Certaines vies sont prises, alors que d’autres sont données gratuitement.

Zufa Cenva, formule d’éloge répétitive

 

Heoma était aux commandes du transporteur, encadrée par six hommes de Rossak silencieux en tenue de combat. Les yeux fixés sur l’altimètre, ils avalaient leur cocktail de drogues. En quelques secondes, le feu des stimulants se répandit dans leurs veines, dans leurs fibres musculaires, effaçant la peur et la douleur.

Ses sens télépathiques apprirent à Heoma qu’ils étaient tous devenus des tempêtes à forme humaine, qu’ils pouvaient déchaîner les éclairs et le tonnerre sur leurs adversaires. Mais ils soutenaient son regard en silence, pleinement conscients qu’ils ne tarderaient pas à mourir.

Le transporteur se mit à vibrer et à rouler sur les vents de la haute atmosphère. Heoma n’était pas un pilote expert mais elle se savait capable de poser le vaisseau au sol. Sans douceur, certes, mais sans qu’il y ait de victime.

Elle s’était attendue à affronter les machines, mais elle les vit plonger une à une vers le sol, s’écraser sur des immeubles en gerbes de flammes, ou dans des parcs, des campagnes sombres. Quelques planeurs mécaniques étaient parvenus à revenir au sol en évitant le brouillage, plus ou moins endommagés.

 — Ils ne risquent plus de constituer un danger, annonça l’un des pilotes de kindjal.

Les premiers vaisseaux de l’Armada venaient d’ouvrir le feu, annihilant une partie des planeurs.

Plus loin en altitude, les bâtiments d’attaque humains affrontaient des unités robotiques géantes qui tentaient de regagner la surface pour défendre Omnius. Xavier avait d’ores et déjà lancé une force d’assaut à la suite d’Heoma et de son équipe. Tous les éléments de la mission avaient leur objectif, mais il fallait veiller au moindre détail.

Heoma, les yeux fixés sur les voyants, comptait les secondes. Elle ne pourrait frapper qu’une fois. Elle n’aurait pas de seconde chance. Et devrait avoir réussi avant même que d’autres soldats de la Ligue entrent en action.

Les nuages bas se déchiraient et elle découvrit la cité, le réseau des rues, les grands immeubles érigés par tant d’humains qui avaient rêvé d’un avenir faste. Des quartiers étaient noircis, arasés, vitrifiés, principalement les secteurs d’habitation qui, pour les conquérants mécaniques, n’avaient pas d’intérêt.

Durant son briefing, la Sorcière avait mémorisé toutes les cartes disponibles de Giedi Prime, et elle localisa très vite l’ex-résidence du gouverneur. C’était là que les cymeks avaient installé le nouveau suresprit, l’Omnius de la planète, à en croire Pinquer Jibb. Désormais, le manoir du Magnus Sumi était la citadelle des machines pensantes.

Des cymeks.

Ses escorteurs kindjals lâchèrent d’abord des nuages de fumée de couverture, suivis de containers qui dispersèrent des particules électromagnétiques destinées à inhiber les rayons capteurs des robots. Le vaisseau d’Heoma suivit le nuage jusqu’au sol. Elle espérait demeurer invisible en approchant les planeurs robots encore actifs.

Soudain alertées, les machines lancèrent des salves de riposte au hasard. Le vaisseau d’Heoma tangua sous les impacts et elle vit tout à coup que le couple d’atterrissage venait d’être endommagé. Elle freina tout en poursuivant sa descente. Elle atterrit dans une avenue dallée et le vaisseau patina dans un grincement atroce en projetant des gerbes d’étincelles et de shrapnels. Puis il percuta la façade d’un grand immeuble gris.

Immédiatement, Heoma et ses hommes se dégagèrent de leurs harnais et empoignèrent leurs armes. Elle ouvrit l’écoutille et donna l’ordre à ses gardes de dégager la route tout en émettant le signal d’arrivée aux kindjals d’escorte. Un pilote lui répondit :

 — Grillez toutes ces saletés !

Puis, les chasseurs remontèrent vers le ciel pour rejoindre la deuxième vague d’assaut.

La seconde partie de la mission était désormais entre les mains d’Heoma.

Elle s’éloignait du vaisseau et fit signe à ses hommes de se porter droit vers la citadelle du gouverneur.

Ils n’avaient parcouru que quelques mètres quand le vaisseau explosa selon le programme d’autodestruction. Elle ne cilla même pas : elle ne s’était accordé aucune option de retraite.

Ses hommes étaient armés de lance-missiles et de pistolets de brouillage. Une artillerie lourde qu’un humain normal n’aurait pu transporter mais que les hommes de Rossak, aux muscles dopés, presque surhumains, maniaient avec facilité... conscients que les drogues dévoraient leur métabolisme.

De formidables robots de trois mètres de haut gardaient la citadelle du nouvel Omnius. Mais leur pro- gramme était plus orienté vers les ballistas et les javelots de l’Armada avec leurs nouveaux écrans de brouillage que vers les quelques humains qui s’étaient déployés dans les rues de la cité. Que pouvaient donc quelques hrethgir isolés face aux machines invincibles ?

Dès que les robots s’avancèrent, les gardes d’Heoma ouvrirent le feu, sans un mot. Pareils aux machines, ils les réduisirent en copeaux d’acier.

Des essaims d’yeux-espions bourdonnants effleuraient les façades et plongèrent à la rencontre d’Heoma dès qu’elle se présenta sur le seuil. Ils épiaient ses moindres mouvements qu’ils retransmettaient au suresprit. Mais la Sorcière ne ralentit pas tandis que son escorte mitraillait tout ce qui se trouvait sur son passage sans distinction.

Les premiers vaisseaux de transport de l’Armada se posaient au hasard des rues, crachant des sections de combat qui se dispersaient l’arme au poing. Très vite, un périmètre fut établi pour permettre aux techniciens de monter deux prototypes de brouilleurs portables.

Les appareils étaient massifs autant que primitifs d’apparence, soutenus par un tripode plus ou moins bien monté. Ils étaient reliés par des câblages à une unité de transport de fort tonnage. Il suffirait d’un seul tir du projecteur pour vider les réserves d’énergie  – tout en annihilant les robots dans un rayon de cinq cents mètres.

 — Prêt ! lança un technicien.

Les soldats se bouchèrent les oreilles, redoutant une salve énorme d’artillerie.

Mais Heoma ne perçut qu’une plainte infime et suraiguë, suivie d’un éclat assourdi dans l’air. Des étincelles et de la fumée jaillirent des prototypes Holtzman et les projecteurs du vaisseau s’éteignirent.

Puis, dans un bruit de mitraille métallique, des centaines d’yeux-espions tombèrent dans les rues et les guerriers robots s’immobilisèrent. Des engins aériens vacillèrent dans le ciel, désemparés, avant d’aller s’écraser un peu partout.

Les soldats de l’Armada applaudirent en débarquant dans la zone conquise d’où tous les robots avaient été éliminés.

Mais Heoma devait aller jusqu’au bout de sa mission avant de mettre en danger la vie de tous ces humains héroïques.

 — A l’intérieur ! Vite !

Bientôt, ils enfilèrent les couloirs du manoir. Elle se concentra ainsi que Zufa Cenva le lui avait ordonné, jusqu’à ce que ses pouvoirs télépathiques deviennent un flux douloureux au centre de son cerveau.

L’escouade se heurta bientôt à deux robots connectés, encore fonctionnels mais désorientés. Les murailles épaisses avaient dû les protéger partiellement du balayage de brouillage. Les sentinelles avaient leurs canons braqués, mais Heoma projeta une charge télé- kinésique qui les fit basculer. Ils s’agitaient encore quand les gardes du corps d’Heoma les anéantirent.

On y est presque.

Dans une course éperdue, elle précéda ses hommes vers le cœur de la citadelle d’Omnius, déclenchant sur son passage une fanfare fantastique de sirènes. Ils contournaient des robots effondrés, autant d’épaves métalliques qui barraient presque les corridors et les salles, leurs yeux clignotant parfois dans le rouge de l’agonie. Mais d’autres machines encore actives convergeaient sur eux. Des portes blindées claquèrent comme pour leur barrer la route d’autres salles importantes, mais Heoma savait qu’il n’en était rien et elle ne changea pas de direction.

Très vite, les cymeks allaient surgir. Conformément à son plan.

La charge électrique augmentait dans son cerveau qui était devenu comme un transformateur biologique. Elle avait l’impression qu’il était sur le point d’éclater, mais elle se refusait à libérer son énergie. L’instant n’était pas encore venu. Elle devait accumuler le maximum d’énergie pour la seconde finale.

Elle les entendit enfin approcher. C’était comme le bruit de dizaines de crabes géants dans lequel elle reconnaissait la frénésie humaine, l’écho des cerveaux vivants des traîtres, tellement différent des rythmes mécaniques des simples machines.

—                       Nous y sommes presque ! annonça-t-elle à ses gardes d’un ton excité d’où elle avait évacué toute trace de peur.

Elle pénétra enfin dans la salle où l’entité Omnius avait élu domicile au centre d’un cœur blindé. Des multitudes d’yeux-espions l’épiaient au bout de leurs fibres scintillantes.

Et une voix tonna de toutes parts :

—                       Humaine... est-ce que tu portes une bombe, un lamentable petit explosif qui selon toi pourrait m’endommager ? Ou bien l’un de vos atomiques, à moins que cette victoire ne justifie pas un tel prix à tes yeux ?

—                       Je ne suis pas aussi naïve, Omnius, répliqua Heoma en rejetant ses longs cheveux blancs sur son épaule. Il est impossible qu’une seule personne puisse endommager le grand ordinateur. Cela nécessiterait une attaque militaire plus importante. Et puis, je ne suis qu’une femme.

Les cymeks surgissaient des corridors et Omnius simula un grand éclat de rire.

—                       Il est rare que les humains acceptent l’absurdité de leurs actes.

—                       Mais je ne l’admets pas. (La peau d’Heoma, maintenant, avait pris une coloration rouge vif sous l’effet de l’énergie surnaturelle qui l’envahissait. L’électricité statique faisait onduler ses cheveux, la transformant en Méduse.) Vous vous êtes seulement trompé sur mes intentions.

Trois cymeks monstrueux s’avancèrent avec une grâce de danseurs sur leurs blocs de marche, savourant déjà l’agonie de leurs proies humaines. Les gardes d’Heoma ouvrirent le feu sur un unique cymek qui s’effondra bientôt sous l’intensité de leurs tirs.

Le deuxième braqua ses armes intégrales sur eux et les transforma en une flaque sanglante. Puis le troisième, le plus grand, s’avança dans un claquement de pierres.

Désormais, Heoma était seule. Sans même esquisser un geste, elle concentra ses pouvoirs jusqu’au seuil à partir duquel elle ne disposait plus d’un seul degré de contrôle.

—                       Je suis Barberousse, déclara le cymek. J’ai écrasé tellement de hrethgir qu’un ordinateur ne pourrait en tenir le compte. (Lui et son acolyte géant se rapprochèrent.) Je n’ai jamais vu pareille arrogance chez un humain.

—                       De l’arrogance ? fit Heoma. Ou bien de la confiance ? Le seul fait de supprimer un Titan de l’équation vaut bien ma vie.

La seule énergie mentale de la Sorcière ne pouvait rien contre les circuits-gel renforcés d’Omnius. Mais les esprits humains des cymeks, par contre, étaient plus vulnérables aux charges télépathiques. Alors, Heoma rassembla toutes les flammes de son brasier mental et les projeta comme un faisceau ardent.

L’onde de choc pénétra les cerveaux connectés de Barberousse et de son compagnon, de même que ceux des autres cymeks et autres créatures biologiques qui se trouvaient dans le complexe de la citadelle. Ecrasé, Omnius déversa un flot saturé de statique et de violence outragée. Mais Heoma ne reçut qu’une image blanche à la seconde où son énergie psychique vaporisait les cerveaux organiques des généraux cymeks.

Laissant le nouveau suresprit indemne.

Au-dehors, les troupes au sol s’arrêtèrent un instant, attendant que le brasier mental s’éteigne avant de se ruer à l’assaut de la citadelle d’Omnius désormais sans défense.

La reconquête de Giedi Prime avait commencé.


La Guerre Des Machines
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