble. Le commandant britannique dans le Haut-Canada, isaac Brock, encourage tecumseh à rebâtir une coalition des nations amérindiennes. Brock, qui pense ne pouvoir compter que sur une force restreinte et, selon lui, inadéquate de troupes britanniques, a besoin de toute l’aide qu’il pourra obtenir.

 

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Le déclenchement comme tel de la guerre est une affaire compliquée.

La diplomatie américaine n’est pas parvenue à protéger le droit des navires américains de pratiquer librement le commerce avec les combattants européens, la Grande-Bretagne et la France. Les Britanniques, qui exercent la mainmise maritime sur les côtes françaises, pratiquent un blocus des ports français et confisquent les cargaisons des navires faisant commerce avec l’ennemi. tout en fouillant les navires américains pour trouver des marchandises de contrebande, la marine cherche aussi des marins contrebandiers, des marins britanniques qui ont délaissé leur pays et ses navires pour un emploi plus lucratif sur les navires américains. Parallèlement, les Français exercent les mêmes droits sur les expéditions neutres quoiqu’ils ne disposent pas de la même puissance que les Britanniques pour faire valoir leurs revendications.

deux présidents américains, thomas Jefferson (1801–1809) et son successeur James Madison (1809–1817), essaient de régler le problème des

« droits neutres » sans toutefois y parvenir en raison des réalités de la guerre économique. Faibles sur terre, les Britanniques exercent leur domination sur mer. dépourvu de puissance maritime, napoléon interdit à ses sujets, et à tout autre pays qu’il est en mesure d’occuper ou d’effrayer, de pratiquer le commerce avec les Britanniques.

Les Britanniques se comportent mal envers les américains, résistant aux pressions américaines même lorsqu’il semble que la guerre soit une issue possible. Les Français, qui n’ont rien à perdre, semblent se rendre aux revendications américaines. entre-temps, la politique intérieure américaine est de plus en plus caractérisée par les appels à la guerre. Pour les « bellicistes »

américains, cela semble trop facile. Les Britanniques étaient les ennemis en 1776. ils ont alors subi la défaite et il est possible, certain même, qu’ils la subiront à nouveau. Préoccupés par la guerre en europe, les Britanniques ne peuvent offrir une riposte efficace. si l’armée britannique au Canada est faible, l’influence britannique sur les amérindiens belliqueux du nord-Ouest est forte. Les immigrants américains récents au Haut-Canada vont se soulever pour soutenir une invasion américaine, qui ressemblera dès lors bien plus à une marche triomphale qu’à une guerre. toute l’amérique du nord sera unie en une seule république, ce qui signifiera le parachèvement du travail révolutionnaire.

d’autre part, l’armée américaine est faible elle aussi : elle comprend moins de quatre mille hommes disséminés sur la moitié d’un continent. Bien qu’il dispose de la majorité au Congrès, le Parti républicain du président Madison est confronté à une forte opposition du Parti fédéraliste. Les républicains tirent leur force du sud, loin de la frontière, et de l’Ouest, où la population est encore petite et dispersée, et pour la plus grande partie loin de la frontière. en nouvelle-angleterre et dans l’état de new York, la 6 • les guerres pour la conquêTe de l’amérique (3) 129

guerre ne suscite pas beaucoup d’enthousiasme ; c’est pourtant de ces deux régions que doivent provenir des attaques efficaces contre le Canada. Bien qu’elle soit petite, l’armée britannique au Canada reçoit des renforts. La Marine royale exerce sa domination sur mer, y compris dans les eaux au large de l’amérique du nord, et la marine américaine, si elle a la compétence voulue pour livrer des batailles isolées, n’a pas la taille voulue pour vaincre le grand nombre de navires que les Britanniques pourraient dépêcher. Une fois la guerre déclarée, la perturbation des expéditions américaines ne laisse aucun doute. Finalement, la guerre en europe ne va pas si mal. Une armée britannique placée sous les ordres du marquis de Wellington a tenu en échec une grande armée française en espagne et, en 1812, Wellington progresse.

napoléon se trouve à l’autre bout de l’europe, où il se prépare à envahir la russie à la tête de la plus grande armée jamais constituée, ce qui signifie que son armée en espagne est plus faible que jamais et constitue donc une proie pour Wellington.

néanmoins, les américains déclarent la guerre le 18 juin 1812. Les nouvelles vont vite, preuve de communications nettement améliorées depuis 1776. Le gouverneur de Québec, Prevost, est mis au courant des nouvelles en moins d’une semaine et Brock, commandant et lieutenant-gouverneur par intérim au Haut-Canada, l’est peu après. tout comme les marchands de fourrures britanniques du nord-Ouest, qui se mettent rapidement à la disposition de l’armée britannique avec leurs clients amérindiens. se servant des marchands de fourrures et de la menace des affres d’une guerre amérindienne, un commandant local britannique s’assure de la reddition du fort américain de Michilimackinac.

Michilimackinac est un petit poste très éloigné. Plus près de l’action, fort detroit peut compter sur une grande garnison américaine – grande selon les normes de la guerre qui commence, dans laquelle une armée de cinq mille hommes constituera, de fait, une force considérable. (Par comparaison, l’armée de napoléon qui envahit la russie en juin 1812 compte 691 000 hommes, alors que la plus grande force britannique rassemblée pendant la guerre en compte 10 351, en vue d’une attaque lancée contre Plattsburgh, dans l’état de new York, en 1814.) inspiré par les souvenirs de la révolution (dont il est un vétéran) et encouragé par sa conviction que les habitants du Haut-Canada vont se soulever pour se joindre à lui, le commandant américain de detroit, William Hull, franchit la rivière detroit pour entreprendre sa marche sur la capitale provinciale de York (toronto).

il publie une proclamation pour informer les habitants du Haut-Canada qu’il s’en vient les libérer. Par conséquent, tous les habitants du Haut-Canada dans de bonnes dispositions devraient prendre les armes contre le roi et rejoindre l’armée de Hull. s’ils résistent et ont la mauvaise inspiration de se faire capturer en se battant aux côtés de leurs alliés amérindiens, ils seront 130

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pendus – « assassinés sans merci » pour avoir tenu leur serment envers le roi et résisté aux envahisseurs, pour reprendre les paroles d’un ministre du culte baptiste américain vivant au Haut-Canada24.

Hull ne fait pas entièrement fausse route lorsqu’il est convaincu que beaucoup d’habitants du Haut-Canada, étant américains, ne souhaitent pas le combattre. son adversaire, le général Brock, est d’accord et désespère d’être en mesure de lever une armée. Mais la proclamation de Hull offusque beaucoup de monde et son inertie ne fait rien pour encourager ceux qui sont en faveur des états-Unis. Brock saisit sa chance. À la tête d’une minuscule force régulière, à laquelle il ajoute les guerriers de tecumseh, il avance à la rencontre de l’armée de Hull. Craignant un massacre amérindien, ce dernier prend la fuite jusqu’à detroit avec sa petite armée – plus importante que celle de Brock au demeurant. il succombe ensuite aux pressions psychologiques, la peur de la forêt et celle des amérindiens, et annonce la reddition du fort.

Hull s’est battu lui-même.

La défaite de Hull constitue un élément décisif. Pour les américains, son invasion était l’occasion idéale pour neutraliser puis absorber les habitants américains du Haut-Canada. sa défaite change complètement la démoralisation du gouvernement colonial et de ses partisans et inspire les forces régulières locales à résister suffisamment longtemps pour permettre à des renforts venus de Montréal de se joindre à eux.

L’invasion suivante a lieu à niagara le 13 octobre 1812. Une partie de l’armée américaine franchit la rivière niagara dans de petites embarcations pour se heurter sur l’autre rive, sur les hauteurs Queeston, à une force britannique placée sous le commandement de Brock. Ce dernier y perd la vie mais la résistance britannique se poursuit. Puis, les renforts américains, constitués de la milice de new York, refusent de franchir la rivière. L’absence de ces renforts scelle le sort des américains sur l’autre rive, qui doivent s’enfuir ou se rendre.

L’incapacité des américains de couper l’itinéraire d’approvisionnement du saint-Laurent est toutefois pire que la défaite de Queenston.

La frontière se trouve au milieu du fleuve, seule liaison digne de ce nom entre le Haut et le Bas-Canada, mais les américains ne parviennent pas à interrompre le trafic fluvial britannique apportant ravitaillements et amenant renforts de Montréal à Kingston. Montréal, elle-même, située à moins de cinquante kilomètres de la frontière, demeure elle aussi à l’écart des actions américaines. Mieux encore, du point de vue des Britanniques, des agriculteurs et des commerçants du vermont sont heureux d’approvisionner la garnison britannique du Bas-Canada tandis que, pour les Canadiens français, l’achat, par les Britanniques, de fournitures et de services pour leurs troupes représente une infusion de sang pour l’économie locale.

 

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(Le gouvernement colonial profite de l’appui enthousiaste de l’évêque catholique et des membres de son clergé, qui dénoncent la cruauté de l’invasion américaine et proclament le devoir de tous les sujets de se porter à la défense de la colonie25.) en nouvelle-écosse, le lieutenant-gouverneur, sir John sherbrooke, un autre général, offre de ne pas s’en prendre aux habitants de la nouvelle-angleterre et particulièrement à ceux du Maine à condition qu’ils adoptent la même attitude à l’égard de la nouvelle-écosse et du nouveau-Brunswick26. Les provinces maritimes arment toutefois des corsaires (des navires privés autorisés à attaquer les navires ennemis et leur cargaison) pour s’en prendre aux expéditions américaines, ce dont ils tirent un profit considérable.

L’approvisionnement et le transport s’avèrent essentiels pendant les deux années de guerre qui suivent. Les approvisionnements traversent sans peine l’atlantique jusqu’à Québec et Montréal. sur le saint-Laurent, la surveillance est assurée par une police américaine passive – il n’y aura jamais de troupes américaines en poste à Ogdensburg, principale ville frontalière, après le début de l’année 181327. Les marines britannique et américaine se font la course à la construction sur le lac Ontario, chacun des deux camps s’efforçant de construire des navires plus gros et plus nombreux. en avril 1813, les américains lancent une expédition contre la capitale provinciale, York, où ils incendient les édifices publics et volent la Masse du président de l’assemblée législative. il s’agit cependant d’un incident isolé. aucun camp ne parvient à dominer l’autre, ce qui signifie que les Britanniques peuvent conserver une armée dans le Haut-Canada, même si l’année 1813

est témoin de la perte du contrôle naval sur le lac érié et, par conséquent, sur la partie occidentale de la province (et detroit), ainsi que de la défaite et de la mort de tecumseh au terme de la bataille de la rivière thames. Une invasion américaine en franchissant la rivière niagara se solde par un succès partiel, mais sur le saint-Laurent et le long de la frontière du Bas-Canada, les américains ne parviennent pas à percer les lignes d’approvisionnements britanniques. en évitant la défaite face à des forces supérieures localement et en gardant intacte leur armée dans le Haut-Canada, les Britanniques remportent, en réalité, une nouvelle victoire.

du point de vue des Britanniques, la guerre navale revêt encore plus d’importance. si certains engagements avec des navires américains se soldent par des défaites, les Britanniques disposent de beaucoup plus de navires que les américains et parviennent à bloquer les ports de Boston et de new York. Ultime humiliation, la Marine royale établit une base dans la baie de Chesapeake et recueille des « contributions » dans les municipalités en bordure de la baie en échange de l’assurance qu’elles ne seront pas rasées par des incendies.

 

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Les combats dans le Haut-Canada sont marqués par des ravages du même genre. après le retrait de l’armée britannique de detroit et niagara en 1813, il ne reste plus aucune autorité ni force pour assurer le maintien de l’ordre le long de la rive nord du lac érié. Les guérilleros, en partie des rares habitants du Haut-Canada qui ont tenté leur chance dans le camp des états-Unis, y rôdent à volonté, pillant leurs anciens voisins et incendiant leurs fermes, leurs moulins et leurs habitations. Même la présence de soldats de métier ne constitue pas une garantie : quand les américains mettent le feu à Queenston, par une nuit glaciale de décembre 1813, laissant ses habitants se débrouiller seuls, les Britanniques et les Canadiens répliquent en incendiant Buffalo et Blast rock. La nature de la guerre au Haut-Canada ne fait que confirmer les habitants autrefois américains dans leur hostilité envers l’armée américaine. en autorisant la guérilla, les commandants américains renoncent à toute chance d’atteindre leur ancien objectif dans cette guerre : la prise de possession du Canada.

Pendant ce temps, le gouvernement américain éprouve des difficultés dans le recrutement, la formation et le maintien sur le terrain d’une force d’une quelconque envergure. importants sur le plan stratégique, les combats livrés le long de la frontière du Haut-Canada ne se comparent en rien sur le plan tactique avec les grands déploiements de troupes qui manœuvrent en europe à la même époque. On oublie souvent qu’en 1813, les Britanniques sont parvenus à rassembler une armée très considérable dans le Bas et le Haut-Canada, quinze mille hommes en tout, ce qui soutient très bien la comparaison avec les forces que les américains peuvent déployer le long de la frontière canadienne. (Ces quinze mille hommes sont toutefois dispersés sur treize cents kilomètres et ne sont jamais rassemblés en une seule force.)

tout cela a pour conséquence d’épuiser l’enthousiasme des américains envers la guerre. À la fin de l’année 1813, il est aussi évident que les chances de victoire américaine diminuent. napoléon est repoussé dans son invasion de la russie et perd le plus gros de ses troupes en cours de route. Les pays d’europe centrale renversent le pouvoir français et unissent leurs forces pour pourchasser l’armée française et son empereur d’un côté à l’autre de l’allemagne. Les Britanniques envahissent la France depuis le sud, où Wellington, devenu duc, a délivré l’espagne des Français et rétabli la famille royale espagnole. Ce n’est qu’une question de temps avant que l’on puisse redéployer l’armée britannique victorieuse sous le commandement de son grand général de l’autre côté de l’atlantique si la guerre américaine se poursuit.

La guerre en europe prend fin avec l’abdication de napoléon Bonaparte en avril 1814. Le gouvernement britannique informe le gouverneur Prescot que des renforts ont bel et bien été envoyés, quinze mille hommes, 6 • les guerres pour la conquêTe de l’amérique (3) 133

parmi les meilleurs éléments de Wellington et sous commandement approprié.

Les espoirs sont grands de voir le conflit connaître une issue favorable, y compris la conservation des forts niagara et detroit, le Michigan devant alors devenir territoire amérindien. Personne n’envisage de conquérir les états-Unis ni de renverser l’issue de la révolution américaine : Wellington entretient des doutes quant à la faisabilité d’une guerre à grande échelle en suivant le modèle européen en amérique du nord et, en tout état de cause, répond catégoriquement au gouvernement qu’il n’a nullement l’intention d’aller en amérique.

Mais l’année 1814 donne lieu à une nouvelle impasse. Les combats violents – surtout les batailles de Chippewa et de Lundy’s Lane – se poursuivent le long de la frontière à niagara, alors que les Britanniques améliorent progressivement leur position sans qu’il se produise cependant de retournement du sort d’un côté ou de l’autre. sur la côte est, sherbrooke occupe l’est du Maine et détourne les revenus des impôts et des droits vers Halifax, où ils servent en fin de compte à doter l’Université dalhousie.

Pesant le risque de recrudescence de la guerre en europe et la possibilité de profiter de sa nouvelle prépondérance de force en amérique du nord pour tâcher d’obtenir une victoire militaire décisive et une paix avantageuse, le gouvernement britannique hésite. soutenant qu’une victoire décisive militaire est improbable et qu’on a déjà suffisamment fait pour prouver que le Canada est défendable, Wellington conseille de faire la paix. « À mon avis, écrit-il, la guerre a été une très grande réussite, tout à l’honneur des forces britanniques. » il est vrai que les américains détiennent toujours une partie du territoire du Haut-Canada, mais on peut l’échanger contre des territoires américains – l’est du Maine et fort niagara – aux mains de Britanniques28.

Les dés en sont jetés. des représentants britanniques et américains se réunissent à Gand en Belgique, une ville neutre, et le jour de noël 1814, signent un traité de paix qui a pour effet de revenir au statu quo par rapport à avant la guerre, avec les frontières et autres dispositions exactement semblables à ce qu’elles étaient avant la déclaration de guerre en juin 1812.

La paix de 1814 met un terme aux années d’hostilités qui ont débuté par la guerre de l’indépendance américaine. À de nombreux égards, c’est l’affaire d’une génération : ceux qui ont combattu comme jeunes gens pendant la guerre de l’indépendance étaient encore au pouvoir pendant la guerre de 1812, par exemple, le président Madison et son secrétaire d’état, James Monroe. Pour d’autres, comme le futur secrétaire d’état et président John Quincy adams ou son rival andrew Jackson, la guerre fait partie de leurs souvenirs d’enfance.

La guerre est maintenant finie. La puissance britannique n’a pas remporté la victoire contre un mouvement révolutionnaire bénéficiant

 

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d’appuis importants au sein de la population et remarquablement dirigé. Les Britanniques ont repoussé une faible invasion américaine, médiocrement dirigée et bénéficiant d’appuis douteux au sein de l’opinion publique américaine. en ce qui a trait aux habitants des provinces, dans les Canadas et les Maritimes, ils ne se sont pas ralliés à la cause américaine au départ et, par la suite, ils ont été suffisamment provoqués par les actions américaines pour donner leur appui à leur propre gouvernement colonial. américaines sur le plan géographique, par leur affinité culturelle et, à l’exception du Bas-Canada, par leur langue et leur façon de vivre, les provinces de l’amérique du nord britannique demeurent britanniques. en 1814, l’empire britannique offre à ses colonies des avantages à la fois importants et évidents en matière de commerce et de défense. Les colons raisonnables entretiennent l’espoir que l’empire continuera à leur offrir le même genre d’avantages substantiels à l’avenir.

 

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Une histoire du Canada
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