{1} « Sous mes ailes, tout fructifie. »

{2} Le picaillon, pièce d’argent valant 7 sols en France, était la plus petite monnaie de l’époque à La Nouvelle-Orléans.

{3} Quatre mille six cents hectares environ.

{4} Littéralement : « Il lui manque la troisième jambe. »

{5} Esclaves en fuite.

{6} Le recorder était à la fois juge, greffier et archiviste.

{7} Grosses crevettes du golfe du Mexique.

{8}  Ce qui mettait le kilo de fleur de coton à 1,36 F de l’époque.

{9} Conseil comparable à nos conseils généraux, la paroisse étant en Louisiane l’unité territoriale correspondant au comté dans les autres États.

{10} Crêpes de blé noir.

{11} Sirop d’érable.

{12} Traite des Noirs.

{13} Garde-chasse.

{14} Aujourd’hui Montréal.

{15} Voici le texte de ce serment dont l’orthographe a été respectée : « Moy je promes sincerrement et jure que je veut être fidèlle et tenir une véritable alégence à Sa Majesté le Roi George tant que je seré à Lacadie et Nouvelle-Écosse et qu’il me sera permis de me retiré là où je jugeré à propos avec tous mais bien meuble et effet, quand je le jugeré à propos sans que nulle personne puisse m’en empêché. Annapolis Royal, le 22 janvier 1715. » (Cité par Émile Lauvrière dans La Tragédie d’un peuple, Paris-Bossard, 1923.)

{16} En 1833, les Américains Zebulon Pike et Henry Schooleraft le rebaptisèrent Itasca.

{17} C’est ainsi que l’on appelait les chaudières.

{18} Quelques années plus tard, sur le Mississippi, allait débuter un jeune pilote, ancien apprenti imprimeur, qui s’appelait Samuel Langhorne Clemens. Après avoir été l’élève du capitaine Horace Bixy, une figure légendaire du fleuve, il devait obtenir sa licence de pilote en 1859, à l’âge de vingt-trois ans. Pendant cinq ans, il allait conduire de grands bateaux de La Nouvelle-Orléans à Memphis ou à Pittsburgh. Renonçant à ce métier, qui lui donnait cependant bien des joies, après avoir vu son frère, Henry Clemens, périr à bord du vapeur Pennsylvania Princess dont les chaudières explosèrent, Samuel se fit journaliste et écrivain. Il choisit le pseudonyme de Mark Twain. Sans doute en se souvenant avec mélancolie du chant monotone des sondeurs !

{19} Aujourd’hui boulevard des Italiens.

{20} Blancs grimés en Noirs, qui chantaient en s’accompagnant d’un banjo.

{21} C’est ainsi que l’on appelait les pique-niques.

{22} Maladie bactérienne, alors indéterminée et acceptée comme une fatalité.

{23} Esclaves considérés comme des meubles.

{24} Patates douces.

{25} Qui devint China Lodge ; de nos jours Rosale.

{26} Zone du coton.

{27} Maison du gouverneur espagnol, devenue hôtel de ville.

{28} Soupes créoles.

{29} Ce prénom bizarre lui avait été donné par une esclave ayant assisté à sa naissance en plein champ, un jour d’été. Sa mère, qui s’était évanouie, ouvrit les yeux en criant : « Et mon bébé ? » L’autre lui répondit : « Il est fait. » D’où le prénom : Iléfet !

{30} Sorte d’écran mobile, suspendu au plafond et que l’on manœuvrait par un système de cordons et de poulies, à la fois pour ventiler la pièce et chasser, pendant les repas, les insectes des environs de la table. On appelait aussi « panka » l’esclave préposé à cet engin, ancêtre des ventilateurs.

{31} Espaces souvent entourés de bosquets, où jeunes gens et jeunes filles pouvaient se retrouver à l’écart des familles. Littéralement « endroits pour faire la cour ».

{32} Bernard de Mandeville de Marigny, dont on montrait encore, avant la dernière guerre, la maison de la rue Royale à La Nouvelle-Orléans, était un duelliste d’une rare intransigeance. Il ne faisait pas de quartier à ses adversaires et l’on dit qu’il en exécuta dix-neuf au pistolet ou à l’épée. Ses duels les plus cruels l’opposèrent à l’attorney Alexandre Grailhe. Ce dernier, « se jugeant offensé dans son honneur par Papa Marigny, comme on l’appelait, n’hésita pas à se mesurer avec lui, alors qu’il courait presque fatalement à la mort. La première fois, la blessure qu’il reçut fut telle qu’il ne pouvait plus désormais que marcher penché en avant (sic). À peine guéri, de nouveau provoqué par son irascible adversaire, il releva le défi. « Cette fois-ci, avait assuré Bernard de Marigny à ses témoins avec un cynisme féroce, je ferai mon possible pour le remettre droit. » Le coup qu’il lui porta, non seulement le redressa, mais le força à se courber en arrière (sic) et il tomba à la renverse pour ne plus se relever. » (Cité par René Cruchet dans En Louisiane, Paris, Édition Delmas, 1937.)

{33} On peut voir ce papier peint à Rosedown, plantation proche de Saint-Francisville.

{34} Tirade de Pyrrhus dans Andromaque, acte I, scène 4.

{35} Boisson typique de la Louisiane, composée de bourbon versé sur de la glace pilée recouvrant des feuilles de menthe fraîche.

{36} Dans la traduction de Yves Bonnefoy.

{37} Serviteur muet.

{38} Boisson que l’on considère comme l’ancêtre du ginger-ale.

{39} Il fallut attendre 1881 pour qu’un médecin cubain, Carlos Finlay, fasse la preuve expérimentale que la maladie se propageait par les moustiques.

{40} C’est ainsi que dans le Sud on appelait les pièces de dix dollars.

{41} D’après une chanson d’esclaves citée dans Sud, de Pierre de Lanux, Éditions Plon, 1932.

{42} Sanial Dubay.

{43} Voleur de chevaux.

{44} Souvenirs posthumes d’Odilon Barrot.

{45} Exactement rue Neuve-du-Luxembourg ; de nos jours rue Cambon.

{46} Cou-Rouge et Pivert.

{47} Ce masque, que l’on peut voir aujourd’hui au musée de La Nouvelle-Orléans, installé dans l’ancien Cabildo (hôtel de ville), connut des fortunes diverses. D’après René Cruchet, il fut, en 1852, transporté dans le nouveau bâtiment municipal du square La Fayette, d’où il disparut mystérieusement pendant la guerre de Sécession. Ce qu’il advient ensuite est raconté en ces termes par le président de l’Académie des sciences et belles-lettres de Bordeaux : « En 1866, le trésorier de la ville, l’honorable Adam Giffen, se promenait dans la rue du Canal, quand il aperçut soudain le masque emporté dans une charrette de joncs… Il suivit le conducteur, auquel il acheta la relique et la mit en sûreté chez lui. Plus tard, elle fut vendue au capitaine William G. Raoul, président des Chemins de Fer nationaux du Mexique, qui la transporta au lieu de sa résidence à Atlanta, en Géorgie. Ce n’est qu’en 1909, Martin Behram étant maire de La Nouvelle-Orléans, que le masque fut racheté au capitaine Raoul, qui, en galant homme, n’en demanda que le remboursement pur et simple. Il fit même abandon des intérêts (sic) à condition toutefois qu’on voulût bien le remercier de son acte de philanthropie par une inscription placée au-dessous du moulage. Ce qui fut fait. Et solennellement il fut replacé au Cabildo, confié à la garde du musée d’État. Mais le précieux souvenir n’en avait pas terminé avec les aventures. Le 13 août 1932, un sans-travail de Chicago tenta de le dérober et, sans l’intelligente surveillance d’un étudiant en médecine, du nom de Carrol, qui était de garde cette nuit-là au Cabildo et arrêta le voleur, le masque de Napoléon aurait vraisemblablement disparu à nouveau. »

{48} Pièce d’or de 2,5 dollars, frappée à La Nouvelle-Orléans.

{49} Après sa libération, Nolte quitta définitivement les États-Unis et devint plus tard rédacteur, à Hambourg, d’un petit journal commercial soutenant les thèses du libre-échange.

{50} Les spécialistes considèrent que ce fut la première manifestation de ce qui allait devenir le jazz et que le blues est né de ces chants consacrés aux « blue devils », littéralement « diables bleus ».

{51} Littéralement « bouchons-brûlés », surnom donné aux minstrels.

{52} Les « Seignouret », très rares aujourd’hui, se vendent à prix d’or chez les antiquaires.

{53} Fontenelle.

{54} Massue à pointes de fer.

{55} D’après les journaux de La Nouvelle-Orléans.

{56} 2 février 1848.

{57} Statistiques du consulat de France à La Nouvelle-Orléans.

{58} D’après M. Lacour-Gayet, « Marshall et Sutter furent abandonnés par leurs ouvriers qui partirent à la recherche d’Eldorados personnels ; leur bétail fut volé, leur propriété envahie et occupée par des squatters. Marshall finit son existence dans la pauvreté et la folie ; Sutter fit banqueroute. Dans les dernières années de sa vie, l’État de Californie lui alloua une pension de 250 dollars pour le sauver de la misère ».

{59} C’est ainsi que l’on désignait les « back-houses » ou cabinets, toujours installés dans une baraque de bois hors de l’habitation.

{60} Le poids de la balle de coton variait à cette époque suivant les États. Ainsi à La Nouvelle-Orléans la balle pesait 450 livres américaines contre 480 à La Mobile (Alabama), 380 à Charleston (Caroline du Sud) et à Savannah (Géorgie). 220 livres américaines équivalaient à 100 kilos.

{61} Adopté à l’unanimité moins six voix, ce texte très important et méconnu en France porte en lui tous les germes de la future sécession devant aboutir à la guerre civile qui, pendant quatre ans, déchira les États-Unis. Ce document avait été communiqué dès 1851 par le consul de France au gouvernement français (archives du ministère des Affaires étrangères).

{62} Lettre authentique.

{63} Femmes n’ayant plus qu’une infime trace de sang noir et, paraît-il, fort belles.

{64} Ligeia, d’Edgar Poe, dans la traduction de Baudelaire.

{65} Bûcheron qui débitait les traverses pour les voies ferrées. Ce fut un des métiers qu’exerça Lincoln, qui fut aussi batelier, arpenteur, épicier, maître d’école et avocat.

{66} D’après Achille Arnaud, envoyé spécial de L’Opinion nationale.

{67} Les Nordistes firent ce dernier général de division de l’armée des États-Unis. Ce fut le deuxième Français, après La Fayette, à porter ce grade.

{68} Le Missouri, le Kentucky, le Delaware et le Maryland, « États à esclaves », étaient demeurés fidèles à l’Union, ce qui donnait aux Nordistes des avantages stratégiques. Le Maryland commandait les communications entre le Nord et Washington, le Kentucky les voies de pénétration vers le Sud. Ces « Border States » fournirent cependant aux Sudistes de nombreux volontaires.

{69} Écrit par Julia WARD HOWE, en hommage à John BROWN, pendu le 2 décembre 1859 à Charleston. Ce fut le chant de marche des armées de l’Union.