19.
Dans le miroir de maquillage, l’assassin contemplait, fasciné, ses doux yeux bleus sur le point de devenir gris.
Il fallait d’abord qu’elle poisse ses cheveux jusqu’à ce que la teinture en chasse la blondeur, puis les brosser en arrière pour les rendre lisses, une bonne centaine de fois, en leur ôtant leur lustre et leur brillant.
— Tu m’as forcée à faire ça, dit-elle à sa figure de rechange. Tu m’as forcée à frapper encore une fois. J’aurais dû m’y attendre. Tu aimes ces petits jeux-là, hein, Nick ?
Avec un coton, elle appliqua la base, un baume gluant et clair avec une odeur de colle. Elle s’en tamponna les tempes, la courbe du menton et l’espace compris entre le nez et la lèvre du haut.
Puis, avec une pince, elle disposa les poils. Des touffes d’un marron roussâtre.
Le visage était quasiment terminé. Mais les yeux... n’importe qui pourrait voir que c’étaient encore les siens.
Elle sortit une paire de lentilles de contact teintées de leur étui, les humidifia, écarta ses paupières pour les poser.
Elle cligna, très satisfaite du résultat.
Plus rien de familier. Le changement était total. Ses yeux avaient pris une couleur gris acier, sans vie.
Celle des yeux de Nicholas.
Elle était lui.