La technologie aurait dû libérer l’humanité des fardeaux de la vie. Mais, au contraire, elle lui en donna de nouveaux.

Tlaloc, Le Temps des Titans

 

Les capteurs du périmètre de défense venaient de détecter la force d’invasion en approche. Omnius s’étonna de l’audace imprévisible des humains féroces, tout autant que du nombre des vaisseaux et de leur puissance de feu globale. Depuis des siècles, les hrethgir s’étaient cachés derrière leurs barrières défensives, craignant de se risquer dans les régions de l’espace contrôlées par les machines pensantes. Pourquoi n’existait-il aucune projection d’ordinateur, aucun scénario qui ait anticipé cette incroyable attaque contre les Mondes Synchronisés ?

Par l’intermédiaire des écrans et des terminaux de contact dispersés dans toute la capitale, le suresprit s’adressa aux robots qui étaient en train de réparer les dommages causés par la récente rébellion. Il aurait aimé pouvoir s’entretenir d’une possible stratégie avec Érasme qui, en dépit de ses multiples défauts, semblait comprendre l’irrationalité des humains. Mais l’irritant robot indépendant était injoignable depuis qu’il avait fui vers la lointaine Corrin.

Quant à ses Titans, qui auraient pu éventuellement expliquer les réactions humaines, ils avaient été expédiés vers des mondes où pouvait couver la révolte. Ainsi, Omnius se sentait à la fois déséquilibré et isolé.

Il relut les données des scanners et en conclut que les vaisseaux des humains étaient armés d’ogives atomiques. Là encore, ce facteur n’avait pas été prévu ! Il revérifia plusieurs fois tous les calculs : tous les scénarios étaient défavorables ! Il ressentit les premières atteintes de ce que les humains auraient appelé « une incrédulité choquée ».

Il ne pouvait ignorer ses propres projections, et il y répondit. Il lança des vaisseaux robots en formation de cordon de défense intensive. Puis des yeux-espions en orbite, par myriades. Il lança alors plus de cinq mille simulations et choisit la tactique qui convenait le mieux à sa flotte robotique.

Mais il ignorait l’existence des boucliers d’Holtzman.

Dès que les machines ouvrirent le feu, la première vague des vaisseaux de l’Armada anéantit la contre- attaque. Les échos des explosions se perdirent dans l’espace sans causer le moindre dommage. Et l’Armada s’avança sans contrainte.

Les robots se regroupèrent en attendant d’autres instructions. Et les circuits-gel d’Omnius crépitèrent sous l’intensité de ses questions : il voulait comprendre. Et vite.

Les premiers bombardiers hrethgir surgirent dans l’atmosphère de la Terre. Ils étaient des centaines, de types différents, tous armés d’ogives nucléaires anciennes.

Omnius élabora d’autres projections. Pour la première fois, il envisageait le risque de sa propre destruction.

Vorian se retrouva seul aux commandes d’un chasseur kindjal à l’armement amélioré. Indépendant, déterminé.

Certes, il n’avait pas embarqué d’atomiques  – la confiance du Segundo Harkonnen n’allait pas jusque-là  – mais il devait jouer un rôle face à l’ennemi et protéger les bombardiers dans leur mission.

Ce qui le changeait considérablement de ses devoirs à bord du Voyageur du Rêve.

Le Segundo Harkonnen avait souhaité le garder à bord du vaisseau amiral, où il pouvait donner des conseils tactiques à propos des machines. Mais Vorian avait plaidé sa cause : il voulait participer à la défaite de l’Omnius. Et puis, en tant que fils d’Agamemnon, il avait dit tout ce qu’il savait des vaisseaux robotiques et de leur armement. Il était temps qu’il se serve de ses connaissances.

—                       Je vous en prie, avait-il dit à Xavier. Je vous ai ramené Serena saine et sauve. Pour cette seule raison, vous devriez accepter ma requête.

L’expression douloureuse de Xavier lui avait appris qu’il avait encore un amour profond pour Serena. Il s’était détourné pour cacher son émotion avant de lui répondre.

—                       D’accord, prenez un chasseur. Allez au combat... mais essayez de revenir vivant. Je ne pense pas que Serena supporterait de vous perdre après tout ce qu’elle a enduré.

C’étaient les premières paroles tendres que Vorian entendait de la bouche de ce personnage énigmatique, la première fois qu’il lui laissait à penser que Serena comptait encore beaucoup pour lui.

Finalement, il avait ajouté avec un sourire désabusé :

—                       Ne trahissez pas ma confiance.

Et Vorian avait couru vers le kindjal qu’on lui avait assigné.

Son kindjal.

La force d’assaut plongeait vers le complexe central d’Omnius. Les machines concentrèrent leur feu sur les vaisseaux avec une détermination mécanique, et des centaines de bombardiers sans bouclier se désintégrèrent, en même temps que des éclaireurs et des kindjals. Quelques boucliers s’éteignirent avant de jouer leur rôle, mal installés ou en surchauffe. Vorian ne quittait pas son angle d’attaque.

En abordant un secteur de combat intense, il vit un vaisseau robot plus lent que les autres quitter la surface, entouré d’un essaim d’unités automates. Il passa au milieu des vaisseaux de l’Armada en évitant toute confrontation directe.

Il tentait désespérément de prendre le large.

Pourquoi, en cet instant crucial, un vaisseau isolé pouvait-il tenter de gagner l’espace à tout prix ? Omnius avait dû rassembler toutes ses ressources. Et son instinct lui dit qu’il ne devait surtout pas ignorer ce vaisseau.

Vorian tira une première salve. Les projectiles à haute énergie vaporisèrent plusieurs unités ennemies, désorientant l’action des autres. Et quatre bombardiers de l’Armada s’infiltrèrent au-delà du rideau de défense.

Pendant ce temps, le vaisseau lourd montait dans la haute atmosphère en trajectoire de fuite, laissant derrière lui la gigantesque conflagration. Qu’avait donc prévu Omnius ? Qu’y avait-il dans ce vaisseau ? Les autres chasseurs de la Ligue ne semblaient pas l’avoir remarqué.

Il devait faire quelque chose, absolument. Il le sentait au plus profond de son esprit.

Le Segundo Harkonnen lui avait donné l’ordre strict de couvrir les bombardiers jusqu’à ce qu’ils aient largué leurs ogives. Mais dans le feu du combat, les choses pouvaient changer. Et puis, il n’était pas une machine qui appliquait aveuglément des instructions électroniques. Il était capable d’innover.

Il ne quittait pas le vaisseau des yeux. Il avait atteint l’ionosphère et Vorian comprit soudain. C’était un vaisseau de mise à jour ! Il emportait une copie complète d’Omnius de la Terre, toutes les réflexions, les calculs du suresprit jusqu’à l’instant de l’attaque ! Les données devaient contenir aussi un enregistrement précis du soulèvement des esclaves et de l’ordre d’extermination.

Si une telle mise à jour parvenait aux autres Omnius, tous les Mondes Synchronisés seraient prévenus ! Et ils pourraient mettre sur pied des défenses contre les futures attaques de la Ligue.

Il ne pouvait permettre ça.

Il passa sur la fréquence des escorteurs.

—                       J’ai quelque chose à faire. D’urgence. Je ne peux pas laisser ce vaisseau s’échapper.

Il quitta la formation et changea de cap.

Il capta immédiatement les vociférations des commandants des bombardiers.

—                       Mais qu’est-ce que vous faites, kindjal ?

Une unité robot venait de s’insérer dans la brèche laissée par Vorian et ouvrait le feu sur les bombardiers.

—                       C’est un vaisseau de mise à jour ! Il emporte une copie des données d’Omnius !

Il s’éloignait, tandis que deux autres robots convergeaient vers la formation d’attaque nucléaire. Il entendit les insultes de ses camarades à l’instant où les machines attaquaient et détruisaient plusieurs des vaisseaux qu’il était chargé de protéger. Il serra les dents, convaincu que son initiative était moralement et techniquement justifiée.

—                       Lâche ! Traître !

Résigné et résolu, il se contenta de lancer :

—                       Je vous expliquerai plus tard !

Il coupa le circuit com pour mieux se concentrer sur sa cible. Il savait que son passé avec les machines inciterait toujours ses frères humains à le soupçonner du pire. Mais pour l’heure, il avait un devoir absolu à remplir.

Les chasseurs d’Omnius avaient réussi à abattre l’un des bombardiers abandonnés par Vorian, mais des renforts arrivaient et deux robots volèrent en fragments dans le ciel. Le reste de la formation d’attaque poursuivait sa descente vers les cibles.

L’atmosphère était traversée de sillages ioniques tandis que des ogives tombaient vers la surface en une pluie de graines mortelles. Les robots calèrent leurs systèmes de visée sur les armes atomiques et en transformèrent un grand nombre en fragments radioactifs. Ce qui bloqua les détonateurs mécaniques, évitant des réactions en chaîne.

Mais certaines ogives passèrent.

Au plus fort de la bataille, l’Omnius terrestre se trouva à court d’options viables. L’Armada s’était déployée en altitude comme un ouragan d’insectes tueurs et les derniers robots de défense obéissaient aux règles d’autodestruction en allant exploser au cœur des escadrons de kindjals.

Pour Xavier Harkonnen, il était clair que seuls les vaisseaux protégés par les boucliers Holtzman avaient des chances d’accomplir leur mission. Certains systèmes avaient lâché et les vaisseaux avaient été immanquablement détruits. Mais il était impossible d’annuler l’opération désormais.

Les vingt bâtiments les plus lourds étaient placés en orbite stationnaire et lançaient à intervalles réguliers des vagues de chasseurs chargés d’armes atomiques. Dans le même temps, cinq destroyers descendirent vers le sol pour larguer des rideaux de missiles nucléaires guidés. La couverture était suffisamment vaste pour que les déflagrations annihilent l’ensemble de sous-stations d’Omnius.

Dans une ultime tentative de représailles, des projectiles à intelligence autonome convergèrent sur les gigantesques ballistas. Des bombes intelligentes vouées à la destruction des cibles programmées. Ignorant les unités moyennes et les kindjals, elles évoluaient pour intercepter les ballistas, quel que soit le cap d’esquive choisi par le Commandant, sans se laisser tromper par les leurres de défense.

Xavier Harkonnen, sur la passerelle, serrait la balustrade en marmonnant une prière au génie de Tio Holtzman.

 — Espérons que ces boucliers de débordement vont tenir ! Ils vont tenir ! Tenir !

Six bombes intelligentes touchèrent les barrières du champ Holtzman du ballista et explosèrent. Mais le bouclier résista.

Xavier sentit ses jambes se dérober sous lui tandis que tout l’équipage lançait des cris de joie.

Autour du ballista, des bâtiments sans bouclier s’en sortaient moins bien. En fait, ils ne s’en sortaient pas. Même sous le feu incessant des vaisseaux de l’Armada, plusieurs projectiles robots franchirent le barrage et annihilèrent dans un embrasement prodigieux tous les vaisseaux non protégés. Un ballista sous bouclier subit des avaries quand une partie de ses boucliers explosa, crevant son blindage. Plusieurs missiles continuèrent sur leur trajectoire pour harceler d’autres vaisseaux.

Onze bâtiments lourds au total avaient été anéantis avec leurs équipages. Il n’en restait désormais que huit intacts, entièrement protégés. Une part majeure de l’Armada avait été annihilée.

Secoué, bouleversé, Xavier continuait de dresser la liste des pertes. Il lançait des ordres en gardant un ton ferme et décidé car il ne voulait pas que ses hommes devinent son trouble. Mais il était déjà imprégné du sang des milliers d’hommes qui avaient été sacrifiés dans cet affrontement.

Fou de rage, il avait assisté à la fuite de Vorian Atréides. Au moins, ce méprisable espion d’Agamemnon n’avait volé qu’un kindjal et le Segundo était bien décidé à le poursuivre dès que possible. Il le ramènerait sur Salusa et le ferait traduire en cour martiale. Avec l’espoir que quelqu’un le ramènerait. Maudit traître ! Il savait qu’il ne s’était pas trompé à son égard.

Les machines continuaient d’infliger de lourdes pertes à la Ligue, mais Xavier avait donné l’ordre à tous les commandants de ne pas dévier de leur course. Après tant de pertes, mais aussi tant de prouesses, il n’était pas question de reculer. Sinon, ce serait la ruine de l’âme humaine et la fin de la liberté dans toute la galaxie.

L’affrontement pouvait sembler en faveur des machines. Seule une fraction minime de l’Armada avait réussi à atteindre ses objectifs et à larguer les ogives sur les continents de la Terre.

C’est alors que les premières explosions s’épanouirent au sol avant de monter dans le ciel.

Vorian était aux trousses du vaisseau de mise à jour, écrasé dans son siège, le regard flou, les muscles douloureusement tendus. Il n’avait pas l’intention de ralentir, encore moins d’abandonner la poursuite. Sa proie venait de quitter l’atmosphère.

Tout en bas, il décela les premières explosions nucléaires, des fleurs fluorescentes qui illuminaient le ciel tout en stérilisant les montagnes, les océans et les forêts. Et en effaçant tous les circuits-gel des machines...

Vorian accéléra au maximum tout en évaluant les risques de manœuvre-surprise de la part du Capitaine robotique. Il devait être inflexible mais sans doute doté d’une imagination méthodique dont il devait se méfier.

Sur la sphère bleue qu’il avait laissée derrière lui, Vorian vit monter des nuages ardents, jaune et blanc, dont le centre orageux était criblé d’éclairs douloureux au regard. L’ouragan nucléaire balayait la planète mère de l’humanité, se répandait dans le ciel, faisait bouillonner les mers et les océans, cassait les montagnes, ouvrait les volcans, écartait les lits des fleuves, changeait les cités les plus anciennes en lacs de magma, pétrifiait les monuments antiques avant de les volatiliser. Les failles du début des temps redevenaient béantes, les glaces fusaient en geysers bleu et blanc.

Vorian se dit que tous les humains de l’Armada avaient cessé de respirer, de crier, ou même de se battre. Ignoré de tous, il devait aller jusqu’au bout de son instinct.

Le vaisseau robot montait vers l’écliptique en accélération constante. La machine ne craignait pas la gravité. Malgré tout, Vorian suivait, au seuil de la perte de conscience, à peine capable de respirer. Son kindjal était plus rapide et il se rapprochait peu à peu. Mais ses mains lui semblaient peser des tonnes à chaque manœuvre.

Il ne voulait que mettre sa cible hors d’usage. Un vaisseau de mise à jour, comme le Voyageur du Rêve, ne disposait que d’un blindage léger. Il comptait l’amener à stopper pour monter à bord.

Dès qu’il fut à portée, au-dessus du système solaire et à la limite du champ des comètes, le Capitaine robot se lança dans une série de manœuvres prévisibles.

C’est alors que Vorian ouvrit le feu avec précision. Il causa des avaries aux tuyères et les moteurs montèrent en surcharge. Incapable d’évacuer sa chaleur excédentaire, le vaisseau allait exploser ou s’immobiliser.

Il lança deux autres charges en visant sa proue et, sous l’onde de choc, le vaisseau fut dévié.

—                       Mettez en panne et préparez-vous à l’abordage ! lança Vorian.

Le robot lui répondit avec une vulgarité inattendue :

—                       Je sais que le corps humain possède divers orifices. Je vous invite donc à vous munir d’un outil de bonne taille et à l’insérer dans...

—                       Vieux Métallocerveau ! s’écria Vorian. Laissez- moi monter à bord. C’est moi, Vorian.

—                       Ça n’est pas possible. Vorian Atréides n’ouvrirait pas le feu sur moi !

Vorian transmit alors son image. Il n’était nullement surpris que Seurat commande un autre vaisseau de mise à jour, car Omnius ne changeait guère de routine. Le visage miroitant que le robot lui renvoya en réponse était coloré par une colère que Vorian avait souvent utilisée après avoir perdu une partie de jeu stratégique.

Il amarra son kindjal au vaisseau endommagé de Seurat. Conscient du risque qu’il courait, il entra par le sas principal et se dirigea tout droit vers la passerelle de commandement.


La Guerre Des Machines
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