Il existe toujours un moyen de s’en sortir.

Vorian Atréides, Dossiers de debriefing

 

Le Voyageur du Rêve venait enfin de pénétrer dans le système d’Ophiuchus B dans sa ronde immense de remise à jour des suresprits. Seurat avait tenté de contacter le réseau du nouvel Omnius de Giedi Prime. Si le général Agamemnon avait vaincu le hrtehgir, comme promis, Vorian savait que le suresprit serait installé au pouvoir, dans la citadelle. Au centre du concentrateur. Et cela ferait un nouveau chapitre glorieux à inclure dans les Mémoires héroïques de son père.

 — Je parierais qu’il y a encore pas mal de réorganisation et de restructuration en cours, commenta-t-il, debout devant la console en compagnie du capitaine robot.

La perspective de visiter un monde à peine libéré du chaos humain l’excitait. Il avait hâte de voir les machines pensantes au travail. Le nouvel Omnius allait devoir s’entourer des meilleurs servants humains, ceux qui étaient susceptibles d’être loyaux envers les machines. Les néo-cymeks se chargeaient probablement avant tout de l’asservissement des populations.

Le problème des servants venait au second plan. Il fallait d’abord que la population soit conditionnée et qu’elle accepte sa nouvelle situation.

Mais il éprouvait aussi un sentiment singulier. Les hrethgir de Giedi Prime étaient ses semblables, même s’il n’avait aucun lien avec eux. Seurat et ceux qui lui ressemblent me sont plus proches. Ce sont des frères.

Seurat essayait de se caler sur une balise radio de Giedi Prime.

—                       Toujours aucun contact. Il est possible que tous les systèmes ne soient pas installés en surface, ou bien Agamemnon a causé trop de dommages durant la conquête.

—                       Après la conquête, on peut toujours réparer les dommages, répliqua Vorian en observant la sphère de Giedi Prime éclairée par son pâle soleil jaune. Il y a quelque chose qui ne va pas, Seurat.

—                       Soyez plus clair, Vorian Atréides. Je ne peux m’engager sur un sentiment aussi vague.

—                       N’en parlons plus. Mais... soyez prudent.

Quand le Voyageur du Rêve aborda les couches supérieures de l’atmosphère, il traversa des nuages et des amas de particules que le système d’analyse définit comme les constituants d’une fumée dense montant de la surface. Les hrethgir avaient-ils été assez féroces et désespérés pour brûler leurs cités sous le coup du désespoir ? Ces créatures pouvaient-elles être à ce point abominables ?

Les systèmes d’alarme se déclenchèrent et son ventre se tordit de crainte. Seurat venait de freiner leur descente en modifiant leur cap et ils reprenaient même de l’altitude.

—                       Apparemment, l’écran de brouillage de Giedi Prime est encore intact.

—                       On a failli entrer dedans ! cria Vorian. Est-ce que ça ne veut pas dire que...

—                       Le général Agamemnon a peut-être échoué dans sa conquête. Et Giedi Prime n’est pas aussi sûre qu’on nous l’a dit.

Mais Vorian se perdait dans la certitude absurde que son père ne pouvait avoir échoué. Et il repassa une série de scans.

—                       Les images des moyens militaires de la Ligue au sol montrent des explosions importantes à la surface de Giedi Prime. (Sa gorge se serra tandis qu’il poursuivait.) Le concentrateur du gouvernement et l’Omnius local ont été éradiqués ! Et tous les robots et les cymeks semblent avoir été détruits !

—                       Je scanne leurs rapports sur les fréquences larges... pour dresser un bilan, dit Seurat.

Il rapporta dans l’instant ce qu’il venait d’apprendre : les brouilleurs portables, la Sorcière de Rossak qui avait utilisé ses dons pour annihiler les cymeks, l’assaut formidable de l’Armada de la Ligue.

Puis, d’une voix affreusement calme, Seurat ajouta :

—                       Vorian, une flotte de vaisseaux hrethgir arrive de l’autre face de la planète. On dirait qu’ils nous ont tendu une embuscade.

Ils étaient soudain environnés d’un filet ardent orange et bleu. Le Voyageur du Rêve se lança dans des manœuvres désespérées, mais les chasseurs kindjals de la Ligue tournaient comme des loups.

—                       Des barbares ! éructa Vorian. Prêts à détruire tout ce qu’ils n’aiment pas !

—                       Ils nous attaquent, fit Seurat d’un ton égal. Et le Voyageur du Rêve n’est pas un vaisseau programmé pour le combat. (Et il enchaîna d’un ton jovial, artificiel et facétieux :) Un jour, je crois qu’il faudra que je trouve une plaisanterie à propos du nombre d’humains qu’il faut pour court-circuiter un Omnius.

Le Tercero Xavier Harkonnen venait d’être prévenu de l’approche d’un vaisseau robotique isolé. Il avait reformé son groupe de combat orbital sur la face cachée de Giedi Prime. Des carcasses de machines de combat dérivaient encore dans l’espace obscur.

Xavier était aux commandes d’un chasseur kindjal, entouré d’un escadron d’intervention lourdement armé. Il venait de repérer le vaisseau de mise à jour d’Omnius. Il avait dans un premier temps plongé vers la cité avant de remonter dans le ciel en une manœuvre désespérée dès que son capitaine robot avait détecté le champ de brouillage.

—                       Suivez-moi ! lança Xavier. Il ne faut pas qu’il nous échappe !

Son escadron exécutait déjà une manœuvre de chasse. Dans le même temps, il avisa les bases au sol qu’il avait un ennemi en vue. Le Voyageur du Rêve reprenait de la vitesse sur les viseurs, essayant de se soustraire aux tirs de l’Armada.

Et brusquement, Xavier tressaillit en entendant une voix humaine  – du moins une voix qui semblait humaine.

—                       Eh, là, arrêtez de nous attaquer ! Nous sommes un vaisseau de la Ligue ! Je suis Vorian Atréides. Nous nous sommes emparés de cette unité ennemie. Ne tentez plus de nous abattre !

Xavier tenta de déterminer si cette voix de ténor était authentiquement humaine ou si elle était produite par une machine habile. Les mécaniques pensantes n’étaient guère rusées, mais elles étaient souvent flanquées d’un cymek. Certains pilotes de kindjals se replièrent, indécis.

—                       Restez sur vos gardes, lança Xavier. Mais ne tirez plus jusqu’à ce que nous sachions...

Avant qu’il ait fini, le vaisseau suspect décrivit une boucle et ouvrit le feu sur les chasseurs, les prenant par surprise. Un kindjal vira de bord, ses moteurs touchés.

Sur le moniteur de Xavier apparut un visage humain avec des cheveux noirs et un regard de fanatique. Tout près de lui, impavide, se tenait un robot à la face de fleximétal qui ondulait doucement sous l’effet des émotions secrètes qu’il éprouvait en pilotant en catastrophe le vaisseau.

Un robot et un humain travaillant au coude à coude, je ne peux pas le croire ! se dit Xavier.

—                       Ouvrez le feu ! cria-t-il. Détruisez ce vaisseau !

—                       Ça n’est pas raisonnable de les provoquer à ce point, Vorian, déclara Seurat, soudain bizarrement calme. Je préférerais qu’on fiche le camp.

—                       Mais j’ai gagné quelques précieuses secondes, non ? Vous n’auriez même pas osé tenter un bluff sur ce coup, non ?

Le sourire de Vorian s’effaça. Il avait lu des phrases semblables dans les Mémoires d’Agamemnon et c’était avec plaisir qu’il les entendait en écho.

Le commandant de l’Armada rappelait ses pilotes tout en vociférant des insultes à l’adresse de Vorian :

—                       Tu es la honte de l’humanité, un sale traître !

Il rit fièrement et cita ce qu’on lui avait appris depuis son enfance :

—                       Je suis le pinacle de l’humanité  – un servant d’Omnius, fils du général Agamemnon.

Seurat le coupa net :

—                       Excusez-moi d’interrompre ce grand discours, Vorian, mais je détecte d’autres vaisseaux hrethgir. Plus que nous ne pouvons en affronter. Je romps donc cet engagement. Nous sommes responsables des dossiers de mise à jour. Il faut faire notre rapport.

Vorian eut un sourire sombre.

—                       Si l’Omnius de Giedi Prime est d’ores et déjà détruit, nous ne pourrons pas récupérer les données de ce qu’il a fait durant les mois où il a été au pouvoir.

—                       C’est une perte douloureuse.

Le robot lança le Voyageur du Rêve sur orbite, bien loin des champs de brouillage des humains. Sous l’accélération, Vorian fut écrasé dans son siège et faillit perdre conscience. Un escadron de kindjals se rabattait sur leur arrière et le vaisseau fut secoué par un impact en poupe.

Seurat vacilla et une autre salve crépita sur la coque, endommageant les plaques de blindage. Le Voyageur n’avait pas été conçu pour subir de telles attaques. Vorian entendit le sifflement soudain des systèmes de compensation qui exécutaient les réparations d’urgence. Puis ils furent de nouveau touchés, plus durement.

—                       Nous passons sur les réserves, annonça Seurat.

Vorian déchiffra les diagnostics de statut du vaisseau. L’atmosphère de la cabine devenait âcre et enfumée.

Le vaisseau frémit. Les kindjals revenaient à l’attaque avec plus de précision et une nouvelle explosion faillit faire tomber Vorian.

—                       Nous ne pourrons pas en supporter plus, annonça Seurat. Nos moteurs ne fonctionnent qu’au tiers de leur capacité et j’accélère au maximum.

Vorian eut soudain une idée.

—                       Montez vers ce grand nuage. La vapeur d’eau doit y être assez dense pour agir comme protection de surface.

Seurat suivit le conseil de son copilote et modifia le cap sans discuter. Les moteurs peinaient et une nouvelle grêle de rayons toucha le vaisseau.

Vorian se démenait aux commandes, émettant des images virtuelles du vaisseau dans leur sillage. Il avait caressé autrefois l’espoir d’utiliser ce stratagème dans un de ses jeux avec Seurat... mais là, ils ne jouaient plus. Si sa tactique échouait, le Voyageur en détresse était condamné.

Quelques instants plus tard, une centaine d’images illusoires du vaisseau parurent surgir du nuage, autant de solidos brillant sous la vapeur d’eau. Déconcertés, les pilotes humains se lancèrent à leur poursuite.

Tandis que le vaisseau blessé s’éloignait tant bien que mal, ses deux pilotes restèrent sur leur orbite refuge avec l’espoir de demeurer invisibles jusqu’à ce qu’ils soient hors d’atteinte des kindjals...


La Guerre Des Machines
titlepage.xhtml
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_000.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_001.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_002.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_003.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_004.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_005.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_006.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_007.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_008.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_009.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_010.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_011.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_012.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_013.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_014.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_015.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_016.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_017.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_018.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_019.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_020.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_021.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_022.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_023.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_024.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_025.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_026.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_027.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_028.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_029.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_030.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_031.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_032.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_033.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_034.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_035.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_036.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_037.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_038.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_039.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_040.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_041.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_042.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_043.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_044.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_045.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_046.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_047.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_048.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_049.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_050.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_051.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_052.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_053.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_054.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_055.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_056.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_057.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_058.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_059.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_060.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_061.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_062.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_063.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_064.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_065.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_066.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_067.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_068.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_069.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_070.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_071.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_072.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_073.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_074.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_075.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_076.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_077.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_078.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_079.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_080.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_081.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_082.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_083.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_084.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_085.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_086.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_087.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_088.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_089.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_090.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_091.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_092.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_093.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_094.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_095.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_096.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_097.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_098.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_099.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_100.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_101.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_102.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_103.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_104.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_105.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_106.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_107.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_108.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_109.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_110.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_111.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_112.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_113.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_114.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_115.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_116.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_117.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_118.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_119.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_120.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_121.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_122.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_123.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_124.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_125.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_126.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_127.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_128.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_129.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_130.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_131.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_132.html
Gen_232_se_de_Dune_1_-_La_Guerr_split_133.html