66.
Quand je me trouvai seul devant le puits miraculeux
de Saint-Julien-le-Pauvre et que je découvris, stupéfié, qu'il
était asséché et fermé à l'aide d'une grille, je compris qu'il
s'agissait bien du « passage oublié » dont parlait
Villard de Honnecourt.
Ses dernières phrases me revinrent alors en
mémoire : « Prends garde ! Il est des portes qu'il
vaut mieux n'ouvrir jamais. » L'avertissement était aussi
clair et terrifiant qu'il était tentateur et, dès lors, je n'eus de
cesse de descendre au fond du gouffre mystérieux. Cela devint une
obsession.
Je ne sais pas vraiment ce que j'espérais trouver.
Mais, au fond, qui sait réellement, quand il est ainsi confronté à
la promesse d'une révélation, ce qu'il cherche, ce qu'il
attend ?
Sais-tu, toi, lecteur, ce que tu cherches ? Ce
que tu attends ? Quelle est la réponse derrière laquelle tu
cours, tout au long de ta vie ? Cherches-tu Dieu ? Ou une
meilleure image de toi-même ? Cherches-tu l'amour ? La
paix ? Cherches-tu l'âme sœur ? Celui ou celle qui saura
effacer ton indicible solitude ? Cherches-tu une réponse au
secret de la mort ?
Car une seule chose est sûre, nous courons tous,
cher lecteur. Nous courons tous.