Comme l'avait suggéré maître Monroe, Rohan avait
voyagé sous une fausse identité afin de brouiller les pistes. Si
les tueurs bénéficiaient de complicités au sein des agences d'Etat,
ils ignoreraient ainsi qu'il avait quitté le territoire des
Etats-Unis. Cependant, il n'en avait pas mené large tout au long du
voyage. Et il avait dû faire un violent effort pour ne pas laisser
transparaître son angoisse au contrôle français. Fort heureusement,
les douaniers ne se montrèrent guère curieux. Il bénéficiait d'une
carte de séjour étudiant et d'une lettre de recommandation signée
de Paul Flamel, ce qui lui facilita les choses.
A la sortie des contrôles, la haute
silhouette de l'historien français l'attendait, en compagnie d'un
homme coiffé d'une casquette.
— As-tu fait bon voyage, mon
garçon ?
— Heu, oui, merci !
Il ne précisa pas qu'il avait voyagé à côté d'un
homme d'âge mûr qui n'avait cessé de se plaindre durant la
traversée. D'ailleurs, après un petit moment, il s'était rendu
compte que le rouspétage semblait être le sport favori des
Français. Ils râlaient pour la moindre broutille. Pourquoi l'avion
ne décollait-il pas à l'heure ? Pourquoi le vin était-il si
mauvais ? On n'aurait pas eu ça sur Air France ! Pourquoi
est-ce que je ne peux pas mettre mes bagages exactement au-dessus de mon siège ? Les
Français avaient de plus la fâcheuse manie de prendre les autres à
témoin. Le rouspéteur patenté n'avait pas manqué d'inviter Rohan à
partager son indignation devant la qualité médiocre des plats,
s'attendant visiblement à un soutien de sa part. Rohan s'était
contenté de répondre par des
sourires contrits, qu'il voulait aimables, mais qui lui avaient
probablement valu d'être considéré par le globe-trotter irascible
comme un crétin congénital et incurable.
Paul Flamel semblait avoir deviné la raison de son
désarroi. Il lui déclara, avec un sourire amusé :
— Bienvenue en France, mon
garçon !
Tandis que le chauffeur chargeait les bagages dans
le coffre d'une grosse Mercedes noire, ils prirent place dans le
véhicule.
— Je suis heureux que tu aies accepté mon
invitation, Rohan, dit Flamel. J'étais très inquiet pour toi. Je
craignais que les tueurs ne reviennent, et je ne me suis pas
trompé, malheureusement. Je suis désolé pour ta maison. C'était une
belle demeure. Mais évidemment, ce n'est rien par rapport à la
tragédie précédente.
Il lui jeta un regard de biais.
— C'est un véritable miracle que tu aies
réussi à t'échapper.
Le jeune homme hésita. Il avait envie de faire
confiance au vieil homme, mais la prudence l'incitait à taire ce
qu'il avait découvert. Après tout, il ignorait tout de Paul
Flamel.
— J'avais pris l'habitude de dormir en bas,
sur un canapé. C'est comme ça que j'ai pu entendre les tueurs
arriver. Mes parents n'ont pas eu cette chance. Mais comment
auraient-ils pu imaginer qu'on allait les tuer ?
Paul Flamel ne répondit pas. L'ombre qui passa
dans son regard prouvait qu'il était très affecté par la mort de la
famille Westwood. Mais il se reprit très vite. Cet homme possédait
un self-control remarquable. Rohan resta sur ses gardes. Il décida
de ne pas parler de la chambre de sûreté et du dossier
Hedeen.
Il pleuvait, de cette pluie de fin d'hiver, grise,
froide et grasse, qui donnait aux autochtones l'envie de fuir la
région parisienne pour des cieux plus cléments. Rohan apprécia le
confort des sièges de cuir de la Mercedes. S'il ne connaissait pas
la France, il avait cependant suivi suffisamment d'études pour être
capable de la situer. Il ne faisait pas partie de ces Américains
incultes – mais néanmoins
élus du peuple – qui pensaient par exemple que Moscou était la
capitale de l'Allemagne ou que l'Europe était un pays.
Après qu'ils eurent pris leur part des
sempiternels embouteillages et supporté les concerts de klaxon et
d'insultes fleuries qui y étaient associés, la voiture s'engagea
sur l'autoroute en direction de Bordeaux.
Rohan allait d'étonnement en étonnement. Si le
gigantisme de Roissy ne l'avait pas dépaysé par rapport aux
aéroports américains, le reste du pays ne cessait de le surprendre.
Les voitures étaient plus petites, les autoroutes moins larges, les
immeubles moins hauts, même autour de Paris.
Cela avait continué lorsqu'on s'était éloigné de
la capitale. Aux Etats-Unis, les villes constituaient des univers
un peu concentrationnaires, peuplés de buildings vertigineux,
sillonnés d'avenues très larges, ornés de parcs gigantesques et
cernés par des banlieues interminables. Mais lorsqu'on les
quittait, la nature reprenait ses droits, et il fallait faire
plusieurs dizaines de kilomètres avant de rencontrer une autre
agglomération. La campagne française, au contraire, n'offrait
pratiquement aucun espace vierge. Des champs de taille réduite se
succédaient, organisés autour de fermes qui paraissaient dater du
Moyen Age, les forêts ressemblaient à des bosquets, les maisons se
blottissaient les unes contre les autres dans les villages. Quant
aux villes traversées, elles n'étaient pas très étendues et leurs
immeubles, sauf dans les grandes cités, dépassaient rarement cinq
ou six étages.
Avant Bordeaux, la voiture quitta l'autoroute et
se dirigea vers la région de Sarlat. La route traversa de petites
bourgades aux maisons de tuiles rondes qui annonçaient le Sud. Un
peu surpris, le jeune Américain constata que les villages ne
comptaient qu'une seule église, un bâtiment en vieilles pierres âgé
de plusieurs siècles, souvent en bien mauvais état. Aux Etats-Unis,
on construisait des églises modernes, entourées de vastes parkings
pour accueillir les voitures des fidèles. Il y en avait autant que
de mouvances religieuses. Des supermarchés de la foi. En France,
l'église unique se réfugiait au centre du village et le parking
avait tout du mouchoir de poche. On se garait comme on pouvait. Cela n'avait d'ailleurs pas
l'air de gêner beaucoup les Français. Il se souvint que le
catholicisme était la religion principale du pays, mais il savait
aussi que les indigènes n'éprouvaient pas, pour la plupart, une
grande ferveur spirituelle. On était croyant par tradition plus que
par conviction. Cela ne le contrariait pas. A Silverton, sa
propre famille ne fréquentait aucun temple et on les considérait
comme athées. Lorsqu'il s'était posé des questions, quelques années
plus tôt, son père lui avait répondu que, d'après lui, le seul dieu
était la Nature et qu'il fallait la respecter parce que tous les
hommes en faisaient partie, comme les cellules font partie d'un
corps. Il lui avait cependant conseillé de lire différents ouvrages
que les croyants considéraient comme sacrés, comme la Bible ou le
Coran, pour se forger sa propre opinion. Rohan s'était penché sur
chacun avec une curiosité plutôt scientifique. S'il en avait retiré
quelques idées intéressantes, il n'avait pas senti naître en lui
une foi inébranlable dans l'une ou l'autre direction. Il en avait
conclu que la foi de son père en la nature et la vie, débarrassée
de tout dogme, n'était pas plus mauvaise qu'autre chose, et cela
lui avait suffi.
Plus tard, à l'université, la foi acharnée
rencontrée chez certains de ses condisciples, dont plusieurs
s'étaient alarmés de son athéisme, lui avait paru aussi crédule
qu'inquiétante. Malgré les progrès de la science, malgré les
fossiles de dinosaures, malgré les datations au carbone 14,
ils réfutaient en bloc la théorie de l'évolution de Darwin qui, à
leurs yeux, n'était qu'un « agité du bocal ». Ils
affirmaient sans rire que Dieu avait créé le monde en six jours et
s'était reposé le septième. Les arguments de ces individus
singuliers se fondaient uniquement sur les écrits religieux, et ils
niaient toutes les avancées de la science. Ainsi, les ressemblances
et les différences entre les espèces n'étaient que le fruit de la
volonté du Seigneur. L'évolution n'était qu'une absurdité, car tout
avait surgi du néant environ sept mille ans auparavant, et toutes
les prétendues démonstrations scientifiques pour prouver le
contraire n'étaient que billevesées pour attardés mentaux. Stupéfié
par une telle intransigeance et devant leur désir opiniâtre de lui
faire partager leurs convictions, il les avait fermement remis à
leur place. Si ses autres camarades avaient apprécié sa franchise,
les créationnistes, comme ils se nommaient entre eux, l'avaient voué aux gémonies et,
après lui avoir prédit l'enfer, ne lui avaient plus adressé la
parole.
A mesure que l'on descendait vers le sud, le
ciel s'éclaircissait. Lorsqu'ils arrivèrent dans la région de
Sarlat, le temps s'était mis au beau, dévoilant un paysage
magnifique. Le printemps avait illuminé les forêts d'un vert
tendre. En différents endroits Rohan aperçut, surplombant des
villes et villages disséminés le long de la Dordogne, de petits
manoirs de pierre ocre, agrippés aux promontoires rocheux. Il
savait que, non loin d'ici, quelque part, se cachaient des sites
archéologiques extrêmement anciens, des grottes ornées de peintures
rupestres. Une région aussi vieille que l'humanité. Il avait hâte
de visiter tous ces lieux.
Le château de Peyronne…
Ainsi se nommait la demeure de la famille Flamel,
à qui elle appartenait depuis des générations. Sise au cœur d'un
parc de quatre-vingt-cinq hectares, elle dominait la vallée de la
Dordogne en s'étageant depuis le sommet d'une colline. Paul Flamel
n'avait pas menti, il était très riche. Cette demeure était bien
plus grande que celle des Westwood. Après avoir passé le large
portail d'entrée, il fallait parcourir plusieurs centaines de
mètres pour parvenir dans la cour principale du château.
— Ce manoir date du seizième siècle, expliqua
le vieil homme. Mais il fut construit sur des ruines encore plus
anciennes, puisqu'il existait, à cet emplacement, une
« villa » romaine. Il n'en subsiste plus que les thermes,
qui jouxtent l'une des dépendances. Mes ancêtres ont toujours tenu
à les conserver.
Rohan était ébahi. Il avait l'impression d'avoir
fait un saut dans le temps. Un homme taillé en hercule et aux bras
de déménageur s'inclina devant Paul Flamel.
— Voici Gustave, l'intendant du domaine, le
présenta Flamel.
Le visage massif, la mâchoire carrée, il faisait
penser à un tronc d'arbre. Rohan l'aurait imaginé en chef de bande
mafieuse plutôt qu'en majordome. Mais l'individu s'inclina devant
lui avec un sourire engageant.
Laissant les
bagages aux soins du chauffeur, Flamel invita Rohan à se diriger
vers l'escalier à double révolution qui desservait l'entrée du
château. Une belle femme d'environ soixante-dix ans tendit la main
au jeune homme avec un large sourire.
— Soyez le bienvenu, Rohan. Vous êtes ici
chez vous.
— Mon épouse, Violette, la présenta
Flamel.
— Madame, je vous remercie de m'accueillir
ainsi dans votre demeure. Elle est… magnifique.
— Merci. Vous aurez l'occasion de la visiter.
Elle appartient à notre famille depuis sa construction, il y a près
de cinq siècles.
Paul Flamel posa la main sur l'épaule du jeune
Américain.
— Tu as peut-être envie de te reposer un peu
avant le repas, Rohan, dit-il. Greta va te conduire à ta
chambre.
Une jeune domestique au décolleté vertigineux et
au déhanchement provocateur adressa un sourire radieux au jeune
Américain. Puis elle le mena jusqu'à une chambre située au premier
étage de l'aile gauche.
— Alain va monter vos bagages, dit-elle. Je
m'appelle Greta. Si monsieur a besoin de moi pour quoi que ce soit,
qu'il n'hésite pas à me le demander. Je suis toute à son
service.
Le tout appuyé d'un regard qui en disait long.
Rohan la remercia d'un sourire un peu gêné.
— Merci, Greta. Je suis un peu fatigué après
un tel voyage. Je vais… heu, prendre une douche avant de rejoindre
mes hôtes.
Nouveau sourire des yeux de biche. Puis elle
s'éclipsa.
Rohan examina la chambre. Le plafond, haut, était
orné de poutres énormes. Une salle de bains avait été aménagée dans
un angle, séparée par une cloison de bois, dans le même esprit que
la pièce. Le lit était large, surmonté d'un baldaquin aux colonnes
torsadées. Des tapisseries représentant des scènes de chasse
couvraient les murs. Il était fasciné. Au centre de la chambre
trônait un bureau en chêne, sur lequel se trouvait un ordinateur
dernier modèle. Un petit mot l'accompagnait, signé de la main de
Paul Flamel.
Le tien ayant été détruit,
accepte ce modeste présent pour te souhaiter la bienvenue parmi
nous.
Rohan ne savait que penser. Les Flamel l'avaient
accueilli à bras ouverts alors qu'il ne leur était rien. Bien sûr,
sa famille et la leur étaient
liées par l'amitié, mais lui-même ne les connaissait pas. Il aurait
aimé se sentir bien, pourtant il ne pouvait se défaire d'une
inexplicable méfiance. Peut-être était-ce l'aspect imposant de ce
manoir qui l'impressionnait, malgré les efforts que Paul Flamel
avait fait pour le mettre à l'aise.
Epuisé par le décalage horaire, il se glissa sous
la douche.
Peu avant le dîner, il retrouva Paul Flamel dans
le vaste salon du château. La pièce devait mesurer plus de cent
vingt mètres carrés. Son plafond, plus élevé encore que celui de sa
chambre, s'ornait de sculptures en bas-relief. Les murs étaient
décorés par des tapisseries. Deux énormes cheminées se faisaient
face à chaque extrémité, dans lesquelles brûlaient de grosses
bûches. Une agréable odeur de feu de bois flottait dans l'air.
Malgré le printemps naissant, les soirées restaient fraîches.
Des fauteuils entouraient des tables basses sur
lesquelles les domestiques avaient disposé des apéritifs et des
amuse-gueule. Rohan se souvint que les Français accordaient
beaucoup d'importance à la nourriture. Chez les Flamel, cela
relevait presque du rituel. A son arrivée, une douzaine de
personnes étaient déjà installées et le regardaient avec
curiosité.
— Viens prendre place parmi nous,
l'accueillit Paul avec un large sourire. Tu es ici chez toi.
— Merci.
Un peu intimidé, il s'assit d'une fesse sur un
canapé de cuir roux. D'autorité, deux filles d'une vingtaine
d'années s'installèrent de part et d'autre du jeune homme. L'une
d'elles déclara :
— Je m'appelle Salomé. Et voici ma cousine,
Valentine.
Elles étaient aussi jolies l'une que l'autre et
semblaient s'amuser de son air embarrassé. Contrairement à ce qu'il
redoutait, l'atmosphère était détendue et bon enfant. Malgré leur
richesse, les Flamel affichaient une grande simplicité. Tous les
membres de la famille avaient l'air de bien s'entendre. Un verre de
rivesaltes à la main, Paul Flamel prit la parole :
— Je lève mon verre à notre invité, Rohan
Westwood, qui restera parmi nous aussi longtemps qu'il le
souhaitera puisque, comme vous le savez, toute sa famille a disparu
dans des circonstances
tragiques. Qu'il soit ici chez lui, et que nous sachions
l'accueillir comme un membre de notre propre famille.
— A Rohan, répondirent les autres.
Le jeune homme toussota pour masquer sa gêne. De
caractère plutôt réservé, il n'aimait guère se trouver au centre de
l'intérêt général. D'une voix mal assurée, il dit :
— Soyez remercié pour votre accueil, monsieur
Flamel. Je voulais aussi vous remercier pour l'ordinateur.
— Ce n'est rien. Tu en auras besoin ici pour
ce que je veux te proposer.
— Me proposer ?
— Ta famille et moi avions l'habitude de
partager nos travaux de recherches historiques et archéologiques.
Tu as suivi des études dans ce sens. Je souhaiterais, si cela te
convient, poursuivre ces recherches avec toi, et te transmettre les
dossiers sur lesquels Henry et Douglas travaillaient, et dont ils
m'avaient transmis les doubles. Ils sont nombreux et variés, et je
pense que cela te passionnera plus que de poursuivre des études
fastidieuses dans une faculté.
Rohan mit un petit moment avant de comprendre.
Paul Flamel était un historien confirmé, professeur d'université,
et il lui proposait de travailler directement avec lui. C'était une
grande faveur qu'il lui faisait là.
— Je ne sais comment vous remercier, monsieur
Flamel. C'est une opportunité extraordinaire. J'accepte avec
reconnaissance.
— C'est parfait. Mais laissons cela pour ce
soir. Je voudrais que tu fasses connaissance avec ma famille…
Paul et Violette avaient deux fils et une fille.
Bertrand, l'aîné, était chirurgien à l'hôpital de Sarlat. Il était
marié à une Anglaise, Johanna, dont il avait eu deux fils, Jérôme,
vingt-trois ans, et Kevin, vingt et un ans. Le second fils, Joël,
avait épousé une ravissante mannequin, Victoire, que tout le monde
appelait Vicky, et qui lui avait donné deux enfants, Clovis,
vingt-deux ans, et Salomé, dix-neuf ans, dont la cuisse se collait
à la jambe de Rohan de manière plutôt appuyée. Fiona, la fille de
Paul et de Violette, était une très belle femme au port de tête
altier mais au sourire empreint de douceur. Elle inspira aussitôt
confiance à Rohan. Elle lui faisait penser à Sarah, sa propre mère.
Avec son mari, Hubert, un
médecin qui exerçait aussi à Sarlat, elle avait eu trois enfants,
Valentine, vingt-deux ans, Morris, dix-neuf ans et Vanessa, la
cadette de la famille, âgée seulement de quinze ans.
Outre les Flamel, une dizaine de domestiques,
dirigés par le majordome Gustave, logeaient sur place, comme le
chauffeur, Alain, qu'il connaissait déjà. Il y avait aussi un
jardinier, deux femmes de chambre, un cuisinier et sa femme, un
valet de chambre, ainsi qu'un garde forestier et son épouse. Au
château de Peyronne, on vivait apparemment à l'ancienne mode.
Le manoir comportait plus de trente pièces et
chaque couple y possédait son propre appartement. Cela pouvait
s'expliquer par le fait qu'il s'agissait d'une très grande demeure.
Mais il ne put s'empêcher d'établir un rapprochement avec sa propre
famille, dont tous les membres vivaient sous le même toit, dans des
conditions un peu similaires, domestiques en moins.
Comme une sorte de clan.