Tout mouvement à large échelle  – politique, religieux ou militaire  – s’articule sur les événements historiques.

Pitcairn Narakobe,

Étude du conflit des Mondes de la Ligue

 

Quand la vermine humaine déclencha une rébellion sur Terre, le Titan Ajax décida que les jours de gloire étaient de retour. Cette fois, au moins, il n’aurait pas à affronter l’expression écœurée d’Hécate devant ses excès de violence.

Il choisit sa forme de gladiateur la plus impressionnante, un marcheur massif, monstrueux, qu’il avait conçu dans l’espoir d’affronter Omnius dans l’arène.

Ce serait comme lors de la Rébellion Hrethgir sur Walgis.

Il se trouvait dans le pavillon de fabrication des corps de cymeks, au sommet d’une des sept collines de la capitale. Ses capteurs amplifiaient la rumeur de la foule. Il n’avait pas de temps à perdre.

Les membres hydrauliques installèrent délicatement son container cérébral, puis il mit en batterie toutes ses armes, fit jouer ses membres multifonctions. Il était prêt.

Il s’avança sur ses jambes à pistons et franchit la porte coulissante pour accéder au balcon qui entourait le pavillon. De là, il observa les incendies qui se multipliaient dans la cité. De longs tourbillons de fumée montaient dans le ciel du soir. De toutes parts, des esclaves couraient comme des cafards frénétiques dans un fracas de verre brisé et de véhicules écrasés. Les hrethgir étaient devenus fous.

Une explosion sourde secoua la Plazza du Forum. Les rebelles avaient dérobé des armes lourdes, sans doute sur les carcasses des robots abattus. Ajax activa ses systèmes de chasse. Si ces imbéciles sauvages avaient endommagé sa superbe fresque, il allait vraiment se mettre en colère.

Un groupe de néo-cymeks et de robots sentinelles avait formé un cercle de défense au bas de la colline. Armés d’un lanceur de projectiles fondus, ils faisaient pleuvoir des charges chauffées à blanc sur la meute hurlante des esclaves qui chargeaient comme des animaux en rage. Carbonisés sur place, les rebelles s’effondraient en flaques gluantes de chair. Mais rien n’arrêtait la vermine qui chargeait vague après vague, même au prix d’une mort certaine.

 — Ne restez pas là à trembler ! tonna Ajax. Vous voulez qu’ils vous submergent alors que vous pouvez les charger, vous ?

C’était une question de pure rhétorique. Les premiers défenseurs néo-cymeks se portèrent en avant en brandissant leurs armes façonnées dans le métal liquide. Ils brisèrent l’assaut des premiers hrethgir tandis que les robots se reformaient en position plus haut sur la pente.

Ajax monta sur une plate-forme de construction volante. Il survola la horde en contournant les incendies et les explosions. Il se dirigeait droit sur la Plazza, tellement ivre de fureur qu’il avait quelque mal à contrôler les systèmes sophistiqués de sa forme de gladiateur.

Dans toute la cité, il vit des machines pensantes qui s’activaient pour dresser des périmètres de défense. Il s’était attendu à ce que la rébellion désorganisée se disperse et recule. Des milliers d’humains avaient été massacrés. Mais la distraction avait à peine commencé.

Des fusées jaillirent de la fresque de la Victoire des Titans dans des sillages ardents. Ajax ajusta la vision de ses fibres optiques et reconnut l’humain qui se tenait en haut du monument et qui venait de déclencher ces armes clandestines : le contremaître Iblis Ginjo ! Ce traître ! Ajax l’avait toujours soupçonné de menées subversives !

Vibrant de haine, il vit des meutes de créatures ingrates qui abattaient les piliers du glorieux monument avec des charges explosives et des câbles. Sa propre statue colossale bascula sur les dalles dans la clameur de la vermine. Une autre fusée partit de la fresque qui se désagrégeait.

Ajax accéléra et tourna au-dessus du mur en arrivant par l’arrière, hors de portée des fusées. Son image de pierre s’était fracassée.

Il se promit de démembrer Ginjo lentement, en se régalant de ses hurlements.

Brusquement, ce fut une section entière du monument qui pivota, et le ciel devint un brasier orange. Une salve de fusées mitrailla le Titan. Une explosion détruisit le châssis de la lourde plate-forme et elle fila en tourbillonnant vers le sol.

Ajax bascula et percuta la Plazza dans un cliquetis de membres hydrauliques fracturés. Le blindage de son container fut enfoncé. L’engin s’écrasa dans une explosion terrifiante, renversant ce qui restait du monument, annihilant dans le même choc les lance-fusées.

Les dalles brisées retombèrent en miettes. Les systèmes intégrés du Titan tremblaient et vibraient spasmodiquement. Les circuits clignotaient, désemparés. A l’intérieur du container, son cerveau fut submergé par une volée de données fausses et d’impressions distordues venues des tiges mentales endommagées. De toutes parts, il ne voyait que des monuments abattus, laminés par les esclaves barbares.

Il entendit Iblis Ginjo lancer des exhortations à la horde en délire pour qu’elle achève le Titan blessé. Ajax lança un signal mental surpuissant dans les conducteurs des tiges mentales et relança ses systèmes de combat en contournant les circuits neutralisés. Il pouvait encore se battre s’il parvenait à se redresser sur ses blocs de marche.

Les humains déferlèrent sur lui, et il lança furieusement ses membres encore intacts pour se relever. Mais ses jambes puissantes refusaient de le soutenir efficacement. Penché sur le côté, il tira à coups de lance- flammes, certain de repousser l’ennemi.

Les humains escaladaient les cadavres de leurs camarades...

Avant qu’Ajax ait réussi à rétablir son équilibre et à régler la vision de ses fibres optiques, Iblis s’empara d’une fusée intacte dans les décombres du monument et la mit à feu manuellement.

Détruit à cinquante pour cent, Ajax tenta en vain d’esquiver, mais l’engin explosa et il perdit une de ses jambes. Il tomba et défonça les dalles sous son poids.

Il poussa un meuglement de bête et parvint à bouger son corps blindé pour faire face à Iblis. Des centaines d’esclaves arrivaient de la Plazza. Ils se jetèrent sur le cymek comme des souris carnivores venant achever un taureau blessé.

Ajax se débattit dans son corps de colosse, rejeta une partie de la vermine avant de l’écraser. Les humains déchaînés affluaient sans cesse, s’attaquaient à son blindage de cymek avec des armes primitives, des pistolets laser qu’ils avaient récupérés sur les sentinelles démolies. Il en tua encore des centaines sans subir d’autre dommage, mais les hordes s’abattaient sur lui, et avec sa jambe détruite, il ne pouvait plus s’échapper.

Toujours dressé sur ce qui restait du monument des Titans, Iblis Ginjo ordonna :

—                       Il a assassiné des milliards d’humains ! Détruisez- le !

Des milliards ? Non, certainement plus, se dit Ajax dans un élan d’orgueil.

Mû par son énergie mécanique, il s’érigea face aux insectes cruels et se mit à escalader les ruines en dégageant des pics et des griffes de ses quelques membres encore valides. Iblis dirigeait ses troupes à grands cris.

Des dizaines d’esclaves se portèrent à l’assaut et s’accrochèrent aux segments du corps du Titan. Il ne pouvait s’en débarrasser. Il en balaya quelques-uns tout en poursuivant péniblement son escalade. Un esclave lança un engin explosif qui fendilla la pierre : Ajax perdit pied. D’autres s’abattirent sur lui, fauchés par l’onde de choc. Mais des centaines accouraient et le submergèrent.

Il vacilla. Les hrethgir taillaient et cassaient ses composants avec des outils à souder, des haches et des cutters.

En quelques secondes, ils tranchèrent ses circuits neuroniques et firent sauter les fibres de contrôle du container. Le Titan se trouva paralysé. Il sentit qu’on le faisait basculer en arrière.

Il entendait toujours les clameurs de haine et, en s’écrasant au sol, il broya un lit hurlant d’émeutiers, savourant leurs plaintes en même temps que la douceur suave de leurs corps en bouillie. Et puis, il ne bougea plus, collé au sol comme un immense insecte asphyxié.

Il meugla :

—                       Je suis un Titan !

Avec le regard brouillé de ses fibres optiques, il vit le traître Iblis porté en triomphe sur les épaules des esclaves, qui désignait sa tête à tourelle.

 — Enlevez-lui son armure. Là !

Les tiges mentales d’Ajax décelèrent la suppression du bouclier. Le container était maintenant à nu.

Avec un sourire exultant, Iblis escalada le corps d’Ajax, brandissant un gourdin de métal. Avec un sourire de bonheur cruel, il l’abattit de toutes ses forces sur la coque de plass.

Encore et encore, jusqu’à ce que d’autres se joignent à lui et frappent à leur tour, aveuglément, en riant, en criant, en chantant, jusqu’à ce que le cerveau organique du Titan ne soit plus qu’un amas de pulpe grise d’où suintait l’électrafluide bleuâtre.

Ivre de joie, Iblis restait juché sur le Titan mort et clamait sa victoire. Son message parut s’élever plus haut encore que les flammes qui dévoraient la cité des machines.

La fin du grand cymek raviva l’excitation des émeutiers. La nouvelle se répandit dans les rues et la fureur dévastatrice des humains se propagea sur tous les symboles et effigies des machines despotiques. Les néo- cymeks et les robots cédèrent devant l’assaut et s’enfuirent.

Omnius le suresprit n’avait d’autre choix que de lancer des contre-mesures exceptionnelles.


La Guerre Des Machines
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