Cincinnati, Ohio
Jeudi 6 novembre, 17 h 20

— Au coin, à gauche, dit Adam, la main refermée en une poigne de fer sur le téléphone de Deacon.

Deacon était reconnaissant à Adam de sa présence. Son cousin avait pris en main le traçage du téléphone de Faith, laissant Deacon libre de conduire. Et de s’inquiéter, car il pouvait entendre chaque mot échangé par Faith et Jordan. En revanche, il avait mis le silencieux de leur côté de la ligne pour éviter de révéler à Jordan que Faith disposait encore d’un téléphone connecté.

L’interruption de la communication ne romprait pas le lien, mais de cette manière ils pouvaient entendre tout ce que disait Jordan.

Jordan savait que Faith connaissait la vérité. Il détenait encore Dani et Roza. Quant à Jeremy, il avait aussi disparu et n’était jamais arrivé chez son ex-femme, où il était attendu.

A la suite du fourgon, Deacon et Adam étaient sortis de la ville et roulaient vers l’est sur Kellog Avenue, sur les berges du fleuve. Leur destination pourrait être le manoir O’Bannion à Mount Carmel. Ou alors, Jordan avait peut-être décidé de tuer tous ses captifs et de les jeter à l’eau.

Les tripes de Deacon se liquéfièrent et son sang se glaça. Ne réfléchis pas à ce genre de trucs. Concentre-toi.

La voix de Faith résonna de nouveau dans le haut-parleur.

— Comment as-tu tué ton père ? demanda-t-elle à Jordan.

— Il suivait un traitement pour son cœur. Je me suis contenté de le forcer à prendre quelques doses supplémentaires.

— Parce qu’il t’avait viré de la fondation pour avoir détourné de l’argent.

— Eh bien, tu m’as l’air d’en savoir beaucoup, mon petit, lança Jordan d’un ton railleur.

— Comment tu as appris à faire des sutures comme un chirurgien ?

— L’entraînement, encore et toujours, dit-il d’un ton blasé. Mes invitées ont été assez aimables pour me permettre d’utiliser leur peau. Ça n’a rien de sorcier.

— Et l’embaumement ?

— J’ai acheté une machine, j’ai trouvé un livre. Au prochain embranchement, tu prendras à gauche.

— Qu’est-ce que tu comptes faire de moi ?

— Allons, tu connais déjà la réponse.

Oh ! mon Dieu, songea Deacon.

— Où sont nos renforts ?

— Nous avons deux véhicules banalisés derrière nous. Le fourgon a pris à gauche, ce qui les situe sur Wilmer. Il se dirige vers l’aéroport de Lunken. J’ai posté trois unités à huit cents mètres de l’aéroport.

L’endroit où Faith avait changé de direction était maintenant en vue et Deacon augmenta sa vitesse.

— Comment tu savais qu’il irait par là ?

— Je n’en savais rien. Isenberg et moi avons mis un plan sur pied pendant que tu revenais de Woodland Mound. On a posté des renforts dans toute la ville, pour couvrir toutes les bases.

La voix de Faith s’éleva de nouveau du haut-parleur.

— C’était toi, dans mon appartement de Miami, pas vrai ?

Jordan émit un petit grognement d’impatience.

— Tu le sais très bien.

— Comment as-tu réussi à te faire passer pour Combs ?

— Rien de bien compliqué. Je portais une veste rembourrée. Un vieil accessoire de théâtre.

— C’est donc pour ça qu’on n’a jamais retrouvé la balle ou de sang. Le rembourrage de tes manches a tout absorbé, donc, pas de traces biologiques laissées sur place. Rusé.

— Ton approbation me transporte d’aise, dit-il, sarcastique.

— Que vas-tu faire des autres ?

— Ils ont rempli leur rôle.

— Même Roza ?

— Elle, je la garde. Sa tante n’est plus toute jeune. Roza fera une excellente « gouvernante ».

— Au moins, il ne sait pas que nous avons récupéré Jade, dit Deacon. Il n’est peut-être repassé ni dans la maison de ville ni dans le studio.

— Trop occupé à kidnapper des gens, gronda Adam.

— Novak ne te laissera pas faire, dit Faith. Avise-toi de tuer son frère et sa sœur et il te pourchassera jusqu’au bout du monde.

— Il a aussi Dani avec lui, dit Deacon. Préviens Bishop.

— Ne t’inquiète pas, mon petit, disait Jordan. Il va courir après le mauvais frère. Même s’il me suspecte, il n’a rien contre moi et toutes les preuves le conduisent à Jeremy. Y compris ton corps, qui sera retrouvé à l’arrière de la Range Rover de l’amant de mon cher frère.

— Bon, dit Adam. Ils ralentissent. Ils tournent à droite… Vers le terrain de sport. Très malin. Le soleil se couche. Il n’y a pas de match en nocturne programmé. L’endroit sera désert. Bon, c’est le fourgon blanc. Celui qui s’arrête près la Range Rover.

— C’est celle de Keith, dit Deacon en ralentissant pour ne pas dévoiler leur position. C’est le véhicule qu’ils ont utilisé pour tromper notre surveillance chez Jeremy.

— Un nouveau SMS de Bishop, annonça Adam. Ils ont récupéré Jeremy et Keith. Jordan a tiré dans les genoux de Keith pour l’empêcher de résister.

— Quelle est la position de l’équipe du SWAT ?

— Ils sont en route pour nous rejoindre. Isenberg aussi. Et une voiture de patrouille de renfort sera là dans quelques minutes.

Deacon coupa ses feux et pria pour que Jordan ne les ait pas repérés.

— Je connais le coin, dit Adam. Avance encore d’une trentaine de mètres. Il y a un endroit abrité, avec plein d’arbres qui donnent de l’ombre. On peut y laisser la voiture et revenir par les bois. Ça nous prendra une trentaine de secondes, mais ça pourrait leur sauver la vie.

L’instinct de Deacon lui hurlait de tourner, maintenant, de les rejoindre tout de suite. Mais il continua à avancer, suivant les instructions d’Adam. A peine avait-il arrêté le break qu’il était déjà dehors et courait de toutes ses forces. Adam galopait près de lui. Ils étaient à une quinzaine de mètres du fourgon, quand la portière s’ouvrit, côté conducteur.

Faith descendit, le visage pâle, et contourna le véhicule d’un pas mécanique. Elle s’arrêta près de la portière coulissante du fourgon, côté passager.

— Greg doit être à la place du passager, dit Adam. Dani et Roza doivent être à l’arrière.

Deacon et Adam avancèrent en rampant, alors que la porte latérale du véhicule s’ouvrait et que Jordan en sortait, un neuf millimètres à la main. Il enleva sa veste et la posa dans le fourgon, puis il souleva le hayon arrière de la Range Rover. Il enfouit la main dans les cheveux de Faith et referma le poing, avant de l’entraîner vers le SUV, de la pousser à moitié à l’intérieur et d’appliquer le canon de l’arme à la base de son crâne. Il semblait lui intimer l’ordre de prendre quelque chose.

Faith se releva, une expression d’horreur sur le visage. Elle tenait un bidon d’essence dans les bras.

Le sang de Deacon se figea dans ses veines.

— Il va la faire brûler, comme il l’a fait avec sa mère. On y va ! Allez, allez !

Arme au poing, Deacon chargea, inconscient du hurlement qui jaillissait de sa bouche jusqu’à ce que sa gorge éraillée commence à le brûler.

Jordan se retourna, bouche bée, mais il se remit rapidement de sa stupéfaction et posa son arme sur la tempe de Faith.

— Je vais la descendre, cria-t-il. Ne bougez plus, Novak, ou vous la ramasserez raide morte.

— Vous allez la tuer, de toute façon.

Deacon ralentit malgré tout, sans pour autant cesser d’avancer. Adam avait contourné le fourgon de l’autre côté et se rapprochait discrètement.

Entraînant Faith avec lui, Jordan recula vers le fourgon, dont la portière latérale était encore ouverte.

— J’ai dit, ne bougez pas, Novak.

— Elle n’est pas la seule à être au courant, Jordan. Nous avons tous entendu votre confession. Dans sa poche, elle avait un téléphone connecté pendant tout le temps. Vous ne pouvez pas vous en tirer.

— Tout au contraire. Je vais remonter dans mon fourgon et nous allons tous repartir, avec la jolie Faith au volant.

Jordan passa un bras autour du cou de Faith, un dernier pas en arrière le conduisit devant l’ouverture latérale du véhicule. Il ne lui restait plus qu’à monter dans le fourgon et attirer Faith à l’intérieur, comme il l’avait projeté.

— Alors, agent Novak, si vous tenez à ce que votre famille survive à cette journée, vous allez remonter dans votre voiture et démarrer…

La bouche de Jordan s’ouvrit comme celle d’un poisson et il hoqueta. Un de ses genoux ploya, puis il s’affala sur le sol, entraînant Faith dans sa chute. La poignée mince d’un couteau de cuisine saillait de son dos.

Une gamine de onze ans, avec de grands yeux noirs et une tignasse emmêlée, se dressait dans l’embrasure de la porte ouverte et le couvait d’un regard de mépris. Roza.

— Merde alors, chuchota Deacon.

Puis il se remit à courir, imité par son cousin.

Jordan se redressa sur les genoux, agitant son arme en tous sens comme un homme ivre. Il la pointa sur Roza et pressa la détente, ratant sa cible. La portière du fourgon côté passager s’ouvrit et Greg bondit à l’extérieur, saisit Roza dans ses bras et plongea pour les mettre à l’abri.

Un nouveau tir siffla dans l’air, suivi par un cri de douleur aigu. Greg.

Et Faith… Elle ne bougeait plus. Elle gisait sur le sol, la main de Jordan toujours entortillée dans ses cheveux. Il la tira en arrière d’un geste brutal, la forçant à arquer le dos, et posa de nouveau le canon de l’arme sur sa tempe. Elle cillait lentement, le regard dans le vague.

— Baissez vos armes, messieurs, dit Jordan d’une voix sifflante. Tout de suite.

Jordan perdait du sang, se dit Deacon. Ils n’avaient qu’à attendre qu’il s’évanouisse. Deacon remarqua aussi que Faith reprenait ses moyens, son regard s’animait.

— J’ai dit, baissez vos foutus flingues.

Chaque fois qu’il accentuait un mot, Jordan pressait un peu plus fort le canon de son pistolet contre la tempe de Faith, la faisant grimacer de douleur. Et attisant sa colère.

Deacon s’accroupit lentement, posa son arme à terre. Derrière lui, il entendit Adam faire de même. Observe le visage de Faith, songea-t-il. Elle s’apprêtait à entrer en action.

Dans un enchaînement de gestes coulés, Faith pivota et, du poing gauche, frappa sèchement l’épaule droite de Jordan, à l’endroit où il avait été atteint par la veille, par la balle de Corinne. Elle empoigna le bras blessé et s’y accrocha avec force. Jordan poussa un hurlement, il laissa tomber son pistolet et tenta de se dégager, mais elle se cramponna de plus belle, enfonçant plus profondément ses doigts.

Elle le poussa, le faisant atterrir à plat ventre, et elle s’assit sur lui à califourchon. Puis, elle saisit l’arme qu’il avait laissée tomber. De l’autre main, elle arracha la perruque et abattit la crosse du pistolet sur l’arrière du crâne de Jordan, qui s’immobilisa, inerte.

— Tu ne t’en tireras pas cette fois, lança-t-elle d’une voix rageuse.

Puis, elle leva l’arme et le frappa une nouvelle fois.

— Je ne te laisserai pas faire. Pas question, pas question, pas question.

Le souffle court et précipité, elle leva la crosse pour frapper Jordan une troisième fois.

— Faith, non !

Deacon se rua vers elle, ramassant sa propre arme au passage, puis enleva Faith du dos de Jordan.

— Il est sonné. Tu peux t’arrêter, maintenant.

Jordan gisait sur le sol, inconscient, le manche du couteau saillait toujours de son dos.

— Il ne s’en est pas tiré, cette fois, dit Faith à mi-voix, le regard fixé sur son oncle.

— Non, chérie, tu ne l’as pas laissé faire.

Deacon l’attira dans ses bras, laissant Adam courir vers Greg et le retourner.

— Greg a été touché, annonça Adam. Il a besoin d’une ambulance.

Une nouvelle vague de panique submergea Deacon.

— Où est Dani ?

— A l’arrière du fourgon, répondit Faith. Elle est attachée.

Adam sauta dans le véhicule pour délivrer Dani, la seule capable de venir en aide à Greg.

Un calme surréel entourait la scène, la voix d’Adam qui appelait le 911 se perdit, Deacon n’entendait plus que le bruit de son propre cœur. Il lâcha Faith et fit un pas vers le corps inerte de Greg, mais son entraînement reprit le dessus, lui rappelant ce qu’il avait à faire.

Menotter ce salopard et s’occuper des blessés.

Deacon mit un genou en terre et s’apprêta à refermer ses menottes autour des poignets de Jordan, toujours évanoui. Il décrocha les menottes de sa ceinture, avec l’impression que ses mouvements étaient lents, maladroits, puis jeta un coup d’œil inquiet à Greg, qui n’avait toujours pas bougé.

Trois voitures de patrouille fonçaient vers eux, pleins phares et gyrophares tournoyants.

Pas trop tôt, songea-t-il avec irritation, avant de se rendre compte que seules quelques minutes s’étaient écoulées. Tout s’était passé si vite.

Du coin de l’œil, il saisit un éclair argenté, comme Jordan roulait sur lui-même et pointait une longue lame mince vers son cou.

Cet enfoiré a fait le mort, se dit Deacon alors qu’une pointe brûlante s’enfonçait dans sa gorge. Il sentit la lame ressortir. Pendant qu’il tombait en arrière, le visage dément de Jordan O’Bannion emplissait son champ de vision.

Jordan se redressa sur les genoux et leva de nouveau la lame, d’une main tremblante. Lève les bras et bloque le coup, s’ordonna Deacon. Mais ses bras étaient lourds comme du plomb. Son regard quitta le visage de Jordan pour observer la lame et il se prépara au prochain coup.

Qui ne vint jamais. Une détonation résonna dans l’air. Un éclair de surprise traversa le regard vert de Jordan, puis il s’effondra sur le sol.

Faith courut vers Deacon, l’arme de Jordan dans la main. Il voyait son visage approcher. L’entendait crier son nom. Mais il ne pouvait plus respirer. Lentement, il porta la main à sa gorge et sentit la tiédeur de son propre sang. Merde.

Sur tes traces
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