1. LA CAMPAGNE n'ALLEMAGNE

Napoléon a employé les premiers mois de 1813 à reconstruire une armée mise à mal par la retraite de Russie. Les recrues levées dans les départements français sont formées à la hâte. L'armée retrouve à cette occasion une coloration nationale qu'elle avait quelque peu perdu précédemment. Toutefois, le temps presse. Les Russes n'ont pas déposé les armes après avoir contraint les Français à repasser le Niémen. Au début de 1813, ils poussent leur avantage en profitant de la désorganisation persistante de l'armée française, que le départ de Murat pour son royaume de Naples, en janvier, ne fait qu'aggraver. Le commandement des débris de la Grande Armée passe alors à Eugène de Beauharnais. Mais ce dernier ne dispose pas de forces suffisantes pour contrer l'avance des Russes qui entrent en Pologne. Ils s'emparent de Varsovie au début du mois de février, puis s'avancent vers Berlin, obligeant les troupes françaises à se replier d'abord sur l'Oder, puis sur l'Elbe au début du mois de mars. Néanmoins, les troupes russes sont elles aussi épuisées ; il ne reste plus que quatrevingt mille hommes en première ligne, ce qui fait craindre au tsar Alexandre une prochaine réaction française.

Les hôpitaux sont également remplis de blessés et de malades. Le 379

 

L'ÉCHEC DU SURSAUT DYNASTIQUE (1810-1815)

froid rigoureux de l'hiver 1812-1813 n'a pas épargné les soldats russes, même si leur équipement les rendait plus aptes à affronter ce climat. Enfin, c'est au tour de l'armée russe d'être éloignée de ses bases. En Pologne, elle n'est pas en terrain conquis. La population polonaise voit arriver les Russes avec circonspection. Un fléau chasse l'autre, les réquisitions des Russes venant après celles des Français. La Russie n'apparaît pas encore comme une puissance libératrice, au moins aux yeux d'une partie des Polonais historiquement hostiles. Le tsar a donc impérativement besoin d'obtenir du renfort pour briser son isolement et s'assurer des relais au cœur de l'Europe. La conclusion d'une alliance avec la Prusse de Frédéric

Guillaume peut lui ouvrir de nouvelles perspectives.

Elle ne fut pas immédiate, car le roi de Prusse craignait encore la puissance française, mais plusieurs facteurs le convainquirent d'accepter les avances russes. Ce fut d'abord la défection du général Yorck, venu prendre position à Konigsberg avec ses troupes, après avoir quitté la Grande Armée. La ville natale de Kant, aux confins de la Prusse-Orientale, échappait ainsi définitivement à l'emprise française. Elle allait devenir le point de départ de la reconquête allemande. À peine libérée du joug français, elle accueille Stein, l'un des plus irréductibles opposants à Napoléon, jusque-là réfugié en Russie. Stein, naguère associé à l'effort de redressement de la Prusse, avant d'être contraint de quitter son pays sous la pression de Napoléon, devient le symbole de la résistance aux Français. Depuis Konigsberg, où il a réuni les États de la province de Prusse

Orientale, il appelle à un sursaut national contre la France, encourage à une véritable mobilisation générale et prêche l'unité de l'Allemagne. Il est relayé dans le pays par une cohorte de jeunes gens, de professeurs et de membres de la bourgeoisie, désireux de se libérer de l'emprise française. À Berlin, Fichte annonce à ses étudiants qu'il suspend son cours « jusqu'à la fin de la campagne », ajoutant : « Nous le reprendrons dans notre patrie libre, ou nous serons morts pour reconquérir la liberté. » Les principes qui avaient servi aux Français pour justifier la guerre aux rois depuis 1792 se retournent contre eux. Cette pression finit en effet par convaincre Frédéric-Guillaume de signer une alliance avec le tsar. L'accord de Kalish est ratifié à Breslau par le roi de Prusse le 27 février. Le 17 mars 1813, la Prusse déclare la guerre à la France ; elle instaure dans le même temps une armée nationale, réclamée haut et fort par Stein et qui permet une mobilisation quasi générale des hommes de dix-sept à quarante ans. Certes, ces troupes ne sont opérationnelles qu'à partir de l'été, mais dès le mois de mars, les forces prussiennes encore disponibles unissent leurs efforts à ceux des armées russes pour bouter Napoléon hors d'Allemagne. Déjà les troupes d'Eugène de Beauharnais ont évacué Berlin où Frédéric-Guillaume rentre à nouveau le 22 mars. Hambourg et Dresde sont également perdus pour les Français. Leur situation militaire en Allemagne 380

 

L'ÉCROULEMENT DE L'EMPIRE

apparaît extrêmement délicate lorsque l'Empereur se prépare à prendre en main la conduite de la guerre.

Au printemps de 1813, avant que Napoléon engage la bataille en Allemagne, l'Empire français s'est déjà fortement rétracté. Le grandduché de Varsovie est passé entre les mains des Russes. En Espagne, l'armée française est également sur la défensive. L'alliance autrichienne ne tient plus qu'à un fil. Les efforts diplomatiques de Metternich tendent à écarter l'Autriche de l'influence française ; elle n'offre en tout cas plus une force d'appoint. De plus, la Suède, déjà alliée de la Russie, a conclu un accord avec l'Angleterre, resserrant un peu plus l'étau pesant sur la France. Les ambitions de Bernadotte paraissent alors sans limites. Poussé par Germaine de Staël et par Benjamin Constant, il se verrait bien succéder à Napoléon sur le trône de France. Nul n'envisage encore, hors des cercles monarchistes, une restauration des Bourbons en France.

Il faudrait pour cela que Napoléon soit écarté. Or, comme il le rappelle à plusieurs reprises, notamment à Murat, le « lion n'est pas mort ».

Parti de Saint-Cloud le 15 avril, en direction de Mayence, Napoléon prend le commandement de l'armée le 25 à Erfurt. Il dispose d'environ quatrevingt mille hommes, répartis en quatre corps d'armée, auxquels s'ajoute la Garde, confiée aux soins de Duroc. L'essentiel des troupes est fourni par les conscrits de 1813, qu'Erckmann et Chatrian évoqueront cinquante ans plus tard. Mais Napoléon a aussi convoqué des soldats enlevés au front espagnol ou conduits depuis l'Italie par le général Bertrand. L'inexpérience de ces troupes n'est donc pas si grande, même si nombre de soldats découvrent effectivement le maniement des armes en face de l'adversaire. Le corps des officiers a subi les contrecoups de la campagne de Russie, mais sans qu'on puisse mettre en cause la compétence de l'encadrement. Les maréchaux Ney, Marmont et Oudinot qui commandent respectivement les 30, 6e et 12e corps d'armée sont des officiers généraux expérimentés. Quant au général Bertrand, à la tête du 4e corps d'armée, il a déjà fait preuve de ses capacités militaires dans les nombreuses campagnes auxquelles il a participé.

L'armée de 1813 n'est donc pas une armée à l'agonie. Elle a belle allure lorsqu'elle se met en route au mois de mai, sous le regard du baron Fain, secrétaire de Napoléon, dont la description vise aussi à faire oublier le désastre de Russie : « Les pertes de la dernière campagne sont réparées ; chacun a renouvelé ses équipages ; harnachement, uniforme et livrée, tout est neuf ; les chevaux sont frais et fringants 1. » Toutefois, trop de cavaliers manquent encore de montures, si bien que la cavalerie n'aura pas en 1813 l'efficacité des précédentes campagnes. L'armée de Napoléon fait sa jonction avec les troupes placées sous le commandement d'Eugène de Beauharnais depuis janvier ; elles forment trois corps d'armée, les 20, Se et 11e, dirigés par le maréchal Victor, le général Lauriston et le maréchal 381

 

L'ÉCHEC DU SURSAUT DYNASTIQUE (1810-1815)

Macdonald. Ces trois corps d'armée regroupent quarante mille hommes. Napoléon dispose donc, en mai 1813, de cent vingt mille hommes en campagne, auxquels il faut ajouter les nombreuses garnisons disséminées en Allemagne et qui servent de points d'appui à sa progression. Face à lui, les Russes et les Prussiens ne peuvent opposer que cent mille hommes.

Fort de cette supériorité numérique, Napoléon bouscule ses adversaires. Le 2 mai, il gagne la bataille de Lützen, aux environs de Leipzig, et s'empare de cette ville, mais cette bataille lui vaut de très lourdes pertes, environ dix-huit mille hommes, et elle s'achève sans que la décision soit véritablement faite, puisque les Russes et les Prussiens parviennent à s'échapper. L'armée française poursuit cependant sa marche en avant ; elle s'empare de Dresde le 8 mai, puis repasse l'Elbe le 10. Dix jours plus tard, les Français sont encore vainqueurs à Bautzen et Würschen, mais, encore une fois, la victoire n'est pas décisive et les alliés peuvent se retirer. Au nord, le maréchal Davout reprend Hambourg puis Lübeck. Au sud-est, le général Lauriston s'avance jusqu'à Breslau. La France a effacé en grande partie les revers du début de 1'année. Seul le grandduché de Varsovie lui échappe encore pour rétablir l'emprise qui était la sienne en Europe avant la campagne de Russie. Pourtant les armées françaises sont exsangues. La dureté des combats et leur répétition ont provoqué de profondes saignées dans des troupes encore mal aguerries. Plus d'un tiers des forces engagées au début du mois est hors de combat, encombrant les hôpitaux hâtivement organisés ou venant allonger la longue liste des morts de la Grande Armée. Napoléon espère donc qu'un répit lui permettra de refaire ses forces, d'autant plus que la probable entrée en guerre de l'Autriche l'inquiète. Il accepte donc un armistice, signé le 4 juin à Pleiswitz et qui doit s'étendre jusqu'au 20 juillet. Cette trêve doit favoriser la tenue d'un congrès destiné à trouver une solution de paix.

L'armistice de Pleiswitz a surtout pour effet de préparer la suite de la campagne. Les Prussiens en profitent pour négocier avec l'Angleterre un traité qui marque un engagement commun en faveur de la paix. Signé le 14 juin à Reichenbach, ce pacte inclut aussi la Russie. L'Angleterre apporte une aide financière à ses nouveaux alliés, en leur promettant deux millions de livres sterling.

Forte de ses succès en Espagne, elle aperçoit pour la première fois une issue favorable au conflit qui ravage 1'Europe depuis plus de vingt ans. La tenue d'un congrès à Prague, organisé sous 1'égide des Autrichiens officiellement neutres, n'est donc qu'un écran de fumée, destiné à masquer les préparatifs militaires des belligérants.

Du côté français, on ne se résigne à aucune concession, sinon 1'abandon de la Pologne déjà perdue et des Provinces Illyriennes.

Quant aux alliés, ils réclament la fin de la présence française en Allemagne et en Hollande, ce que Napoléon ne peut admettre. Le 382

 

L'ÉCROULEMENT DE L'EMPIRE

congrès de Prague s'ouvre le 29 juillet, il s'achève le 1 1 août sur un constat d'échec. L'Autriche a alors décidé de passer dans le camp adverse. Le retournement autrichien se préparait depuis plusieurs semaines. Metternich ne cessait en effet de pousser l'empereur François à l'alliance avec la Russie, malgré les nombreuses rét!cences persistant à l'égard de ce rival traditionnel de l'Autriche. A la fin juin déjà, un accord avait été signé avec le tsar. Il prévoyait l'adhésion de l'Autriche à la coalition contre la France en cas d'échec des pourparlers de Prague. La clôture du congrès annoncée par Metternich signifiait donc l'entrée en guerre de l'Autriche qui en informa la France le 12 août.

En deux mois, l'état des forces en présence s'était modifié. Du côté français, la levée de cent quatrevingt mille hommes en avril avait porté ses fruits. Napoléon pouvait compter sur une armée de quatre cent mille hommes, dont une partie cependant était utilisée à la surveillance des garnisons. Ainsi, trente mille soldats sont cantonnés dans la région de Hambourg sous le commandement du maréchal Davout. Mais l'essentiel de ses forces est concentré dans le royaume de Saxe, théâtre des affrontements du printemps.

Onze corps d'armée sont alors en action. Face aux Français, les coalisés ont aligné trois grandes armées qui concrétisent l'internationalisation du conflit. Au nord, une armée de cent mille hommes est commandée par Bernadotte, entré dans la coalition en avril.

Aux vingt-trois mille Suédois qu'il a amenés avec lui, se joignent des forces russes et prussiennes. Au centre, dans la région de la Silésie, le général prussien Blücher, nommé commandant en chef des forces prussiennes, dirige une armée de cent mille hommes.

Au sud enfin, l'armée dite de Bohême, placée sous le commandement du général autrichien Schwarzenberg, apparaît comme le danger le plus périlleux pour Napoléon avec ses deux cent mille soldats.

Les premières confrontations sont hésitantes. Les maréchaux de Napoléon subissent plusieurs revers au cours du mois d'août, mais l'Empereur préserve l'essentiel en remportant la bataille de Dresde le 27 août. Les alliés y laissent vingt-sept mille hommes, tandis que les Français n'en perdent que huit mille. Schwarzenberg évite malgré tout la débâcle et peut reformer ses forces. Les combats se poursuivent au mois de septembre, sans qu'aucune des deux parties emporte la décision. Mais les forces françaises s'affaiblissent, tandis que les alliés peuvent compter sur de plus prompts renforts.

L'organisation de l'armée nationale en Prusse donne à présent des résultats tout à fait satisfaisants et l'argent anglais permet de s'approvisionner en armes et en munitions. À la fin du mois de septembre, Napoléon est donc sur une position défensive. Il a regroupé la plus grande partie de ses forces autour de Dresde où lui-même s'est installé. Quatre corps d'armée et la Garde forment un ensemble de cent trente mille hommes. Plus au nord, sur la rive 383

 

L'ÉCHEC DU SURSAUT DYNASTIQUE (1810-1815)

gauche de l'Elbe, soixante mille soldats surveillent le fleuve et protègent Leipzig où séjournent également douze mille hommes.

Enfin, l'armée de Davout, à Hambourg, avec ses trente mille soldats, est intacte, mais d'une utilisation difficile. Napoléon ne dispose donc plus que d'environ deux cent mille hommes au cœur de l'action, lorsque l'offensive alliée sur l'Elbe est lancée au début du mois d'octobre. Pour tenter d'empêcher la concentration des coalisés, il porte l'essentiel de ses forces dans la région de Leipzig, mais ne peut les rassembler complètement. Il se trouve donc en infériorité numérique au moment où commence ce combat décisif, le 16 octobre. Schwarzenberg dispose en effet de deux cent mille hommes. Le lendemain, il reçoit le renfort de Bernadotte et de Bennigsen, ce qui porte à trois cent mille l'effectif des alliés. Le 18 octobre, au troisième jour du combat, les troupes saxonnes envoyées contre Bernadotte se retournent contre les Français et s'unissent aux alliés. Cette défection achève la déroute française.

Napoléon donne l'ordre du repli. Le 19, la retraite vers l'ouest commence, dans un grand désordre, accentué par la destruction du dernier pont sur l'Elster. En tentant de franchir la rivière à la nage, le maréchal Poniatowski s'y noie. La bataille de Leipzig s'achève par la déroute des Français qui perdent à cette occasion soixante mille hommes. Certes, les alliés ont eux aussi subi de lourdes pertes, mais ils ont emporté la victoire et surtout ils sont parvenus à sceller l'union des Allemands contre Napoléon. Psychologiquement la défection des Saxons est un élément majeur du conflit. Elle manifeste la cohésion allemande contre la France et répond aux appels à l'unité lancés par la Prusse, que les Bavarois avaient déjà entendus. La bataille de Leipzig devient pour les Allemands un moment fondateur de leur histoire nationale, d'où son surnom de

« bataille des Nations ».

Désormais, les Français combattent quasiment seuls en Allemagne, sur un territoire hostile. Napoléon a pourtant réussi à sauver une partie de son armée, soit environ cent mille hommes, avec laquelle il repasse le Rhin à Mayence le 2 novembre. Mais celle-ci est bientôt victime du typhus, qui ravage ses rangs. Napoléon peut aussi compter sur l'armée formée autour de Hambourg par Davout et qui s'est renforcée des divers débris venus de l'Allemagne orientale ; elle compte environ cent mille hommes. Ces forces apparaissent bien faibles face à la puissance alliée, d'autant que les défections se multiplient. À la fin du mois d'octobre, les Français ont dû évacuer le royaume de Westphalie. Quelques jours plus tard, le roi de Wurtemberg s'entend avec les alliés et quitte le giron français.

Sur le plan militaire, les garnisons françaises de Dresde et de Dantzig capitulent, mais il reste encore cent soixantedix mille hommes répartis dans diverses garnisons que Napoléon se refuse à rappeler, espérant qu'ils serviront de tête de pont à une reconquête de l'Allemagne à laquelle il ne renonce pas. Pourtant, à la fin du 384

 

L'ÉCROULEMENT DE L'EMPIRE

mois de décembre, les alliés entrent en Alsace. La campagne d'Allemagne a pris fin. L'Empire se réduit comme peau de chagrin.

2. LA DISLOCATION DE L'EuROPE NAPOLÉONIENNE

Pendant que Napoléon succombait en Allemagne, l'Espagne lui échappait définitivement. Depuis 1808, la péninsule Ibérique était devenue le principal terrain d'action des Anglais sur le continent européen. Maîtres du Portugal, ils étaient parvenus au début de 1812

à prendre véritablement pied en Espagne. Le général Wellington a conquis alors plusieurs régions et peut désormais apporter une aide efficace aux armées espagnoles. Dans le même temps, la résistance s'est organisée politiquement, à partir de 1810. Une assemblée, les Cortès, se réunit à Cadix, au sud de l'Espagne, sous la protection de la flotte anglaise. Le clergé qui compte un tiers des députés y tient une place notable, mais les Cortès sont surtout dominés par la bourgeoisie libérale, le peuple en étant absent. Pour la première fois dans l'histoire de l'Espagne, se crée un forum de libre discussion politique où s'opposent « absolutistes » pour qui le seul souverain est le roi, de droit divin, et libéraux qui placent la nation audessus du roi. Mais les uns et les autres s'accordent pour donner aux Cortès le droit de légiférer. Les premiers pensent que l'assemblée doit s'en tenir au seul vote des crédits de guerre. Les seconds défendent l'idée qu'il faut aller plus avant. Or, ces derniers sont majoritaires et finissent par orienter l'œuvre de l'assemblée, en faisant voter la Constitution dite de Cadix le 19 mars 1812. Placée sous l'invocation de Dieu, elle rappelle aussi que « la souveraineté réside essentiellement dans la nation », les Cortès retrouvant des accents que n'auraient pas reniés les révolutionnaires français de 1789. L'Espagne demeure une monarchie, mais une « monarchie limitée » dans laquelle le roi, toujours qualifié de « majesté catholique », détient entre ses mains le pouvoir exécutif, la séparation des pouvoirs étant par ailleurs établie. Il s'agit donc au total d'un texte proprement révolutionnaire, héritier direct de la philosophie des Lumières. Il rappelle qu'entre le despotisme bourbonien et la tyrannie napoléonienne, une fraction des Espagnols entend trouver une troisième voie. Plus profondément, cette Constitution de 1812

montre l'influence qu'a eue en Europe la Révolution française, mais aussi le modèle anglais. Cette œuvre politique est ensuite prolongée par l'abolition de l'Inquisition. Napoléon doit désormais compter avec une opposition structurée qui s'est emparée de l'arme du libéralisme et du nationalisme pour mieux combattre la France.

Que peut l'Empereur face à des Espagnols qui brandissent en même temps le drapeau de la liberté et celui de l'indépendance nationale ?

Histoire du Consulat et de l'Empire
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