À cause de la nature séductrice des machines, nous estimons que les progrès technologiques sont toujours des améliorations et toujours bénéfiques pour les humains.

Primero Faykan Butler, Mémoires du Jihad

 

À la suite de l’échec de son résonateur d’alliage dont il rendait responsables ses calculateurs incompétents, Tio Holtzman avait abandonné le projet sans le moindre complexe. Il s’était dit que son invention ne pourrait jamais être sélective au point d’infliger des pertes à un ennemi robotique sans d’importants dommages collatéraux.

Quelque peu déconfit, le Seigneur Bludd l’avait vivement incité à se lancer sur d’autres pistes. Mais l’idée initiale avait été prometteuse...

Le Savant revint donc à son champ de brouillage qui pouvait désorganiser les circuits-gel sophistiqués des machines pensantes. D’autres ingénieurs s’employaient à modifier les brouilleurs portables pour les attaques au sol, mais Holtzman s’acharnait à penser qu’il pouvait en attendre plus, que le brouilleur original pouvait être adapté de manière à constituer une barrière puissante face à une arme de type différent.

Absorbé dans cette nouvelle recherche, il évitait Norma (avec sa tendance à lui faire remarquer ses erreurs), et ne se concentrait plus que sur ses calculs. Son but était d’augmenter la puissance du champ et sa distribution et il jouait avec les équations comme si elles étaient des êtres vivants. Il lui fallait avant tout fermer la faille qui avait permis aux cymeks de pénétrer le rideau de défense de Salusa Secundus. Il envisageait à la fois des armes défensives et offensives, jouant avec les unes et les autres. Son principe essentiel était que la destruction absolue de l’ennemi devait être immédiate et directe dès que les forces de la Ligue auraient percé les défenses d’Omnius. Un simple bombardement avec un nombre écrasant d’anciennes têtes nucléaires serait suffisant pour éliminer les Mondes Synchronisés  – mais des milliards d’esclaves humains y perdraient la vie. Ce qui n’était pas une solution fiable.

Réfugié dans son laboratoire de simulation spatial, tout en haut d’un étroit escalier en spirale, Holtzman appela l’hologramme d’une vaste lune qui orbitait autour d’une planète riche en eau. Elle décrivait une ellipse très allongée, échappant à l’emprise gravifique de la planète pour pénétrer dans un système imaginaire où elle finissait par entrer en collision avec un autre monde. Il éteignit la projection, l’air sombre.

Oui, la destruction était plutôt facile. Mais la protection bien plus dure.

Il avait un temps songé à confier ce nouveau projet à Norma, mais il avait des réticences à son égard. Bien sûr, il avait connu certains succès, mais il sentait avec un peu de honte que sa qualité d’intuition mathématique était inférieure à la sienne. Évidemment, elle aurait été heureuse de travailler avec lui, mais il se sentait vraiment propriétaire de ce concept. Pour une fois, il désirait accomplir quelque chose par lui-même, en se fondant uniquement sur les résultats de ses calculs.

Mais pourquoi avait-il fait venir Norma sur Rossak, sinon pour ses talents ? Irrité par son indécision, il rangea le projecteur planétaire sur une étagère encombrée et se dit qu’il était temps de se remettre au travail.

Un Dragon de la garde se présenta sur le seuil dans l’éclat glorieux de son armure à écailles et lui remit la dernière liasse de résultats de ses équipes de calculateurs, l’ultime test de simulation.

Il étudia les derniers chiffres en sautant plusieurs solutions. Il avait travaillé plusieurs fois sur sa théorie fondamentale et, apparemment, les calculateurs avaient trouvé les réponses qu’il espérait. Brusquement excité, il frappa la table de la paume. Mais oui !

Ravi, il rangea ses documents, empila en bon ordre ses notes, ses croquis et ses plans. Ensuite, il y ajouta les dernières feuilles de calculs comme un trésor précieux  – et convoqua Norma Cenva. Dès qu’elle se présenta, il lui expliqua ce qu’il avait fait.

—                       S’il vous plaît, je vous demande de vérifier mes résultats.

—                       Je le ferai avec plaisir, Savant Holtzman, dit-elle, évitant toute réplique, effaçant tout désir de revendication.

Holtzman en fut soulagé, mais il avait quand même le souffle court.

Je la crains, se dit-il. Cette pensée était profondément déplaisante et il fit un effort pour la repousser.

Elle se jucha sur un tabouret en tapotant son menton carré et parcourut rapidement les équations. Holtzman, lui, se mit à tourner en rond en lui jetant de brefs regards, mais elle resta imperturbable, même lorsqu’il renversa une pile de prismes de résonance.

Elle s’était évadée dans ses nouveaux concepts, comme plongée dans une transe hypnotique. Il ne savait pas exactement comment ses processus mentaux fonctionnaient, mais une chose était certaine : ils aboutissaient. Finalement, elle sortit de son monde alternatif et repoussa les feuillets.

—                       Savant Holtzman, il est certain que c’est une nouvelle forme de champ de protection. Votre manipulation des équations basiques est tout à fait innovante, et j’ai moi-même quelque difficulté à la comprendre en détail.

Elle lui fit un sourire très féminin, séduisant, et il dut lutter contre le soulagement et l’orgueil.

C’est alors que Norma changea de ton, à son grand désarroi.

—                       Néanmoins, je ne suis pas persuadée que l’application que vous envisagez soit valable.

Holtzman ressentit ses paroles comme autant de gouttes de métal en fusion.

—                       Que voulez-vous dire ? Le champ peut annihiler à la fois les circuits-gel des ordinateurs et toute intrusion physique.

Norma promenait les doigts sur un ensemble de calculs en page trois.

—                       Votre facteur limite majeur est le rayon de la projection effective, ici et là. Quelle que soit l’énergie que vous injectez dans le générateur de champ, vous ne pouvez l’augmenter au-delà d’une certaine valeur constante. Un champ de ce type pourrait protéger les vaisseaux et les bâtiments les plus importants d’une cité  – et avec une efficacité splendide, je dois dire  – mais sans pouvoir s’aligner sur le diamètre d’une planète.

—                       En ce cas, nous ne pourrions pas en utiliser un grand nombre ? insista Holtzman, anxieux. En les superposant, par exemple ?

—                       Peut-être, fit Norma sans enthousiasme. Mais le facteur qui me surprend c’est ça, la variable de vélocité.

(Elle entoura une autre équation.) Et là, si vous retravaillez les maths... (Elle brandit une machine à calculer et tapa rapidement les données.) Nous voyons que l’incidence de vélocité devient cohérente quand vous la considérez comme une fonction séparée de l’efficacité du bouclier. Et ainsi, à la valeur minimale de la vélocité, le facteur de protection devient complètement insignifiant.

—                       Que voulez-vous dire ?

Norma fit preuve d’une patience d’ange.

—                       J’entends par là que si un projectile se déplace assez lentement, il pourra pénétrer vos boucliers. Ils résisteront à tous les projectiles rapides, mais en dessous d’un certain seuil critique de vitesse, les projectiles passeront.

—                       Et en ce cas, quel genre d’arme peut tirer des projectiles lents ? contra Holtzman en rassemblant ses documents. Vous pensez que quelqu’un risque d’être blessé par une pomme ?

—                       J’essaie seulement de vous expliquer les ramifications de vos calculs, Savant Holtzman.

—                       Donc, mes boucliers ne peuvent protéger que des zones limitées, et seulement contre des projectiles rapides. C’est cela que vous essayez de me dire ?

—                       Ce n’est pas moi qui vous le dis, mais vos équations.

—                       Il doit bien exister une application pratique. Je voulais seulement vous montrer mes travaux. Je suis convaincu que vous allez arriver à quelque chose de plus brillant de votre côté.

Elle sembla ignorer cette note perfide.

—                       Est-ce que je pourrais en avoir une copie ?

Holtzman se renfrogna : il se sentait soudain mesquin.

—                       Oui, oui, je vais demander aux calculateurs de vous la faire. Mais il faut que je me consacre un peu à la contemplation. Je puis m’absenter durant quelques jours.

 — Je reste ici, fit Norma en parcourant les équations. J’ai du travail.

Holtzman arpentait le pont d’une luxueuse barge aérienne qui survolait lentement le fleuve. Il ruminait diverses possibilités dans les odeurs puissantes de boue et de métal.

Sur le pont couvert arrière, des touristes se gorgeaient de vin en chantant. Une femme venait de le reconnaître et tous l’invitèrent à leur table. Il accepta de bonne grâce. Ils avaient tous bien déjeuné et dégustaient des boissons à des tarifs ruineux. C’était le genre de compagnie dont il avait besoin.

Mais, au milieu de la nuit, incapable de trouver le sommeil, il reprit ses calculs.

Il se raccrochait à ses succès passés, à cette période où les idées lui venaient aisément, et il refusa d’abandonner son nouveau concept. Ses boucliers avaient un potentiel remarquable, il l’envisageait probablement selon un paradigme erroné. Sa toile était large, sa mission vague, mais il avait posé des touches trop marquées.

Pourquoi devrait-il se préoccuper de cuirasser une planète tout entière ? Était-ce réellement nécessaire ?

Il existait d’autres méthodes de guerre : le combat avec des troupes au sol, des affrontements à main nue où les prisonniers humains auraient une chance de libérer leurs frères internés sur les Mondes Synchronisés. Les conflits planétaires à grande échelle coûtaient des vies nombreuses. Et comme une intelligence artificielle pouvait se dupliquer indéfiniment, Omnius ne se rendrait jamais, même s’il avait en face de lui une résistance militaire écrasante. Le suresprit serait presque inattaquable... à moins que des commandos ne puissent pénétrer dans un centre de contrôle des machines, comme ils l’avaient réussi sur Giedi Prime.

Il arpentait le pont promenade dans la brise nocturne, sous les étoiles et les forteresses rocheuses des gorges de l’Isana qui, à cet endroit, devenait un fleuve torrentiel. Il entendait au loin le grondement des rapides, mais il savait que la barge allait prendre bientôt un paisible canal de dérive. Il laissa son esprit errer librement...

De petits boucliers... personnels. L’armure invisible ne stopperait pas les projectiles lents, certes, mais elle serait à l’épreuve de la plupart des assauts militaires. Et les machines ne pouvaient connaître leur point faible.

Oui, c‘était ça ! Des boucliers personnels !

Le succès serait moins brillant et les récompenses moins nombreuses, mais ce nouveau concept de défense pouvait se révéler très utile. En fait, il sauverait sans doute des milliards de vies. Les gens porteraient leur bouclier pour se protéger personnellement. Ils seraient tous comme autant de petites forteresses, à l’abri de toute attaque.

Haletant, il regagna sa luxueuse cabine sur le pont supérieur, illuminée par l’un des globes à facettes qui étaient l’œuvre de Norma. Jusque tard dans la nuit, il refit ses équations et les vérifia encore et encore. Enfin, il étudia les résultats, les yeux irrités, et inscrivit : « L’Effet Holtzman ».

Oui, ça va certainement marcher.

Il fallait qu’il appelle un transporteur rapide pour retourner à Starda. Il voyait déjà l’expression de stupéfaction et d’émerveillement de Norma quand elle serait forcée d’admettre qu’il était un génie authentique.


La Guerre Des Machines
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