LES DEUx cAnADAS
depuis toujours, les provinces de l’atlantique sont moins peuplées que le Bas-Canada, mais, dans les années 1820, elles le sont également moins que le Haut-Canada. Ce sont les deux colonies canadiennes populeuses qui causeront le plus de problèmes au gouvernement britannique pendant les années 1820 et 1830 jusqu’à ce que, en 1837-1838, éclatent de véritables rébellions armées.
À la base, le problème est le même. Les majorités locales en viennent à penser que le gouvernement ne subvient pas à leurs besoins ni ne répond à leurs désirs. en raison du régime constitutionnel, le gouvernement nommé étant indépendant de l’assemblée élue, toute solution au problème est impossible. Les retards dans les réponses, ou le refus de répondre, de la part des gouverneurs locaux ou du Colonial Office à Londres suscitent l’exaspération et finissent par radicaliser les dirigeants politiques locaux.
Les politiciens réformistes locaux disposent d’une arme. s’ils peuvent réunir une majorité à l’assemblée, ils seront en mesure de refuser de financer le gouvernement en lui versant des impôts. de son côté, le gouvernement cherche des façons de lever des fonds sans demander de l’argent à l’assemblée. La manière la plus facile d’y parvenir consiste à imposer des droits, répartis au prorata entre le Haut et le Bas-Canada, et à vendre des terres domaniales. si l’on en vend beaucoup, les gouverneurs et leurs fonctionnaires et partisans pourront utiliser ces revenus pour assurer leur subsistance. de toute manière, cela correspond aux grandes visées du gouvernement dans les deux Canadas après 1815 : assurer le peuplement et le développement des provinces. il y a une certaine urgence à vendre et peupler les terres vacantes car, au milieu des années 1820, certaines choses 7 • TransformaTions eT relaTions, 1815–1840