7
Silverton…
Les esprits défunts intervenaient toujours au cours de la deuxième période de la nuit, lorsque le sommeil se faisait plus léger. Leurs manifestations étaient souvent si précises que Rohan éprouvait à chaque fois de la difficulté à savoir s'il se trouvait dans un rêve ou dans la réalité. Il était même parfois arrivé que les esprits lui apparaissent à l'état de veille.
Il se trouvait dans le bureau de son grand-père, à l'endroit même où ce dernier avait été tué. Rohan n'y était plus entré depuis la nuit du massacre. D'une manière générale, il évitait de pénétrer dans les pièces où les corps avaient été retrouvés. Il se contentait souvent de la cuisine et de sa chambre. Il utilisait aussi quelquefois le salon de la télé, l'une des rares salles communes à avoir été épargnées par l'horreur.
Un peu étonné, il se demanda ce qu'il était venu faire dans ce bureau. Depuis la tragédie, cet endroit lui inspirait un mélange de dégoût et d'angoisse, comme si l'ennemi impitoyable était encore là, tapi dans l'ombre.
Tout à coup, une silhouette se matérialisa au centre de la pièce, près de la grande table de chêne sur laquelle travaillait son grand-père. Il reconnut Henry Westwood. Celui-ci lui sourit. Rohan ne s'en étonna pas. Il était habitué depuis toujours à recevoir ainsi des messages adressés par les morts. C'était seulement le premier envoyé par Henry. Une vive émotion s'empara de lui. Il s'approcha du vieil homme et lui sourit à son tour. Puis il le serra très fort dans ses bras, sans un mot. Tout au fond de lui, il savait qu'il rêvait, mais cette étreinte affectueuse revêtait une réalité extraordinaire. Derrière le fantôme de son grand-père, d'autres silhouettes prirent forme. Ils étaient tous là : son père, Douglas, sa mère, Sarah, sa grand-mère, Katherine, son frère, Philip, et sa jeune sœur, Jessica, morte à douze ans. Un à un, il les serra longuement contre lui. Entre eux passa toute l'affection qui les avait liés. Il crut discerner de la tristesse dans le regard de sa jeune sœur, Jessica, mais elle lui sourit pour le tranquilliser. Aucun mot ne fut échangé. La communication se faisait à un autre niveau. Des pensées rassurantes le pénétraient. Ils auraient aimé demeurer encore un peu près de lui, mais cela leur était impossible. Ils étaient ailleurs, désormais. Ils n'avaient aucun sentiment de haine ou de vengeance. Il émanait d'eux des ondes réconfortantes de paix et de sérénité.
Tout à coup, Henry lui prit la main et le mena jusqu'à une vitrine de la grande bibliothèque de bois sculpté qui occupait tout un mur de la pièce. Là, d'un geste lent, il montra une moulure. Puis il sourit à nouveau et les silhouettes s'effacèrent.
Rohan mit plusieurs minutes à se réveiller complètement. Pendant un long moment, il flotta à mi-chemin entre le songe et la réalité. Le contact avait été extrêmement précis, bien différent des images confuses qui venaient le hanter auparavant. Il s'étonna de se retrouver dans sa chambre, dans son lit. Pour la première fois depuis le drame, il éprouva une sorte d'apaisement. La nuit, il échappait à la terrible vérité, il oubliait sa douleur. Elle ne s'en manifestait que plus cruellement au matin, lorsqu'il ouvrait les yeux sur la grande maison vide, à jamais désertée par les siens. Il savait désormais qu'ils étaient en paix, qu'ils n'étaient pas séparés.
Tout à coup, un doute surgit en lui. Tout cela n'était peut-être qu'un effet de son imagination. Il voulait tellement qu'ils soient réunis, et heureux dans l'au-delà, quel que fût cet au-delà, que son esprit pouvait avoir tout inventé, pour le rassurer.
Une image lui revint alors. Pourquoi son grand-père lui avait-il montré clairement la moulure ? Il se leva d'un bond et courut jusqu'au bureau de Henry. Le cœur broyé par l'angoisse, il pénétra dans la grande pièce au plafond élevé, au parquet ancien. C'était la première fois qu'il y retournait depuis le drame. Il retrouva le vaste bureau de chêne qui trônait au milieu, près duquel les spectres lui étaient apparus. Cette fois, il n'y avait rien. Rien, sinon la sensation d'angoisse et de colère mêlées qui le déchirait depuis le drame.
Trois larges portes-fenêtres ouvraient au sud sur le parc et la forêt, encore plongés dans la pénombre de l'aube. Le mur opposé était entièrement occupé par la grande bibliothèque de bois sombre, aux rayonnages chargés d'un nombre impressionnant de livres. Quatre vitrines abritaient des bibelots et objets d'art de toutes origines. Certains étaient très anciens, remontant à l'Egypte antique, voire à la préhistoire, comme une statuette en granit au ventre rebondi, qui devait représenter une déesse de la fécondité. Il y avait également des pointes de flèches, une hache au manche de bois sculpté, des coupes peintes, des objets en ivoire, un magnifique poignard de silex. Henry et Douglas avaient eux-mêmes effectué des fouilles. Ils offraient toujours le résultat de leurs recherches à différents musées, mais il leur arrivait de conserver pour eux une pièce particulière. Rohan connaissait chacun de ces objets étonnants, qui avaient nourri son imagination étant enfant. C'était un peu grâce à eux qu'il avait eu envie de suivre des études d'histoire. Comme beaucoup de ces pièces provenaient d'une région de France très riche en sites préhistoriques, il avait tenu à apprendre le français, au cas où il se rendrait là-bas un jour. Il se dirigea vers la quatrième vitrine, celle désignée par son grand-père. Une moulure courait au-dessus de la vitre. Il la connaissait depuis toujours. D'un doigt timide, il suivit les dessins complexes des feuillures vernies. Rien de particulier ne les distinguait des autres. Il secoua la tête. Son imagination lui avait joué des tours. Ses yeux se mirent à briller. Il était habitué à percevoir les manifestations des morts. Mais jamais elles n'avaient été aussi précises. Il ne pouvait que s'agir d'un rêve. Il n'avait pas reçu de message de son grand-père.
D'un geste de dépit, il saisit la moulure et lui imprima involontairement une pression. Il poussa un cri de surprise. Une partie de l'ornement venait de basculer vers l'avant, dévoilant une cavité secrète. Stupéfait, il regarda à l'intérieur. Il distingua deux boutons, un blanc et un noir. Son cœur se mit à battre à tout rompre. Il avait désormais la preuve qu'il ne s'agissait pas seulement d'un songe. Henry lui avait vraiment rendu visite cette nuit et lui avait indiqué la moulure. Il voulait lui révéler quelque chose. Cela avait-il un rapport avec ce que son père voulait lui avouer, un peu avant sa mort ?
Il avança un doigt hésitant en direction du bouton blanc. Il s'enfonça sans peine. L'instant d'après, un pan de la bibliothèque pivota rapidement et silencieusement sur lui-même, assez pour laisser passer un homme. De l'autre côté, Rohan devina un corridor de pierre, puis un escalier s'enfonçant dans le sol. Il réfléchit. La demeure comportait un sous-sol partiel avec des garages pour les voitures. Mais il ne devait pas s'étendre sous cette partie de la maison. Il pénétra dans le corridor. Il repéra d'autres boutons d'ouverture et de fermeture de l'autre côté, ainsi qu'un interrupteur.
Envahi par la curiosité, il descendit. Une cinquantaine de marches plus bas, il arriva devant une porte métallique et un nouveau système d'ouverture. Aucun code, juste un bouton plat et large, visiblement destiné à être pressé en cas d'urgence. Il appuya. La porte de métal s'ouvrit à une vitesse inattendue, avec un sifflement aigu. Il recula, impressionné. Jamais il n'avait soupçonné quoi que ce fût. Intrigué, il entra. La lumière s'alluma d'elle-même. Derrière lui, la porte se referma aussi brusquement qu'elle s'était ouverte. L'instant d'après un voyant rouge se mit à clignoter. Rohan connut un instant de panique. Comment allait-il ressortir ? Il était enfermé ! Dans sa propre demeure…
Puis d'autres phénomènes se produisirent. En quelques secondes, sur le mur de droite, une trentaine d'écrans s'allumèrent. Ils montraient toutes les pièces de la maison, ainsi que différents endroits du parc, jusqu'au portail d'entrée.
Le voyant rouge ne cessait de clignoter. Il recula et regarda autour de lui, intrigué. Jamais il n'avait soupçonné l'existence de cet endroit. La pièce devait mesurer plus de soixante mètres carrés. Sur le mur du fond, des étagères étaient chargées de cartons parfaitement ordonnés.
— Mais c'est quoi, ce truc ? murmura-t-il.
Il éventra un carton. Il contenait des couvertures de survie. Un autre était rempli de boîtes de conserve, d'autres encore contenaient des bouteilles d'eau, des biscuits, des pâtes, du riz, du sucre, de l'huile, de la farine. De quoi tenir un siège.
— On dirait un abri anti-atomique…
Il haussa les épaules. La porte blindée n'était pas assez épaisse pour résister aux radiations. Tout à coup, les images d'un film lui revinrent en mémoire, puis le titre :
— Panic Room ! Jodie Foster ! Bon sang, c'est une chambre de sûreté !
Une chambre de sûreté, dans laquelle il était possible de se réfugier en cas d'attaque extérieure. Tout y était, le système de surveillance vidéo, les réserves de vivres, les couvertures de survie. Il avisa un téléphone. On pouvait donc joindre l'extérieur.
Mais pourquoi le signal rouge continuait-il de clignoter ? Rohan s'en approcha et, mû par l'intuition, appuya dessus. Il s'éteignit aussitôt et un bruit de succion siffla aux oreilles du jeune homme, suivi de raclements métalliques. Il comprit qu'il venait de condamner l'ouverture située de l'autre côté, interdisant à d'éventuels agresseurs de pénétrer à leur tour dans les lieux. Près du bouton rouge, il repéra une manette blanche. Il la manœuvra. Avec un nouveau sifflement, la porte se rouvrit. Rohan poussa un soupir de soulagement. Il n'était pas prisonnier.
Il resta un long moment ébahi. Puis un sentiment de désespoir l'envahit. Il venait de se rendre compte que la présence de cette panic room n'avait pas empêché sa famille d'être massacrée. Sans doute les tueurs avaient-ils bénéficié d'un effet de surprise totale. Il lui revint que Henry avait été tué dans son bureau. Lorsqu'il s'était rendu compte qu'ils étaient attaqués, il avait dû quitter sa chambre et courir jusqu'à la bibliothèque pour ouvrir le passage secret. Malheureusement, les autres avaient été plus rapides.
Rohan poussa un cri de rage, et des larmes ruisselèrent sur ses joues. Tout cela était trop stupide et trop injuste !
Quand il fut un peu calmé, il opéra une étude systématique des lieux. Il découvrit deux autres pièces, dans le prolongement de la première. L'une d'elles était pourvue de matelas. Une chambre, visiblement destinée à accueillir la famille pour une durée de plusieurs jours.
L'autre était une sorte de bureau, pourvu d'une bibliothèque. Un grand froid envahit le jeune homme. Les soupçons du policier Herbert Scott étaient peut-être fondés. Et si son grand-père et son père étaient des espions… A la solde de quelle puissance ? Nerveusement, il ouvrit les tiroirs, les armoires. Il s'attendait à des serrures compliquées, mais il n'y avait rien de tel. Les étagères livrèrent leurs secrets sans difficulté. A sa grande stupéfaction, il ne découvrit ni microfilms, ni documents secrets codés. Rien, sinon des ouvrages semblables à ceux que l'on trouvait dans le grand bureau de Henry. Des dossiers comportaient des cartes maritimes très anciennes, d'autres, plus modernes, étaient annotées de l'écriture de son grand-père. Sur les rayonnages, certains livres paraissaient très vieux, comme ce Malleus Maleficarum, autrement appelé « Marteau des sorcières », traité de démonologie utilisé par l'Inquisition.
Rien de tout cela ne permettait de penser que Henry et Douglas étaient des espions. Alors, quelle était la raison de cette panic room ? Elle était conçue pour résister à un siège. Son grand-père savait que sa famille était menacée, c'était indéniable. Mais d'où venait le danger ? Pour quelle raison des érudits avaient-ils été massacrés avec une telle férocité ?
Soudain, un élément le frappa. Si le système de la porte était récent, les murs en revanche paraissaient assez anciens. Cette chambre était donc probablement aussi vieille que la maison elle-même, dont la construction remontait à l'époque de la fondation de Seattle, dans les années 1850-1860. Peut-être leurs ancêtres de l'époque avaient-ils voulu se protéger des tribus indiennes hostiles. Mais, pour ce qu'il en savait, l'installation des Européens dans cette région s'était faite sans difficulté majeure. La ville de Seattle avait été nommée ainsi en hommage à un vieux chef, Sealth, avec qui les immigrants entretenaient d'excellentes relations. Dans ce cas, pourquoi se protéger des indigènes ?
Tout à coup, dans un coin du bureau, il avisa un coffre d'aspect ancien. La réponse était peut-être là ! Fébrilement, il manœuvra la combinaison, s'attendant à un échec. Mais la porte s'ouvrit sans problème. A l'intérieur, il découvrit une trentaine de dossiers. Il les parcourut, miné par l'angoisse. Ils semblaient tous consacrés à des études historiques. A priori, rien de répréhensible…
Revenant sur ses pas, il remarqua, derrière une armoire située contre le mur opposé, une nouvelle porte blindée. La chambre de sûreté comportait une autre issue. Il fit jouer le mécanisme et se retrouva dans une galerie souterraine, assez large pour laisser passer deux personnes. Muni d'une lampe torche prise dans les réserves, il la suivit pendant près d'un kilomètre. Elle était parfaitement entretenue et remontait selon une pente assez raide dans une direction qu'il estima être celle de la forêt. Par endroits, il dut franchir des escaliers taillés dans la roche. Enfin, il déboucha au milieu d'un bosquet d'érables, à plus d'une centaine de mètres à l'intérieur de la sylve. L'endroit dominait le parc et la maison. Même en passant tout près, il était quasi impossible de repérer l'issue de ce passage souterrain. Perplexe, il revint dans la chambre de sûreté, qu'il examina une nouvelle fois.
Il étudia plusieurs documents, espérant découvrir une motivation à ces crimes ignobles. Sans succès. Parmi les dossiers du coffre se trouvait une chemise d'aspect ancien, à la couverture de cuir parcheminée, sur laquelle une étiquette indiquait « Hedeen ». Intrigué, il l'ouvrit. A sa grande surprise, elle contenait des pages couvertes de signes inconnus. Il ne dénombra pas moins de trois cents feuillets. Une nouvelle fois, l'angoisse l'envahit. Il tenait peut-être là des documents secrets prouvant que ses parents se livraient à l'espionnage. Puis il chassa cette idée. Cela ne tenait pas debout. Ces documents avaient l'air vraiment vieux. Le papier devait avoir au moins un siècle. Ils appartenaient donc, eux aussi, au domaine d'étude historique. Mais d'où provenaient-ils ?
Déconcerté, il tenta de reconnaître l'origine des signes, sans parvenir à les apparenter à quoi que ce fût qu'il connaissait. Certains pouvaient rappeler un peu les hiéroglyphes, qu'il avait étudiés, mais ils étaient plus simples. Ils ne rappelaient ni le hiératique, ni le démotique propres à l'ancienne Egypte. Ils n'avaient aucun rapport avec les cunéiformes, encore moins avec le sanscrit. Alors, quel peuple avait pu utiliser ce type d'écriture ?


Un instant, Rohan fut tenté de parler de la chambre de sûreté à Herbert. Il y renonça. Le flic exigerait de fouiller les lieux. Le FBI reviendrait. Peut-être existait-il, dans ce fatras, des documents compromettants, qu'il n'avait pas su déchiffrer. Et si le dossier Hedeen, contre toute attente, renfermait un code permettant de lire différemment certains dossiers historiques… Il n'était pas question de laisser les flics entrer ici. Il n'avait pas envie de voir la mémoire des siens salie par une sordide affaire d'espionnage, même s'il y avait peu de chances que ce soit le cas.
En revanche, un autre élément lui revint en mémoire. Le notaire, maître Monroe, s'était montré réticent lorsqu'il avait parlé de vendre la demeure. Peut-être connaissait-il l'existence de cette panic room.


L'après-midi même, il était à Seattle, dans le bureau du notaire. Celui-ci avait accepté de le recevoir immédiatement lorsqu'il avait dit qu'il souhaitait lui parler « à propos de la maison ». Rohan attaqua d'emblée :
— Pourquoi refusez-vous que je vende cette demeure ? demanda-t-il.
— Mais je te l'ai dit, mon garçon, elle est dans ta famille de…
— Non ! Il y a une autre raison. J'ai découvert son secret.
— Quel secret ?
— Ne me dites pas que vous ignoriez qu'elle comportait une chambre de sûreté ! Mon grand-père ne me l'avait jamais dit, mais vous étiez au courant, n'est-ce pas ?
Le notaire sourit.
— C'est vrai. C'est pourquoi il est important que cette maison reste dans ta famille.
— Mais pourquoi ? s'emporta le jeune homme. Qu'est-ce qu'il y a dans cette pièce souterraine, à part de vieux documents ? Est-ce qu'ils ont un rapport avec la mort de mes parents ?
— Ne va pas t'imaginer n'importe quoi, Rohan. Il s'agit vraiment de vieux documents. Rien d'autre. Ton père et ton grand-père étaient passionnés par l'histoire et l'archéologie. C'est tout. Ils ont protégé ces documents dans cette chambre. L'existence d'une panic room dans une demeure n'a rien d'extraordinaire. Certaines personnes redoutent une attaque de malfaiteurs et c'est un excellent moyen de s'en protéger.
— Les panic rooms sont un phénomène récent, maître. Or, cette pièce est aussi vieille que la maison. Ce qui veut dire que ma famille, qui vit dans cette demeure depuis un siècle et demi, a craint une attaque dès le début. Alors, avaient-ils peur des Indiens ?
— Plus probablement des bandits.
— Des bandits… comme ceux qui ont exterminé ma famille ? Déjà, à l'époque ?
— Les tiens ont été tués par des fanatiques qui adorent le Diable. Ne va pas chercher plus loin.
— Je n'en suis pas si sûr.
— C'est la conclusion du FBI.
— Justement ! Pourquoi mes parents ? Ils n'avaient rien à voir avec une secte satanique.
— Je n'ai pas la réponse, Rohan. Si j'avais la moindre idée, crois-tu que je n'aurais pas parlé au FBI ?
Pour toute réponse, Rohan fit entendre un grognement de scepticisme. Le notaire poursuivit :
— As-tu réfléchi à la proposition de Paul Flamel ?
— Je n'ai pas pris de décision.
— Tu devrais accepter. On ne peut pas affirmer que ceux qui ont assassiné les tiens ne reviendront pas. Ils savent que tu es toujours vivant. Les médias en ont parlé. On t'a même accusé. Et si ces criminels ont décidé d'exterminer toute ta famille, ils reviendront terminer leur sinistre besogne. Tu serais plus en sécurité en France.
— D'autant plus que les autorités ne me paraissent pas faire tout ce qu'il faut pour les arrêter. J'aimerais savoir pourquoi.
— Je l'ignore, malheureusement, mon garçon. Mais il serait plus prudent de brouiller les pistes. Si tu pars, je te ferai établir une nouvelle identité.
Rohan eut soudain l'intuition qu'il ne lui disait pas toute la vérité. Monroe savait pourquoi les siens avaient été tués, mais il ne voulait pas en parler. Un instant, il fut tenté d'insister. Il renonça. Le notaire ne lui était pas hostile, il le sentait. Mais il y avait derrière tout ça quelque chose qui le dépassait.


Lorsqu'il revint à Silverton, il prit l'habitude de dormir dans le bureau même de son grand-père, sur un canapé.
Ce fut sans doute ce qui lui sauva la vie.
La prophetie des glaces
titlepage.xhtml
title.xhtml
copyright.xhtml
9782258082113-1.xhtml
9782258082113-2.xhtml
9782258082113-3.xhtml
9782258082113-4.xhtml
9782258082113-5.xhtml
9782258082113-6.xhtml
9782258082113-7.xhtml
9782258082113-8.xhtml
9782258082113-9.xhtml
9782258082113-10.xhtml
9782258082113-11.xhtml
9782258082113-12.xhtml
9782258082113-13.xhtml
9782258082113-14.xhtml
9782258082113-15.xhtml
9782258082113-16.xhtml
9782258082113-17.xhtml
9782258082113-18.xhtml
9782258082113-19.xhtml
9782258082113-20.xhtml
9782258082113-21.xhtml
9782258082113-22.xhtml
9782258082113-23.xhtml
9782258082113-24.xhtml
9782258082113-25.xhtml
9782258082113-26.xhtml
9782258082113-27.xhtml
9782258082113-28.xhtml
9782258082113-29.xhtml
9782258082113-30.xhtml
9782258082113-31.xhtml
9782258082113-32.xhtml
9782258082113-33.xhtml
9782258082113-34.xhtml
9782258082113-35.xhtml
9782258082113-36.xhtml
9782258082113-37.xhtml
9782258082113-38.xhtml
9782258082113-39.xhtml
9782258082113-40.xhtml
9782258082113-41.xhtml
9782258082113-42.xhtml
9782258082113-43.xhtml
9782258082113-44.xhtml
9782258082113-45.xhtml
9782258082113-46.xhtml
9782258082113-47.xhtml
9782258082113-48.xhtml
9782258082113-49.xhtml
9782258082113-50.xhtml
9782258082113-51.xhtml
9782258082113-52.xhtml
9782258082113-53.xhtml
9782258082113-54.xhtml
9782258082113-55.xhtml
9782258082113-56.xhtml
9782258082113-57.xhtml
9782258082113-58.xhtml
9782258082113-59.xhtml
9782258082113-60.xhtml
9782258082113-61.xhtml
9782258082113-62.xhtml
9782258082113-63.xhtml
9782258082113-64.xhtml
9782258082113-65.xhtml
9782258082113-66.xhtml
9782258082113-67.xhtml
9782258082113-68.xhtml
9782258082113-69.xhtml
9782258082113-70.xhtml
9782258082113-71.xhtml
9782258082113-72.xhtml