Il est évident que nos problèmes ne viennent pas de ce que nous inventons, mais de l’usage que nous faisons de nos jouets sophistiqués. Les difficultés sont dues à notre matériel, à nos programmes, mais pas à nous-mêmes.

Barberousse, Anatomie d’une rébellion

 

Depuis dix siècles, jamais l’humanité n’avait vu une telle force concentrée. Chacun des Mondes de la Ligue avait dépêché ses vaisseaux, de toutes tailles : croiseurs, destroyers, escorteurs, navettes, kindjals et unités légères de patrouille. Certains avaient des armes atomiques... de quoi stériliser trois fois la surface de la Terre.

Le Segundo Xavier Harkonnen avait le commandement de cette opération qu’il avait conçue. L’Armada unifiée, riche de milliers de vaisseaux, de commandants venus des divers systèmes, de milices et de gardes planétaires s’était regroupée depuis trois mois au large de Salusa Secundus, en orbite stationnaire. Sur toutes les coques, tous les fuselages, on avait apposé l’emblème de la main ouverte de la Ligue.

Les usines d’armement de la Colonie de Vertree, de Komider et de Giedi Prime avaient travaillé au-dessus de leur seuil de production, jour et nuit, et continueraient pendant l’expédition de l’Armada, car la flotte, sans nul doute, essuierait de lourdes pertes face à l’Omnius de la Terre. On aurait besoin de remplacements d’urgence, comme dans chaque conflit.

Avant le départ de l’Armada unifiée, toutes les forces planétaires des Mondes de la Ligue furent placées en état d’alerte maximale. Même si la frappe atomique parvenait à annihiler les machines pensantes, il était à craindre que d’autres formes du suresprit tentent des représailles.

L’éradication de l’Omnius terrestre serait une première victoire pour l’humanité, un tournant de la longue guerre. Il y avait bien longtemps, l’humanité libre avait stocké des ogives nucléaires et menacé les machines, mais Omnius et ses généraux cymeks avaient déclaré qu’il s’agissait d’un vaste bluff. Et sur Giedi Prime comme ailleurs, les humains s’étaient montrés réticents à brandir les engins du jugement dernier. Ce qui avait annulé la menace.

La situation allait changer radicalement.

L’Armada de la vengeance allait prouver aux machines qu’elle n’avait plus de limite de frappe. Les explosions nucléaires dans la haute atmosphère déclencheraient des impulsions électromagnétiques qui annihileraient tous les circuits-gel des machines pensantes. Et Omnius, dès cet instant, attendrait avec crainte l’holocauste atomique sur les autres Mondes Synchronisés.

Les retombées radioactives, un démon surgi des pires cauchemars de la civilisation humaine, continueraient de ravager la planète bien après la fin de la bataille. Avec le temps, elles s’estomperaient et la vie reviendrait peu à peu sur une Terre débarrassée des machines pensantes.

Au maximum de sa vitesse, l’Armada n’atteindrait pas la Terre avant un mois. Xavier aurait aimé frapper plus vite. Même en surpassant la vitesse photonique, il fallait beaucoup de temps pour voyager entre les étoiles. Beaucoup trop.

Quand la force d’assaut approcha du système solaire de la Terre, Xavier Harkonnen passa en revue chaque unité, chaque corps de troupe et vérifia lui-même tout l’équipement avant l’engagement. Il s’exprima devant les soldats, leur donna des instructions précises et fit tout son possible pour stimuler leur courage.

Leur longue attente approchait de son terme.

À peine cinquante pour cent des vaisseaux avaient été équipés des boucliers Holtzman, et les ogives nucléaires avaient été réparties entre eux. Xavier avait décidé de ne plus attendre : aucune adjonction d’armement supplémentaire ne pouvait justifier un nouveau retard. De plus, les nobles les plus conservateurs responsables des flottes indépendantes avaient exprimé leur scepticisme quant à cette nouvelle technologie. Ils utilisaient généreusement les boucliers pour protéger les cités principales de leurs planètes, mais préféraient l’ancienne technologie pour leurs vaisseaux. Elle avait au moins fait ses preuves. Ils étaient tous conscients des risques et les acceptaient.

Xavier voulait se montrer déterminé jusqu’à la fin de cet abominable conflit. Après la bataille de la Terre, il y aurait des controverses auxquelles son nom serait associé, mais il ne devait pas s’en inquiéter maintenant. Pour vaincre l’ennemi, il devait absolument détruire le berceau de la race humaine.

Comment les hommes, plus tard dans leur Histoire, ne pourraient-ils pas maudire le nom de Xavier Harkonnen ? Les machines seraient certes détruites, mais aucun être humain ne vivrait plus jamais sur la Terre.

À la veille d’aborder la Terre, Xavier convoqua Vorian Atréides sur la passerelle de commandement du vaisseau amiral. Il ne se fiait pas entièrement à l’ex- collaborateur d’Omnius, mais il avait décidé de ne pas mêler ses sentiments personnels aux intérêts de l’humanité.

Vorian avait su mettre en avant ses connaissances des capacités de l’Omnius terrestre.

 — Nul autre que moi n’en connaît autant sur les forces robotiques. Iblis Ginjo lui-même n’a pas toutes les données dont je dispose, parce qu’il n’était qu’un contremaître de chantier. Et puis, il préfère demeurer sur Salusa.

En dépit de l’aide qu’il avait reçue de la Sorcière de Rossak qui lui avait démontré qu’elle pouvait mettre au jour les mensonges, Xavier ne parvenait pas à faire confiance au fils d’Agamemnon qui avait voué sa vie au service des machines. Il pouvait être un agent infiltré et très subtil d’Omnius, ou bien un agent qui permettrait à l’Armada d’exploiter les points faibles des Mondes Synchronisés...

Vorian avait pourtant été interrogé à fond, et même examiné par des docteurs spécialistes des implants d’espionnage : il avait été déclaré sincère. Mais Xavier s’interrogeait quand même : est-ce que les machines n’avaient pas anticipé ces précautions et réussi à cacher quelque chose dans son cerveau, un appareil microscopique qui pouvait être déclenché à un point critique pour qu’il commette un acte désastreux contre la Ligue ?

Serena soutenait que tous les humains devaient être libérés de l’oppression des machines pensantes. Elle voulait que Xavier donne sa chance à Vorian. Au fond de son cœur, elle voulait croire que tout être humain, dès qu’il avait reconnu la liberté et l’individualité, rejetait immanquablement les tyrans robotiques. Quand elle avait demandé à Xavier de prendre Vorian avec lui, il avait été incapable de refuser.

—                       D’accord, Vorian Atréides, lui avait-il dit, je vais vous donner la chance de faire vos preuves  – mais sous strict contrôle. Vous serez confiné dans certains secteurs et sous surveillance constante.

Vorian avait eu un sourire amer.

—                       J’ai l’habitude d’être surveillé.

À présent, ils se trouvaient tous deux sur la passerelle du vaisseau amiral. Xavier avait les mains croisées dans le dos et observait le soleil jaune de la Terre qui grandissait d’heure en heure.

Vorian était silencieux, le regard perdu dans l’espace.

—                       Je n’aurais jamais cru que je reviendrais aussi tôt. Et surtout pas comme ça, dit-il enfin.

—                       Vous avez peur d’affronter votre père ?

—                       S’il n’y a plus d’humains sur Terre, les Titans n’ont guère de raisons de s’y attarder. On les a probablement déjà envoyés vers d’autres Mondes Synchronisés. J’espère que l’Omnius de la Terre n’y a pas maintenu une force de néo-cymeks trop importante.

—                       Pourquoi ? Nous avons une puissance de feu suffisante pour les détruire sans problème.

Vorian eut un regard sceptique.

—                       Parce que, Segundo Harkonnen, les machines et les vaisseaux robotiques sont prévisibles à leur manière. Nous savons comment ils réagissent. Mais les cymeks sont volatiles et innovateurs. Ce sont des machines pourvues de cerveaux humains. Qui peut savoir vraiment ce qu’ils vont faire ?

—                       Ils sont comme des humains.

—                       Oui, mais avec en plus la capacité d’être bien plus destructeurs.

—                       Plus pour très longtemps, Vorian. Demain, rien dans l’univers n’égalera notre capacité de destruction.

Les bâtiments de l’Armada convergeaient vers la planète bleue, formant sur le fond des étoiles comme un nuage tempétueux, à la fois noir et scintillant. Les pilotes des unités d’attaque gagnaient déjà leurs cockpits. Bientôt, les ballistas et les destroyers larguèrent des essaims de kindjals, de bombardiers et d’éclaireurs. Des patrouilles et des vaisseaux de reconnaissance se portèrent vers les points indiqués par Vorian.

Le berceau de l’humanité était une sphère bleu et vert parsemée de bancs de nuages. Xavier Harkonnen était subjugué : même s’il était infesté par la vermine robotique, ce monde semblait intact, jeune, vulnérable.

Bientôt, il ne serait plus qu’une sphère noircie, calcinée, sans la moindre trace de vie. Même après tout ce qu’il avait dit pour convaincre les sceptiques, les détracteurs, Xavier se demandait s’il accepterait un jour une victoire à ce prix.

Il inspira profondément sans détourner le regard de la Terre, mais l’image était brouillée par ses larmes et il devait faire son devoir.

Il lança l’ordre destiné à toute la flotte :

 — Commencez le bombardement atomique au niveau maximal.


La Guerre Des Machines
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