BOURASSA ET LE pq

sur le plan politique, les années 1970 représentent une période d’occasions manquées. d’abord, l’occasion qui s’offre au Parti libéral du fait qu’il est au pouvoir simultanément au Québec et à Ottawa de 1970

à 1976. avec les fédéralistes réunis, il devrait être facile pour Ottawa et Québec, Pierre trudeau et robert Bourassa, de trouver une entente, ou du moins une stratégie, qui renforcera le Canada et tiendra les séparatistes en respect. au lieu de cela, les libéraux perdent le pouvoir – ou, autrement dit, le pouvoir leur échappe. À Ottawa, comme nous l’avons vu, les libéraux cèdent la place à Joe Clark et au Parti conservateur, ce qui s’inscrit dans l’alternance normale des principaux partis qui caractérise le Canada depuis sa fondation en 1867. Cependant, en 1976, Bourassa perd devant rené Lévesque et le PQ, plongeant ainsi le Canada dans une crise politique prolongée qui, trente ans plus tard, dure toujours.

Les temps sont difficiles pour tout parti au pouvoir. il y a entre autres la crise du pétrole et la montée accélérée des prix. il y a l’inflation et le chômage : la stagflation qui frappe le monde occidental. au Québec, le radicalisme est à son apogée, alors que l’église catholique relâche son emprise et que de nouveaux cultes font leur apparition. Le marxisme demeure une secte marginale, sa popularité auprès des étudiants intensifiant son pouvoir et son influence. Le Québec n’est pas le seul dans cette situation mais la ferveur avec laquelle les Québécois embrassent en même temps les organisations syndicales, le radicalisme et le monde du travail 15 • deux naTionalismes

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est inhabituelle. Les anciennes pratiques qui subordonnent la plus grande

« centrale » syndicale, la Fédération des travailleurs du Québec (FtQ), à son parent, le Congrès du travail du Canada, ont disparu ; certaines des anciennes formes n’existent plus, comme la Confédération des travailleurs catholiques du Canada des années 1950, remplacée par la Confédération des syndicats nationaux (Csn).

Le mouvement syndical est amplifié, comme ailleurs au pays, par un afflux de travailleurs non syndiqués provenant du secteur public ; et le secteur public s’élargit de toute façon. Compte tenu de la place importante accordée par la révolution tranquille à l’action de l’état et aux organismes gouvernementaux, il est normal que les organisations syndicales du Québec favorisent le socialisme comme forme préférée et absolue de gouvernement.

dans la montée du climat de nationalisme québécois, il semble évident que les socialistes du Québec seront également séparatistes ; ainsi, au début des années 1970, le leadership de l’association syndicale conseille vivement à ses membres de voter pour le parti séparatiste, le PQ.

Cependant, le vote n’est pas la préoccupation principale des travailleurs du Québec. Comme les radicaux de 1919, ils prêchent la confrontation et leur cible immédiate est le gouvernement du Québec, qui est, après tout, l’employeur de premier ou de dernier recours de nombreux travailleurs syndiqués. en 1972, un Front commun de trois centrales syndicales, la FtQ, la Csn et la Centrale de l’enseignement du Québec, déclenche la grève, défiant le gouvernement de montrer ce qu’il peut faire.

Pour la première fois en 50 ans, on prononce les mots « grève générale ».

Le gouvernement Bourassa réagit comme le font généralement les gouvernements lorsqu’ils sont confrontés à un pouvoir parallèle autoritaire : en démontrant que le droit de regard appartient encore aux personnes dûment élues pour l’exercer. L’assemblée nationale exige le retour au travail des travailleurs. Quand les syndicats bravent la loi, leurs trois chefs principaux sont envoyés en prison. il risque d’y avoir des conséquences désastreuses et des perturbations soutenues. il y a bel et bien des perturbations : en 1976, 1979 et 1982, les fronts communs ressurgissent. Chaque fois, le gouvernement réagit de la même façon, avec la seule différence qu’en 1979

et en 1982, le pouvoir n’appartient pas aux ennemis sociaux, les libéraux, mais plutôt à ce même parti que les syndicats ont toujours appuyé aux élections : le PQ.

Le PQ a profité des revers de fortune des libéraux de Bourassa.

au départ, la situation ne semble pas trop déraper. Le gouvernement s’en tire bien et les provinces prennent avantage d’un projet absolument spectaculaire, les Jeux olympiques de 1976. Les Jeux, qui rappellent l’expo 67, sont censés être l’élan que Montréal attend et dont elle a besoin pour 418

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relancer son économie et pouvoir concurrencer sa ville rivale, toronto. Les économistes font remarquer au gouvernement fédéral que le problème est dû en partie au fait que la zone d’influence de Montréal n’est pas assez importante. en outre, même si certaines entreprises, comme la Banque de Montréal ou la Banque royale du Canada, ont gardé leur siège à Montréal, de nombreux postes ont été transférés à toronto.

Les Jeux olympiques sont destinés à masquer, sinon à renverser, ces tendances mais ce n’est pas ce qui se produit. La construction d’installations olympiques grandioses (y compris, et surtout, le stade olympique) dans un délai serré se transforme plutôt en cauchemar pour la ville et pour son maire ambitieux, Jean drapeau. drapeau affirme à la presse qu’il y a autant de risques pour les Jeux olympiques d’afficher un déficit que pour un homme d’avoir un bébé. en 1976, les caricaturistes s’en donnent à cœur joie et dépeignent un maire manifestement « enceint » en route vers les Jeux olympiques25. Le problème vient en grande partie des syndicats de la construction, qui réalisent qu’ils peuvent demander et obtenir à peu près n’importe quoi à la simple mention d’une grève26. À un certain moment, même l’Hôtel de la monnaie, qui produit les pièces commémoratives olympiques, fait la grève. en 1976, au Canada, faire allusion à une grève ne demande pas beaucoup d’imagination27 ; au milieu des années 1970, la situation des travailleurs au Québec n’est qu’une version plus extrême de la tendance qui s’étend à l’ensemble du pays. « au diable le public », dit un chef du syndicat des postes à un journaliste28. Le public prend note29.

Les grèves – aux Jeux olympiques, dans le secteur de la construction, à la poste canadienne – sont endémiques au milieu des années 1970. Pour couronner le tout, les contrôleurs aériens s’y mettent aussi avec comme enjeu, la langue. Jusqu’en 1976, la langue du transport aérien au Canada est l’anglais, comme partout ailleurs. L’entente d’usage veut que les travailleurs aériens utilisent une langue commune et, de toutes les langues, l’anglais est la plus répandue. au Canada, cependant, l’usage de la langue est une question autant politique que pratique et un groupe de pilotes et de contrôleurs aériens du Québec demandent le droit d’utiliser le français, du moins lorsqu’ils volent au-dessus de la province. Le ministre fédéral des transports, Jean Marchand, accepte mais les pilotes anglophones s’y opposent. La grève perturbe le trafic aérien durant une courte période mais réussit tout aussi bien à perturber l’harmonie linguistique au Canada.

C’est le moment que choisit Bourassa pour déclencher des élections provinciales. il n’a pas encore fait trois ans de son mandat de cinq ans mais il semble penser qu’attendre ne fera qu’aggraver la situation. Le gouvernement est assailli par les problèmes, notamment des accusations de scandale, ainsi que des problèmes linguistiques dans les écoles et dans le secteur du transport aérien, des conflits de travail et une économie qui ne 15 • deux naTionalismes

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va pas aussi bien que les gens le voudraient. Bourassa mène une campagne inefficace. Comme le révèlera un de ses ministres des années plus tard, « on faisait usage d’insinuations et de demi-vérités avec habileté ; elles faisaient bonne impression dans les médias et ont ainsi créé un problème d’image30 ».

Les libéraux sont défaits aux élections avec le vote le plus faible de leur histoire et le premier ministre perd son siège. de façon plus remarquable, pour la première fois depuis 1939, la communauté anglophone abandonne les libéraux en réaction à la législation linguistique. Bourassa a gravement sous-estimé sa capacité à offenser les Canadiens anglais et ça ne sera pas la dernière fois. rené Lévesque, à la tête du PQ séparatiste, prend le pouvoir.

LE cOmBAT DES cHEFS : TRUDEAU ET LéVESqUE

Les Canadiens anglais ne s’attendaient pas à un gouvernement séparatiste au Québec, quoique les semaines précédant les élections, tout laissait présager cette issue. récemment, Pierre trudeau a lui-même rassuré les Canadiens quant à la mort du séparatisme sur le plan politique. Ce n’est assurément pas le cas.

dans l’immédiat, le gouvernement trudeau bénéficie d’une nouvelle chance. Les partisans de trudeau lui conseillent de déclencher des élections dès que possible, mais celui-ci hésite. il réagit plutôt en créant un groupe de travail afin d’examiner les options constitutionnelles et les sondages des provinces pour voir si elles collaboreront, collectivement ou séparément, à une réforme constitutionnelle qui pourrait faire bonne impression au Québec sans pour autant, de l’avis de trudeau, céder quelque pouvoir fédéral essentiel que ce soit. aucune de ces initiatives ne porte fruit et, finalement, le mandat de trudeau expire sans que rien n’ait été entrepris.

Battu aux élections fédérales de 1979, il se prépare à se retirer de la politique, mais après la défaite surprise de Joe Clark à la Chambre des communes en décembre 1979, trudeau est de nouveau élu en février 1980. La majorité libérale de trudeau à la Chambre des communes comprend 74 des 75 sièges disponibles au Québec et dépend de ceux-ci – un fait qui n’est pas sans rapport avec ce qui suivra.

Les séparatistes ne restent pas les bras croisés. rené Lévesque forme un cabinet plus que compétent, témoignant du fait que beaucoup de membres de l’élite intellectuelle ou quasi-intellectuelle de la province sont déjà passés dans le camp séparatiste. sa première priorité consiste en l’adoption d’une Charte de la langue française, le Projet de loi 1 de la nouvelle session législative en 1977 (en grande partie – mais non seulement

– pour des raisons procédurales, il est renommé Loi 101 et passe à l’histoire 420

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sous ce nom)31. Camille Laurin est le maître d’œuvre et l’âme de la Loi 101, qui reflète incontestablement ses sentiments. sur la question de la langue, Laurin, un psychiatre de profession, est un pur et dur, et il croit que la province ne sera « normale » que lorsqu’on mettra fin à l’attention anormale portée à l’anglais32.

dans un livre blanc précédant la Charte, l’image publique de l’anglais au Québec est qualifiée de « problématique et embarrassante » ; la Loi 101 fait ce qu’elle peut pour effacer l’embarras. L’affichage anglais est banni, à quelques exceptions près (par exemple, sur les églises). L’affichage bilingue, mandaté par la récente loi de Bourassa, est également banni, bien qu’un délai d’application soit accordé. L’inscription aux écoles anglophones dans la province n’est permise qu’aux enfants des personnes ayant déjà fréquenté ces écoles. Les immigrants anglophones en provenance de l’étranger ou d’une autre province doivent recevoir leur enseignement en français. On impose à tous les professionnels, par exemple en sciences infirmières, des tests linguistiques de qualification professionnelle, qu’ils doivent réussir. Un processus obligatoire de « francisation » est institué en vertu d’une commission sur la langue, à laquelle on donne d’immenses pouvoirs d’exécution.

dans l’évolution de la politique linguistique du PQ, on prête peu d’attention aux sentiments des anglais à l’intérieur ou à l’extérieur du Québec33. Hors Québec, il y a le fait que les minorités francophones ont moins de possibilités en matière d’éducation qu’en auront les anglais du Québec, même après l’adoption de la Loi 101. au Québec, on ne peut pas vraiment espérer que les anglophones feront un jour partie de la majorité du PQ34(en fait, la première ébauche de la Charte de la langue française définit la « population du Québec » comme francophone). il est suffisant, dans l’esprit des militants du PQ, que le parti représente une majorité des citoyens francophones, et rené Lévesque s’adresse à cette majorité. Laurin passe même outre aux faibles objections de son propre premier ministre, Lévesque, qui préférerait un code linguistique moins draconien ; mais Laurin le connaît et sait que Lévesque n’insistera pas35.

Par conséquent, la Loi 101 est mise en œuvre comme prévu. Le milieu des affaires de Montréal le prend mal et une des plus grandes entreprises montréalaises, la Compagnie d’assurance-vie sun Life, dont le siège imposant domine le centre-ville, annonce qu’elle déménage à toronto36. L’impact le plus évident se fait sentir sur le système scolaire.

Les écoles anglophones du Québec perdent rapidement du terrain : entre 1975 et 1983, les inscriptions chutent de 53 pour cent37. selon les données de statistique Canada, en raison de la migration interprovinciale, la communauté anglophone du Québec perd 50 000 membres de 1971 à 1976, 106 300, de 1976 à 1981 et 41 600, de 1981 à 198638.

 

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Comme il a été mentionné précédemment, l’augmentation naturelle de la population ralentit au Québec et ailleurs au Canada – comme dans l’ensemble du monde occidental. La Loi 101 règle un problème

– elle interrompt l’expansion des anglais dans la province et répond aux préoccupations des nationalistes québécois. Les anglais s’adapteront ou partiront. Beaucoup s’adaptent – au vingt-et-unième siècle, environ 30 pour cent de la communauté de langue anglaise sera mariée à des francophones.

Le taux de bilinguisme chez les anglophones monte en flèche. il ne manque qu’une chose : un flux continu d’immigrants afin de maintenir la population francophone du Québec.

Les démographes peuvent maintenant se préoccuper d’autres questions. après 1970, la population croît plus lentement au Québec que dans le reste du pays. Les nationalistes du Québec, qui ne s’intéressent qu’aux statistiques de la province, ne sont pas vraiment inquiets. selon les statistiques provinciales, la population québécoise passe de 6,14 millions à 7,6 millions entre 1971 et 2005. La bonne nouvelle est qu’un plus grand nombre de Québécois parlent français qu’autrefois, tant dans l’absolu que proportionnellement. alors qu’un habitant d’amérique du nord sur quarante parle régulièrement français en 1977, un sur cinquante seulement l’utilisera en 2001, après l’adoption de la Charte de la langue française. en fait, la Charte garantit aux Québécois une plus grande part d’un gâteau de plus en plus petit.

Le PQ se fait élire en 1976 en dénaturant sa raison d’être, la quête de la souveraineté. en effet, l’aspect de son programme relatif à la souveraineté a toujours été fortement restreint du fait que Lévesque insiste sur la « souveraineté-association », l’indépendance politique combinée à une union économique avec le reste du Canada. Pour les élections de 1976, le Parti adoucit encore plus sa position : l’élection du gouvernement du PQ

ne donnera pas lieu automatiquement à l’indépendance, mais plutôt, par la suite, à un référendum sur la négociation d’une souveraineté-association avec le Canada. si les négociations n’ont pas lieu ou sont infructueuses, le gouvernement du PQ posera alors la question ultime sur l’indépendance de la province. dans l’intervalle, le PQ montrera qu’il n’est pas seulement un groupe de fanatiques nationalistes sans esprit pratique, mais qu’il est un gouvernement sérieux et responsable, qui mérite de faire l’indépendance.

en fin de compte, évidemment, le PQ doit tenir parole et organiser un référendum, à défaut de quoi il détruira sa base électorale. La date du référendum est fixée au 20 mai 1980.

À ce stade, à Ottawa, le gouvernement a de nouveau changé de mains. Le Parti conservateur de Joe Clark a quitté le pouvoir et trudeau est de retour, à la tête d’un groupe puissant de ministres francophones, 422

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notamment Marc Lalonde comme ministre de l’énergie et Jean Chrétien comme ministre de la Justice. Chrétien, qui a la réputation méritée d’être un fédéraliste catégorique et un grand orateur bon enfant, devient l’homme de pointe de trudeau dans la gestion du référendum. La participation des politiciens d’Ottawa au référendum n’a jamais été mise en doute. en tant que premier ministre, trudeau ne peut se tenir à l’écart alors que la légitimité du gouvernement fédéral est remise en question. Cependant, par la même occasion, le gouvernement fédéral accepte la légitimité du référendum ; si la question de Lévesque est adoptée, cela prouvera qu’Ottawa ne peut pas compter sur l’allégeance d’une majorité de Québécois.

Claude ryan, le chef libéral provincial, est à la tête du camp fédéraliste ou du « non ». ryan est un nationaliste québécois et un Canadien

– il croit qu’il peut, et qu’il doit, être l’un et l’autre. trudeau, qui n’est en aucun cas un nationaliste québécois, est loin d’être l’âme sœur de ryan. il croit en un gouvernement central fort qui dirigerait les affaires d’un pays continuellement entouré de forces centrifuges. selon lui, le Canada doit être plus que la somme de ses parties et le premier ministre, plus que le serveur en chef des provinces. ryan a mené à bien un programme cohérent consistant en un Canada décentralisé au sein duquel le Québec aura un rôle à jouer ; trudeau est d’avis que l’équilibre des pouvoirs, tel qu’il est, a affaibli le gouvernement fédéral et réussit à peine à maintenir l’unité du Canada. néanmoins, le maladroit et dégingandé ryan se rend péniblement compte qu’il ne peut probablement pas l’emporter contre Lévesque sans le charismatique et agressif trudeau. Bien que trudeau domine la campagne, il gère toutefois ses interventions avec prudence.

Les deux camps du débat sur le référendum, le Non pour les fédéralistes et le Oui pour les souverainistes, comme se désignent les séparatistes, n’apportent rien de surprenant. Le camp séparatiste promet de grandes réalisations à un Québec indépendant, finalement libéré de la tutelle, de la condescendance et de l’assimilation des anglais39. Les fédéralistes dépeignent le Canada comme un pays qui a fait ses preuves, qui a protégé la langue française et qui est devenu un paradis économique sûr. La sécurité politique et économique des Québécois serait à risque si le Canada était perturbé. Les Canadiens anglais croient alors que l’argument économique devrait être suffisant ; les premiers ministres des neuf autres provinces parlent certes comme si l’économie seule – et ses attributs, comme les subventions fédérales au Québec, une province moins bien nantie – constituera un argument décisif. ils n’ont aucune idée du fait que les partisans séparatistes croient que le Québec sera avantagé sur le plan économique s’il devient indépendant. selon eux, le Québec est la poule aux œufs d’or en ce qui concerne le fédéralisme canadien40.

 

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trudeau en appelle plutôt à une aspiration commune, à un sentiment de fierté envers le Canada et à la confiance envers la réforme de la Constitution canadienne (il en appelle également au fait qu’au Québec, son prestige surpasse celui de Lévesque : un mot d’esprit du moment veut que trudeau représente ce que les Québécois voudraient être alors qu’ils sont comme Lévesque41). C’est ce qu’il promet lors d’un discours à Montréal.

Pour les séparatistes et les nationalistes québécois en général, la réforme constitutionnelle ne devrait se traduire que par la décentralisation, donnant au Québec plus de pouvoirs, si ne n’est la totalité des pouvoirs. Ce n’est pas ce que trudeau entend mais il ne précise pas son intention42. Par conséquent, lorsque le Non l’emporte par une majorité de 60 pour cent contre 40 (et une majorité de francophones), on s’attend à ce que trudeau mette à exécution sa réforme constitutionnelle – une promesse qu’il n’a pas faite. Comme il n’en fait rien, les nationalistes le considèrent par la suite comme un escroc qui a trompé les Québécois. dans son discours de concession, Lévesque avance de manière peu élégante que le camp du Non n’a pas joué franc jeu, ce qui renforce la légende nationaliste voulant que la défaite du séparatisme soit illégitime, sans que l’on sache comment.

Pourtant, pour l’instant, il est clair que le résultat est contraignant.

exténués, les Québécois se tournent vers Ottawa pour la prochaine ronde dans la saga constitutionnelle du Canada. « Lévesque est un eunuque politique », fait observer un premier ministre d’une province de l’Ouest.

« C’était à nous de nous en prendre à trudeau43. » Ce qui suivra dépend de trudeau, le vainqueur.

Une histoire du Canada
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