Lorsque les humains créèrent un ordinateur capable d’accumuler des informations et d’en tirer un enseignement, ils scellèrent l’arrêt de mort de l’humanité.

Sœur Becca de la Finitude

Salusa Secundus brillait comme un joyau dans le désert de l’espace, une oasis de terrains riches, paisible et séduisante sous le regard des capteurs optiques. Malheureusement, elle était infestée d’humains féroces.

L’armada robotique approchait de la planète capitale de la Ligue des Nobles. Les vaisseaux de guerre hérissés d’armes avaient une étrange beauté avec leurs coques d’alliage miroitantes, leurs forêts d’antennes et les jets de feu intense et pur qui les propulsaient à des régimes d’accélération qui auraient broyé des passagers biologiques. Mais les machines pensantes n’avaient nul besoin de support vital ou de confort physique. Leur unique fonction était de détecter et de détruire les ultimes foyers de résistance humains dans les confins sauvages des Mondes Synchronisés.

Agamemnon, général des cymeks, conduisait lui- même l’assaut à bord de son vaisseau pyramidal. Les machines pensantes à la froide logique ne se souciaient pas de gloire ou de vengeance. À la différence d’Agamemnon. Dans son container, son cerveau humain suivait attentivement le déroulement de son plan.

La flotte des vaisseaux robots venait de pénétrer dans le système infesté d’humains et s’abattit en une avalanche de métal sur les bâtiments sentinelles. Surpris, les humains ouvrirent le feu et les premières unités de défense se portèrent à la rencontre de l’armada d’assaut. Cinq vaisseaux de la Ligue crachèrent des bordées, mais leurs projectiles étaient trop lents pour les coques blindées des assaillants. Quelques unités robotiques furent détruites mais, dans le même temps, des vaisseaux de la défense humaine disparurent dans des nuages incandescents de métal vaporisé. Pour les robots, ils ne constituaient pas une menace significative : ils étaient simplement sur la trajectoire d’attaque.

Quelques unités en repli parvinrent à transmettre des messages d’alerte au fragile réseau de défense de Salusa Secundus. Mais l’armada des machines annihilait déjà le périmètre intérieur sans même ralentir, lancée vers son objectif essentiel. Les vaisseaux de guerre des intelligences artificielles furent secoués par la décélération en plongeant vers la planète qui venait de recevoir le signal d’alerte.

Les humains n’auraient pas le temps de se préparer.

L’armada était dix fois plus importante en nombre et en puissance de feu que toutes celles qu’Omnius avait lancées contre la Ligue des Nobles. Et les humains de Salusa Secundus qui n’avaient pas affronté les robots depuis près d’un siècle avaient sombré dans la léthargie durant cette période de guerre larvée. Les machines avaient le pouvoir d’attendre longtemps et Agamemnon et les Titans tenaient enfin leur chance.

Les minuscules machines d’espionnage avaient révélé que la Ligue humaine avait récemment mis en place des systèmes de défense présumés infranchissables pour les circuits-gel des machines pensantes. Le gros de la flotte d’assaut attendrait donc à distance prudente qu’Agamemnon et sa petite phalange de cymeks aient réussi leur mission, peut-être suicidaire, destinée à ouvrir la porte d’accès à Salusa.

Agamemnon se réjouissait par avance. Il devinait les êtres biologiques impuissants qui déclenchaient le réseau d’alerte, activaient les défenses de la planète, fébriles et craintifs. À travers l’électrafluide qui maintenait en vie son cerveau désincarné, il lança enfin l’ordre qu’attendaient ses troupes d’assaut : « Maintenant, détruisons le cœur de la résistance des humains. En avant ! »

Depuis mille années d’enfer, Agamemnon et ses Titans avaient été soumis au suresprit Omnius. S’ils se débattaient encore sous son joug, ils n’avaient pas perdu leur ambition et se vengeaient sur la Ligue des Nobles. Agamemnon caressait toujours l’espoir de se retourner contre Omnius. Mais, jusqu’à présent, aucune occasion favorable ne s’était présentée.

La Ligue avait disposé de nouveaux boucliers brouilleurs autour de Salusa Secundus, dont les champs étaient capables d’annihiler les circuits-gel sophistiqués de tous les ordinateurs des IA, alors qu’ils étaient sans effet sur les cerveaux humains. Et même s’ils disposaient de systèmes mécaniques et des corps de robots interchangeables, les cymeks avaient gardé leur cerveau humain.

Donc, ils pouvaient franchir indemnes la barrière de boucliers de défense.

La planète occupait maintenant tout le champ de visée d’Agamemnon. Il avait analysé en détail toutes les projections stratégiques. Au long des siècles, il avait affiné sa science de la guerre, soutenue par une connaissance intuitive de l’art de la conquête. C’est ainsi qu’il avait pu s’emparer d’un empire avec ses vingt compagnons rebelles... jusqu’à ce qu’Omnius les dépouille de tout.

Avant de lancer cette attaque d’envergure, l’ordinateur du suresprit avait tenu à proposer une série exceptionnelle de simulations afin de dresser des plans pour toutes les solutions envisageables. Mais Agamemnon savait qu’il était futile d’imaginer des plans trop précis pour affronter les humains insoumis.

A l’instant où l’armada robotique arrivait au contact des défenses orbitales et des vaisseaux sentinelles de la Ligue, Agamemnon, échappant aux capteurs de son container, lança son esprit dans l’espace : son vaisseau amiral devint une extension de son corps humain depuis longtemps disparu. Les armes intégrées faisaient partie de lui et il avait un millier d’yeux pour voir et des moteurs surpuissants qui lui donnaient le sentiment d’avoir retrouvé ses jambes musclées et de pouvoir courir comme le vent.

—                       Préparez-vous pour l’assaut planétaire. Dès que les unités de largage auront pénétré les défenses, nous devrons frapper vite et très fort.

Il n’avait pas oublié que les yeux-espions enregistreraient chaque instant de la bataille et que le suresprit ne manquerait pas d’analyser plus tard les images, et il ajouta :

—                       Nous allons stériliser cette planète dégoûtante pour la plus grande gloire d’Omnius ! (Il freina sa descente, imité par les autres.) Xerxès, prends la tête ! Envoie tes néo-cymeks pour attirer leur feu et détourner leur défense.

Hésitant comme toujours, Xerxès demanda :

—                       Je pourrai compter sur ton appui ? C’est la phase la plus dangereuse de...

Agamemnon le fit taire.

—                       Tu devrais être reconnaissant d’avoir cette occasion de faire tes preuves. Vas-y ! À chaque seconde que tu perds, tu donnes du temps aux hrethgir.

Car tel était le terme par lequel les machines intelligentes et leurs laquais cymeks désignaient la vermine humaine.

Une autre voix crépita sur le réseau com, celle de l’opérateur robot de la flotte des machines qui s’était placée en orbite autour de Salusa.

—                       Général Agamemnon, nous attendons votre signal. La résistance des humains s’intensifie.

—                       Nous arrivons. Xerxès, obéis à mes ordres !

Xerxès, comme toujours, se rendit à sa volonté et lança ses instructions à trois néo-cymeks, des machines de la dernière génération dotées de cerveaux humains. Dans la même seconde, les quatre vaisseaux pyramidaux coupèrent leurs systèmes subsidiaires et larguèrent leurs unités blindées dans l’atmosphère. Durant quelques instants périlleux, elles constitueraient des cibles faciles pour les missiles et les engins de défense atmosphérique de la Ligue. Certaines seraient inévitablement atteintes. Mais leur blindage les protégerait en grande partie. Les unités intactes iraient percuter les faubourgs de Zimia, la capitale où étaient situées les tours des générateurs de boucliers.

Jusqu’alors, la Ligue des Nobles avait protégé l’humanité insoumise des atteintes d’Omnius, mais les créatures féroces ignoraient tout d’un gouvernement efficace et elles étaient fréquemment en désaccord quant aux décisions majeures. Dès que Salusa Secundus serait écrasée, l’alliance instable des humains se désintégrerait sous l’effet de la panique et toute forme de résistance s’éteindrait.

Mais, tout d’abord, les cymeks d’Agamemnon devaient neutraliser les boucliers de brouillage de la planète. Ensuite seulement, Salusa serait à eux, impuissante, avec ses ultimes survivants terrorisés. C’est alors que la flotte robotique pourrait frapper le dernier coup. Les insectes à sang chaud périraient sous les talons mécaniques géants.

Le leader des cymeks mit en position son unité de largage, prêt à suivre la seconde vague d’assaut avec l’ensemble de la flotte d’extermination. Agamemnon, alors, se coupa de tous les systèmes de l’ordinateur et plongea derrière Xerxès. Son esprit flottait à nouveau dans le confort des limbes, à l’abri du container. Aveugle et sourd, il ne perçut pas les turbulences et les rafales de chaleur intense qui assaillaient son vaisseau tandis qu’il plongeait vers sa cible.


La Guerre Des Machines
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