Après mon petit discours, quelques questions-réponses et une salve d’applaudissements chaleureux qui me surprit, Wally Walewski m’installa à une petite table branlante près de l’accueil. Vu.
Ici, ceux et celles qui le souhaitaient pouvaient me voir, faire dédicacer un livre, ce genre de choses. Pendant les vingt premières minutes, je serrai des mains, discutai et signai aussi bien des ouvrages que la paume de la main d’une jeune femme. Presque tout le monde était aimable et poli. Pas de tueur en série dans le lot, apparemment.
Je ne dis non qu’une seule fois, lorsque que quelqu’un me demanda de signer un T-shirt sur lequel était imprimé SW devant, et, Profitez de la vie, enfoirés derrière.
« Alors, comment ça se passe ? »
C’était Bree, dans mon oreillette.
Je l’aperçus au milieu des dizaines de fans qui faisaient la queue en bavardant.
« Tout est calme, pour l’instant. Ils sont bizarres, tous ces gens, mais plutôt sympas. Dommage. »
Bree tourna le dos à la file d’attente et parla à voix basse.
« Pas de bol. Bon… Sampson, je vais encore faire un tour vite fait et je te retrouve à l’entrée. Je finirai peut-être par tomber sur quelqu’un qui n’est pas si sympa que ça. »
J’entendis John répondre : « Pourquoi pas ? Alex, tu rentres avec nous ? Ou tu espères une ouverture avec une de tes fans ? »
Je me contentai de sourire à la personne qui était devant moi.
« Je reviens tout de suite, chuchota Bree en disparaissant dans la foule. Sois bien sage, hein ? »
« Je ferai de mon mieux. »
Quelques minutes plus tard, alors que je dédicaçais un livre, je sentis une présence derrière moi.
Je relevai la tête, ne vis rien.
— Elle vous a laissé un mot.
La femme, devant moi, montrait une feuille de papier pliée en quatre, près de mon coude. Je la dépliai. C’était tiré d’une page Web.
De grosses lettres blanches sur fond noir.
Monsieur je-sais-tout s’est planté. Je ne suis pas psychotique ! Et je ne suis pas idiot !
Rendez-vous à Washington, là où tout se passe.
En fait, vous êtes en train de louper le spectacle.