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qui déclenche des réactions en russie, qui soutient la serbie, et en France, qui soutient la russie. À la fin-juillet, les deux camps sont prêts à la guerre, la seule incertitude qui reste étant de savoir si la Grande-Bretagne va se mettre dans le chemin. au bout du compte, le gouvernement britannique ne peut trahir ses engagements envers la France, puisqu’il se rend compte que si l’allemagne l’emporte sur la France, sa position en europe s’en trouvera énormément renforcée, ce qui mettrait la Grande-Bretagne en péril.
Les généraux allemands s’occupent du reste, préparant l’invasion de la France en passant par la Belgique, un pays neutre, que les Britanniques, les Français et tous les autres ont autrefois accepté de laisser à l’écart et de respecter sa neutralité en cas de conflit. dès lors, la Grande-Bretagne peut entrer en guerre pour défendre les droits d’un pays neutre, la Belgique, et c’est ce qu’elle peut dire à l’empire. Le 4 août 1914, la Grande-Bretagne déclare la guerre à l’allemagne.
La nouvelle est bien reçue dans certains milieux canadiens. Comme ailleurs dans le monde occidental, politique et société ne semblent pas faire bon ménage. Ce qui irrite le plus, c’est de voir les politiciens égratigner la surface des problèmes du monde. il y a eu trop de compromis, trop de basses corruptions ; le Canada, et le monde, ont besoin de mesures d’envergure. Le ministre canadien de la défense et de la Milice, le général sir sam Hugues, en ressent le besoin et en entend l’appel. il a craint que ce ne soit pas le cas, qu’au bout du compte, cet homme ne connaisse pas l’heure de son destin.
Lorsque, brièvement, il semble que la paix va prévaloir, il abaisse l’ Union Jack flottant au-dessus de son quartier général. Le 4 août, Hugues le hisse à nouveau tout en haut de sa hampe. Quel sentiment extraordinaire que de se sentir Britannique, après tout.