Cincinnati, Ohio
Mardi 4 novembre, 3 heures

Toujours installée dans le SUV, Faith regardait Novak qui discutait avec les flics en uniforme, entre les deux véhicules. Il remit aux deux hommes des photos d’identité judiciaire de Combs, puis effectua une rapide inspection de la façade et des côtés de l’hôtel.

Plaisir facile. Fruit défendu. Etait-ce vraiment ce qu’elle pensait d’elle-même ? Peut-être. Et puis, une fois encore, c’était peut-être simplement une façon d’oublier la terreur de ces dernières semaines. Ou des dernières heures. Elle voulait peut-être juste se retrouver dans les bras de quelqu’un. Ce n’était tout de même pas si condamnable ?

Tu l’aurais ni plus ni moins utilisé. Tu le sais. Et lui aussi.

Faith soupira, sachant que son analyse était juste. Elle s’était laissé emporter, avait voulu jouer les vamps, à cent lieues de sa véritable nature. Il aurait pu en profiter. Mais il n’en avait rien fait.

Une partie d’elle était soulagée. Une autre partie, frustrée. Mais, pour l’essentiel, la honte dominait. La sœur de Novak avait juré qu’il était un type bien. Et Faith l’avait vu en faire la démonstration plusieurs fois au cours des dernières heures. Elle venait encore de le voir en action. Parce que, même s’il avait décliné son invitation, il avait été tenté. C’est déjà ça.

Novak apparut dans le rétroviseur du SUV, après avoir fait le tour de l’hôtel. Pendant un instant, elle s’autorisa à l’observer. A s’abandonner au désir. C’était un homme fascinant, de la tête aux pieds.

Il ouvrit la portière et tendit la main pour l’aider à descendre sur le trottoir. Au moment où ses chaussures entrèrent en contact avec le sol, elle trébucha, ses genoux raides lui dérobant le peu de grâce qu’il lui restait.

Il la rattrapa juste avant qu’elle ne heurte le trottoir et la serra contre lui, comme il l’avait fait au cimetière. Sauf que cette fois ils se trouvaient face à face. Et qu’il la retint quelques secondes de plus. Le torse de Novak prit de l’ampleur contre ses seins, pendant qu’il inspirait son parfum.

Ils s’accordaient à merveille, sa tête trouva une place au creux de la large épaule, sa joue se pressa contre le cœur qui battait la chamade. Puis elle revint à la raison et s’écarta de Novak.

— Je suis désolée.

Il l’aida à reprendre son équilibre d’un geste ferme.

— Vous allez bien ?

La voix grave et voilée fit courir un nouveau frisson sur sa peau.

— Je n’avais pas l’intention de…

Elle regarda par-dessus son épaule. De la voiture de patrouille, les deux flics observaient la scène avec intérêt. Détournant les yeux, elle sentit ses joues s’empourprer.

— Je n’avais pas l’intention de m’appuyer contre vous.

— Tout va bien. Ce n’est pas toutes les nuits que vous grimpez un talus rocailleux pour sauver la vie d’une jeune fille. Vous avez le droit de vous appuyer contre qui vous voulez.

La voix profonde de Novak avait perdu cette tonalité voilée, mais avait gardé sa douceur, et elle eut l’impression de la sentir vibrer au plus profond d’elle-même.

Il releva la tête, examinant les véhicules garés alentour. Elle essaya de l’imiter, mais elle était trop petite pour regarder par-dessus le SUV qui lui bloquait la vue.

— Vous voyez un fourgon blanc ? murmura-t-elle.

— Non.

Elle n’y croyait pas vraiment. Si Combs était encore là, il avait dû larguer son fourgon.

— Il est tard, dit-elle. Je dois dormir un peu avant d’aller travailler demain.

Novak fronça instantanément les sourcils, prenant une allure redoutable.

— Vous ne pouvez pas aller travailler avant la résolution de cette affaire.

Elle inclina la tête, imitant l’attitude familière de Novak.

— Hum, il est peut-être temps de revenir à la réalité ? Je viens de commencer un nouveau boulot. Je ne peux pas être absente le deuxième jour. Je vais me faire virer.

— C’est mieux que de ne pas pouvoir y aller parce que vous êtes morte, dit-il d’un air grave. Je vous ferai un mot si vous voulez. « Cher monsieur le banquier, veuillez excuser Faith qui ne viendra pas travailler aujourd’hui, car elle a une grosse cible dessinée sur le cul. »

— On m’a tiré dessus, on a essayé de me cramer, et j’en passe, mais je n’ai jamais manqué une seule journée de boulot. Et puis, je travaille dans une banque maintenant. Il y a des gardes armés partout. C’est très sûr.

Il lui passa la main dans le dos, la pressant d’avancer.

— Parlons-en à l’intérieur.

Il la guida vers la double porte de verre. Le battant de droite était maintenu ouvert par un portier au regard un peu trop curieux, mais ce n’était pas tous les jours qu’une de leurs clientes était escortée par quelqu’un qui ressemblait à Deacon Novak.

Soudain le portier pâlit et recula, lâchant la porte qui se referma. En jetant un coup d’œil par-dessus son épaule, elle découvrit que Novak arborait une expression qui aurait pu terrifier n’importe qui, y compris elle. Son regard fulminant semblait transpercer le pauvre homme, qui baissa les yeux comme un enfant pris en faute. Lorsque Novak se pencha en avant pour ouvrir la porte lui-même, Faith opposa à son expression courroucée un regard tout aussi furibond.

— Etait-ce vraiment nécessaire ? murmura-t-elle.

Au même moment, un des battants de verre se brisa en mille morceaux, balayant toute pensée cohérente ; une impression de déjà-vu submergea son esprit. Novak réagit en une fraction de seconde, il tira violemment la porte et les projeta tous deux à l’intérieur du hall de l’hôtel. Ils atterrirent durement sur le sol.

— Tout le monde à terre ! hurla-t-il.

Il lui fit un rempart de son corps, alors qu’un deuxième coup de feu fracassait l’autre porte, faisant pleuvoir sur eux une multitude d’éclats de verre. Il était grand et lourd, l’immobilisait complètement. A peine capable de respirer, elle se mit à trembler.

Gordon. Ce fut la seule pensée qui lui vint à l’esprit. Il avait tué Gordon de la même manière. Combs est là.

Ecrasée sous le poids de Novak, elle tordit le cou pour regarder derrière eux, sa joue frotta sur la moquette rêche et elle entrevit le portier qui s’affaissait à l’extérieur comme au ralenti, dans un silence presque surnaturel. Il ne se releva pas.

Non, ça ne va pas recommencer. Par pitié ! Elle se débattit pour se relever, mais Novak la repoussa fermement, avec une rude vigueur à laquelle elle ne pouvait espérer s’opposer.

— Restez à terre !

— Il est touché, Deacon, dit-elle d’une voix que la panique rendait plus aiguë. Il va mourir. Exactement comme Gordon. Je vous en prie. Nous devons l’aider.

— Bon Dieu, Faith. Ce salopard cherche à vous attirer à découvert. Il sait que vous allez vous précipiter pour aider la victime. Restez couchée. Les agents qui sont dehors se chargent de mettre le portier à l’abri. Je veux que vous restiez où vous êtes. Etes-vous blessée ? Vous a-t-il touchée ?

Toujours coincée sous Novak, Faith tremblait violemment. Elle commençait à claquer des dents.

— N… non. Et vous ?

— Non.

Le corps de Novak se souleva d’un cheveu, il frôla l’arrière de sa tête du menton, alors qu’il examinait le hall.

— Quelqu’un d’autre a été touché ? cria-t-il.

— Non, répondit une voix féminine, à peine audible. J’ai appelé le 911.

— Bien. Emmenez tout le monde derrière le comptoir de la réception et restez-y jusqu’à ce que je vous dise de sortir.

Il bougea encore, cette fois pour prendre son téléphone. Faith entendit la sonnerie, la voix d’Isenberg qui prenait la communication, puis celle de Novak, calme et autoritaire.

— Nous sommes dans la ligne de tir d’un sniper, à l’hôtel de Faith. Il a l’air d’être installé dans l’hôtel qui se trouve de l’autre côté de la rue. Envoyez des renforts pour couvrir les issues. Un des employés a été atteint, il a besoin d’une ambulance.

Il se tut un instant, puis lança une réponse abrupte.

— J’y travaille. Envoyez-moi les renforts au plus vite. Merci.

Il remit le téléphone dans la poche de son manteau, puis se tortilla de nouveau pour regarder derrière lui, cette fois.

Elle s’était calmée en entendant la voix de Novak, au moins assez pour que son esprit se remette à fonctionner.

— A quoi travaillez-vous ?

— A nous sortir de la ligne de tir.

— Oh…

Ce serait une bonne chose.

— Est-ce que le portier est toujours vivant ? ajouta-t-elle.

— Oui.

Il avait hésité, et le cœur de Faith manqua un battement.

— Les agents l’ont traîné derrière un de ces pots de fleurs géants qui sont à l’extérieur, ajouta-t-il. Mais vous et moi sommes des cibles faciles derrière cette façade de verre.

Il posa les paumes à plat de part et d’autre de la tête de Faith, puis tendit les bras et se souleva. Aussitôt, il se laissa retomber et la heurta durement, expulsant l’air de ses poumons.

— Bordel de merde, gronda-t-il. Putain d’enfoiré de fils de pute. Bordel, bordel, bordel.

Non. Telle une entité animée, la terreur plongea ses griffes dans la poitrine de Faith. Il a été touché. Elle se débattit de toutes ses forces pour échapper au poids de Novak. Pour l’aider.

— Faith, chuchota-t-il. Arrêtez.

Il haletait au-dessus d’elle, luttant pour reprendre son souffle.

— Il ne va pas laisser tomber, bredouilla-t-elle.

Elle était piégée, le corps écrasé contre le sol.

— Il va encore vous tirer dessus, insista-t-elle.

Elle l’imaginait perdant tout son sang sans qu’elle ne puisse rien y faire. Un sanglot lui monta à la gorge.

— Bougez, je vous en prie. Je ne peux pas porter votre cervelle. Je ne peux pas.

Le gloussement de Novak la tira de son état de panique et la ramena à la réalité. Il n’était pas Gordon. Il était Deacon Novak et il n’était pas mort, comme le prouvait ce souffle tiède près de son oreille.

— J’avoue que cette perspective ne me semble pas très enthousiasmante, dit-il.

— Où êtes-vous touché ?

Sa voix tremblait. Tout son corps tremblait.

Novak referma les bras autour de sa tête, l’enveloppant dans un cocon de cuir. Elle aspira profondément, laissant la senteur du cèdre pénétrer ses poumons, tel un baume apaisant. En voyant qu’il tenait une arme, elle se calma. S’il pouvait encore bouger, la blessure n’était pas aussi grave qu’elle le redoutait.

— Il m’a touché à l’épaule gauche, mais ça va. Il a eu le gilet.

Un gilet pare-balles. Une image s’imposa à son esprit. Une fois, Charlie était rentré à la maison après avoir pris une balle dans son gilet. Son pectoral gauche était d’un noir violacé. Mais il ne saignait pas.

— Il continuera à tirer, dit-elle. Il a continué à tirer sur Gordon jusqu’à ce qu’il le tue.

— Il ne tire plus, nous sommes donc probablement dans un angle mort. Chut. Je calcule.

Les trajectoires, comprit-elle. Les coups de feu avaient cessé. Elle réfléchit à l’agencement de la rue, des voitures garées. De l’hôtel d’en face.

— Il n’est pas sur le toit. L’avancée de l’immeuble aurait arrêté ses balles. Quelque chose nous a protégés. Votre SUV ?

Il se tortilla pour regarder derrière eux.

— Au moins à hauteur des portières. Les vitres sont en miettes. Il doit se trouver quelque part au premier étage de l’autre hôtel.

Il posa le front sur l’arrière de sa tête et chuchota :

— Il ne peut pas nous avoir si nous restons bien à plat, mais nous ne pouvons pas avancer, alors nous allons devoir ramper vers l’arrière. C’est dans vos cordes ?

— C’est du gâteau ! N’oubliez pas que j’ai escaladé un talus pieds nus, lança-t-elle avec une confiance qu’elle était loin d’éprouver.

Il serra son bras.

— Bien. Gardez la tête basse. Vos cheveux sont comme une fusée éclairante.

— Parlez pour vous, Novak ! Votre tête est aussi visible qu’un satané projo, lui jeta-t-elle avec agacement, parce qu’elle était terrifiée.

Terrifiée pour lui. En ce moment, elle savait qu’il était prêt à la protéger, même au prix de sa vie, sans ciller.

Il gloussa une fois de plus.

— Très bien. Allons-y.

Il baissa la tête, puis se décala de quelques centimètres vers l’arrière en prenant appui sur ses avant-bras. Sous lui, elle opéra de la même manière. Elle constata d’emblée que le plan de Novak avait une conséquence. Non préméditée, certes, mais pas moins embarrassante.

A chaque déplacement en arrière, son estomac frottait le sol, mais ses fesses infligeaient le même traitement au bas-ventre de Novak, dont le corps avait instantanément réagi. Et son membre devenait de plus en plus dur.

De plus en plus dur et de plus en plus gros. Tant et si bien qu’il n’avait aucune possibilité de lui cacher son érection, comme il avait tenté de le faire à l’hôpital. Et encore une fois elle se demanda comment cela serait d’être avec lui. Sans doute un peu inconfortable au début, parce qu’à cet endroit sa taille était proportionnée au reste de sa personne.

Mais ça en vaudrait la peine. Juste une fois. Elle se tança. Arrête ça tout de suite. Ta vie est en danger. Arrête de penser à son… euh. A ça. Mais ne pas y penser s’avérait de plus en plus difficile.

Soudain penser au sexe alors qu’elle était en danger de mort ne lui parut plus aussi stupide. Et le sexe avec Novak ? Elle pourrait mourir heureuse.

Ça suffit. Personne ne va mourir. En tout cas, personne d’autre. Faith se mordit la lèvre, puis elle se concentra sur le sol à quelques centimètres de son visage, s’accrocha au fait que Combs était tapi dehors et tentait de les tuer. Il avait déjà tiré sur le portier. Exactement comme il a tué Gordon !

Le souvenir du sang de Gordon sur ses mains lui éclaircit l’esprit, mais cela ne la rendait pas moins sensible au corps de Novak. De toute évidence, il était dans la même situation parce que, lorsqu’ils atteignirent l’entrée, elle perçut son souffle laborieux.

— Je vais me redresser, lui dit-il à l’oreille.

Elle frémit contre lui et l’entendit retenir sa respiration, jurer à voix basse, puis il continua, toujours en chuchotant :

— Quand je vous le dirai, je veux que vous vous mettiez à quatre pattes et que vous rampiez vers la gauche aussi vite que possible. Ne vous occupez pas de moi. A trois, d’accord ?

Au signal convenu, Faith rampa sur du verre brisé pour la deuxième fois en moins de douze heures. Quand elle atteignit le mur, elle s’affala contre la cloison et se laissa tomber assise. Elle entendait les sirènes. Les renforts de Novak arrivaient. Mais ils ne parviendraient pas à arrêter Combs pour autant. Jusqu’à présent, il s’était montré trop malin pour se laisser piéger aussi aisément. Ce n’était pas ce soir qu’il allait commettre une erreur.

Novak avait rampé derrière elle, puis il se redressa de toute sa taille, d’un mouvement fluide, et observa ce qui se passait à l’extérieur, tout en faisant jouer son épaule. Il serra les dents et son expression s’assombrit.

Faith se retourna pour glisser un regard de l’autre côté du mur, vers l’entrée vitrée. Elle comprit l’inquiétude de Novak. Les deux policiers avaient tiré le portier derrière leur véhicule de patrouille, leurs mains et leurs uniformes étaient couverts de sang. L’un d’eux pratiquait un massage cardiaque sur le blessé, tandis que l’autre tentait d’arrêter l’hémorragie.

Le cœur de Faith se serra. Et si l’homme était mort comme Gordon ? Ou comme cette mère et son fils ?

Elle se détourna pour regarder Novak. Il avait les mâchoires crispées, les lèvres si serrées que de profondes rides descendaient de ses commissures. Visiblement, il souffrait beaucoup. Et s’il lui avait menti à propos du gilet de protection ? Ça lui ressemblerait bien d’essayer de lui épargner une source d’inquiétude supplémentaire.

En prenant appui sur le mur derrière elle, elle se releva. Elle saisit le manteau de cuir de Novak, du côté qui n’avait pas été touché.

Il attrapa ses poignets d’un geste plein de douceur.

— Il est peut-être encore dehors. Je dois y aller.

Elle se libéra.

— Vous ne pourrez pas l’attraper si vous continuez à saigner.

— On croirait entendre Dani, grommela-t-il, mais il la laissa lui enlever le trench-coat.

Cette absence de discussion était révélatrice. Et la grimace qui lui déforma le visage était encore plus éloquente. Elle lâcha le manteau, non sans avoir remarqué que la balle avait traversé le cuir.

— Votre manteau est fichu.

— Je le ferai raccommoder. Ce n’est pas la première fois que je prends une balle perdue.

Etait-ce censé la réconforter ? Toujours inquiète, elle s’empressa de lui enlever sa veste, soulagée de découvrir que la chemise blanche était immaculée, hormis un trou noirci laissé par la balle.

— Je ne vois pas de sang.

— Ça ira, je vous l’ai déjà dit, le gilet a arrêté la balle.

Sans prêter attention à ces dénégations, elle lâcha la veste sur le tas, dégagea d’un geste vif les pans de la chemise du pantalon et la déboutonna de ses doigts tremblants.

— Faith ? Faith, dit-il en lui attrapant les poignets, toujours avec douceur, en dépit de son expression mortifiée. Je ne saigne pas. La balle n’a pas atteint ma peau.

— Vous n’en savez rien. Vous pourriez saigner sous le gilet pare-balles.

Elle retint un brusque afflux de larmes. Chute d’adrénaline, diagnostiqua-t-elle machinalement.

— Ecoutez, j’ai vu Gordon mourir sous mes yeux, reprit-elle, d’une voix rauque. Je ne peux pas vous laisser mourir, aussi. Pas à cause de moi.

— Je ne vais pas mourir, Faith. En tout cas, pas aujourd’hui, ajouta-t-il d’un ton léger, presque moqueur.

— Je vous interdis de faire ça. Je vous interdis de plaisanter de cette manière. Ça n’a rien de drôle. Combs a tenté de vous tuer.

— Non, chérie, c’est vous que Combs a essayé de tuer. S’il a tiré sur le portier et sur moi, c’était volontaire. Il cherchait à vous attirer à découvert.

Il enfila de nouveau son manteau, grimaçant au moment de passer les bras dans les manches.

Faith recula d’un pas, soudain glacée. Epuisée. Les larmes qu’elle refoulait de toutes ses forces débordaient maintenant, sillonnaient ses joues. Elle baissa la tête, tentant de les dissimuler.

— Ecoutez, ne vous faites plus tirer dessus… D’accord ? Je ne pourrais pas supporter d’avoir plus de sang sur les mains.

— Ce qui arrive n’est pas votre faute, Faith.

Il glissa l’index sous son menton, la pressant de le regarder, puis essuya doucement ses joues d’un geste du pouce.

— Je suis désolé, reprit-il à voix basse. C’était une plaisanterie stupide. Je n’avais pas l’intention de vous faire pleurer. Ecoutez, restez ici, s’il vous plaît. Je vous rejoindrai dès que possible.

Il la fixait avec intensité, les deux couleurs de ses iris avaient foncé et les lignes qui les séparaient semblaient plus irrégulières qu’auparavant. La beauté alliée à la puissance. Un ouragan.

— Très bien… J’attendrai ici, parvint-elle à bredouiller.

Sur tes traces
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