Est du Kentucky
Mercredi 5 novembre, 14 h 15

Que Stone O’Bannion soit le moins gravement blessé des trois victimes donnait la mesure des événements, songea Deacon. Le visage du journaliste était grisâtre, il avait les yeux injectés de sang. On lui avait enlevé son coupe-vent noir et son sweat-shirt à capuche, exposant une large déchirure dans son T-shirt, dont le tissu était imprégné d’une croûte de sang séché.

— Vous avez une sale gueule, O’Bannion, lança Bishop sans préambule. Avant d’en arriver aux raisons qui vous ont conduit dans cet état, pouvez-vous décrire l’homme qui a tiré sur Marcus et emmené l’enfant ? On dirait que vous êtes arrivé au plus près de lui avec votre Subaru.

— Je n’ai pas pu voir son visage. Il avait une cagoule de ski. Environ un mètre quatre-vingts. Plutôt bâti comme Marcus que comme moi. Des yeux noirs. Je crois. La femme lui a tiré dessus. Elle l’a blessé au bras droit. Après, il a eu du mal à manœuvrer son fusil rapidement. Elle l’a d’abord eu à la poitrine, mais il devait avoir une cuirasse en Kevlar. Il n’est même pas tombé, alors que c’était des tirs mortels. C’est une sacrément bonne tireuse.

— Où se tenait-il quand il a été touché ?

Deacon voulait pouvoir dire aux hommes de la scientifique où chercher les échantillons de sang.

— Plus ou moins devant l’endroit où se trouve la Subaru, répondit Stone. J’essayais de le renverser quand il s’est mis à tirer sur le pare-brise et les pneus. Ça m’a stoppé. Ensuite, il s’est enfui.

— D’accord. Maintenant, recommençons du début, dit Deacon. Vous aviez de la terre sur les mains parce que vous étiez à la cabane, hier. C’est à cette occasion que vous avez découvert les corps ?

Stone ferma les yeux.

— Oui. J’étais allé là-bas parce que je cherchais Mickey. Mikhail… Il n’a que dix-sept ans, ajouta-t-il, la gorge nouée, alors que des larmes perlaient derrière ses paupières closes.

— Toutes mes condoléances, dit Bishop avec gentillesse. C’était votre frère, le fils de votre mère ?

— Et de Jeremy. Ça va le tuer. Maman… Mon Dieu. Je ne sais pas comment lui annoncer ça.

Deacon fronça les sourcils, intrigué.

— Je croyais que Jeremy et votre mère n’avaient eu qu’une fille ensemble. Audrey.

— C’est ce que maman voulait que tout le monde pense. Maman et Jeremy étaient déjà divorcés, lorsque Mickey a été… conçu, conclut-il avec gêne. Apparemment, c’était une dernière rencontre.

— Et vous n’avez pas pensé à nous en parler quand nous vous avons interrogé, hier ? demanda Bishop, avec froideur.

— Je me suis posé la question. Mais j’ai décidé de ne rien vous dire. Je voulais protéger ma famille. J’ai… merdé.

Bishop semblait furieuse.

— Vous croyez ? Par votre faute…

Elle s’interrompit, prit une profonde inspiration, puis continua plus posément :

— Bon. Vous cherchiez votre frère Mikhail ? Pourquoi ?

— Il a fugué en découvrant que Jeremy était son père biologique. Il a craqué. Il a disparu. J’ai décidé d’aller voir à la cabane, parce que j’avais cherché partout ailleurs.

Maintenant, son visage était sillonné de larmes.

— Je suis arrivé là-bas vers 16 heures. La porte était ouverte et j’ai vu une canette de Monster Energy Drink près de l’entrée. Les gamins boivent ce genre de trucs par litres, alors je me suis dit : cool, il est là. Mais il n’y était pas. Il y avait un tas de terre sur le sol et le lit était défait. Quelqu’un avait fait chauffer du ragoût, il y avait des restes dans une casserole sur le fourneau. Et la brouette était à l’intérieur, près du lit. Je ne comprenais pas ce que cette terre faisait là et puis j’ai vu que des lattes du plancher avaient été soulevées. J’ai eu… cette horrible sensation dans mes tripes. Vous savez ?

Deacon hocha la tête.

— Nous ne la connaissons que trop bien. Alors, vous avez regardé sous le plancher. Vous avez creusé avec vos mains ?

— Ouais. La pelle avait disparu. Il s’est avéré que la nana l’avait prise.

Il grimaça, comme s’il se souvenait des coups qu’il avait pris sur la tête.

— Je n’ai pas creusé tout de suite. Je me suis dit que Mickey était peut-être derrière la maison. Mais le mur de derrière était couvert de sang séché. Et aussi la bonbonne de gaz. Le gaz était coupé. Je crois qu’il a été attiré à cet endroit pour vérifier la bonbonne et…

Le torse du grand bonhomme se souleva et redescendit en frémissant, puis il continua :

— Je l’ai trouvé sous le plancher. Une balle dans la tête. J’ai paniqué. Je suis rentré à la maison pour le dire à Jeremy, mais… vous étiez là.

— Et vous nous avez menti, souligna froidement Bishop.

— Non. Je ne vous ai pas menti, dit Stone, d’un ton plus ferme. Je ne vous ai pas dit ce que vous vouliez savoir.

— Pourquoi ? voulut savoir Deacon. Votre frère était mort. Pourquoi n’avez-vous pas appelé le 911 quand vous l’avez découvert ? Vous auriez pu nous demander de l’aide quand nous nous sommes vus chez vous. Je n’arrive pas à comprendre votre attitude.

Stone soupira.

— Ma famille, c’est un beau merdier, voilà pourquoi. Quand Marcus et moi étions enfants, ma mère a divorcé de mon père biologique, parce qu’il l’avait trompée et que c’était un pauvre type à tous points de vue. Elle a épousé Jeremy et la situation s’est améliorée. Il nous a adoptés et ils ont eu Audrey. Ensuite, ils ont divorcé parce que Jeremy l’a trompée avec un homme. Elle l’avait envoyé à la fac de médecine et l’avait installé dans son cabinet, mais c’est lui qui l’a quittée. J’ai failli le briser en deux, mais maman m’a calmé. Elle avait toujours su que Jeremy était homo. Elle se fichait qu’il ait des amants, du moment qu’il n’avait pas de maîtresses. Elle n’a pas divorcé parce qu’il la trompait. Elle l’a laissé partir parce qu’elle voulait qu’il soit heureux.

— C’est bien joli, mais ça ne nous explique pas pourquoi vous ne vous êtes pas tourné vers nous en découvrant que votre frère avait été assassiné.

Stone laissa échapper un soupir agacé.

— C’est justement ce que j’essaie de vous expliquer. Maman voulait une famille, même en trompe-l’œil. C’est ce que Jeremy lui a apporté. Mais son amant l’a poussé à sortir du placard et à quitter maman pour lui. Maman a dit qu’elle était d’accord. Elle avait eu Audrey et dix belles années de mariage. Elle disait toujours que Jeremy était un homme bien. Ce qui est vrai. Alors j’ai fini par lui pardonner. J’appréciais même son ancien compagnon. Il a rendu Jeremy sacrément heureux.

— Son ancien compagnon ? releva Deacon. Pas Keith ?

— Non, l’ancien compagnon de Jeremy s’appelait Sammy. Keith connaissait Jeremy depuis plus longtemps, depuis le lycée, mais c’était Sammy que Jeremy aimait. Keith et Sammy aussi étaient amis. Pourtant, j’ai toujours eu l’impression que Keith était la cinquième roue du carrosse. J’étais encore enfant, mais j’avais compris que dans leur cas, trois, c’était un de trop.

— Vous pensez que Keith était jaloux ? demanda Deacon.

— Je sais qu’il l’était. Il l’est encore. Et il a un sale caractère. Sammy a été tué dans l’accident qui a handicapé la main de Jeremy. Keith l’a aidé à surmonter le deuil et ils se sont mis ensemble. J’ai déjà vu Keith frapper des types qui regardaient Jeremy de trop près. Je l’ai vu tabasser un type qui avait traité Jeremy de tapette. Le type a fini à l’hôpital.

— Il n’y a pas eu de plainte, dit Bishop. Nous avons vérifié vos antécédents à tous.

— Jeremy a réglé l’affaire en payant l’homophobe.

— Je répète, vous ne vous êtes toujours pas expliqué, dit Bishop.

— Un peu de patience, rétorqua Stone. J’ai une commotion cérébrale. Maman a toujours fait passer Mickey pour le fils d’un homme d’affaires russe avec lequel elle avait brièvement vécu après le départ de Jeremy. Mais, la semaine dernière, Mickey a fait une de ces grilles génétiques en cours de biologie et s’est rendu compte que quelque chose ne collait pas. Maman lui a révélé que Jeremy était son père.

Deacon comprenait mieux.

— Keith n’avait pas été le seul à réconforter Jeremy après la mort de Sammy.

— Exactement. D’ailleurs, Keith était furieux. Il n’avait jamais aimé Mickey et aucun de nous ne savait vraiment pourquoi. Quand la vérité a éclaté, ma sœur Audrey et moi avons pensé que Keith avait peut-être toujours pressenti que Jeremy était le père de Mickey. Quand j’ai trouvé le corps de Mickey…, dit Stone en laissant échapper un long soupir frémissant, j’ai cru que Keith avait…

Il n’acheva pas sa phrase.

— Vous avez cru que Keith avait tué Mickey, compléta Deacon.

— C’est compréhensible, dit Bishop. Mais ça n’explique toujours pas pourquoi vous nous avez caché l’existence de ces fichus corps. Ni pourquoi vous n’avez pas dénoncé Keith. Vous le soupçonniez tout de même du meurtre de votre frère. Pourquoi ne pas avoir prévenu Jeremy que vous soupçonniez Keith d’être un tueur ?

— Keith n’aurait pas touché un seul cheveu de la tête de Jeremy. Mais ça aurait tué Jeremy d’apprendre que son fils était mort parce que son propre compagnon l’avait assassiné. Hier, quand je suis rentré, vous m’êtes tombés dessus, alors que j’avais à peine eu le temps de respirer. Et puis, vous m’avez dit qu’un type de chez Earl Power était mort, et je savais que j’avais vu son corps. Keith peut tuer sous l’emprise de la colère, mais pas comme vous en parliez, de cette manière calme et planifiée. Et il n’aurait pas enlevé de femmes ou de jeunes filles. Je me suis dit que quelqu’un d’autre les avait tués et que la femme disparue dont vous m’aviez parlé saurait qui était responsable. Ça m’aurait permis d’arrêter de soupçonner Keith, ce qui aurait épargné du chagrin à Jeremy, et de découvrir qui avait tué mon petit frère. Je me suis mis à la recherche de Corinne Longstreet. Je suis tombé sur elle près de l’affût de chasse. J’ai tenté de lui parler, de l’aider, mais elle a complètement pété les plombs et elle m’a proprement tabassé.

Bishop leva les yeux au ciel.

— Si elle a « complètement pété les plombs », c’est parce qu’elle a entendu sa meilleure amie se faire torturer pendant des jours. Elle était persuadée que c’était vous qui aviez fait ça. Mais je n’ai toujours pas mes explications. Pourquoi nous avoir caché la vérité ? Si vous soupçonniez quelqu’un, pourquoi n’avez-vous rien dit ? Vous auriez pu nous faire gagner du temps. Vous auriez épargné un terrible calvaire à Corinne. Nous aurions récupéré Roza avant que ce tueur psychopathe ne lui remette la main dessus. Depuis notre dernière conversation, il a descendu un tas de gens. Leur sang est sur vos mains, Stone. Sur vos mains.

Deacon ne l’avait jamais vue aussi en colère.

— Pourquoi nous avoir caché la vérité ? hurla-t-elle au visage de Stone.

— Parce que je savais que vous accuseriez Jeremy ! cracha Stone. Dès que vous avez prononcé le nom de Faith, je l’ai su. Parce que je connaissais les mensonges que sa famille colportait sur le compte de Jeremy. Je le savais parce que j’étais là le jour où il est rentré de la lecture du foutu testament de son père. Il était anéanti.

— Parce qu’il avait été déshérité, dit Bishop.

— Non. Parce que sa famille pensait réellement qu’il était capable de molester sa propre nièce. Il est rentré à la maison et il en a pleuré. Je n’avais jamais vu un adulte pleurer, et je m’en souviens. Je n’avais pas compris pourquoi il était si bouleversé, ce jour-là, mais maintenant je le sais. Il avait eu le cœur brisé, d’abord d’avoir été accusé, et surtout de ne pas avoir été défendu par sa propre sœur. Elle est restée là et a laissé son mari le frapper. Alors, c’est vrai, je ne vous ai rien raconté de tout ça. D’une manière ou d’une autre, vous auriez trouvé le moyen de mettre ça sur le dos de Jeremy. Votre besoin d’explications est-il satisfait, lieutenant ?

Bishop se releva lentement.

— Oui. Il est satisfait. Enfin.

Elle détourna les yeux un instant, puis regarda de nouveau Stone.

— Vous avez dit que vous l’avez vu revenir de la lecture du testament de son père. Vous vous rappelez à peu près l’heure qu’il était ?

Stone la regarda avec un peu d’incompréhension.

— Vers 15 heures. C’était un vendredi, on venait juste de rentrer de l’école.

— Vous avez l’air de vous en souvenir très bien, dit Deacon d’un ton pensif.

— Oui, parce que le lendemain c’était samedi. Maman voulait nous remonter le moral. On est allés à Kings Island et on a passé toute la journée sur la Bête. Des montagnes russes.

— Je sais, répondirent en même temps Deacon et Bishop.

— Toute la journée ? demanda Bishop.

— Oui, insista Stone. Pourquoi ?

— Juste pour établir une chronologie, dit Deacon d’une voix posée. Votre cousine Faith a des souvenirs légèrement différents de cette journée.

— Eh bien, elle se trompe. Demandez à Marcus. Demandez à ma mère. Ils vous diront la même chose.

— Nous n’y manquerons pas, assura Deacon. En parlant de Marcus, qu’est-ce qu’il vient faire dans le tableau ?

Stone soupira.

— J’avais besoin de quitter la maison pour chercher Corinne Longstreet, mais vos hommes étaient en surveillance, alors j’ai appelé Marcus et je lui ai demandé de me rencontrer dans un bar du centre-ville. Votre agent m’a suivi là-bas. J’ai retrouvé Marcus. Je lui ai demandé de ramener ma voiture chez Jeremy et de passer la nuit dans la maison d’amis. Je lui ai raconté que je devais suivre une piste pour un reportage. Ce qui n’était pas tout à fait faux. Ça fera un sacré papier en ligne.

— Il vous a cru ? demanda Bishop.

— Bien sûr.

— Et pour quelle raison a-t-il accepté de se prêter à cette petite diversion ? Il s’agissait de fédéraux, quand même ! dit Deacon d’un air sévère.

— Parce que certains de mes articles provoquent la controverse. Ce n’est pas la première fois que je suis filé par les fédéraux.

— Vous ne lui avez rien dit pour Mickey ?

— Non. Je ne lui ai parlé de rien, parce qu’il vous aurait appelés. Il est comme ça. Je voulais gagner du temps. Et je voulais qu’il reste avec Jeremy, au cas où il apprendrait pour Mickey. Marcus s’entend mieux avec lui que moi.

Le corps de Stone s’affaissa.

— Marcus est meilleur avec tout le monde que moi, ajouta-t-il. Il a ramené votre agent chez Jeremy, dans ma Corvette. Et j’ai pris sa Subaru pour retourner à la cabane.

— Comment a-t-il trompé mon agent ? demanda Deacon. Vous ne vous ressemblez pas.

— Pas couchés et couverts de sang, marmonna-t-il. Mais si nous sommes debout, que Marcus porte mon manteau avec un peu de rembourrage et qu’il fait noir ? Ouais, il peut se faire passer pour moi, sans problème. On l’avait déjà fait avant, quand on avait besoin de feinter maman. Quand je suis revenu à moi, après que cette nana m’a assommé avec la pelle, je lui ai envoyé un SMS. Je lui ai demandé de suivre les traces de la femme et la gamine. Il était hors de lui quand il m’a trouvé. Il avait regardé les infos. Il avait compris ce qui se passait et pourquoi je m’étais fait poignarder. D’après lui, je l’avais bien mérité pour avoir menti aux flics et pour avoir laissé la pauvre Corinne errer dans les bois. Exactement ce que vous avez dit, lieutenant. Presque mot pour mot.

— Bien, maintenant on sait comment vous avez déjoué la surveillance, dit Deacon. Mais comment Jeremy s’est-il faufilé par-derrière et pourquoi ? Pourquoi s’est-il donné tant de mal pour échapper aux agents postés devant le manoir ?

— Marcus a emmené Jeremy et Keith dans la Range Rover, expliqua Stone. Keith l’avait laissée dans le bosquet, derrière la maison, parce qu’il rentrait du bois pour la cheminée, ces jours-ci. Marcus leur a expliqué que maman avait découvert la disparition de Mickey en rentrant de voyage, la nuit dernière. Audrey et moi espérions le retrouver et le ramener à la maison avant son retour, mais… Bref, maman a appelé Jeremy et il est parti attendre avec elle. Il est passé par-derrière en partie parce qu’il ne voulait pas arriver là-bas avec une escorte de flics, et en partie parce que aucun d’entre eux ne savait que Mickey avait fugué. Maman a tout de suite pensé à un enlèvement et elle ne voulait pas en informer la police.

Il serra les mâchoires, un muscle de sa joue tressaillit.

— Elle a expressément demandé à Jeremy de ne pas prévenir la police.

— Audrey ne leur a pas dit que Mickey avait fugué ? demanda Bishop.

— Elle a fini par en parler et Marcus est parti aussi à sa recherche, sans se douter que je savais où se trouvait Mickey, parce que, comme un idiot, je ne lui en avais pas parlé. Marcus leur a assuré qu’on allait le retrouver. Quand il a appris la vérité, il était furieux. A cause de mes cachotteries, il avait donné de faux espoirs à maman et à Jeremy.

— Lieutenant Bishop ? Agent Novak ? dit Williamson en désignant le ciel. L’hélico est là. Et nous devons discuter.

— Très bien, fit Deacon. Une dernière question. Savez-vous qui a tué votre frère ?

— Non. C’est pour ça que je voulais interroger Corinne Longstreet. Je me suis dit qu’elle le savait. C’est la vérité.

— On reprendra la discussion quand vous serez soigné, annonça Deacon avant de reculer.

Une fois que Stone O’Bannion fut chargé à bord de l’hélicoptère, Bishop se tourna vers Williamson.

— Que se passe-t-il ?

— La police d’Etat a envoyé une unité de la scientifique à la cabane.

— Quoi ? dit Deacon, laissant exploser son irritation. Cette cabane est sous juridiction fédérale.

Williamson leva les mains en un geste apaisant.

— Les fédéraux y sont aussi. Ils sont sur les dents. Ils ont trouvé quatre corps, exactement comme l’avait dit votre correspondant anonyme, lieutenant Bishop, dit-il en secouant tristement la tête.

— Mon correspondant anonyme, c’est Marcus O’Bannion. Il est parti avec le premier hélicoptère. Qui est la quatrième victime ?

— Une femme qui correspond à la description d’Elise Lasker, dont la disparition a été signalée. On ne l’a plus revue après son départ d’un hôpital de Cincinnati tôt, ce matin. Ni elle ni son pick-up rouge. Le fédéral qui est là-bas m’a demandé de vous prévenir que le pick-up a été ajouté à l’avis de recherche. Il a aussi dit qu’à part pour enlever les planches personne n’a touché à rien et qu’ils sont en communication avec…

Il sortit son carnet de notes.

— … Avec le sergent Tanaka et l’agent Taylor. Ça vous dit quelque chose ?

— Ouais, dit Deacon en hochant la tête, soulagé. C’est agréable de constater que tout le monde joue dans le même bac à sable.

— Je n’irais pas aussi loin. De toute façon, ils vous attendent tous les deux. Nous avons sécurisé la scène, ici. Je m’assurerai qu’on cherche bien le sang du tueur, peu importe qui s’occupe de la scène de crime.

— Dites-leur de regarder devant la Subaru, dit Deacon. Pouvez-vous nous indiquer l’itinéraire le plus rapide pour arriver à la cabane ?

Williamson sortit une carte de sa poche et la déplia.

— A environ un kilomètre et demi vers le nord, vous pouvez reprendre la route qui vous conduira là-bas. Je vous ai mis un repère à l’embranchement.

Il leur laissa la carte, puis effleura le bord de son chapeau pour saluer Bishop.

— N’hésitez pas à me faire savoir si vous avez besoin de quoi que ce soit.

Deacon se tourna vers sa partenaire.

— Prête à jouer les pacificatrices au bac à sable ?

Bishop secoua la tête.

— Non. Je suis fatiguée et j’ai faim. S’ils se conduisent mal, je suis capable de distribuer quelques coups de pelle.

— J’aimerais bien voir ça. On se retrouve là-bas.

Sur tes traces
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