Miami, Floride
Mercredi 5 novembre, 16 h 30

Le lieutenant Catalina Vega quitta du regard la glace sans tain, pour se tourner vers son chef qui refermait la porte de la salle d’observation derrière lui.

— Alors, la petite amie de Combs est prête à parler ? demanda Davies.

— J’en ai l’impression, répondit Cat. L’accuser de complicité de meurtre a fait l’affaire. Le problème, c’est que je n’ai pas trouvé une seule preuve directe pour relier Peter Combs à nos homicides. Je ne peux même pas trouver quelqu’un qui l’ait vu depuis un mois. Alors, à moins que Paula Boza ne me donne quelque chose, j’ai les mains vides. Et cette limace d’avocat véreux le sait parfaitement.

— L’équipe de l’Ohio a dit qu’il était tout à fait possible que Combs ne soit même pas impliqué dans le bordel qu’ils ont sur les bras, là-haut, dit Davies. Dans ce cas, il pourrait peut-être ne rien avoir à voir non plus avec le bordel que nous avons sur les bras ici. Et si nous n’avons pas trouvé de preuve, c’est simplement parce qu’il n’y a aucune preuve à trouver.

Cat secoua la tête.

— Ils ne l’ont pas entièrement éliminé. En fait, ils pensent que, s’il est impliqué, il serait le complice récent d’un tueur à l’œuvre depuis une plus longue période. Un tueur qui pourrait avoir utilisé la haine de Combs pour Faith Corcoran à son propre bénéfice. J’ai besoin de savoir qui ça pourrait être.

— D’accord, alors qu’est-ce que tu as dégotté ?

— J’ai un témoin qui a vu le fourgon blanc dans le parking de la supérette où la Prius était garée. Il y avait une publicité pour un atelier de réparation automobile sur les flancs. Ça correspond au fourgon que l’équipe de Cincinnati a repéré sur la vidéosurveillance et dont le conducteur a placé un mouchard sur le nouveau véhicule de Corcoran. Ça ne relie pas le fourgon à Combs, mais maintenant nous avons des éléments qui lient les crimes de Cincinnati, le meurtre de Gordon Shue et l’homicide de la voiture sabotée de dimanche. Le rapport ne fait aucun doute.

Davies montra la limace d’avocat véreux.

— Il le sait, lui ?

— Je l’ignore. Il pourrait avoir compris que l’affaire a un rapport avec Faith à un certain niveau. Il est visqueux mais malin. Le nom de Corcoran est apparu aux infos comme celui de la propriétaire de la maison où « un nombre indéterminé de corps ont été découverts ». Dans les articles on l’a appelée Faith Frye, parce que c’est sous ce nom qu’elle apparaît sur l’acte de propriété. Ce type était aussi l’avocat de Combs pendant son procès, il y a quatre ans. S’il a suivi les infos, il demandera l’abandon de l’accusation de possession de Paula en échange de son témoignage, mais le procureur ne voudra pas bouger.

Davies étudiait Paula Boza avec attention.

— Quel est son métier ?

— Elle est manucure.

— Hum. D’abord, comment une manucure a-t-elle pu mettre la main sur un demi-kilo de coke ?

— Je me suis posé la même question. C’est peut-être la seule ouverture que nous ayons. Elle a déclaré que la poudre était à Combs, mais elle a aussi nié qu’il ait eu accès à sa voiture depuis que les attaques sur Faith Corcoran ont commencé. Cela dit, on a trouvé les empreintes de Paula sur le sac. Elle prétend qu’elle a dû le toucher quand elle tâtonnait à la recherche de son téléphone, après l’avoir fait tomber. Vraiment…

Cat leva les yeux au ciel.

— Tire-lui les vers du nez, Vega. Ce commandant de Cincinnati m’appelle toutes les heures. Ici, nous en avons deux à la morgue, dont un enfant. Eux, ils en ont six et dix-sept autres, enterrés dans une cave. Chaque fois qu’Isenberg appelle, le nombre augmente. Fais parler cette fille.

— Pas de pression, murmura Cat.

Elle prit une profonde inspiration, puis entra d’un pas nonchalant dans la salle d’interrogatoire et s’installa face à la petite amie de Peter Combs. Cubaine-américaine de seconde génération, Paula Boza aurait pu être mannequin, mais la dureté de l’existence l’avait vieillie prématurément. La prison n’avait pas aidé.

Son avocat WASP s’adossa à sa chaise, ennuyé.

— De quoi s’agit-il, lieutenant ?

— Eh bien, monsieur Green, je cherche quelque chose et je pense que votre cliente peut m’aider.

Les narines de Paula frémirent, mais elle lui adressa un grand sourire.

— Que cherchez-vous, lieutenant ?

— Le reste de la coke, mentit Cat.

Du coin de l’œil, elle saisit la surprise de Green. En revanche, Paula ne réagit pas du tout.

— J’ai appris d’une source bien informée qu’il y avait un kilo entier, pas un demi.

— Quelqu’un t’a menti, chica, dit Paula avec un haussement d’épaules fanfaron. Je n’ai même pas un demi-kilo. Cette drogue ne m’appartient pas.

— Mince, dit Cat. J’ai toujours pensé que Peter était un menteur. Alors… pas d’autre stock de drogue ?

La bouche de Paula se retroussa avec un humour sincère.

— Non, lieutenant.

Elle sait que je n’ai pas parlé à Combs. Peut-être parce qu’elle sait où il est ? Cat se pencha en avant.

— Il m’a prévenue que vous me diriez ça.

— Et pourquoi vous aurait-il dit une chose pareille, lieutenant Vega ? demanda Paula avec amusement.

— Parce qu’il s’est retourné contre vous, pardi. En échange de la clémence pour ses propres accusations.

— Elle vous ment, Paula, dit l’avocat. Peter n’aurait pas fait ça, même s’ils l’accusaient de tout. Ce qui n’est pas le cas. Il m’aurait appelé.

— Bien sûr qu’elle ment, dit Paula, avec agacement cette fois. Elle n’a même pas parlé à Peter.

D’accord.

— Vous semblez bien sûre de vous, Paula, fit Cat à voix basse. Comment pouvez-vous en être certaine ?

Paula pinça les lèvres. Détourna le regard. Prise sur le fait.

— Eh bien, ça n’a pas vraiment d’importance. Que ce soit un kilo ou un demi-kilo, les accusations de possession vont rendre l’accusation de tentative de meurtre plus crédible.

— Je n’ai jamais essayé de tuer qui que ce soit.

— Il a aussi dit que vous diriez ça. Il va être confronté à des charges assez lourdes et il raconte que vous étiez avec lui tout le temps. Trois inculpations de meurtre, quatre inculpations de tentative de meurtre. Et puis il y a l’incendie volontaire.

Cat fit une grimace.

— Vous savez ce qu’on dit, pyromane un jour, pyromane toujours. Hum, il y a aussi le véhicule saboté, l’effraction et… Non, c’est tout.

— Je ne vois pas de quoi vous parlez, insista Paula. Vous êtes folle.

— Non, dit sobrement Cat. Mais la abuelita qui a perdu sa fille et son petit-fils est probablement folle de chagrin, en ce moment.

— Attendez, intervint Green. Vous parlez de cette voiture qui a eu un accident dimanche ? Celle qui a été sabotée ? Vous ne pouvez pas imputer ça à ma cliente. Elle était ici, à ce moment-là. En détention.

Cat claqua des doigts.

— Vous savez quoi ? Vous avez raison. Mais elle était dehors pour toutes les autres.

Paula protesta, la colère et la perplexité se mêlaient sur son visage.

— Quelles autres ?

— Toutes les tentatives pour tuer une femme nommée Faith Frye.

La colère l’emporta, marbrant de rouge les joues de Paula.

— La puta ? Celle qui l’a dénoncé pour avoir violé une gamine qu’elle ne connaissait même pas ? C’est elle, votre source ? Elle est encore plus menteuse que vous. Dios, cracha-t-elle. C’est elle qui le harcelait ! Elle l’a piégé avec cette photo ! La photo, c’est elle qui l’a prise ! Il a perdu trois ans de sa vie et cette salope s’en est tirée.

Le cœur de Cat manqua un battement. Aucune photo n’était mentionnée dans les transcriptions du procès. Tout le monde avait imaginé que Peter Combs était en colère parce que Faith avait signalé qu’il n’avait pas assisté à une séance. Cat elle-même l’avait cru, jusqu’à ce que, la veille, l’agent Novak suggère autre chose.

Elle hésita une fraction de seconde. Sur quel levier devait-elle agir avec Paula, sur la photo ou l’accusation de meurtre ? Elle décida d’opter pour la solution numéro deux et adressa une petite prière au ciel, avant de se lancer.

— Vous devez l’aimer vraiment beaucoup, Paula, fit-elle observer à mi-voix. Tous les autres l’ont laissé tomber.

— Je l’aimais, dit Paula avec un gros soupir.

Puis elle battit trois fois des paupières sur un rythme précipité.

— Je l’aime, rectifia-t-elle.

Je l’aimais. Officiellement, Cat marchait mentalement sur des œufs. Elle afficha une expression pleine de compassion.

— Et pourtant regardez ce qu’il fait. Il balance votre nom dans une affaire de tentative de meurtre. Certains hommes sont tout simplement incapables d’apprécier une femme bien. Je ne suis pas loin de regretter de vous voir plonger pour ça, Paula, mais les accusations du docteur Frye sont très convaincantes.

Le regard de Paula brûlait de colère.

— De quelle tentative de meurtre cette puta nous accuse, exactement ?

— Début octobre, le docteur Frye a failli être poussée d’un pont par un fourgon blanc. La fenêtre du passager s’est ouverte et on a tiré sur sa voiture. D’après elle, c’est une femme qui tenait l’arme. Avec de très beaux ongles, joliment décorés. Comme les vôtres, Paula.

La dernière partie n’était pas vraie, mais aurait pu l’être. Et la ruse fonctionna.

Paula écarquilla les yeux, emportée par la colère.

— Elle ment !

— Paula, dit Green, comme pour la mettre en garde.

Cat continua avec calme.

— Ensuite, le même fourgon blanc a été vu près d’une Toyota Prius, appartenant à une jeune mère de trois enfants. Quelques heures plus tard, cette femme a perdu le contrôle de sa voiture sur l’autoroute, elle s’est tuée avec son petit garçon. La veille, la Prius était encore la propriété de Faith Frye, qui a fini par la brader dans l’espoir que Peter cesserait enfin de la suivre.

Cat contourna posément la table, s’arrêta derrière la chaise de Paula et se pencha pour lui parler à l’oreille.

— Alors, vous voyez, je peux vous relier au fourgon impliqué dans l’homicide d’une mère et de son précieux fils.

— Nous avons déjà établi que ma cliente était ici au moment où la voiture de cette femme a été sabotée, intervint Green. Que cherchez-vous vraiment, lieutenant Vega ?

— La vérité. Combs a tenté de tuer le docteur Frye, il y a quatre ans. Il a mis le feu à son bureau pour arriver à ses fins. Ça, ce sont des faits. Après sa libération, il l’a harcelée ouvertement et avec acharnement. Quelqu’un a tiré sur Frye et a tué son patron. Quelqu’un a essayé d’entrer dans son appartement, auquel on a ensuite tenté de mettre le feu. Pas besoin d’être un génie pour additionner deux et deux. Peter Combs veut tuer Faith Frye. Paula aime Peter. Elle ferait n’importe quoi pour lui. Je suis certaine que même Paula voit où je veux en venir, conclut-elle en haussant les épaules.

— Je ne suis pas stupide, fulmina Paula. Et c’est une salope de menteuse. On n’a pas essayé de la tuer. Je n’étais pas dans ce fourgon. Peter n’était pas dans ce fourgon. Il n’a pas pu essayer de virer cette salope du pont, résultat je ne pouvais pas être sa passagère. Résultat, je ne peux pas être coupable !

— Et pourquoi n’aurait-il pas pu pousser Frye hors de la route ? demanda Cat. Il faudrait vous croire sur parole ? Jeune femme, vous défendez un type qui a violé des petites filles. Pourquoi on vous croirait ?

— Parce qu’il est mort, voilà pourquoi ! cria Paula.

Elle prit une brève inspiration. Laissa échapper un long soupir frémissant. Se mit à pleurer.

— Il est mort. D’accord ? Vous êtes contente, maintenant ? Cette salope l’a fait tuer. Et maintenant elle a le culot de l’accuser ?

Oh ! bordel de merde. Cat parvint à ne pas laisser paraître sa frustration et se pencha sur la table, s’interposant entre Paula et son avocat.

— Comment savez-vous ça, Paula ?

Green réagit.

— Paula, ne…

Cat leva sèchement la main pour l’interrompre.

— Monsieur Green, la meilleure chose que vous puissiez faire pour votre cliente est de la laisser répondre. Si Combs est mort, Paula est tirée d’affaire et tout le monde apprendra les mensonges de Faith Frye.

Ce à quoi Cat ne croyait pas une seule seconde. Mais, si Combs était mort, cela signifiait que personne n’avait le moindre suspect pour de nombreux homicides en Floride et peut-être aussi en Ohio.

— Dites-moi, Paula. Comment savez-vous que Peter est mort ?

Paula la fixa d’un œil hagard.

— Parce que je l’ai vu mourir. D’accord ? Je l’ai vu mourir, il y a un mois.

Elle leva les mains et les regarda.

— Et je l’ai enterré moi-même.

Oh ! sacré bordel de merde. Cat laissa tomber un bloc sur la table.

— Je veux des détails, Paula.

Green se pencha en avant pour voir au-delà du corps de Cat et posa la main sur celle de Paula, alors que la jeune femme s’apprêtait à saisir le bloc-notes.

— Pas si vite. Que va-t-elle en tirer, si elle vous parle ?

— Elle se blanchit de l’accusation de complicité de tentative de meurtre, jeta sèchement Cat.

Elle contourna la table pour regarder Paula dans les yeux.

— Et elle blanchira aussi le nom de Peter, continua-t-elle. Si quelqu’un l’a tué, il est innocent des meurtres dont on l’accuse. Il a été piégé. Mais, si je ne peux pas prouver sa mort, son nom sera de nouveau traîné dans la boue dans toute la presse. « Délinquant sexuel tue niño y mama. » Les photos de l’épave de la voiture paraîtront dans tous les journaux télévisés et sur tous les sites Internet. Et, dans les gros titres, il sera qualifié de délinquant sexuel encore, encore et encore.

Chaque fois qu’elle prononçait encore, Cat se penchait en avant, jusqu’à se retrouver nez à nez avec Paula, en pleurs.

— Et vous savez comment je le sais, Paula ? Parce que je m’assurerai qu’il en sera ainsi. Et je ne mens pas. Je le crucifierai. Vous avez ma parole, conclut Cat.

— Arrêtez ! cria Paula. Ça suffit ! Il n’a jamais fait de mal à ces petites filles. Il essayait simplement de refaire sa vie, mais Faith Frye ne voulait pas le laisser tranquille. Elle n’arrêtait pas de déposer des plaintes. Les flics n’arrêtaient pas de venir chez nous. Tout le monde était au courant. Les voisins étaient au courant. Ils racontaient des mensonges horribles.

Ça alors, songea Cat. Le deuxième prénom de Paula devait être Déni.

— Vous prétendez que Faith Frye l’a fait tuer. C’est une grave accusation. Pouvez-vous le prouver ?

— Oui. J’ai vu le type descendre Peter. Il a reçu un appel…

Green intervint de nouveau :

— Paula, pour la dernière fois, ne dites rien de plus. Je peux faire tomber l’accusation de possession de drogue.

— Comme vous avez fait tomber les accusations de délits sexuels de Peter ? rétorqua Paula. Vous l’avez laissé aller en prison pour quelque chose qu’il n’a pas fait. Vous vous fichiez bien de lui.

Green montra Cat d’un geste rageur.

— Elle aussi se fiche de lui !

— C’est vrai. Mais je ne vais pas laisser cette garce traîner encore le nom de Peter dans la boue.

Paula se tourna vers Cat.

— Il a reçu un appel, il y a un mois. Il a promis de rencontrer quelqu’un dans un bar, plus tard, cette nuit-là. J’ai pensé qu’il me trompait peut-être, parce qu’il se comportait bizarrement. Par exemple, la veille, il était passé à la banque et il avait retiré de l’argent. Beaucoup d’argent. J’ai trouvé le reçu dans son portefeuille. Il avait pris tout ce qui lui restait après son divorce. En liquide. J’ai cru qu’il allait me quitter pour partir avec quelqu’un d’autre. Alors, je l’ai suivi. Il a rencontré un type et il est parti en voiture avec lui. C’est Peter qui conduisait. Et puis, je me suis dit : mon Dieu ! Et s’il était homo ? Et s’il m’avait menti pendant tout ce temps ? Alors j’ai suivi la voiture du type jusqu’à Alligator Alley. J’avais besoin de savoir. Mais c’est seulement quand ils se sont arrêtés que j’ai vu le pistolet.

— Peter avait une arme.

— Non. L’autre homme. Il a obligé Peter à descendre et à s’agenouiller. Il lui a tiré une balle dans la tête. Et il l’a poussé dans un ravin. Ensuite, il est reparti.

— Personne n’a été trouvé à Alligator Alley, le mois dernier.

— Parce que je l’ai enterré. Je ne voulais pas que les animaux s’en prennent à lui.

Elle ne pouvait pas l’avoir enterré très profondément, mais cette portion de route passait à travers les marais. En admettant que Paula dise la vérité, il leur faudrait pas mal de chance pour retrouver même un seul petit doigt de Combs.

— Il ne vous a pas vue.

— Non. Quand il a quitté la route pour entrer dans la réserve, j’ai éteint mes phares.

La réserve nationale de Big Cypress couvrait plus des trois quarts de quatre cent mille hectares de marais, ce qui rendait la découverte d’un cadavre aussi hasardeuse que celle de la proverbiale aiguille dans une botte de foin.

— D’accord. Pourquoi n’avez-vous pas appelé les flics ?

— Oh ! bien sûr. Pour que le tueur de Peter comprenne que je l’avais vu et qu’il vienne me tuer, aussi. Je n’ai peut-être pas été à la fac, mais je ne suis pas idiote, lieutenant.

— A votre avis, qui l’a tué ?

— Je me suis dit que c’était un de ces cinglés de l’autodéfense. Peter recevait tout le temps des mails d’insultes. Parce qu’il était un délinquant sexuel. Ça ne s’arrêtait jamais.

— Mais pourquoi aurait-il accepté un rendez-vous avec un cinglé de l’autodéfense, pour commencer ?

— Je ne sais pas. C’est pour ça que je l’ai suivi.

— Où l’avez-vous enterré ?

— Il faudra que je vous montre.

— Evidemment, murmura Cat. Et l’argent ?

— Quoi, l’argent ? dit Paula avec un peu d’inquiétude.

— Vous avez dit qu’il avait retiré un tas d’argent de la banque. Où est-il ?

— Vous l’avez trouvé, lieutenant.

Une lueur de ruse traversa le regard de Paula, si fugace que Cat l’aurait manquée si elle n’observait pas la jeune femme avec autant d’attention.

— Sous le siège de ma voiture. Peter a dû le transformer en quelque chose qu’il pourrait vendre plus tard. Après sa mort, je me suis dit qu’il avait sans doute l’intention de s’enfuir. Quand j’ai trouvé la coke, je me suis dit qu’il avait prévu de la vendre pour que nous ayons de l’argent pour vivre.

— Je vois.

Cat ne put s’empêcher de sourire. La jeune femme avait tissé une très jolie toile. Si Cat croyait à une partie de l’histoire, il lui serait difficile de nier l’autre partie. Si elle acceptait la version de l’étranger qui tuait Combs, il serait plus compliqué d’affirmer que la coke appartenait à Paula.

— Je vous ai sous-estimée, Paula. C’est plutôt bien joué.

— Je vous ai dit que je n’étais pas idiote, dit Paula avec douceur.

— Vous l’avez dit, en effet. Pouvez-vous décrire l’homme qui a tué Peter ?

— Il était grand, à peu près comme Peter. Pas mal. Plutôt costaud, comme Pete. Mais il se déplaçait bizarrement. Comme un robot ou un truc du genre. Il était chauve. Son crâne luisait comme la surface de la lune.

— Donnez-moi le temps d’arranger le déplacement. J’aimerais que vous me montriez l’endroit où vous avez enterré Peter.

Sur tes traces
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