5. LA CENSURE DE L'INFORMATION

Avec la littérature, c'est finalement la presse qui est la plus touchée par l'effort du régime pour contrôler les esprits. Napoléon s'en méfiait depuis son avènement. Il avait déjà réduit son influence en 1800 en limitant le nombre de journaux autorisés à Paris, mais aussi 257

 

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en favorisant la prise en charge de titres par certains de ses proches.

À partir de la formation de l'Empire, il entend aller encore plus loin dans le contrôle des journaux. En 1804, une quinzaine de titres parisiens se partageaient les faveurs du public, mais leurs tirages étaient très limités, plafonnant à vingtcinq mille exemplaires seulement, soit en moyenne moins de deux mille exemplaires par journal. Parmi ces titres, quatre ou cinq seulement ont une réelle influence. C'est vers eux que se porte particulièrement l'attention de Napoléon : « Mon intention, écrit-il à Fouché, est donc que vous fassiez appeler les rédacteurs du Journal des débats, du Publiciste et de la Gazette de France, qui sont, je crois, les journaux qui ont le plus de vogue, pour leur déclarer que, s'ils continuent à n'être que les truchements des journaux et des bulletins anglais, et à alarmer sans cesse l'opinion, en répétant bêtement les bulletins de Francfort et d'Augsbourg sans discernement et sans jugement, leur durée ne sera pas longue 21. »

La presse est donc sous une surveillance particulièrement implacable, exercée par Napoléon lui-même, mais surtout par le ministère de la Police où une direction spéciale s'occupe des affaires de presse, même si Fouché tente de minimiser sa propre responsabilité : « J'étais censé être le régulateur de l'esprit public et des journaux qui en étaient les organes, rapporte-t-il dans ses Mémoires, et j 'avais même des bureaux où l'on s'en occupait 22. » En fait, jusqu'en 1810, le contrôle de la presse lui revient, ce qui explique les innombrables lettres que lui adresse Napoléon à ce sujet. En 1805, dans la lettre à Fouché citée plus haut, l'Empereur pointait du doigt les trois journaux susceptibles de menacer son autorité ; il évoque tout d'abord le Journal des débats, à juste titre car c'est le journal le plus lu sous l'Empire. Fondé en 1789, pour rendre compte des débats de l'Assemblée nationale, il est dirigé depuis par les frères Bertin qui sont parvenus à le sauver de la répression, en se ralliant au régime du 18-Brumaire. Mais le journal n'a pas abandonné l'essentiel de sa doctrine, à savoir un refus marqué des idéaux de la Révolution. Il est resté fondamentalement contrerévolutionnaire, même s'il l'exprime avec mesure. La qualité de ses principaux rédacteurs ne laisse aucun doute sur son orientation ; on y retrouve les signatures du vicomte de Bonald, de Chateaubriand, et surtout de Geoffroy qui y tient un feuilleton littéraire très suivi. Avec plus de dix mille exemplaires en 1804, il est de loin le journal le plus vendu à travers la France, les trois quarts de ses envois s'effectuant en province.

C'est pourquoi Napoléon lui porte une particulière attention et multiplie les menaces contre lui : « Un temps viendra où je prendrai des mesures pour confier ce journal, qui est le seul qu'on lit en France, entre des mains plus raisonnables et plus froides 23. » Depuis 1805, Napoléon a imposé un censeur au Journal des débats. « Mon intention, écrit-il alors à Fouché, est que désormais, le Journal des débats ne paraisse pas qu'il n'ait été soumis la veille à une censure. Vous 258

 

L'ENCADREMENT DE LA VIE POLITIQUE

nommerez un censeur qui soit un homme sûr, attaché et ayant du tact, auquel les propriétaires du journal donneront douze mille francs d'appointement 24. » Sous cette définition se cache Joseph Fiévée, qui était par ailleurs l'un des informateurs privilégiés de Napoléon. L'Empereur oblige bientôt le journal à changer de titre, au motif qu'il rappelle trop la Révolution. Il devient donc le Journal de l'Empire. Ces mesures n'entravent pas son développement. À

l'heure où la presse végète, le Journal de l'Empire accroît son audience pour atteindre vingt et un mille exemplaires en 181 1.

Certes, la censure interdit qu'y soient publiés des articles hostiles au régime, mais les opinions connues de ses rédacteurs, tout comme le ton de leurs écrits, contribuent à rassembler derrière le Journal de l'Empire un public éclairé qui cherche à briser le carcan de la presse officielle. Cette relative indépendance d'esprit explique l'irritation constante de Napoléon à l'égard de ce journal, en particulier à propos des nouvelles qu'il donne concernant les mouvements de troupes étrangers : « Il est temps de mettre un frein aux journaux ; ils alarment perpétuellement le commerce et la nation sur les Russes [ ... ] Le Journal de l'Empire est le plus alarmiste ; il nous met sans cesse les Russes sous les yeux 25, » Le même jour, 6 mars 1806, il s'en prend directement au censeur du journal, Fiévée : « Faites connaître à Fiévée, écrit Napoléon au directeur général des Postes, Lavalette, que je suis très mécontent de la manière dont il rédige son journal 26 », euphémisme s'agissant d'un travail de censure que Napoléon se refuse à appeler de son nom, préférant au terme de

« censeur » celui de « rédacteur ». L'année suivante, Fiévée est remplacé par Étienne. Mais le changement de censeur n'a pas provoqué le résultat escompté. Étienne est à son tour sur la sellette : « Je reçois votre lettre du 29 avril. Je vois dans le bulletin du 27 avril des bulletins de Rome qui n'ont pas le sens commun et qui ne mériteraient pas en vérité de m'être mis sous les yeux. Celui qui les a écrits n'a ni bon sens ni bon esprit. Vous devriez tâcher de mieux choisir vos agents 27. » Alors que la crise couve entre l'Empereur et le pape, Napoléon reproche au journal de trop parler du pape, du clergé et plus généralement de religion : « Le sieur Étienne est la cause de l'agitation qui existe aujourd'hui en France sur les affaires de Rome.

Faites donc chasser les vieux rédacteurs si animés contre l'administration actuelle. J'avais également défendu aux journaux de parler de prêtres, de sermons, de la religion », rappelle-t-iI 28• Puis c'est la situation en Espagne, à partir de mai 1808, qui fait l'objet d'une censur� particulière.

A côté du Journal de l'Empire, Le Publiciste ou La Gazette de France font plus pâle figure, leur tirage ne dépassant pas à l'un et l'autre les quatre mille exemplaires. Le Publiciste, propriété de Suard, est resté proche des idéaux de la philosophie des Lumières.

Le salon de Jean-Baptiste Suard était, au dire de Victor de Broglie qui y fait son entrée dans le monde, un des sanctuaires de la société 259

 

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du XVIIIe siècle. « Le Publiciste était l'organe de cette société, raconte-t-il. C'était en quelque sorte un intermédiaire discret et ingénieux qui tempérait la rudesse de la Décade, organe des défenseurs du XVIIIe siècle, et l'ardeur du Journal des débats, organe de la réaction. » Le Publiciste publie régulièrement des articles de Benjamin Constant, mais aussi Prosper de Barante, ami de Mme de Staël. La tendance de la Gazette est en revanche contrerévolutionnaire. Elle a été quelque peu revigorée en 1805 par la fusion forcée qui lui a été imposée avec La Clef du cabinet et le Journal des défenseurs de la patrie, deux titres dont les tirages avoisinaient les mille deux cents à mille trois cents exemplaires. Cette politique de rapprochement des journaux est voulue par le gouvernement qui peut ainsi mieux contrôler les titres restants. Comme Le Publiciste, la Gazette est étroitement surveillée par le régime qui leur impose également un censeur rattaché à leur rédaction. Lacretelle jeune remplit ce rôle auprès du Publiciste, Esménard auprès de La Gazette de France.

L'un et l'autre sont des écrivains ralliés à l'Empire, même s'ils viennent du courant monarchiste et partagent donc une certaine identité de vues avec les rédacteurs des journaux dont ils doivent surveiller la ligne éditoriale. Le censeur n'a pas qu'un simple rôle de contrôle ; il prête aussi sa plume au journal auquel il est attaché, ce qui fait mieux comprendre qu'il soit rémunéré par lui. C'est aussi pourquoi le gouvernement a cherché des censeurs proches des journaux auxquels ils étaient adjoints. Au moins dans les premiers temps de la politique de censure, ce principe de communauté de vues entre le censeur et le journal a été respecté. Après 1807, un nouveau tour de vis est donné. Au moment où la guerre reprend sur le continent, Napoléon se plaint des nouvelles publiées par les journaux parisiens sur la politique extérieure. À ses yeux, les censeurs chargés de la surveillance des articles sont les principaux responsables de cette situation. Lacretelle au Publiciste et Esménard à La Gazette de France sont donc remplacés respectivement par Jouy et Mouvel.

Les revues n'échappent pas à l'attention du maître. Deux d'entre elles ont alors une certaine influence, le Mercure de France et la Décade philosophique. Prestigieuse revue remontant au XVIIe siècle, le Mercure de France avait mal vécu la Révolution, jusqu'au jour où Fontanes décida de la faire renaître au début du Consulat. Amant d'Élisa Bacciochi, il obtient le soutien de Lucien Bonaparte pour racheter le titre et lui redonner son lustre en y associant des rédacteurs de talent à l'image de Louis de Bonald ou François-René de Chateaubriand, associés à de vieilles gloires du Mercure. Par ce choix, comme par les articles publiés par la revue, le ton est donné : le Mercure de France se situe dans la mouvance néo-monarchique et entend combattre les principes révolutionnaires. Elle se heurte dès lors presque naturellement à la Décade philosophique, mais s'avère très proche du Journal des débats avec lequel elle partage des 260

 

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intérêts financiers, ainsi qu'un nombre non négligeable de rédacteurs. Toutefois, malgré son rachat par Chateaubriand en 1803, le Mercure végète. L'auteur du Génie du christianisme part peu après pour l'Italie, tandis que Fontanes s'éloigne de la revue en gravissant les degrés du pouvoir. De plus, la vigilance du ministre de la Police est extrême. Dès lors, il suffit d'un article tendancieux de Chateaubriand, revenu d'Italie, pour provoquer des mesures contre le journal. L'écrivain avait implicitement comparé la France à l'Empire turc, ce qui n'avait pas été du goût des hiérarques du régime. Cet article, publié en juillet 1807, est en fait un prétexte à une remise en ordre prévue de plus longue date et qui conduit à la fusion du Mercure de France et de la Revue philosophique, nouveau nom donné à la Décade philosophique.

Cette dernière avait été l'organe des Idéologues sous le Consulat et avait alors bataillé contre le rétablissement des principes monarchiques et le retour en force du catholicisme, fustigeant notamment les écrits de Chateaubriand. Au début de l'Empire, son audience est cependant réduite, puisqu'elle diffuse moins de mille exemplaires à travers toute la France. Comme le Journal des débats, son titre fleure trop les temps révolutionnaires pour être conservé ; la Décade devient donc Revue philosophique, avant d'être obligée de fusionner en 1807 avec sa grande rivale, le Mercure de France. La fusion s'opère au profit de la première, bien que l'on conserve le titre du Mercure. Le partage du capital est en effet profitable aux propriétaires de la Revue philosophique qui en obtiennent trois douzièmes, alors que ceux du Mercure doivent se contenter de quatre douzièmes. Le gouvernement a pris soin de se réserver le reste ; il a désormais une arme supplémentaire pour contrôler la revue. Certes, la fusion fait cesser les dissensions entre les deux organes, mais par là même elle affaiblit le débat politique et littéraire. De ce point de vue, l'objectif visé par Napoléon est atteint.

La répression des journaux n'est qu'un aspect de la politique napoléonienne à l'égard de la presse. Napoléon a également cherché à se doter d'une presse totalement dévouée à sa cause. Il avait en Italie puis en Egypte compris la force des mots écrits, à travers le Courrier de l'armée d'Italie puis le Courrier d'Égypte. Il sait que le public lettré est avide de nouvelles. Mais les seules qu'il entend lui fournir doivent être favorables à sa cause et grandir son prestige.

Napoléon est passé maître dans l'art de la propagande. Dès les lendemains du 18-Brumaire, il prend ainsi en main le Moniteur, journal fondé par l'éditeur Panckoucke en 1789, qu'il rachète alors, confiant sa direction à l'un de ses fidèles lieutenants, Maret. Le Moniteur devient la voix du régime. Il porte en titre Gazet(e nationale ou le Moniteur universel. Et en dessous on peut lire : « A dater du 7 nivôse an VIn [28 décembre 1799] , les actes du gouvernement et des autorités constituées contenus dans le Moniteur 261

 

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sont officiels. » Napoléon y fait insérer des textes de plus en plus nombreux ; les Bulletins de la Grande Armée y sont reproduits. Mais l'intérêt du journal reste relatif. Après une première partie consacrée aux nouvelles de l'étranger, ce qui concerne l'intérieur contient quelques informations transmises par les ministères, ainsi que, le cas échéant, le compte rendu des séances du Corps législatif.

Quelques faits divers émaillent le journal, mais on y chercherait en vain trace de meurtres, vols ou brigandages. Il ne saurait être question de laisser entendre que le pays n'est pas sûr. Les faits divers relatés sont donc pour l'essentiel des accidents. Ainsi, dans le numéro du 1er juillet 1807, on apprend qu'à Besançon, l'archevêque a publié une circulaire au sujet de l'ouragan qui a frappé la région ; qu'à Évreux un enfant a été sauvé in extremis de la noyade par un ouvrier fondeur ; qu'à Valence enfin, l'explosion d'une chaudière chez un droguiste a tué deux personnes, tandis que le « zèle ,des citoyens » sauvait la ville des flammes. La responsabilité de l'Etat n'étant pas engagée dans ces accidents, ils peuvent être portés à la connaissance du public. Celui-ci est toutefois restreint. Étant donné son caractère officiel, le Moniteur est lu essentiellement par les représentants de l'administration. Il est également recommandé à la presse parisienne, mais aussi de province, de reprendre les textes du Moniteur, sous peine de mesures de rétorsion. C'est une autre manière de promouvoir une parole officielle. Pourtant Napoléon n'a jamais réussi à augmenter son audience, malgré les nombreux abonnements que lui-même souscrit ; il ne tire qu'à trois mille exemplaires au milieu de l'Empire.

Le Journal de Paris est encore moins lu. Il est vrai qu'il ne bénéficie pas du label de journal officiel, même si, depuis les débuts du Consulat, il n'a jamais démenti son soutien à Bonaparte. Appartenant à Roederer, qui en partage la propriété avec Corancez depuis 1792, il passe définitivement dans le camp brumairien lorsque Corancez cède ses parts à Maret, grâce à l'aide financière de Bonaparte. Deux des principaux soutiens du régime, Roederer et Maret, sont désormais à la tête d'un journal qui ne parvient pourtant pas à dépasser les deux mille exemplaires. Les positions qu'il défend, notamment ses critiques à l'égard du catholicisme et sa défense des principes de 1789, n'emportent pas l'adhésion. En outre, bien que fidèle au régime depuis l'origine, le Journal de Paris n'en est pas moins soumis aux mêmes mesures contraignantes que les autres journaux. Il a son censeur attitré et subit les foudres du maître dès lors qu'il s'éloigne de la ligne officielle, si bien que l'intérêt de sa lecture devient extrêmement mince.

La presse de province n'échappe pas à la vigilance des pouvoirs publics. Chaque préfet se charge des journaux de sop. ressort, mais peut aussi recevoir des injonctions de Napoléon. A l'époque du Consulat, de nombreux journaux de tendance jacobine ou monarchiste avaient été supprimés. Cette politique répressive s'accentue 262

 

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sous l'Empire, les préfets tendant en outre à susciter des feuilles dévouées au gouvernement dont la principale fonction est de reproduire les annonces officielles ou les jugements des tribunaux. Dans les Hautes-Pyrénées par exemple, où il n'existait pas de titre, le préfet encourage en 1806 la création du Journal des Ha utes

Pyrénées, mais il ne le contrôle pas encore totalement et se plaint même en 1810 de la manière dont il est dirigé. Jusqu'à cette date, il contient pour l'essentiel des articles repris �e journaux parisiens et de plus en plus de publications judiciaires. A la suite des décrets de 1810, il passera comme l'ensemble des journaux de province sous la direction du préfet. De fait, les titres se sont multipliés sous l'Empire, puisque les quatre cinquièmes des départements disposent d'un ou de plusieurs journaux politiques. Leur tirage ne dépasse en général pas les mille exemplaires, souvent beaucoup moins, ce qui correspond toutefois au nombre des notables membres des assemblées électorales.

La presse périodique est surtout destinée à la bourgeoisie. Les milieux populaires achètent plus rarement le journal. Ils sont, en revanche, touchés par les feuilles occasionnelles, les « canards », dont la parution est épisodique. Ces feuilles reprennent des articles de journaux à l'occasion de grands événements, comme le sacre de Napoléon, et surtout les grandes batailles remportées par l'Empereur. Elles s'attardent aussi sur les événements les plus sensationnels, comme les attentats commis contre Bonaparte. C'est par ce biais que l'écho déformé de la vie nationale parvient dans les campagnes. Ces écrits y sont diffusés par des colporteurs qui sillonnent les routes de France sans être véritablement inquiétés, au moins jusqu'en 1810. Certes, ils sont surveillés par la police, mais leur activité n'est pas interdite. Or, ils favorisent la diffusion des nouvelles à travers le pays, même s'ils sont aussi des vecteurs de la propagande napoléonienne.

Au-delà de la presse et des imprimés, le contrôle sur la circulation des informations est plus délicat à opérer. La censure s'exerce sur le courrier, par le biais du cabinet noir dirigé par Lavalette, directeur général des Postes, mais le contrôle ne peut être total. La difficulté est encore plus grande en ce qui concerne les nouvelles transmises oralement. Elles alimentent ce que les préfets et le ministre de la police appellent 1'« esprit public ». Les cafés, théâtres et autres lieux de réunions sont particulièrement propices, en ville, à leur diffusion. La présence de mouchards ou d'informateurs dans ces lieux stratégiques de sociabilité ne suffit pas à enrayer la propagation de certaines informations. Les déplacements de personnes en sont un des vecteurs privilégiés. Certes, le Français sort peu de son village, mais il faut compter avec les migrants temporaires, près de deux cent mille chaque année, qui regagnent leur pays après quelques mois passés en ville ou dans une autre région. Il faut compter aussi avec les soldats, revenus dans leur village après une blessure, voire 263

 

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lors d'un congé. Il faut enfin compter avec les voyageurs, souvent d'origine bourgeoise ou noble, qui se déplacent pour leurs affaires et se rendent aux eaux dans les Pyrénées ou les Vosges, voire en villégiature. Le contrôle sur ces divers déplacements, par le biais de passeports, n'empêche pas la circulation d'éventuelles informations détenues par ces voyageurs. Dans un pays maintenu sous le régime de la censure, le risque est grand que les nouvelles diffusées soient partiellement fausses ou pour le moins exagérées, d'où la promptitude des préfets à les traquer pour les démentir immédiatement, au risque de les diffuser encore plus largement. Le ministre de l'Intérieur précise ainsi aux préfets, en octobre 1809, qu'il les tiendra informés des grandes lignes de la politique du pays, pour leur permettre d'étouffer « les fausses nouvelles ». Les « bruits » sont donc un des principaux fléaux que le gouvernement a à combattre.

Plus pernicieux que les informations écrites, ils sont, à ses yeux, un véritable danger pour la stabilité de l'édifice social.

 

Histoire du Consulat et de l'Empire
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