11.
J’ai retrouvé mes esprits dans les bras de Chris, sur un banc en bois, dans le parc. Il m’a tenue serré tandis que je reprenais des forces.
Medved m’avait prévenue. J’en étais au stade trois. Ça boulottait dans mon corps.
Je ne savais pas ce que j’appréhendais le plus : entamer une chimio et être parée pour une greffe de moelle osseuse ou sentir mon énergie grignotée de l’intérieur.
Tu ne peux pas te laisser abattre.
— Ça va, lui ai-je dit d’une voix raffermie. On m’avait préparée.
— Tu en fais trop, Lindsay. À présent, te voilà qui parles de la réouverture d’une enquête.
J’ai pris une profonde inspiration et j’ai fait oui de la tête.
— Il faut seulement que j’aie assez de force pour mener ça à bien.
On est restés assis un petit moment. J’ai senti que je reprenais des couleurs, que mes membres retrouvaient leur vigueur. Chris me tenait, me caressait tendrement. On devait avoir l’air de deux amants tentant de trouver un peu d’intimité dans un lieu on ne peut plus public.
Il a fini par lâcher :
— Ce que tu m’as dit de Joanna, Linsay, tu crois pour de bon que c’est vrai ?
Ça pouvait encore une fois ne mener nulle part.
Elle n’avait pas menti concernant sa séparation d’avec Jenks. Ni au sujet de ses relations actuelles avec lui et Chessy. Avait-elle dissimulé une haine féroce ? Elle avait toutes les infos, tous les moyens.
— Je crois que le tueur court toujours, ai-je dit.