La logique est aveugle et ne connaît souventque son propre passé.

Archives de la génétique à la philosophie rassemblées par la Sorcière de Rossak

 

Les machines pensantes se préoccupaient peu de l’esthétisme, mais le nouveau vaisseau de mise à jour d’Omnius, le Voyageur du Rêve  – par hasard ou à dessein  – était un bâtiment effilé magnifique, noir et argent. Flèche infime dans l’immensité du cosmos, il filait entre les Mondes Synchronisés. Il venait d’achever la ronde habituelle des mises à jour et avait remis le cap sur la Terre.

Vorian Atréides se considérait comme un être heureux depuis qu’il s’était vu confier cette mission essentielle. Né d’une esclave femelle fécondée par le sperme d’Agamemnon, il savait que sa lignée remontait à l’Âge des Titans, qui descendait de la Maison d’Atréus, dans la Grèce Antique, sous l’égide d’un Agamemnon bien différent. À cause du statut de son père, dès vingt ans, le jeune Vorian qui avait hérité des cheveux bruns de sa famille, avait été endoctriné sur Terre par les intelligences artificielles. Il était l’un des rares humains à jouir du privilège de « confiance » au service d’Omnius, ce qui lui permettait de circuler librement.

Il avait lu les récits triomphants de sa lignée dans les énormes Mémoires que son père avait rédigés. Vorian, que ses proches appelaient Vor, considérait que les écrits du général des Titans étaient bien plus qu’un chef-d’œuvre littéraire : tout simplement un document historique sacré.

Immédiatement à l’avant du poste de Vorian, le commandant du Voyageur du Rêve, Seurat, un robot autonome, contrôlait en permanence les instruments de bord. Son corps à forme humaine rempli de processeurs à gel, de muscles élastensibles, de tresses de polymères, d’ossatures d’alliage léger, était recouvert d’une peau cuivrée, souple et douce.

Tout en se concentrant sur les commandes, Seurat pianotait par intermittence sur son clavier de scanning à longue portée ou sondait les fibres optiques qui se déployaient au-delà de la baie. Lancé dans ses devoirs de multitraitement, le commandant robot ne cessait pour autant de solliciter son copilote humain. Il avait toujours eu un penchant bizarre et malheureux pour les plaisanteries maladroites.

—                       Vorian, qu’est-ce qu’on obtient quand on croise un humain avec un porc ?

—                       Oui, quoi ?

—                       Une créature qui mange encore beaucoup trop, qui boit toujours et qui continue à ne jamais travailler !

Vorian eut un rire poli. La plupart du temps, les plaisanteries de Seurat prouvaient qu’il ne comprenait rien à l’humour. Mais si Vorian ne riait pas, Seurat lui servait une autre plaisanterie, puis une autre et une autre encore, jusqu’à ce qu’il obtienne la réaction désirée.

—                       Est-ce que vous ne pensez pas que vous pourriez commettre une erreur de navigation en lançant ces plaisanteries ?

—                       Je ne commets pas d’erreurs, jamais, répliqua Seurat en staccato.

Vorian accepta de bon cœur le défi.

—                       Mais si je sabotais l’une des fonctions vitales du vaisseau ? Nous sommes seuls à bord et, après tout, c’est moi l’humain à l’âme traîtresse, votre mortel ennemi. Juste rétribution pour ces atroces plaisanteries, non ?...

—                       Je pourrais m’attendre à ça de la part d’un esclave inférieur ou même d’un artisan ou d’un simple travailleur, mais vous, Vorian, jamais vous ne feriez cela. Vous avez trop à perdre. (Avec un geste d’une douceur glaçante, Seurat détourna sa tête de cuivre en se désintéressant momentanément des commandes du Voyageur du Rêve.) Et puis quand bien même, je m’en apercevrais.

—                       Oh, ne me sous-estimez pas, Vieux Métallocerveau. Mon père m’a enseigné qu’en dépit de nos faiblesses nous autres les humains avons un atout : nous sommes totalement imprévisibles. (Souriant, Vorian rejoignit le commandant robot et étudia les écrans.) Pourquoi croyez-vous qu’Omnius me demande toujours de superviser ses simulations chaque fois qu’il décide d’affronter les hrethgir ?

—                       C’est uniquement à cause de votre vocation permanente et outrageante pour le chaos que vous avez su me battre à ce jeu de stratégie. Ce qui est sans rapport avec vos dons innés.

—                       Un gagnant a plus de dons qu’un perdant. Quelle que soit votre définition de la compétition.

Le vaisseau de mise à jour croisait régulièrement entre les Mondes Synchronisés. Le Voyageur du Rêve était l’un des quinze bâtiments qui étaient chargés de porter la dernière version d’Omnius afin que les suresprits des ordinateurs séparés par des années-lumière soient synchronisés sur la version actualisée d’Omnius.

Les limitations des circuits et des vitesses de transmission étaient autant de contraintes à la dimension physique de toute machine individuelle. Par conséquent, un unique suresprit ne pouvait gérer plusieurs planètes. Mais des duplicata d’Omnius étaient présents un peu partout, pareils à des clones mentaux. Et, grâce aux vaisseaux comme le Voyageur du Rêve, les diverses incarnations d’Omnius restaient virtuellement identiques sous l’autarcie de la machine.

Après tous les voyages qu’il avait connus, Vorian savait comment gouverner le vaisseau, de même qu’il avait accès à toutes les banques de données gérées palles codes de Seurat. Au fil des années, lui et le commandant robot étaient très vite devenus des amis. Ce que d’autres avaient quelque mal à comprendre. Ils avaient passé beaucoup de temps ensemble dans l’espace profond, ils avaient parlé de tant de choses, joué à bien des jeux et s’étaient raconté tant d’histoires... C’est ainsi qu’ils avaient établi leur pont à eux entre la machine et l’homme.

Ils s’amusaient parfois à échanger leurs rôles : Vorian devenait le commandant du vaisseau tandis que Seurat n’était plus que son second robotique, comme au temps du Vieil Empire. C’était au cours de ce jeu, dans un instant d’impulsion poétique, que Vorian avait baptisé le vaisseau argenté Voyageur du Rêve, un nom que Seurat avait non seulement accepté mais maintenu.

Seurat était une machine intelligente et, à ce titre, il recevait des instructions nouvelles et des transferts de mémoire du cerveau dominant qu’était Omnius. Mais il avait passé de longues périodes de déconnexion entre les étoiles, ce qui lui avait permis de développer sa personnalité et son indépendance. Vorian considérait que Seurat était l’un des meilleurs esprits robots, même s’il se montrait souvent irritable pour un robot. Et puis, il avait cet humour si particulier.

Il claqua dans ses mains et fit craquer ses jointures avec un soupir de plaisir.

—                       Ça fait du bien de se détendre. Quel dommage que vous ne puissiez pas faire ça.

—                       Mais je n’ai pas besoin de me détendre.

Vorian se refusait à admettre que son corps organique était aussi inférieur par bien des aspects, fragile, enclin à la douleur, à la maladie, et aussi à des blessures dont une machine pouvait aisément venir à bout. Il espérait que sa forme physique se maintiendrait suffisamment longtemps pour qu’il devienne un néo-cymek à l’existence prolongée, l’un des humains fiables et estimés. Un jour viendrait où Agamemnon serait autorisé par Omnius à l’admettre si Vorian continuait à servir de tout son être le suresprit.

Après cette longue tournée de mise à jour, le Voyageur du Rêve revenait vers Corrin et le jeune humain s’en réjouissait. Avant peu, il retrouverait son éminent père.

Tandis que leur nef voguait entre les étoiles, Seurat proposa un tournoi amical. Ils s’installèrent à table et se lancèrent dans une partie de leur jeu de diversions qu’ils adoraient et avaient amélioré au fil des parties. La stratégie était fondée sur une bataille spatiale imaginaire entre deux races, les « Vorians » et les « Seurats », qui chacune disposait d’une flotte avec des capacités et des limitations très précises. Le robot avait la mémoire parfaite des machines, mais Vorian se comportait honorablement en inventant des tactiques inédites qui surprenaient son adversaire.

Ils plaçaient leurs bâtiments de guerre dans les divers secteurs du champ de bataille interstellaire, et Seurat se mit à débiter des plaisanteries et des énigmes humaines qu’il avait trouvées dans ses anciennes bases de données. Irrité, Vorian lui dit enfin :

—                       Vous essayez de manière éhontée de me distraire. D’où tenez-vous cela ?

—                       Mais de vous, bien sûr.

Le robot lui rappela les innombrables fois où Vorian l’avait ainsi taquiné, allant même jusqu’à menacer de saboter le vaisseau alors qu’il n’en avait pas la moindre intention, ou inventant des alertes aussi imprévues qu'extravagantes.

—                       Vous considérez ça comme une tricherie ? De votre part ou de la mienne ?

Cette révélation stupéfia Vorian.

—                       Je suis navré à l’idée que, même par plaisanterie, j’aie pu vous apprendre la trahison. J’ai soudain honte d’être humain.

Il ne doutait pas qu’Agamemnon ne soit déçu.

Après deux nouvelles parties, Vorian perdit le tournoi. Mais il n’avait plus le cœur à jouer.


La Guerre Des Machines
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