Concevez la guerre comme un type de comportement.

Général Agamemnon, Mémoires

 

Sous le soleil brûlant de la zone équatoriale de la Terre, Agamemnon se préparait à affronter le gladiateur robot d’Omnius dans l’arène. Le suresprit considérait ces simulacres de combats comme autant de challenges pour ses Titans, un moyen brillant de les délivrer de leur colère tout en leur donnant une occupation. Mais, pour Agamemnon, c’était une occasion de frapper son véritable ennemi.

Deux cent trente ans auparavant, les esclaves humains et les robots de construction avaient achevé le colisée d’Omnius qu’il destinait à ses spectacles de combats somptuaires. Car le suresprit adorait tester les capacités de destruction de chaque modèle de machine. À ces occasions exceptionnelles, les blindés et l’artillerie robotique pouvaient s’affronter dans des conditions de strict contrôle.

Il y avait bien longtemps, le génial Barberousse avait programmé le goût des combats et l’appétit de conquête dans les intelligences artificielles dont Omnius était le résultat final. Un millier d’années s’étaient écoulées mais le grand ordinateur n’avait pas oublié sa soif de victoire.

Dans ce genre de compétitions à vaste mise en scène, des humains affrontaient parfois les machines. Les esclaves pris au hasard dans les équipes de travail recevaient des bâtons, des explosifs ou même des lames laser, pour être ensuite lâchés dans l’arène face aux robots de combat. La violence désespérée des humains était un véritable défi permanent pour l’esprit calculateur d’Omnius. Il préférait faire la démonstration de sa supériorité avec ses cymeks.

Agamemnon, en vue de cette nouvelle démonstration dans l’arène avait consacré un temps considérable à la confection de son nouveau corps de combat. Omnius lançait parfois ses modèles les plus sophistiqués, les plus élégants contre les Titans. Mais, selon son humeur, il lui arrivait de produire des monstruosités aussi massives qu’incongrues qui n’auraient pu apparaître dans un tournoi classique. Là, tout était centré sur le spectacle.

Des mois auparavant, Barberousse avait remporté une victoire superbe contre Omnius et avait demandé à titre de récompense de pouvoir affronter des humains. Si l’assaut de Salusa Secundus avait tourné court, les Titans s’étaient repris en s’emparant de Giedi Prime. Barberousse avait même la maîtrise d’une dizaine de néo-cymeks qui devaient capter l’attention du peuple. Une fois encore, un Titan contrôlait tout un monde. C’était un pas dans la bonne direction...

S’il triomphait dans l’arène aujourd’hui, Agamemnon avait déjà ses plans personnels pour la suite.

Les sirènes retentirent et Agamemnon s’avança entre les colonnes corinthiennes de la Porte du Défi sur ses blocs de marche. Il prenait la mesure des puissantes pulsations de ses systèmes de motricité et du flux d’énergie qui circulait dans son complexe réseau neuronique.

Au cœur de son corps de gladiateur, son organisme d’humain était abrité dans deux sphères  – l’une blindée et opaque, l’autre transparente, faite d’allioglass, dans laquelle son cerveau grisâtre et blanc flottait dans l’électrafluide bleu pâle, connecté aux tiges mentales. Des décharges photoniques ténues crépitaient sur les deux lobes cérébraux à chaque mouvement du cymek.

Il était prêt à se battre.

Tout au fond de son corps blindé, des relais puissants bourdonnaient. Les servomoteurs actionnaient en souplesse les quatre jambes hydrauliques des quatre pattes préhensiles : chaque membre était muni d’un bouquet de lames de métal polymère qui pouvaient se changer instantanément en autant d’armes affûtées.

Agamemnon avait construit cette coque redoutable de gladiateur sous la surveillance permanente des yeux- espions du suresprit. Omnius devait probablement stocker ce type d’information dans un secteur privé de son suresprit afin de ne pas s’accorder un avantage injuste dans le tournoi. C’était du moins ce qu’il proclamait.

Le combattant choisi par le suresprit était revêtu d’une armure exagérément médiévale. Ses deux jambes étaient comme les piliers de soutien d’un immeuble, et ses bras s’achevaient par des gantelets aussi volumineux que son torse. Toutes les proportions de la chose étaient fausses, comme si elle sortait du cauchemar violent d’un enfant. Les poignets du goliath étaient garnis de pointes qui crachaient des décharges de statique.

Agamemnon s’avança sur ses blocs en levant ses avant-bras à la manière d’un crabe géant, et ses paumes de polyester élastensible se garnirent de griffes. Même s’il gagnait le tournoi aujourd’hui, Omnius ne souffrirait pas car il ignorait même l’ultime élégance d’être humilié par la défaite.

Mais il pouvait aussi détruire accidentellement le container du cerveau du Titan. L’inattendu pouvait toujours se produire en situation de combat et il se pouvait qu’Omnius  – en dépit du programme qui lui interdisait de tuer intentionnellement un Titan  – compte sur cette chance. Pour cela, Agamemnon considérait ce duel comme réel.

Quelques observateurs robotiques assistaient aux combats et en enregistraient chaque phase avec leurs fibres optiques, silencieux et immobiles. Agamemnon n’avait pas besoin d’applaudissements. Les autres sièges de pierre du colisée étaient vides et luisants sous le ciel. Le gigantesque stade était comme une tombe remplie d’échos et les deux gladiateurs géants et grotesques disposaient de toute la place pour se déchaîner.

Il n’y eut aucune annonce, aucune fanfare. Agamemnon fut le premier à attaquer.

Il leva très haut ses bras grappins renforcés par un fil de diamant en plantant ses blocs de marche dans un bruit de marteau prodigieux. Avec une agilité surprenante, le robot d’Omnius leva en souplesse sa jambe pilier et feinta sur le côté.

Agamemnon poursuivit son assaut, l’un de ses poings serrant une boule de démolition qui lançait des gerbes ardentes d’énergie paralysante. Les décharges se propagèrent dans les circuits vulnérables du goliath d’Omnius qui frémit.

Il pivota brusquement et projeta son poing armé d’un gantelet pour tenter de fracasser les segments du bras du cymek. Même le film de diamant ne put résister et l’avant-bras d’Agamemnon fut arraché de l’articulation. Il ne s’arrêta pas pour autant, inversa ses blocs de marche et éjecta le membre irrécupérable. Puis il lança un bras découpeur qui se métamorphosa dans la seconde en un faisceau de lames de diamant.

Il trancha le torse de son adversaire, découpant un réseau dense de câbles de contrôle neuro-électriques. Un liquide verdâtre jaillit des conduits de lubrification. Le goliath lança son poing valide, mais Agamemnon s’écarta pour éviter le coup et protéger son cerveau.

Le robot fut déséquilibré et Agamemnon en profita pour lever deux nouveaux bras tronçonneurs dont les dents chauffées à blanc s’attaquèrent aux articulations d’un membre de son adversaire. Il trouva les points vulnérables avec une facilité surprenante et, très vite, le bras droit du goliath pendit, inutile, dans un écheveau de fibres électriques et de conduits de fluide dégoulinants.

Pour tenter de parer aux dommages, Omnius fit reculer son champion de deux pas, dans un fracas énorme. Mais Agamemnon pressa son avantage en se rabattant à distance de prise. Et là, il démasqua sa première surprise majeure.

Un diaphragme dissimulé s’ouvrit dans le compartiment secret de l’habitacle du vieux moteur du cymek, et huit câbles conducteurs blindés en jaillirent, chacun muni d’une griffe de connexion magnétique. Telles des vipères, ils se plantèrent dans le robot titubant. Dans la même fraction de seconde, Agamemnon lança une décharge d’énergie formidable et des éclairs tournoyèrent autour du corps massif du robot.

Le cymek avait espéré que ce coup inattendu mettrait définitivement son adversaire hors de combat, mais Omnius avait vraisemblablement prévu un dispositif de défense car, à la seconde décharge pétrifiante d’Agamemnon, le robot resta debout. Plus encore, il contre- attaqua comme sous l’effet de la colère et lança son poing valide avec la force d’un vaisseau au décollage, concentrant toute sa force dans ce coup.

Le gantelet à pointes creva la coque d’Agamemnon et percuta la sphère qui protégeait le cerveau humain du cymek. Les pointes lancèrent une onde de choc tétanisante qui brisa la paroi de verre du container. L’électrafluide se déversa en gargouillant, comme un sang bleu clair. Les tiges mentales avaient été arrachées et, très vite, le cerveau resta suspendu aux circuits intacts, exposé à l’air torride.

A ce stade, Agamemnon aurait dû mourir.

Mais il avait prévu lui aussi un stratagème d’urgence. Le cerveau enfermé dans le container n’était qu’un leurre, une reproduction synthétique et inerte du véritable organe, avec ses circonvolutions complexes. Le véritable cerveau se trouvait dans la sphère opaque, intact.

Malgré tout, le cymek était surpris et furieux. Omnius venait de donner la preuve qu’il voulait infliger des dommages majeurs au plus talentueux de ses Titans. Sa volonté évidente de ne pas perdre semblait lui donner le pouvoir de subroger les restrictions de son programme. Ou bien avait-il toujours été au courant de cette ruse d’Agamemnon ? Le Titan répondit avec toute sa violence personnelle.

Alors même qu’il pivotait en se dérobant aussi vite que possible, il éjecta la sphère brisée qui contenait le faux cerveau et la projeta sur le goliath.

Dans le même instant, il se ploya et rabattit ses bras cuirassés pour abaisser le container de son cerveau entre ses puissants blocs de marche, pareil à une tortue rentrant dans sa carapace.

La sphère explosa en atteignant le robot. Le cerveau leurre avait été sculpté dans une mousse à haute énergie. Les flammes frôlèrent Agamemnon et calcinèrent le sol. L’explosion qui suivit décapita le goliath et l’éventra. L’onde de choc abattit une partie du colisée.

Agamemnon avait survécu. Et il restait peu de chose de son adversaire.

La voix du suresprit résonna alors dans la partie intacte de l’arène avec un accent de satisfaction sincère.

—                       Félicitations, Général ! C’était une manœuvre innovante et distrayante !

Agamemnon se demandait encore si Omnius avait deviné l’existence du cerveau leurre. Ou bien avait-il trouvé le moyen de passer outre aux restrictions installées par Barberousse il y avait si longtemps... Il ne pouvait savoir avec certitude si Omnius souhaitait vraiment qu’il meure au combat. Il était possible que le suresprit veuille seulement empêcher les Titans de se sentir valeureux, trop victorieux. Tout spécialement Agamemnon.

—                       Encore enveloppé par la fumée et les dernières flammèches qui montaient des débris du goliath, il se dressa en grand vainqueur. Je vous ai vaincu, Omnius. Je veux ma récompense.

—                       Naturellement, Général. Il est même inutile de formuler votre souhait. Oui, je vous accorde à vous et aux autres cymeks l’autorisation de porter d’autres coups au hrethgir. Allez et amusez-vous.


La Guerre Des Machines
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