8.

« Pierre Damien dit aussi que saint Odilon découvrit qu’auprès du volcan de Sicile on entendait souvent les voix et les hurlements de démons qui se plaignaient de ce que les âmes des défunts étaient arrachées de leurs mains par les aumônes et les prières. »

(JACQUES DE VORAGINE,

La Légende dorée.)

Malgré tout, Cassiopée était certaine qu’ils avaient pris la bonne décision. Arracher Chefalitione aux geôles du Vatican était peut-être la première des nombreuses épreuves dont il lui faudrait triompher pour sauver son père. En sacrifiant son trésor de guerre, Montferrat n’obéissait-il pas à Jésus ? Celui-ci ne disait-il pas : « Heureux vous qui êtes pauvres, car le royaume de Dieu est à vous » ? N’avait-il pas maintes fois expliqué qu’il serait plus facile à un chameau de passer par le chas d’une aiguille qu’à un riche d’entrer au Paradis ?

Bras croisés sur la poitrine, face au vent marin et à la nuit qui montait, Cassiopée avait envie de rire. Pour la première fois depuis longtemps, elle se sentait emplie de joie ; un feu lui chauffait la poitrine.

Le vent soufflait, semant sur tous les ponts de gros paquets d’embruns. Cassiopée n’en avait cure. Elle se sentait habitée.

Elle avait envie de remercier la mer, et d’embrasser le vent. De se laisser fouetter par les froids paquets d’eau qui se fracassaient sur La Stella di Dio. Elle avait envie de crier, de remercier Dieu. Elle retrouverait son père ! Elle en avait la conviction. Elle ne savait ni où ni quand, mais elle savait qu’elle le retrouverait, et qu’ils pourraient s’étreindre et se parler. Ensuite, elle reprendrait la rédaction de sa Suite et fin de Perceval, pour y coucher l’histoire du meilleur chevalier du monde.

Soudain, elle fut traversée par la pensée que Chefalitione pouvait avoir besoin d’elle. Quittant le pont principal, elle se dirigea vers la poupe du navire, où se trouvait la cabine du capitaine.

Après avoir frappé à la porte, et n’ayant pas obtenu de réponse, elle s’apprêtait à partir, lorsqu’une voix faible s’enquit :

— Qui va là ?

— C’est moi, Cassiopée. Nous nous sommes rencontrés…

— Je me souviens très bien de vous, souffla Chefalitione. Entrez donc.

Elle ouvrit la porte et pénétra dans une cabine encombrée de livres, de portulans et d’instruments de navigation – astrolabe de mer, sphères armillaires. Dans une alcôve, un lit à une place – où reposait Chefalitione. Il paraissait moins mal en point, mais était encore incapable de se lever seul.

— Comment vous sentez-vous ? demanda Cassiopée en lui prenant la main.

— Mieux, grâce à vous, susurra Chefalitione.

Il était si fatigué que ses yeux se fermaient parfois malgré lui.

— Remerciez surtout le marquis de Montferrat. C’est lui qui a payé votre rançon.

— Je n’y manquerai pas…, dit-il en fermant les yeux tout à fait.

Il s’était endormi. Cassiopée le regarda. La tête appuyée sur un oreiller, on aurait dit un enfant. Malgré sa barbe et ses longs cheveux gris, son visage avait quelque chose d’ingénu.

Les jours suivants, alors qu’ils longeaient l’Italie, Cassiopée avait pris l’habitude de lui apporter un bol de soupe et du pain. Quand il dormait, accablé de fatigue, elle restait auprès de lui. Puis un matin, un marin vint lui dire que le capitaine allait mieux, et qu’il demandait à lui parler. « Il veut vous remercier d’avoir veillé sur lui. »

Cassiopée le trouva, assis dans son lit, en train de manger. Des parchemins étaient étalés autour de lui. Des cartes maritimes.

— Capitaine ?

Il regarda Cassiopée, un grand sourire sur le visage, et lui demanda :

— Saviez-vous que cette nef s’appelait simplement La Stella, autrefois ?

— Oui. Elle est vraiment superbe.

— Avez-vous remarqué comme elle est bien gréée ? Connaissez-vous seulement le nombre de ses gouvernails ?

— Trois.

— Au moins avez-vous remarqué cela. Mais ce n’est pas tout…

Cassiopée était heureuse de voir qu’il allait beaucoup mieux. En parlant de sa nef, Chefalitione reprenait vie. Une petite flamme s’allumait au fond de ses yeux, et ses mains se mettaient à danser. Il repoussa l’une de ses couvertures, et dit à Cassiopée :

— Je manque à tous mes devoirs ! En tant que capitaine, je dois vous faire visiter.

— Non, reposez-vous…

— Billevesées !

Elle n’eut pas le temps de lui proposer de l’aider qu’il était déjà debout, passant par-dessus sa chemise de nuit un pantalon de toile épaisse et chaussant de grosses bottes de marin.

— Vous ne devriez pas !

Mais il n’écoutait pas, uniquement préoccupé de s’habiller pour retrouver son navire, sa place de capitaine.

— Je suis de retour ! s’exclama-t-il.

Aussi étonnant que cela paraisse, il reprenait forme humaine. Comme si, tel Antée recouvrant ses forces lorsqu’il touchait terre, Chefalitione renaissait lorsqu’il était à bord de La Stella di Dio.

— Cette nef a une âme, vous savez ?

Il effleura l’une des parois de sa cabine, et La Stella di Dio émit un sourd craquement, comme réagissant à sa caresse.

— J’adressais mes prières à Marie, poursuivit-il à mi-voix. Je lui demandais, non pas de me sauver, mais de sauver ma chère Fenicia.

— Vous allez bientôt la retrouver, et vous pourrez vous marier.

Il secoua la tête.

— Non, pas tout de suite…

Il se sentait une dette envers elle et le marquis de Montferrat – qui lui avait raconté l’histoire de Cassiopée.

— Certes, expliqua-t-il, j’ai retrouvé mon navire et son équipage. Mais je dois vous conduire à bon port, et ensuite tout faire pour vous aider dans vos quêtes respectives. Vous, à sauver votre père ; le marquis, à sauver la Terre sainte des hordes de Saladin. Dès que possible, j’enverrai un courrier à Fenicia, afin de la prévenir. Mais, pour l’instant, cap sur Tyr… À moins que vous ne préfériez débarquer avant ?

— Débarquer avant ? Pour quelle raison ?

Il eut un sourire énigmatique, et répondit comme si c’était la chose la plus évidente du monde :

— Mais pour aller aux Enfers…

Ayant enfilé une veste, il montra à Cassiopée les nombreuses cartes maritimes qui s’empilaient sur son lit et sur son bureau.

— J’ai là toute la Méditerranée, et tous les fleuves circulant à la surface et au-dessous de la Terre ! Tout ce qui peut se naviguer se trouve représenté sur l’une ou l’autre de ces cartes, héritées d’une collection commencée par mon auguste ancêtre, l’immense poète Virgile. C’est ma passion ! Vous ai je dit que je collectionnais les portulans ? Les astrolabes ? Les clepsydres ? Tout ce qui peut aider à se situer dans l’espace et le temps ?

Elle eut à peine le temps de répondre que Chefalitione continuait :

— Vous comprenez mon désarroi quand dans les geôles du Vatican j’en ai été privé. Je ne savais plus ni où ni quand j’étais, ayant perdu le sens de l’orientation à cause de l’obscurité permanente où j’étais plongé.

Rivant sur elle deux yeux injectés de sang, il poursuivit :

— Avec La Stella di Dio, je rêve de faire le tour du globe. Un exploit que personne n’a accompli avant moi ! Le sillonner en long, en large et en travers, sous toutes les latitudes !

Ses yeux jetaient des éclairs, il revivait. Il se mit à fouiller dans sa montagne de cartes, à la recherche d’un document. Le cœur de Cassiopée battait la chamade. Enfin, il extirpa de sous une pile de manuscrits un parchemin enroulé. À en juger par son aspect, il semblait fort ancien. Des taches brunâtres le rendaient presque illisible, mais en le plaçant devant la lampe qui brûlait au plafond de sa cabine, Chefalitione fit apparaître neuf lugubres points noirs, de la taille d’un ongle.

— Croyez-le ou non, c’est la carte des Enfers. Ou, plutôt, des portes de l’Enfer…

Il la tendit à Cassiopée, et se replongea dans ses documents, à la recherche d’un autre parchemin, qu’il lui présenta en disant :

— Celle du royaume des Ombres, la voici. Voyez comme on y distingue les trois principales régions infernales, l’Érèbe, le Tartare et les champs Élyséens…

Cassiopée vit trois zones colorées d’orange et de rouge, parcourues par des veines ressemblant à des fleuves. Elle approcha le doigt pour la toucher, puis le recula – de crainte de l’abîmer.

— N’ayez pas peur ! dit Chefalitione. Cette carte en a vu d’autres !

Pour le lui prouver, il l’approcha de sa lampe, au point de la mettre en contact avec la flamme. Cassiopée crut que le parchemin allait brûler, mais il n’en fut rien. Au contraire, il semblait se plaire au contact du feu.

— Observez, dit-il. Voyez comme elle réagit à la chaleur…

Sous les yeux étonnés de Cassiopée, les lignes se mirent à luire et prirent une jolie couleur mordorée.

— Ce sont les cinq fleuves de l’Enfer. Ils séparent le royaume des Ombres de celui des vivants. Mieux que des barreaux de prison, ils empêchent les morts de revenir sur terre.

Du bout de l’index, il caressa l’un des fleuves qui serpentait sur la carte :

— L’Achéron, encore appelé « fleuve de l’Affliction ». C’est le premier fleuve des Enfers, celui que Charon vous aide à traverser, si vous avez de quoi payer.

— Et sinon ?

— Sinon, vous errez sur ses rives, éternellement. Ensuite, voici le Cocyte, le « fleuve des Gémissements ». On dit que ses eaux sont formées par les larmes des voleurs et des meurtriers – par les pleurs des méchants.

Cassiopée déglutit, en ouvrant de grands yeux.

— Là, c’est le Phlégéthon, poursuivit Chefalitione en lui montrant un trait rutilant. Un affluent de l’Achéron. On dit que c’est un fleuve de flammes. Sa source se trouverait du côté de Naples, dans les champs Phlégréens.

— Naples ? Mais c’est tout près d’ici…

Chefalitione releva les yeux de sa carte, et regarda Cassiopée :

— Ce n’est qu’à deux jours de navigation. Or, si ces cartes disent vrai, vous rejoindrez l’Enfer directement – sans avoir besoin de passer par le puits des Âmes. Ce qui vous épargnera plusieurs mois de voyage !

Le visage de Chefalitione se rembrunit, et il ajouta :

— Je dois cependant vous mettre en garde. Si vous parvenez à gagner les Enfers, promettez-moi de ne jamais vous approcher de ce fleuve-ci…

Il lui montra du doigt l’un des cinq fleuves qui sillonnaient la carte.

— C’est le Styx ?

— Non. Le Léthé. Le fleuve de l’oubli, auquel les morts sont obligés de boire, pour oublier leur vie passée. Si par malheur vous y buviez, vous vous condamneriez à errer dans les Enfers pour l’éternité !

— Je vous promets de m’en tenir à l’écart, dit Cassiopée. Mais parlez-moi un peu plus de ces champs Phlégréens.

Chefalitione hocha doctement la tête.

— Si l’on en croit mon ancêtre Virgile, dont les récits ont bercé mon enfance, deux des neuf portes des Enfers s’y trouveraient – même si, comme il le disait, « toutes les routes conduisent en Enfer ». Elles seraient localisées en Campanie, aux abords du Vésuve. L’une d’elles serait tout près de l’Averne, dans le marais de l’Achéron…

— L’Averne ? Ne serait-ce pas ce lac au fond duquel Énée serait descendu, guidé par la Sibylle de Cumes, afin d’aller retrouver son père aux Enfers ?

— Si. Mais ce passage est impraticable, faute de pouvoir respirer sous l’eau. Il va donc vous falloir chercher ailleurs, et notamment près des volcans. Ce n’est pas pour rien que les Italiens les appellent « rendez-vous du Diable » ou « bouches des Enfers ». Sans doute tiennent-ils ces informations des anciens Grecs qui, eux, situaient plutôt l’entrée du royaume d’Hadès au sud des plaines du Péloponnèse, dans une grotte du côté de Ténare… C’est par elle qu’Héraclès et Orphée sont descendus aux Enfers ; l’un pour en ramener Cerbère, l’autre la dryade dont il était épris.

Cassiopée connaissait parfaitement cette histoire, pour l’avoir lue et relue dans la bibliothèque de l’abbaye où elle avait passé son enfance. Eurydice était une nymphe protectrice des arbres dont Orphée, un grand poète et un grand musicien, était follement amoureux. Lorsque Eurydice mourut, d’une morsure de serpent, il se rendit aux Enfers pour l’en arracher. Une fois arrivé au royaume des Ombres, il joua de sa lyre pour charmer Charon, puis Cerbère, afin qu’ils l’autorisent à passer. Parvenus devant Hadès et Perséphone, les maîtres de ces lieux, il joua encore – et, une fois encore, obtint d’eux ce qu’il voulait. Qu’ils lui permettent de ramener Eurydice dans le monde des vivants…

— Hélas, expliqua Cassiopée, alors que la lumière du jour éclairait le tunnel par lequel ils montaient, Orphée se retourna vers Eurydice, pour voir si elle suivait…

— Ce que lui avait formellement interdit Perséphone.

— Il eut à peine le temps d’entrevoir son visage qu’elle redevenait ombre et se retrouvait prisonnière des Enfers – à tout jamais.

Ils se turent, méditant sur le sens de ce conte.

— Venez, dit-il au bout d’un moment. Chose promise, chose due : je vais vous faire visiter ma nef !

Cassiopée donna le bras à Chefalitione, qui s’y cramponna. Malgré la présence de sa nef, il n’avait pas encore recouvré suffisamment de forces pour en reprendre le commandement, en arpenter les ponts sans aide.

Le drapeau à tête de mort claquait au vent du soir comme des dents qui s’entrechoquent. Les marins s’affairaient de droite et de gauche, et redoublèrent d’activité quand leur capitaine reparut, au bras de Cassiopée. Des coups de sifflet furent donnés, des ordres lancés. Les hommes se redressaient, bombaient le torse, et même La Stella di Dio fendait l’écume avec une ardeur renouvelée.

— Une douzaine d’ancres sont nécessaires pour l’immobiliser, sourit Chefalitione. Elle est comme un géant, qui veut toujours aller sans jamais s’arrêter. Et si le vent vient à manquer, une trentaine de rames peuvent y suppléer.

Il fit quelques pas sur le pont principal, le regard étincelant, et s’approcha du mât.

— Elle n’en a qu’un seul, dit-il en posant la main dessus. Mais il porte deux voiles. Si l’une d’elles se déchire, nous avons tout ce qu’il faut pour la recoudre ou, dans le pire des cas, la remplacer. D’ailleurs, sur ce navire, tout a été prévu en double – à l’exception du mât et de la chaloupe. Ainsi, voyez ces cordages, fit-il en lui montrant les lieues de cordes qui couraient sur La Stella di Dio. Nous en avons de tous les genres, et en triple quantité.

On aurait dit un père vantant les qualités de ses enfants.

— Je n’avais pas remarqué, reconnut Cassiopée.

— Cela ne me surprend guère. Personne ne peut la voir comme moi. Je suis tout à la fois son capitaine, son père et son fils. Je lui dois tout. J’ai tant et tant navigué sur elle. Combien d’années avons-nous passées côte à côte ? Plus de vingt, assurément. Saviez-vous que j’ai personnellement supervisé la façon dont elle a été conçue, dessinée ? Après l’avoir rêvée, je l’ai vue naître dans mon arsenal vénitien. Sa construction a occupé les meilleurs charpentiers pendant plus de trois années. Ensuite, j’ai moi-même recruté et formé le pilote chargé de la faire naviguer, et j’ai choisi son équipage – refusant près de mille matelots pour les quinze que j’engageai.

Cassiopée regardait Chefalitione, la main posée sur le mât de La Stella di Dio, et tout à coup elle comprit pourquoi Fenicia était tombée amoureuse de lui. Cet homme était un passionné que sa passion rendait magnifique. Naviguer, commercer, échanger. Certes, faire des affaires, s’enrichir, emplir ses coffres de plus de trésors qu’il n’en pourrait dépenser dans sa vie, empiler dans ses étagères les cartes de plus de mers qu’il n’en pourrait sillonner ; mais s’attachant maintenant à faire le bonheur de celle qu’il aimait – Fenicia – et de ses nouveaux amis, le marquis de Montferrat et elle-même.

— Venez, dit Chefalitione. Je vais vous montrer les cales.

Elle le suivit jusqu’à la grande grille qui menait aux profondeurs du navire, où les nombreux trésors donnés par Balian II d’Ibelin avaient été entassés.

— Les cales sont divisées en différents compartiments, expliqua-t-il pendant qu’on lui en ouvrait les grilles. Certains sont destinés à accueillir une quarantaine de chevaux, et tout ce qui est nécessaire à l’équipement de leurs cavaliers. Ils sont répartis le long des flancs du navire, de manière à ne pas le déséquilibrer. Une quarantaine de soldats et une quinzaine de marins peuvent également loger ici, quoiqu’on y soit fort à l’étroit…

Il s’engagea sur la pente qui descendait au premier niveau des cales.

— Ici, ce sont donc leurs quartiers. Vous sentez cette odeur d’écurie ?

Cassiopée renifla, et perçut autour d’elle une odeur de crottin et de paille.

— Je l’avais déjà remarquée, en me promenant sur le pont, certains jours de mer calme.

Au milieu d’une coursive, à peine éclairée par la lueur des étoiles, une ouverture conduisait vers d’autres cales plus profondes.

— En bas, dit Chefalitione, c’est beaucoup plus humide. Et aussi plus sombre. C’est là généralement qu’on entrepose le matériel de rechange et la nourriture, pour les chevaux et les hommes.

Il se retourna vers Cassiopée, et lui dit :

— Il y a de quoi les nourrir pendant une année entière, et assez d’eau pour tenir deux mois. Ainsi, si l’on se ravitaille…

Il marmonna quelques phrases dans sa barbe, parlant d’îles et de sources d’eau fraîche ; paroles que Cassiopée ne comprit pas mais qui évoquaient probablement des souvenirs ou des projets d’incroyables voyages.

On aurait un Sindbad le Marin italien.

Quand ils regagnèrent le pont principal, Chefalitione alla trouver le marquis de Montferrat.

— Messire, si vous le permettez, lui demanda-t-il, j’aimerais m’adresser au pilote.

— C’est vous le capitaine, répliqua Montferrat en s’inclinant légèrement. Que voulez-vous lui dire ?

— De continuer à longer la côte italienne. Nous aimerions aller à Naples, où Cassiopée a un volcan à explorer.