QUELQUES NOTES

Les fidèles de La Cour des Dames savent ce que la trame de ces volumes doit à l’Histoire, et quels scrupules je mets à ne pas m’écarter de ce que nous apprennent les sources d’époque et les travaux des historiens.

Comme dans La Régente noire, tous les personnages mis en scène dans ces pages sont vrais, à l’exception notable – et délibérée – des écuyers Gautier et Simon de Coisay, mêlés à leur corps défendant aux plus grands événements.

C’est la façon de présenter les épisodes qui relève, sinon tout à fait du roman, du moins d’une approche romanesque. En imaginant, ainsi, de nombreux dialogues, j’ai tenté de rendre la vie à des moments singuliers, depuis longtemps figés par la chronique.

Notice

1. L’Église catholique romaine avait tôt institué les Indulgences, sorte de brevet décerné par le pape et qui accordait la rémission totale ou partielle, devant Dieu lui-même, de la peine temporelle encourue par un fidèle en raison d’un péché qu’il avait commis. Avec les siècles, ces Indulgences ont eu tendance à se multiplier, jusqu’à faire l’objet de transactions, pour ne pas dire de trafics. Les premiers réformés, dont Martin Luther, concentrèrent sur cette pratique leurs attaques les plus virulentes.

Prologue

Le mariage du prince cadet Henri avec la Florentine Catherine de Médicis, nièce du pape, s’annonçait dès la fin du précédent volume. Il est venu couronner un long voyage de deux années effectué par François Ier à travers son royaume, et dont l’autre grand moment avait été, à l’été 1532, l’avènement du dauphin François au duché de Bretagne.

La description que j’en livre suit d’assez près celle des témoins, à commencer par l’ambassadeur milanais don Antonio Sacco, qui insiste sur l’indiscrétion intéressée du pape Médicis Clément, obsédé par sa volonté de rendre l’union irréversible par une consommation avérée.

CHAPITRE I

Notre histoire commence à l’automne 1535, dans un moment de crispation politique et religieuse. Au mois d’octobre, en effet, l’affaire dite « des Placards » (voir note 2) a choqué le roi et, avec lui, la majeure partie de ses sujets.

La machination ourdie par le grand amiral contre la grande sénéchale, avec la complicité de Gautier de Coisay, est une invention de ma part. Mais elle reprend et synthétise plusieurs intrigues attribuées par la chronique aux agissements douteux de Philippe Chabot de Brion.



2. L’on sait aujourd’hui que ce Petit traité de la sainte Eucharistie était l’œuvre d’Antoine Marcourt, pasteur à Neuchâtel – un proche de Guillaume Farel connu pour son jusqu’au-boutisme. C’est lui, déjà, qui avait rédigé les Articles véritables sur les horribles, grands et insupportables abus de la Messe papale, dont l’affiche, placardée par toute la France et jusque chez le roi, devait tant contribuer à infléchir la politique religieuse de François Ier dans le sens d’une fermeté soudaine. En jouant ainsi la provocation, Marcourt et les intransigeants de la Réforme voulaient anéantir les efforts accomplis par la sœur du monarque et son entourage, en vue d’une « réforme douce » et modérée au sein de l’Église de France. Ils furent exaucés au-delà de toute attente...



3. Dans la plupart des demeures royales, la maîtresse en titre disposait de ses propres appartements. Mais à Paris, la tradition voulait que le monarque se gardât – déjà – du qu’en-dira-t-on... Aussi la duchesse d’Étampes possédait-elle, dans la capitale, deux hôtels distincts, quoique très proches, des résidences de son royal amant : un petit logis rue de l’Hirondelle et cet hôtel superbe du quartier Saint-Antoine.



4. Disciple de Martin Luther, Philippe Melanchthon, de son vrai nom Philip Schwartzerd, était connu d’abord comme auteur de la Confession d’Augsbourg, présentée en 1530 devant la diète de cette ville, et qui demeure la plus importante des professions de foi protestantes. Invité par le roi, dans l’été 1535, à venir présenter ses avis à Paris, il se vit alors retenir en Saxe par le prince-électeur Jean-Frédéric. Melanchthon, dans ces années 1530, aura incarné l’espoir de tous ceux qui, derrière Marguerite de Navarre, plaidaient en France pour la « conciliation religieuse ».



5. Les moines de Saint-Germain-des-Prés, de Saint-Martin-des-Champs, de Saint-Magloire, portaient les châsses de leurs saints respectifs ; les reliques de Sainte-Geneviève et de Saint-Marcel étaient portées par le clergé parisien, et précédaient celles du Trésor de la Sainte-Chapelle, censées provenir de la Passion : la couronne d’épines, l’éponge et la lance.



6. La reine Éléonore de Habsbourg avait, en premières noces, épousé le vieux roi Manuel Ier de Portugal, dit le Fortuné. Mais son mari étant mort assez vite, elle n’était restée sur ce trône qu’un peu moins de deux années, de 1519 à 1521.



7. Mort le 25 septembre 1534, le pape Clément VII avait été remplacé très vite, sur le trône de Saint-Pierre, par le cardinal romain Alexandre Farnèse, plutôt favorable à la France. Élu le 13 octobre de la même année, le nouveau pontife choisit de régner sous le nom de Paul III.



8. Les trois vaisseaux du deuxième voyage de Cartier jaugeaient respectivement cent vingt, soixante et quarante tonneaux. Ils emportaient cent vingt marins, quarante arquebusiers, dix maîtres de mer, six ouvriers, deux apothicaires, trois barbiers et un médecin, ainsi que des vivres pour quinze mois.

CHAPITRE II

Sa proximité avec l’Italie faisait alors de la capitale des Gaules le siège de la Cour en période de guerre. Pour autant, il est assez difficile de rétablir une topographie précise des différentes implantations royales entre Rhône et Saône, dans ces années 1530.

Il n’est guère plus aisé de cerner précisément la personnalité du noble ferrarais Sébastien de Montecucculi. Dans son brillant roman Myrelingue la Brumeuse, l’érudit lyonnais Claude Le Marguet en avait brossé jadis un portrait truculent, dont je ne me suis inspiré qu’avec prudence.



9. François Ier avait fait son emblème de cet animal mythique, réputé insensible au feu. On le trouvait, sous son règne, représenté un peu partout, et utilisé à tout propos avec la devise : « Nutrisco et extinguo » (je puis le nourrir et l’éteindre), ce qui signifiait que le roi attisait les passions utiles et décourageait les mauvaises.



10. Mme de Châtillon, dame d’honneur de la reine Éléonore et sœur du maréchal de Montmorency, s’était vue renvoyer de la Cour à la demande expresse de la reine de Navarre, qui la jugeait trop hostile à la Réforme. Ironie du sort : elle était la mère du futur amiral de Coligny.



11. C’est la mort subite du duc de Milan, Francesco III Sforza, le 1er novembre 1535, qui avait, en ouvrant dans le duché une crise de succession, motivé l’intervention française en Savoie, sous la conduite de l’amiral de Brion. L’empereur s’opposait à la revendication de François Ier, qui réclamait le duché de Milan pour son fils Henri ; mais Charles Quint pouvait admettre, à la rigueur, la candidature de Charles d’Angoulême, à condition qu’il épousât sa nièce, Christine de Danemark.



12. Si l’on en croit l’historien Prudencio de Sandoval, « un jour avant qu’il ne quitte Rome, l’empereur fut avisé que les ambassadeurs du roi de France s’en allaient se plaignant publiquement de l’empereur, disant qu’il avait promis au roi de lui donner le duché de Milan, et qu’il avait manqué à sa parole, et qu’ainsi serait plus juste la guerre qu’il pensait lui faire (...). » C’est en réponse à cette provocation diplomatique que doit être replacé l’épisode étonnant du discours devant le Sacré Collège.



13. Au jeu de paume, il est usuel que le joueur chargé du service annonce « tenez ! » en lançant la balle – ou « éteuf ». C’est de ce terme, repris par les Anglais, que viendrait le nom actuel du tennis.

CHAPITRE III

L’historiographie moderne s’appuie sur le rapport de l’autopsie du dauphin pour nier la thèse de l’empoisonnement, retenue finalement à l’époque et constamment véhiculée par la rumeur. C’est, me semble-t-il, faire assez peu de cas de certains poisons discrets en usage alors, et nier ceux dont l’effet n’est qu’indirect.

Sans accorder, bien sûr, le moindre crédit à des aveux arrachés à Montecucculi sous la torture, et loin de suivre les accusations portées par l’entourage de l’empereur contre Catherine de Médicis, il m’a paru intéressant – et psychologiquement cohérent – de laisser entendre – à défaut de pouvoir le démontrer – que la grande sénéchale ou son entourage pourraient avoir, dans ce moment décisif, aidé plus ou moins la nature...



14. Au IIIe siècle avant notre ère, Fabius Maximus Quintus, dit Cunctator (le Temporisateur) avait été nommé dictateur par le Sénat de Rome après le désastre de Trasimène, face aux Carthaginois. Adversaire désigné d’Hannibal, il allait éviter de l’attaquer de front et se contenter d’une guerre d’usure moins chevaleresque mais plus efficace, qui lui valut son surnom.



15. Ce roman de chevalerie, écrit en castillan par García Ordóñez de Montalvo, racontait les exploits d’Amadis, le « Beau Ténébreux ». Il avait joué un rôle essentiel dans la formation de l’imaginaire des deux princes otages, et notamment du jeune Henri de France.

CHAPITRE IV

Des travaux plus ou moins récents éclairent avantageusement certaines personnalités. Ainsi, celles de Marguerite de Navarre et de sa fille, Jeanne d’Albret, sont-elles remarquablement analysées dans deux ouvrages aujourd’hui un peu oubliés – sinon par les biographes qui s’en inspirent allégrement. Le premier s’intitule Marguerite d’Angoulême, une princesse de la Renaissance et a été publié par Pierre Jouda chez Desclée de Brouwer en 1932. Le second, Jeanne d’Albret par Yves Cazaux, est paru chez Albin Michel en 1973. Je me suis beaucoup inspiré de l’un comme de l’autre.

Pour ce qui est des premières campagnes du nouveau dauphin Henri, on en trouve d’intéressants échos chez Marc Blancpain et, bien entendu, sous la plume toujours sûre d’Ivan Cloulas.



16. Jacques V (Seumas V en gaélique écossais) était le fils de Jacques IV d’Écosse et de Marguerite Tudor. Il n’avait qu’un an quand son père fut tué à la bataille de Flodden Field, et que la régence fut confiée au duc d’Albany. Il épousa Madeleine de France en 1537 ; celle-ci étant morte cette même année, il se remaria, l’année suivante, avec Marie de Guise, fille de Claude de Lorraine.



17. Bien que Marguerite de Navarre, sœur de François Ier, ait déjà beaucoup fréquenté les pages de ces deux volumes, on n’avait pas encore eu l’occasion de croiser la figure attachante de son protégé, le poète Clément Marot, né à Cahors, en 1496, d’un père lui-même rimeur de cour. Trop proche des milieux réformés pour n’être pas en butte aux persécutions et à l’exil, il sut mettre, dans ses vers d’une rigueur admirable pour l’époque, cette sensibilité et cette indépendance d’esprit qui devait lui valoir une brillante postérité.



18. Ce Jean de Dinteville, que nous avions déjà croisé sur un terrain lyonnais de jeu de paume, avait, en compagnie de Georges de Selve, lors d’une mission en Angleterre en 1537, servi de modèle à Hans Holbein le Jeune pour son célèbre tableau Les Ambassadeurs. À la fin de cette année 1538, il sera touché par une grave affaire de mœurs impliquant son frère Gaucher, et devra dès lors s’exiler en Italie pour plusieurs années.

CHAPITRE V

Personne ne sachant la situer avec précision, j’ai placé dans cette période de visite impériale la scène dramatique du « sacrifice de la dauphine », Catherine allant s’en remettre de son sort à son beau-père. Cet épisode s’appuie en vérité sur peu d’éléments – notamment une relation de Contarini datant de... 1551 ! Autant dire qu’il est probablement apocryphe ; mais dans la mesure où il ne trahit pas la vérité de la situation, il m’a paru trop romanesque pour en frustrer le lecteur.

Bien authentiques, en revanche, sont les péripéties, parfois incongrues, dont le séjour – harassant – de Charles Quint en France fut émaillé.

La scène où Catherine de Médicis épie les ébats amoureux de son mari avec Diane de Poitiers s’inspire de l’un des épisodes les plus fameux de la Vie des Dames galantes, de Brantôme – réédité par Arléa en septembre 2007. Il est peut-être né de l’imagination de son auteur, ou de rumeurs qu’il avait recueillies... Je l’ai replacé à Anet, pour corser encore la situation. Si l’on en croit le vert chroniqueur, Mme de Montpensier serait allée, pour dessiller les yeux de son amie, jusqu’à percer elle-même des trous dans le plancher !



19. Les grands travaux de Philibert Delorme, visant à transformer le vieux manoir des Brézé, à Anet, en demeure idéale de la Renaissance, ne commenceront qu’en 1547, avec le nouveau règne. Ils s’achèveront en 1552 par la construction du fameux portail, devenu l’emblème des lieux.



20. Ces deux phrases ont peut-être titillé la mémoire de certains lecteurs attentifs ; elles ouvrent en effet le premier tome des Rois maudits, la série romanesque de Maurice Druon qui a, dans son principe, inspiré la présente saga. Mieux qu’un clin d’œil, il s’agit de la plus explicite d’une séquelle de références plus ou moins conscientes à l’œuvre-mère.



21. Vittoria Colonna, marquise de Pescaire, était la fille du connétable de Naples. Femme de lettre hors du commun, amie de Michel-Ange, elle entretenait avec Marguerite de Navarre une correspondance d’autant plus chaleureuse qu’elles admiraient beaucoup, l’une et l’autre, Pétrarque. Montmorency savait la poétesse proche de l’humaniste espagnol Juan de Valdés, lui-même luthérien – d’où les soupçons qu’il avait pu former sur l’objet véritable de cette correspondance.

CHAPITRE VI

Ce chapitre est sans aucun doute, de tout l’ouvrage, le plus proche du déroulement des faits historiques. Il s’appuie en effet largement sur ce que Jeanne d’Albret elle-même a pu raconter des péripéties de son premier mariage, avec le duc de Clèves. L’épisode mettant en scène Benvenuto Cellini, en butte aux caprices de la duchesse d’Étampes, suit le récit que, là encore, l’artiste en donne lui-même dans ses fameux Mémoires.



22. Il y eut en fait deux rétractations officielles, datées respectivement des 13 et 14 juin 1541. Voici ce que précise à leur propos le biographe Yves Cazaux dans son Jeanne d’Albret : « Très fière de la fermeté dont elle avait fait preuve dans sa jeunesse, et contrainte au silence par nécessité politique, la reine Jeanne dans ses confidences à son entourage laissait volontiers supposer qu’elle avait eu l’initiative exclusive de ces deux actes inhabituels. »

CHAPITRE VII

Certains faits évoqués dans ce court chapitre peuvent paraître étonnants pour des lecteurs du XXIe siècle : la reine de Navarre enceinte à plus de cinquante ans, un poète de cour insultant une grande dame, ou encore un médecin donnant des conseils de physiologie amoureuse... Tous n’en sont pas moins rigoureusement empruntés à l’Histoire.

Quant à la joute entre ces dames, quoiqu’apocryphe évidemment, elle m’a paru nécessaire pour traduire le rôle éminent de ces deux figures dans l’orientation des événements de leur temps. Ainsi que le notait encore Yves Cazaux, « en ce siècle dominé moralement par les femmes, souvent il parut que l’intelligence et la bonté, le courage et la diplomatie, la vigueur et la souplesse, désertant le sexe fort, s’étaient réfugiés » chez ces dames...



23. En Val de Loire, le nouvel an se fêtait déjà le 1er janvier. Mais attention : il faudra attendre l’Édit de Roussillon, pris par Charles IX en 1563, pour que l’année commence le 1er janvier dans tout le royaume. Jusqu’alors, on la faisait débuter, selon les provinces, le 1er janvier, le 1er mars ou le 1er avril – voire à Pâques, ce qui donnait aux années une longueur variable ! Concrètement, cela n’affecte de notre point de vue que les mois de janvier, février et, éventuellement, mars, qui peuvent changer de millésime. Conformément à la tradition, j’ai daté tous les événements de La Cour des Dames selon le « nouveau style » ; par exemple, un acte de février 1534 dans une province fidèle à l’« ancien style », sera daté de février 1535 selon le nouveau... Pour être complet, il faudrait ajouter que le calendrier de référence est ici l’ancien calendrier julien, le nôtre – le calendrier grégorien – n’étant entré en vigueur qu’en vertu d’une ordonnance prise par Henri III en 1582.

CHAPITRE VIII

L’épisode de Limours, comme tous ceux qui, d’une manière générale, mettent en scène les frères Gautier et Simon de Coisay, est à l’évidence imaginaire. J’ai du reste essayé de déconnecter, le plus possible, cette part purement romanesque de la trame plus historique du reste de l’ouvrage.

CHAPITRE IX

Les circonstances dans lesquelles les Impériaux se sont procuré le chiffre permettant de décoder et d’imiter les messages de guerre français, n’ont pas été clairement élucidées. Il paraît probable, néanmoins, que la duchesse d’Étampes s’y soit trouvée mêlée, peut-être par l’entremise de son amant du moment, le comte de Longueval. Son rôle, en revanche, est tout à fait admis dans l’activation des tractations qui ont abouti au « honteux » traité de Crépy-en-Laonnois.



24. Le siège épiscopal de Paris ne sera érigé en archidiocèse qu’en 1622. Jean du Bellay, cousin du poète, était donc simplement « évêque de Paris », et l’était depuis 1532. Proche de François Ier, il s’était constamment montré bienveillant envers les Réformés, au point d’être qualifié souvent de « luthérien ». Son hostilité à la maison de Habsbourg en avait fait un adversaire irréconciliable de Montmorency.



25. Ces phrases touchantes sont adaptées d’une lettre du roi à sa sœur, la reine Marguerite, dont la correspondance est une source inépuisable pour les historiens de la période. Aussi étonnant que cela paraisse, ces lettres n’ont pas fait l’objet d’éditions utiles depuis la somme de Pierre Jourda, chez Champion en 1927. Et la référence en la matière demeure le double recueil de François Génin, paru sous la Monarchie de Juillet !

CHAPITRE X

C’est la première fois, dans la série, que l’action s’approche des champs de bataille. J’ai tâché de le faire de manière allusive, sauf dans la scène de l’opération du comte d’Aumale, devenue d’emblée mythique. Évidemment, la thèse de l’acharnement de la grande sénéchale sur les Fils de France n’a été placée dans la bouche de Bentivoglio qu’à titre d’hypothèse – parfaitement invérifiable.



26. Cette scène doit beaucoup au compte rendu d’opération établi, d’après Ambroise Paré lui-même, par le docteur Jean-Pierre Poirier, dans l’ouvrage qu’il a consacré à l’inventeur de la chirurgie moderne, en 2005 chez Pygmalion. Son bel essai, couvrant les quatre-vingts ans d’une existence hors du commun, est joliment sous-titré : « Un urgentiste au XVIe siècle ».

CHAPITRE XI

La cabale contre Jarnac, la mort stupide du comte d’Enghien, la colère homérique du roi, sont autant d’événements authentiques, symptomatiques de l’atmosphère « fin de règne » des derniers mois de la vie de François Ier.



27. Le duel judiciaire, reconnu officiellement depuis Charlemagne au moins, avait été réglementé par Louis IX (saint Louis). Puisqu’il soumettait les parties au jugement direct de Dieu, un tel combat désignait forcément le vainqueur comme innocent, digne de tous les honneurs, et le vaincu comme coupable – donc comme un homme à punir. Ainsi, qu’il soit tué ou non lors du combat, le vaincu devait être dépouillé en attendant que le roi décide s’il lui faisait grâce ou justice ; dans ce dernier cas, il devait être pendu au gibet par les pieds.

CHAPITRE XII

Comme souvent, les circonstances de la maladie, de la mort, des funérailles et de la succession du « grand roi François » sont parmi les mieux documentées de tout le règne. Ici, le roman s’efface volontiers derrière la chronique, pour laisser la part belle aux détails livrés par les sources d’époque, si riches et si fiables sur ces aspects officiels.



28. Tusson, aujourd’hui en Charente, entre Aigre et Ruffec, accueillit longtemps une des principales filiales de l’abbaye de Fontevraud. Elle comptait une bonne trentaine de religieuses au milieu du XVIe siècle. Le souvenir de Marguerite y demeure d’autant plus présent que l’on devait découvrir, en 1895, à la Bibliothèque nationale où ils dormaient depuis des siècles, deux grands poèmes, Le Navire et les Prisons, composés par la reine de Navarre lors de son triste séjour en ces murs.



29. Les traditions de cour s’opposaient à ce qu’un souverain prît part au deuil public de son devancier ; en effet, le défunt conservant ses attributs sacrés jusqu’à la mise au tombeau, il semblait difficile d’afficher deux rois de France, côte à côte. Par analogie, la reine veuve était tenue, elle aussi, à l’écart des cérémonies ; et pendant tout le temps des funérailles de son mari, Eléonore de Habsbourg ne quitta pas Poissy.



30. L’artiste en charge de la mise au point de cette réplique funèbre était plus qu’habile : génial, puisqu’il s’agissait de François Clouet en personne !



31. Toute cette séquence s’inspire directement de la « Relation nouvelle » publiée par Omont en 1906 dans le Bulletin de la Société de l’histoire de Paris et de l’Ile-de-France.

ÉPILOGUE

Aussi romanesque qu’il paraisse, cet épilogue suit presque intégralement les éléments historiques dont on dispose. C’est peu dire que la scène a beaucoup marqué les contemporains, et fait l’objet de relations détaillées. Il est du reste assez symptomatique de l’état d’esprit de la nouvelle cour, que l’expression « coup de Jarnac », au lieu de désigner un acte habile ou inattendu, soit entré d’emblée dans l’usage comme synonyme de manigance et de malhonnêteté... Puissent mes lecteurs, détrompés à ce propos, réhabiliter la mémoire du courageux baron de Jarnac !

Les Fils de France
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