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Pour me remercier de l'avoir aidé, le roi de France
intercéda en ma faveur pour le poste de libraire-juré de
l'Université de Paris. Ainsi, ne dépendant plus de la juridiction
du prévôt, je fus exonéré de taille, économie conséquente grâce à
laquelle je pus acheter tous les biens immobiliers que tu sais et
m'enrichir rapidement. De même, le nombre des mes clients issus de
la noblesse ne cessa de croître et je devins sans conteste le plus
renommé des maîtres écrivains de la place de Paris.
Si ni le roi, ni le duc de Berry ni moi-même
n'évoquâmes jamais l'existence du cristal, il fut bientôt connu que
j'avais découvert un secret qui avait fait ma fortune. De là à me
soupçonner d'alchimie, il n'y avait qu'un pas que les parisiens,
fascinés par la chose, ne tardèrent pas à franchir.
Voilà. Tu sais tout, cher lecteur. Tout, ou
presque. Car mon histoire n'est pas tout à fait terminée, et je
dois maintenant te dire pourquoi j'ai écrit ce texte que tu viens
de trouver, du moins je le présume, dans cette poutre de ma maison
de la rue de Montmorency.