Est du Kentucky
Lundi 3 novembre,
23 h 10
Le bourdonnement de son téléphone perturba son rythme et la pelletée de terre qu’il lançait par-dessus son épaule retomba trop loin du tas. C’était une notification de son appli de traçage l’informant que la jeep rouge de Faith était de nouveau en mouvement. Le véhicule s’éloignait de la maison et roulait vers la ville. Au moins une chose se passait comme prévu, ce soir.
Il était temps d’en finir avec cette femme une fois pour toutes. Avant qu’elle rentre dans la maison et ne gâche tout.
Dépêche-toi de terminer ton boulot. Il devait regagner la ville mais, avant toute chose, s’occuper de son chargement. Le trou n’était pas tout à fait aussi grand qu’il l’aurait voulu, mais ferait l’affaire.
Il avait trouvé une brouette posée contre un des murs et la poussa vers le fourgon. Il chargea d’abord le corps du technicien de l’électricité, puis le transporta jusqu’à la fosse.
Excellent. Il restait toute la place nécessaire pour y loger le serrurier et l’intrus amateur de ragoût.
Il s’empressa de terminer et, une fois que les deux autres eurent rejoint le premier, il reboucha la tombe improvisée. Les cadavres étaient dissimulés sous vingt centimètres de terre, juste assez pour confiner l’odeur et ne pas attirer les charognards. Surtout lorsqu’il aurait replacé les lattes du plancher.
Pour finir, il piétina le sol plusieurs fois, s’assurant de l’absence d’irrégularités et qu’aucun écho ne signalait un espace creux. Il lui restait encore à déblayer la terre superflue, mais il pourrait s’en charger après s’être occupé de Roza et de Corinne. Et de Faith, songea-t-il avec un froncement de sourcils. Son absence ne devrait pas être longue, le nettoyage attendrait son retour. Mieux encore, il en ferait la première corvée de Roza à son réveil.
Pour l’instant, c’était au tour de Corinne. Derrière la cabane, il avait trouvé une double porte qui ouvrait sur un silo à pommes de terre. Dans la cave, l’espace était si réduit qu’il y tenait à peine debout, mais ça conviendrait très bien. Corinne Longstreet l’attendrait ici, confortablement installée. Quant à Roza, il la laisserait à l’intérieur, correctement attachée, bien sûr. Dorénavant, il n’était plus question de la laisser approcher ses captives. Il ne voulait pas être obligé de la tuer, elle aussi.