14.
J’ai vu deux hommes s’approcher de moi, l’un à barbe blonde et à longue queue de cheval, l’autre en gilet sans manches en jeans avec de gros bras tatoués. Je n’avais aucune possibilité de repli.
Ils m’ont dévisagée.
— Bordel, z’êtes qui ?
J’avais deux possibilités : soit reculer en les tenant en joue avec mon flingue, soit faire face et embarquer Coombs sur-le-champ. Ma seconde idée m’a paru la meilleure.
— Police, ai-je crié, coupant net les nouveaux arrivants dans leur élan.
Je tenais mon automatique à bras tendus.
— Criminelle de San Francisco. Les mains en l’air.
Les deux hommes ont réagi sans panique, avec mesure.
Ils ont échangé un coup d’œil prudent, puis m’ont regardée à nouveau. J’étais certaine qu’ils étaient armés, ceux qui se trouvaient à l’intérieur aussi. Une idée terrifiante m’a traversé l’esprit : Je risquais de mourir ici.
Du bruit éclatait de partout. Deux autres types sont arrivés de la rue. J’ai fait volte-face, braquant mon arme sur eux.
Tout à coup, les lumières de la maison se sont éteintes. L’allée a été plongée dans le noir, elle aussi. Où était Coombs ? Qu’est-ce qu’il fabriquait en ce moment ?
Je me suis ramassée en position de tir accroupi. Ce n’était plus Coombs le problème.
J’ai entendu bouger dans mon dos. Quelqu’un approchait à toute allure. J’ai pivoté dans cette direction – et alors, quelqu’un d’autre m’a bouché la vue. On m’a attrapée, déséquilibrée. J’ai touché terre sous le poids d’une centaine de kilos.
Puis je me suis retrouvée face à un visage que je n’avais aucune envie de voir. Un visage exécré.
— Voyez donc ce que le bon vent nous amène, a dit Frank Coombs avec un grand sourire en m’agitant un calibre 38 sous le nez. La gamine de Marty Boxer.