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Lorsqu’on écriT sur le naTionalisme canadien dans l’histoire, il vaut mieux préciser que le Canada connaît deux nationalismes – l’anglophone et le francophone. Les Canadiens français prennent soin de se différencier des anglais, tandis qu’en général, les Canadiens anglais ne pensent pas du tout aux Canadiens français. Le nationalisme canadien-français constitue une force sur les plans culturel, social et parfois, politique. il est indéniable que le Canada français et en particulier le Québec français se distinguent sur le plan de la politique même si les francophones vivent à côté des anglophones et, souvent, parmi eux. reconnue comme la deuxième ville francophone au monde, Montréal est également une ville bilingue. si les francophones dominent la politique municipale et provinciale, ce sont les anglophones qui mènent l’économie. Jusqu’aux années 1940, le trésorier du Québec, le ministre provincial des Finances, est traditionnellement anglophone puisque, après tout, c’est l’anglais qui est la langue des affaires.
La population francophone du Québec est relativement stable, le taux de natalité du Québec catholique français étant élevé. Partout, à l’exception de Montréal et de quelques zones dispersées dans l’ouest de la province, le français est non seulement dominant mais pratiquement omniprésent.
Bien que la communauté anglophone prospère grâce à l’immigration, les anglais déménagent souvent ailleurs au Canada ou aux états-Unis. il est vrai qu’il y a de moins en moins de communautés francophones à l’extérieur du Québec mais on réussit tout de même à progresser, comme le montre l’élection d’un premier ministre acadien, Louis robichaud1, au nouveau-Brunswick en 1961. il semble également que les animosités et les préjugés qui règnent depuis longtemps chez les anglais s’apaisent progressivement.
entre-temps, des fantasmes comme « la revanche des berceaux » – la notion à l’effet que les Canadiens français feront plus d’enfants que les anglais et que, par la force du nombre, ils en viendront à dominer le nord de l’Ontario et le nouveau-Brunswick – s’estompent également. Comment peut-il en être autrement alors que le taux de natalité sur lequel ils reposent est en baisse ; entre la fin des années 1950 et le début des années 1970, le Québec passe du taux de natalité le plus élevé au Canada au taux le plus bas.
dans les années 1970, le taux de natalité diminue dans tout le pays, en partie en raison de la technologie mais aussi de la richesse et de l’urbanisation. Les moyens contraceptifs, théoriquement illégaux jusqu’en 1969, sont plus susceptibles d’être disponibles dans les régions urbaines.
dans l’ensemble, les riches ont moins d’enfants, et les Canadiens sont sans conteste plus riches. Les femmes instruites ont une carrière et attendent pour se marier. L’arrivée de la pilule anticonceptionnelle, qui est disponible à grande échelle à partir de 1965, a un impact évident, d’abord dans les grandes villes, puis, finalement, à la grandeur du pays. évidemment, le taux 401