Quand le moment sera venu d’ôter nos masques, nos ennemis seront étonnés de ce qui a pu être dissimulé sous leurs yeux depuis le tout début.


Khrone, communiqué à la Myriade des Danseurs-Visages.


Maintenant que l’Oracle était partie, plusieurs des long-courriers replièrent l’espace et disparurent du ciel de Synchronie, sans une explication ni un adieu.

À travers la cité, les vers des sables continuaient de détruire les bâtiments de métal vivant. Omnius ne leur ayant jamais accordé d’autonomie, les défenseurs robotiques étaient incapables de fonctionner correctement, faute de pouvoir se connecter au suresprit. Dans la salle voûtée de la cathédrale régnait un profond silence.

Soudain, les grandes portes s’ouvrirent avec fracas. Vêtu de noir et suivi d’une foule de Danseurs-Visages, Khrone fit son entrée. Une nuée de clones au visage inexpressif envahirent la salle. Le gaz empoisonné de Scytale avait tué un certain nombre de changeurs de forme, mais beaucoup avaient évité de participer à la bataille.

Dans l’immense métropole des machines, d’innombrables Danseurs-Visages avaient feint de lutter contre les vers des sables, puis s’étaient discrètement retirés des barricades que les soldats robotiques avaient dressées. Khrone avait éprouvé un grand plaisir à voir les vers détruire les grandes tours de fluido-métal et écraser des milliers de machines pensantes. Ils déblaient le chemin, ce qui va nous faciliter la tâche.

Khrone s’avança en esquissant un sourire de squelette.

— C’est pour moi une source d’amusement inépuisable de voir les déductions erronées de ceux qui prétendent nous contrôler.

Dans son esprit, la victoire des Danseurs-Visages était désormais assurée.

— Expliquez-vous, Khrone, dit Erasmus avec une curiosité polie.

Sans prêter attention aux humains, Khrone s’arrêta devant le robot indépendant, auprès duquel se tenait Duncan Idaho.

— Cette guerre dure depuis cinq mille ans, dit-il. De toute façon, ce n’est pas Omnius qui en a eu l’idée.

— Oh, notre guerre a commencé bien avant cela, fit remarquer Erasmus. Nous nous sommes échappés après la Bataille de Corrin, il y a quinze mille ans.

— Je faisais allusion à une guerre complètement différente, Erasmus - une guerre dont vous ne vous êtes même pas rendu compte. Dès que les premiers Danseurs-Visages améliorés ont été envoyés à travers la Galaxie par notre créateur, Hidar Fen Ajidica, nous avons entrepris nos manipulations. Quand nous avons découvert votre empire des machines, nous vous avons laissés nous fabriquer en grand nombre. Et pourtant, dès l’instant où Omnius nous a accueillis, nous sommes devenus ses véritables maîtres. Nous avons partagé avec vous toutes les existences que nous avons rassemblées, vous laissant croire que vous deveniez progressivement supérieurs aux Danseurs-Visages et aux humains. Mais pendant tout ce temps, nous avons conservé le contrôle.

— Il existe un diagnostic pour votre état mental, dit le Dr Yueh. Vous avez la folie des grandeurs.

Les lèvres de Khrone s’étirèrent, découvrant des dents parfaites.

— Mes déclarations sont basées sur des informations précises et correctes. On peut difficilement parler de folie.

Erasmus continuait d’arborer une expression amusée que Khrone trouvait insupportable. Il éleva la voix  :

— Vous, les machines pensantes, vous nous avez aidés à réaliser nos objectifs de Danseurs-Visages, tout en croyant que nous étions vos serviteurs. Mais c’était exactement le contraire. Vous étiez en fait nos outils.

— Au départ, toutes les machines ont été des outils, fit remarquer Duncan Idaho en regardant Erasmus et le chef des Danseurs-Visages.

Khrone ne fut pas impressionné pour autant. C’était donc lui, l’homme qui s’était révélé être le Kwisatz Haderach final  ? Par ailleurs, il n’arrivait pas à comprendre pourquoi le robot indépendant n’avait pas l’air plus inquiet, alors qu’il se targuait de pouvoir afficher des émotions artificielles. Khrone poursuivit néanmoins  :

— Selon vos instructions, Erasmus, les usines biologiques pilotées par les machines pensantes ont fabriqué des millions de Danseurs-Visages améliorés. Au début, nous sommes partis en éclaireurs dans la société humaine, et nous avons rapidement infiltré les confins de la Dispersion, puis l’Ancien Empire. Nous n’avons eu aucun mal à faire croire aux Tleilaxu Egarés que nous étions leurs alliés. Partout où il restait des humains, des Danseurs-Visages se sont discrètement installés. Nous vivons longtemps, et nous avons beaucoup accompli.

— Exactement comme nous vous l’avions ordonné, dit Erasmus que ce long discours semblait ennuyer.

— Exactement comme nous le voulions! répliqua sèchement Khrone. Les Danseurs-Visages sont partout, avec une mentalité de ruche plus avancée que les liens extrasensoriels des humains, plus puissante même que le réseau d’Omnius. Ainsi, facilement et rapidement, nous avons atteint nos buts.

— Et également les nôtres, dit Erasmus.

Exaspéré par l’entêtement du robot à refuser de reconnaître sa défaite, Khrone sentit la rage monter en lui.

— Pendant des siècles, nous nous sommes préparés pour le jour où nous pourrions enfin éliminer Omnius. Nous n’aurions jamais imaginé que l’Oracle du Temps le ferait à notre place. (Il rit doucement.) Votre empire est tombé. Nous sommes supérieurs aux machines pensantes. Et maintenant que la flotte d’Omnius et les épidémies qu’il a propagées ont mis l’humanité à genoux, nous pouvons activer nos organisations secrètes de Danseurs-Visages - partout, simultanément. Nous allons prendre le contrôle. (Il posa fermement ses poings sur les hanches.) Tout est déjà fini pour les machines, comme pour les humains.

Derrière lui, tous les Danseurs-Visages identiques étaient totalement inexpressifs, avec les mêmes traits que ceux de Khrone.

— Un plan intéressant et machiavélique, dit Erasmus. Dans d’autres circonstances, je vous aurais volontiers applaudi pour votre ingéniosité et votre duplicité.

— Même si vous réussissiez à regrouper vos robots pour nous tuer sur Synchronie, cela ne vous servirait à rien. Je suis reproduit partout. (Le Danseur-Visage eut un ricanement moqueur.) Pendant tout le temps qu’Omnius croyait ensemencer l’univers pour réaliser sa propre conquête, les véritables germes de sa chute étaient là, sous son nez mécanique.

Erasmus se mit à rire. Il commença par un gloussement qu’il avait récupéré dans une très ancienne base de données, puis il y ajouta des composants glanés dans d’autres enregistrements. Les sons qui en résultaient lui plaisaient beaucoup, et il était persuadé que les autres les trouveraient convaincants. Au cours de sa très longue existence, ce robot inhabituel avait consacré beaucoup d’efforts à l’étude des humains et de leurs émotions. Le rire l’intriguait particulièrement. Une des premières étapes, qui avait nécessité des siècles de profonde méditation, avait consisté à essayer de comprendre le concept d’humour et à déterminer les circonstances qui pouvaient déclencher chez les humains cette étrange réaction sonore. C’est au cours de ce processus qu’il avait constitué une collection de ses rires préférés. Un délicieux répertoire.

À présent, il les jouait tous à travers ses émetteurs vocaux, au grand étonnement de Khrone. Mais Erasmus se rendit compte que même ces gloussements, ricanements et gros éclats de rire qu’il aimait tant étaient insuffisants pour exprimer l’hilarité qu’il éprouvait en ce moment.

— Qu’y a-t-il de si drôle  ? demanda Khrone, furieux. Pourquoi riez-vous  ?

— Je ris parce que même vous, vous ne vous rendez pas compte du tour que je vous ai joué.

Erasmus rit encore, mais cette fois-ci d’un rire combinant les nuances de ses meilleurs enregistrements. C’était là son véritable sens de l’humour personnel, quelque chose d’authentiquement original. Après une étude aussi longue et difficile, Erasmus était heureux de la révélation qu’il venait d’avoir. Cela justifiait bien toutes les tribulations de Kralizec!

Le robot indépendant se tourna vers Duncan Idaho. Celui-ci, après avoir entendu le récit de toutes ces trahisons qui en cachaient d’autres, avait le regard lointain de l’homme qui cherche à assembler des pièces de puzzle mal assorties. Erasmus savait que Duncan n’avait aucune idée de la façon dont il pouvait atteindre son plein potentiel. Comme tant d’autres êtres humains! Le robot allait devoir guider celui-là.

Sans plus s’occuper de Khrone, il s’adressa à Duncan  :

— Je ris parce que les différences fondamentales entre les humains et les Danseurs-Visages sont comiques. Je ressens une grande affection pour votre espèce - j’y vois beaucoup plus que des spécimens ou des animaux familiers. Vous n’avez jamais cessé de m’étonner. En dépit de toutes mes prédictions les plus élaborées, vous réussissez encore à agir de façon inattendue! Et même quand vos actions se font au détriment des machines pensantes, je ne peux m’empêcher de les apprécier pour leur caractère unique.

Khrone et sa cohorte de Danseurs-Visages se rapprochèrent, comme s’ils s’attendaient à éliminer facilement ce petit groupe de robots et d’humains.


— Vos propos et votre rire n’ont aucun sens, déclara-t-il. Jessica soutenait toujours Paul, qui était encore très affaibli, tandis que délicat avait ramassé la dague ensanglantée dont s’étaient servis Paolo et le docteur Yueh. Chani avait recouvré les souvenirs de son passé et tenait son arme comme une véritable Fremen, prête à défendre son compagnon.


Erasmus eut un petit sourire. Sa confrontation avec Duncan n’avait montré que le sommet de l’iceberg des pouvoirs du Kwisatz Haderach. Le robot avait trouvé cet épisode terriblement excitant car il avait été à deux doigts de mourir, ou du moins l’équivalent pour une machine.

Les Danseurs-Visages allaient avoir une très grosse surprise s’ils croyaient que Duncan Idaho et ces autres humains se laisseraient vaincre facilement. Mais Erasmus leur réservait une surprise plus grande encore.

— Ce que je veux dire, mon cher Khrone, c’est qu’alors que les humains peuvent me surprendre, les Danseurs-Visages, eux, sont tristement prévisibles. C’est vraiment dommage. J’avais espéré quelque chose de plus original de votre part.

Khrone fronça les sourcils, et tous les autres Danseurs-Visages imitèrent aussitôt son expression, comme en une longue série de miroirs.

— Nous avons déjà gagné, Erasmus. Les Danseurs-Visages contrôlent chaque point stratégique, et vous n’avez aucun endroit où vous cacher. Nous allons nous soulever en masse sur toutes les planètes de l’humanité et toutes celles des machines. Nous regarderons le chemin de destruction derrière nous, et nous verrons que nous sommes désormais seuls.

— Pas si je décide de vous en empêcher. (Le visage de fluidométal adopta une expression de déception.) Omnius était peut-être convaincu que vous n’étiez que des marionnettes dociles entre nos mains, mais moi, je ne l’ai jamais cru. Qui peut faire confiance à un Danseur-Visage  ? Chez les humains, c’est devenu une expression proverbiale. Vous et vos semblables avez agi exactement comme je l’avais prévu. Comment aurait-il pu en être autrement  ? Vous êtes ce que vous êtes. C’est pratiquement programmé en vous. (Le robot secoua tristement la tête.) Tandis que vous poursuiviez vos machinations, mettant vos espions en place et installant vos bases, je vous ai observés patiemment. Vous pensiez être cachés d’Omnius, mais vous n’avez pas été assez malins. J’ai vu tout ce que vous faisiez, et je vous ai laissés faire parce que je trouvais vos petites manigances tout à fait amusantes.

Khrone adopta une position de combat, comme s’il s’apprêtait à attaquer le robot à mains nues.

— Vous ne savez rien de nos activités! *

— Ah, mais qui donc tire maintenant des conclusions à partir de données insuffisantes  ? Depuis la fin du Jihad Butlérien, lorsque Omnius et moi avons été envoyés ici pour un long exil au cours duquel nous avons recréé l’empire des machines, j’ai toujours assumé le contrôle. J’ai laissé Omnius continuer de croire qu’il dirigeait tout et qu’il prenait toutes les décisions, mais même dans sa première incarnation, il n’a jamais été qu’un vantard, infatué de lui-même et têtu comme une mule. Encore plus que la plupart des humains! (Le robot pivota sur lui-même, faisant tournoyer la riche étoffe de sa toge.) Le suresprit n’a jamais appris à s’adapter, et ne s’est jamais donné la peine de reconsidérer ses erreurs, et c’est pourquoi j’ai refusé de le laisser tout gâcher encore une fois. J’ai donc pris le contrôle du programme des Danseurs-Visages dès que vous avez mis le pied sur nos planètes extérieures.

Khrone avait conservé une expression de défi, mais sa voix semblait moins assurée.

— Oui, vous nous avez fabriqués… et vous nous avez rendus plus forts qu’avant.

— Je vous ai fabriqués, et j’ai eu la sagesse d’incorporer un programme de sécurité dans chacun d’entre vous. Vous êtes des machines biologiques, développées et manipulées pendant des milliers d’années selon mes spécifications précises. (Erasmus se rapprocha de Khrone.) Un outil ne devrait jamais se prendre pour la main qui le tient.

Le rapport de forces semblait à l’avantage des Danseurs-Visages, et Khrone ne battit pas en retraite. Ses traits se modelèrent en un masque de rage démoniaque.

— Vos mensonges ne peuvent rien contre nous. Ce programme de sécurité n’existe pas.

Erasmus poussa un profond soupir.

— Vous vous trompez encore une fois. En voici une preuve.

D’un hochement de tête précis, il activa le virus d’interruption implanté génétiquement dans chaque Danseur-Visage « amélioré ».

Comme un jouet jeté par un enfant capricieux, le Danseur-Visage à côté de Khrone s’affaissa au sol, tel un pantin désarticulé. Son visage afficha fugitivement une expression d’incrédulité avant de reprendre son aspect neutre.


Khrone le regarda médusé, incapable de comprendre.

— Qu’est-ce que…

— Et une autre, dit Erasmus en hochant de nouveau la tête. La foule de Danseurs-Visages s’écroula aussitôt comme une armée fauchée par la mitraille, laissant Khrone seul devant cette défaite écrasante.


Le robot indépendant attendit encore un instant, pour ménager son effet, puis il conclut  :

— Et une dernière… Nous n’avons plus besoin de vos services.

Le visage grimaçant de rage et de désespoir, Khrone se jeta sur Erasmus - et tomba sur le sol dallé, aussi mort que ses congénères.


Erasmus se tourna vers Duncan Idaho.


— Et voilà, Kwisatz Haderach. Comme vous pouvez le constater, je maîtrise les composantes principales de notre grand jeu. Je n’irai pas jusqu’à prétendre que mes pouvoirs sont aussi grands que les vôtres, mais dans ce cas précis, ils ont une certaine utilité.


Duncan ne semblait pas du tout impressionné.

— Quel est le rayon d’action de votre virus d’interruption  ?


— Je peux le déployer aussi loin que je veux. Bien que l’Oracle du Temps ait extrait Omnius du filet tachyonique, les mailles de cet immense réseau existent encore dans le tissu de l’univers. (Erasmus agita encore la tête et transmit un signal.) Et voilà. Je viens d’envoyer le code déclencheur à chaque Danseur-Visage à travers la civilisation humaine. À présent, ils sont tous morts. Il y en avait des dizaines de millions, vous savez  ?


— Tant que ça! s’exclama Jessica. Paul siffla entre ses dents.

— Comme un jihad silencieux.


— Vous n’auriez jamais pu identifier la plupart d’entre eux. Avec leurs empreintes mémorielles, certains croyaient même être de véritables humains. À travers ce qu’il reste de votre ancien empire, beaucoup de gens doivent être surpris en voyant leurs camarades, dirigeants, amis et conjoints mourir brusquement et se transformer en Danseurs-Visages. (Erasmus éclata de rire.) D’une seule pensée, j’ai éliminé nos ennemis. Notre ennemi commun. Comme vous le voyez, Duncan Idaho, nous ne sommes pas forcément opposés, vous et moi.

Duncan secoua la tête. Il éprouvait une étrange sensation de dégoût.

— Une fois de plus, les machines pensantes considèrent le génocide comme la solution la plus simple à un problème.

Ce fut au tour d’Erasmus d’être surpris.

— Ne sous-estimez pas les Danseurs-Visages. Ils étaient… malfaisants. Oui, c’est le mot juste. Et comme chacun d’eux faisait partie de la conscience collective de la ruche, ils l’étaient tous sans exception. Ils vous auraient détruits, et nous avec.

— Nous avons déjà entendu ce genre de propagande, dit Jessica. En fait, c’est ce qu’on invoque comme raison principale pour justifier la destruction totale des machines.

Duncan regarda les corps de ces Danseurs-Visages, conscient de tout le mal que les changeurs de forme avaient commis pendant des siècles, qu’ils aient été guidés par le suresprit ou par leur intérêt personnel. Les Danseurs-Visages avaient tué Garimi, saboté le non-vaisseau, et causé la mort de Miles Teg…

Il se tourna vers le robot et le fixa du regard.

— Je ne peux pas vraiment dire que je sois désolé, mais il n’y avait rien d’honorable dans ce que vous venez de faire. Je ne puis l’approuver. N’allez pas croire que nous ayons une dette envers vous.

— Bien au contraire, c’est moi qui vous dois tant! s’écria Erasmus qui pouvait à peine contenir son enthousiasme. Vous avez exactement la réaction que j’espérais. Après des milliers d’années d’étude, je crois enfin comprendre ce que signifient l’honneur et la loyauté - surtout chez vous, Duncan Idaho, qui êtes l’incarnation parfaite de ces concepts. Même après un événement aussi manifestement favorable à votre espèce, vous soulevez des objections morales à mes actes. Oh, c’est merveilleux!

Le robot regarda les Danseurs-Visages et examina l’expression d’étonnement incrédule sur le visage de Khrone.

— Ces créatures étaient exactement le contraire. Quant à mes camarades robotiques, eux non plus ne sont ni honorables ni loyaux. Ils se contentent d’obéir aux instructions, car c’est ainsi qu’ils ont été programmés. Vous m’avez montré ce que j’avais besoin de savoir, Kwisatz Haderach. Je vous dois beaucoup.

Duncan s’approcha de lui, cherchant un moyen d’accéder aux nouvelles capacités qui sommeillaient en lui. Il ne lui suffisait pas de savoir qu’il était le Kwisatz Haderach tant attendu.

— C’est très bien, dit-il, parce que maintenant, je veux quelque chose de vous.



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