Un GOUVERnEmEnT RESpOnSABLE
AU SEin D’Un EmpiRE RESpOnSABLE
La transformation économique de l’empire britannique contribue ainsi à stimuler un changement politique. L’empire réexamine ses relations avec les colonies, tout comme les colons le font avec l’empire.
Les gouvernements britanniques du début des années 1840 ne prennent pas position. ils essaient de conserver un contrôle impérial direct sur les gouvernements coloniaux d’amérique du nord, tout en approuvant le principe voulant que même les sujets britanniques coloniaux doivent consentir aux politiques auxquelles ils doivent se conformer. il s’agit d’un compromis précaire qui n’est faisable que si le gouverneur agit lui-même en tant que politicien et s’efforce d’obtenir une majorité au sein de l’assemblée législative locale. Certains gouverneurs s’essaient à la politique
– lord sydenham, gouverneur général du Canada entre 1839 et 1841, défait ses adversaires aux bureaux de scrutin et, par conséquent, obtient une majorité utilisable, quoique temporaire. ses successeurs essaient d’abord la conciliation, puis la confrontation, divisant et regroupant les politiciens locaux dans le but d’établir un gouvernement stable. dans le cadre d’un système d’élections plus ou moins libres, il s’agit d’une démarche vaine qui ne peut que produire un gouvernement dirigé par des politiciens de l’opposition.
C’est ce qui s’est déjà produit en Grande-Bretagne lorsque l’adoption du libre-échange par Peel a donné lieu à une scission au sein du parti conservateur et à la victoire de l’opposition whig. Les Whigs adoptent une attitude permissive envers les colonies. Le gendre de lord durham, lord Grey, devient secrétaire des colonies et, comme cela était à prévoir, ressuscite la recommandation de durham à l’effet que les gouvernements devraient refléter l’opinion publique exprimée lors des élections. il en résulte un gouvernement responsable, selon les vœux et la recommandation de durham.
8 • de colonies à provinces