L’une des questions auxquelles le Jihad Butlérien répondit avec violence fut de savoir si le corps humain est simplement une machine qu‘une autre machine conçue par l’homme peut reproduire.

Le bilan de la guerre a répondu à cette question.

Docteur Rajid Suk, Analyse post-trauma de l’espèce humaine

 

Giedi Prime était tombée sans trop résister.

Revêtu d’une nouvelle armure de guerrier conçue pour semer la terreur parmi les humains, Agamemnon s’avançait sur ses jambes blindées dans les ruines de la cité. Les robots n’avaient pas laissé la moindre chance aux hrethgir.

Les machines d’invasion progressaient entre les immeubles, répandant le feu, la foudre, ne laissant derrière elles que des étendues calcinées là où il y avait eu des parcs verdoyants. Obéissant aux ordres d’Agamemnon  – pour la plus grande gloire d’Omnius  –, les robots de guerre et les néo-cymeks avaient pour l’essentiel laissé intacts les polygones industriels.

Agamemnon s’était juré que Giedi Prime paierait pour l’humiliation subie sur Salusa. Les yeux-espions sillonnaient le ciel à basse altitude et enregistraient les images du carnage, la preuve évidente de l’efficacité du raid conduit par les deux Titans.

En compagnie de son camarade Barberousse, Agamemnon étudiait la topographie de la métropole et il localisa très vite la demeure du Magnus. C’était le lieu idéal pour établir le nouveau centre du Gouvernement Synchrone, le symbole de la domination des machines, un affront pour la population vaincue.

La coque de guerre du général cymek était le système multipodes le plus monstrueux qu’il ait jamais conçu. Les décharges électriques fusaient dans ses muscles artificiels, animaient leurs fibres inattaquables et ses membres chargés d’armes variées. Il ploya ses serres de métal et écrasa des blocs d’habitation en imaginant qu’ils étaient autant de crânes. Barberousse s’esclaffa, exultant lui aussi dans la configuration féroce qu’il s’était choisie.

Les deux cymeks progressaient dans les avenues et les rues encombrées de ruines. Plus rien ne s’opposait à eux. Cette situation victorieuse leur rappelait ce qu’ils avaient connu pour la plupart dix mille ans auparavant, quand les Vingt Titans unis avaient conquis le Vieil Empire et écrasé les corps de leurs ennemis sous leurs pieds formidables.

Il devait en être ainsi. Leur appétit venait à nouveau d’être aiguisé.

Au préalable, Agamemnon avait longuement analysé le dispositif de défense de Giedi Prime relevé par les yeux-espions qui patrouillaient dans le système, fugaces comme des micrométéorites. A partir de là, il avait concocté une stratégie brillante en exploitant la légère faiblesse qu’il avait décelée dans le rideau planétaire. Omnius avait été prêt à payer le prix pour s’emparer d’un monde de la Ligue, mais pas un seul Titan n’y avait laissé la vie, pas plus qu’un seul des néo-cymeks inférieurs. Seule perte, un croiseur robotique. Tout à fait acceptable au regard d’Agamemnon.

Les humains de Giedi Prime avaient mis en place des champs de brouillage semblables à ceux de Salusa et concentré leurs tours de transmission dans leur capitale. Le générateur était protégé par des chasseurs kindjals, des fortifications considérées comme imprenables et de lourds blindés. Les humains féroces avaient tiré des leçons de la bataille de Salusa Secundus, mais pas suffisamment pour leur éviter l’anéantissement.

La flotte géante des machines avait balayé les forces de protection de la planète et le chiffre des pertes en robots était resté dans les limites acceptables. Ensuite, Agamemnon avait lancé ses vaisseaux cymeks à l’assaut en même temps que les croiseurs sacrificiels. Les combattants humains de Giedi Prime n’avaient pas l’ombre d’un espoir.

Dans la première phase, un croiseur mastodonte s’était mis en orbite basse, sa soute bourrée d’explosifs.

Des dizaines d’autres croiseurs robots l’accompagnaient, effilés, redoutables. Guidé par une intelligence artificielle, le croiseur principal avait démarré à pleine puissance pour filer droit sur sa cible.

 — Approche en descente, avait annoncé le cerveau robot du vaisseau en transmettant des images des unités de combat en attente.

Trente vaisseaux leurres avaient plongé l’instant d’avant pour détourner les missiles de défense planétaire. Les autres unités s’étaient rapprochées du bouclier de brouillage. Déjà, des nuages gris et blancs indiquaient les impacts des missiles. Mais le nombre diminuait en même temps que se réduisait la distance. Les humains n’avaient pas la moindre chance d’endiguer le flot d’invasion.

Le vaisseau robot voué à la destruction transmit ses dernières images aux yeux-espions afin qu’Omnius ait un regard total sur la conquête de Giedi Prime. Il continua jusqu’à l’ultime nanoseconde  – où il franchit le filet de brouillage qui effaça toutes les données de guidage de l’intelligence artificielle. Une vague de statique suivit, puis l’onde porteuse seule subsista.

Mais le Léviathan avait continué sur son erre, même avec ses circuits-gel neutralisés, plongeant vers la surface comme un astéroïde de métal, un marteau tombé de l’espace.

Des kindjals se portèrent à sa rencontre, mais le croiseur était trop massif et brûlant pour qu’ils aient une chance de dévier sa course. Les missiles explosèrent sans effet.

Le grand vaisseau s’écrasa sur les transmetteurs, à la périphérie de Giedi Ville, creusant un cratère de cinq cents mètres dans un éclair final. Et les transmetteurs, les systèmes de défense et les banlieues voisines furent oblitérés dans la même fraction de seconde.

L’onde de choc fit s’écrouler les immeubles à plusieurs kilomètres à la ronde. Les boucliers de brouillage d’Holtzman avaient craqué en un clin d’œil, et la Garde de Giedi Prime était défaite.

Les cymeks et les robots s’étaient alors abattus par centaines sur la cité condamnée.

—                       Barberousse, mon ami, le moment n’est-il pas venu de faire notre entrée triomphale ? demanda Agamemnon à l’instant où ils atteignaient la résidence du Magnus.

—                       Comme lorsque nous avons suivi Tlaloc dans les salles du Vieil Empire, acquiesça Barberousse. Oui, il y a bien longtemps que nous n’avons pas remporté une telle victoire.

Ils avaient précédé les néo-cymeks triomphants jusqu’à la métropole ravagée. Les derniers survivants humains n’avaient même pas pu se battre. Les troupes robotiques avaient suivi pour investir l’ensemble du territoire.

Même si une partie de la population de Giedi Prime pouvait s’être réfugiée dans le sous-sol, les humains ne tarderaient pas à se rendre. Il faudrait sans doute encore des années pour exterminer les derniers nids de résistance. Les machines auraient à affronter une guérilla conduite par les derniers partisans aveugles de la Garde qui espéraient que des piqûres de moustique pouvaient décourager des envahisseurs mécaniques. Oui, se dit Agamemnon, la résistance ne serait qu’un exercice futile, mais il était certain que les humains essaieraient tout, jusqu’à leur dernière chance, jusqu’au terme de leur folie.

Il se demandait s’il devait faire appel à Ajax pour le nettoyage final. Le cymek était le plus brutal d’entre tous et il se régalait de la chasse aux humains. Il l’avait prouvé durant les Révoltes hrethgir sur Walgis. Dès qu’un alias du suresprit serait installé dans les cendres de Giedi Ville, Agamemnon adresserait ses recommandations impératives à la nouvelle incarnation d’Omnius.

Les deux Titans fracassèrent la façade de la résidence du Magnus pour se glisser tranquillement à l’intérieur. Des soldats, pareils à des insectes métalliques, se répandirent dans le bâtiment. Ils ramenèrent bientôt le Magnus Sumi devant Agamemnon et Barberousse.

—                       Nous prenons possession de votre planète au nom d’Omnius ! déclama Barberousse. Giedi Prime est déclarée Monde Synchronisé. Nous exigeons votre coopération afin d’asseoir notre victoire.

Tremblant, le Magnus trouva cependant le courage de cracher sur les précieuses dalles fracassées de sa demeure.

—                       Prosternez-vous ! proféra Barberousse.

Le Magnus éclata de rire.

—                       Vous êtes fou. Jamais je ne...

Agamemnon leva un bras. Il n’avait pas eu vraiment le temps de tester sa nouvelle enveloppe robotique et encore moins sa force. Il voulait seulement gifler le gouverneur de Giedi Prime sous le coup de la colère. Mais il frappa avec une violence telle qu’il lui arracha la moitié du torse. Et les deux parties du corps allèrent rebondir sur un mur dans une grande giclée de sang.

—                       Bien... Mon exigence était purement formelle, fit Agamemnon en braquant ses fibres optiques sur son comparse. À toi maintenant, Barberousse. Les robots vont t’aider.

Ils entreprirent de démanteler les systèmes d’énergie du manoir du Magnus pour les remplacer par les machineries et les circuits propres à Omnius. Agamemnon établit lui-même les liaisons extérieures et installa une structure élastique de gel avant de télécharger la dernière version d’Omnius.

L’ensemble du protocole prit plusieurs heures durant lesquelles la force d’invasion robotique se répandit dans la cité pour éteindre les foyers d’incendie et sauver les immeubles qu’Agamemnon avait désignés comme essentiels à l’industrie planétaire.

On avait décidé de laisser brûler les bâtiments d’habitation. Les humains survivants s’en sortiraient seuls. Le malheur leur donnerait la mesure de leur situation désespérée.

Pendant ce temps, les yeux-espions tournaient toujours au-dessus des décombres, témoins omniprésents de cette victoire absolue. Agamemnon ne montrait aucun signe de satisfaction ou de déplaisir car il savait que toute résistance face au suresprit serait vaine. Du moins pour l’heure. Il lui fallait attendre le moment et le lieu propices.

Dès que la nouvelle incarnation d’Omnius serait opérationnelle, elle ne témoignerait d’aucune reconnaissance envers les deux loyaux Titans, pas plus qu’elle ne s’irriterait de la disparition d’un croiseur Léviathan. L’opération militaire avait été correctement exécutée et les Mondes Synchronisés avaient ajouté un nouveau joyau de l’humanité à leur empire. Après tout, il ne s’agissait que d’un succès stratégique et psychologique.

Lorsque le téléchargement fut achevé, Agamemnon activa la nouvelle version du suresprit. Et Omnius, comme réincarné, put contempler sa nouvelle colonie.

 — Bienvenue, Seigneur, déclara Agamemnon à la cantonade. Je vous offre cet autre monde en cadeau !


La Guerre Des Machines
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