5. LA RECONNAISSANCE DU CULTE JUIF

L'élargissement de l'Empire vers l'Allemagne a provoqué l'accroissement du nombre de Juifs sur son territoire. Ils forment alors une communauté d'environ soixantedix-sept mille membres, dont quarantesept mille dans la France hexagonale, où ils sont concentrés pour l'essentiel en Alsace (vingt-six mille) et en Lorraine (dix mille), à Paris (dix mille), et dans certaines villes du sud de la France, comme Lyon, Bordeaux ou Marseille qui comptent toutes trois plus de mille Juifs, tandis qu'Avignon n'en accueille qu'une centaine. Devenus citoyens français à part entière au début de la Révolution, les Juifs de France n'en restent pas moins en marge de la société, tant pour des raisons économiques que culturelles. En outre, la Terreur a désorganisé les communautés juives. Elles peinent à se restructurer sous le Consulat ; on ne dénombre alors que cent cinquante synagogues, mais surtout le manque de rabbins est criant et la qualité de ceux qui sont en place souvent médiocre, les écoles talmudiques ont disparu. Cette véritable anarchie conduit à envisager un nouveau cadre pour le développement du culte israélite. L'idée est lancée par Portalis dès 1800. Mais il faut attendre 1806 pour que le problème soit véritablement posé, signe des réticences nombreuses que suscitait cette reconnaissance, notamment dans les milieux catholiques.

Napoléon s'empare de la question en 1806, après avoir traversé Strasbourg où il a entendu les plaintes de créanciers contre l'usure pratiquée par les prêteurs d'origine juive. Cette question de l'usure est en effet l'un des éléments du débat qui s'ouvre ; elle ranime un vieux fond d'antisémitisme qui ne s'est jamais totalement éteint 235

 

LA NAISSANCE D'UNE MONARCHIE (1804-1809)

dans le pays. Pour régler ce problème, l'Empereur décide de réunir à Paris une assemblée de notables juifs. Composée de cent onze personnes, désignées par les préfets et venues de tout l'Empire, y compris des régions italiennes, elle commence ses travaux en juillet 1806. Elle doit répondre à douze questions, sur le mariage, la polygamie, l'organisation du culte, censées prouver le degré d'intégration des Juifs à la nation. Au vu des réponses favorables apportées par cette assemblée, Napoléon décide de faire renaître le Grand Sanhédrin, disparu au début de notre ère, afin de soumettre ses projets d'intégration à une autorité religieuse. La mesure est spectaculaire, pour ne pas dire théâtrale, car ce Sanhédrin n'a aucune fonction religieuse. Les formes anciennes sont cependant respectées ; soixante et onze personnes, dont deux tiers de rabbins, prennent part aux travaux de cette assemblée, présidée par le rabbin alsacien David Sintzheim. Elle examine une série de projets susceptibles de permettre l'intégration des Juifs à la société fran

çaise, et se sépare après la publication de Décisions doctrinales, censées s'appliquer à tous les Juifs. Après, un mois de réunion, le Grand Sanhédrin est dissous en mars 1807. L'assemblée des notables qui avait continué ses activités est également renvoyée en avril de la même année. Le gouvernement peut alors faire connaître les décisions prises. Comme lors de la discussion du Concordat, l'acte d'autorité suit la négociation, sans en respecter toutes les composantes.

Le 17 mars 1808 paraissent trois décrets réorganisant le culte et précisant le statut juridique des Juifs. L'organisation de base est calquée sur le modèle protestant. Le territoire national est divisé en dix circonscriptions qui forment un consistoire, avec à leur tête une assemblée composée de notables et de religieux, chargée d'organiser le culte, de recruter les rabbins, de les rémunérer également car, contrairement au c!ergé catholique et protestant, les rabbins ne sont pas payés par l'Etat. Chaque consistoire doit regrouper au moins deux mille Juifs. Enfin, au sommet, un consistoire central, dont les membres sont nommés par le ministre des Cultes, sert d'intermédiaire entre la communauté juive et le gouvernement. La religion juive reçoit ainsi un statut comparable à celui des catholiques et des protestants, les Juifs acceptant en contrepartie de devenir des citoyens français à part entière, en se faisant inscrire sur les registres d'état civil et en adoptant la législation contenue dans le Code civil. Ils doivent aussi accepter des mesures drastiques sur le plan économique, puisqu'une partie des dettes qui étaient dues aux Juifs de l'Est est éteinte, en même temps que l'accès à la profession de commerçant est soumis à une autorisation des préfets. Ces mesures portent atteinte au principe d'égalité de tous les citoyens devant la loi, mais elles ont été prises par Napoléon pour faire taire les dissensions, fortes dans l'Est, entre les diverses communautés.

Ainsi, par des mesures d'organisation, mais aussi des mesures 236

 

LE CONTRÔLE DES ÂMES

d'autorité, l'Empire a tendu à favoriser l'assimilation des Juifs de France.

Ce cadre légal sert à contrôler les divers cultes, il est aussi un moyen de permettre le développement de rapports harmonieux entre eux. Chaque communauté est invitée au respect de l'autre.

L'exemple le plus net de cette politique est l'interdiction des processions catholiques dans les villes où est bâti un temple protestant, afin de ne pas heurter la sensibilité des protestants par des démonstrations ostentatoires. De même, la mesure prise en 1808 pour éteindre les dettes à l'égard des Juifs a pour principale motivation la fin des soulèvements anti-Juifs dans l'est de la France. L'intégration des protestants et des Juifs à la nation vise à la formation d'une communauté de citoyens par-delà les divisions confessionnelles.

L'Empire entend marquer la fin de l'association « Catholique et Français », en offrant la possibilité d'être Français et catholique, ou protestant, ou juif. L'indifférentisme religieux ne trouve pas place dans ce schéma ; il est toutefois toléré mais, à la différence des années 1880, la neutralité des années 1800 reste fondée sur l'idée de Dieu. En revanche, l'État se montre intraitable pour les membres des groupes religieux qui, à l'image de la Petite Eglise, refusent le cadre légal.

 

6

L'encadrement de la vie politique

Le plébiscite de 1804 marque la dernière grande consultation générale des Français. Désormais, et jusqu'aux Cent-Jours, Napoléon gouverne sans se soucier de l'avis des électeurs. Il n'en néglige pas pour autant l'opinion publique et s'attache à empêcher toute expression de l'opposition.

1. LE CONTRÔLE DE PARIS

Exprimée à plusieurs reprises, la méfiance de Napoléon à l'égard de Paris reste forte. Il est hanté par le souvenir de la journée du 10 août 1792 à laquelle il a assisté. Elle symbolise à ses yeux le Paris populaire déboulonnant la monarchie et résonne comme une menace pour sa propre autorité. Cette crainte repose sur quelques faits isolés, de médiocre envergure. Napoléon Bonaparte a surtout mal supporté les réactions parisiennes lors de la conspiration de Cadoudal en 1804, en particulier au moment de l'arrestation de Moreau, puis lors de la mort suspecte de Pichegru dans sa prison. Des placards anonymes sont alors affichés dans Paris contre le despotisme du Premier consul et de nombreuses rumeurs hostiles à son pouvoir circulent, ce qui fait dire à l'un des proches de Bonaparte, le conseiller d'État Roederer : « L'animosité, le déchaînement contre le gouvernement ont été aussi violents et aussi généralement marqués que je ne l'ai vu dans les temps précurseurs de la Révolution 1. » En réalité, cette animosité est limitée pour l'essentiel aux milieux de la petite et moyenne bourgeoisie parisienne. Elle se manifeste à nouveau en juillet lorsque les anciens vainqueurs de la Bastille réclament, en récompense de leur action le 14 juillet 1789, d'être décorés de la Légion d'honneur. Les ouvriers ne paraissent pas partager ces sentiments ; ils se montrent au contraire plus empressés à l'égard du 238

 

L'ENCADREMENT DE LA VIE POLITIQUE

régime, si l'on en croit les rapports de police. « Les ouvriers ne parlent du Premier consul qu'avec vénération, lisait-on déjà dans un rapport de police de 1802 ; on serait très mal reçu à tenir devant eux des propos contre le gouvernement 2. » Un autre rapport, rendant compte, le 25 mai 1804, des résultats du plébiscite, précise : « Les ouvriers s'occupent beaucoup du droit qu'ils ont de voter pour l'hérédité impériale. Ils se réunissent en bande pour venir signer à la préfecture de police. » Les milieux populaires de Paris ont donc accepté l'Empire. Le sacre n'a pas suscité de manifestations d'hostilité. « Tous les rapports des observateurs s'accordent sur le bon esprit qui a paru dans les deux journées précédentes, sur l'unanimité des acclamations dans les divers lieux où le cortège impérial a passé », notait Fouché le 4 décembre 1804. La foule participe aux fêtes et manifestations nombreuses organisées à l'occasion de la cérémonie. Napoléon, empereur évergète, a compris qu'à l'image de ses prédécesseurs orientaux, il calmerait le peuple par du pain et des jeux. C'est pourquoi il apporte une attention constante au cours du kilogramme de pain, n'hésitant pas à intervenir pour le faire baisser, parfois au prix d'approvisionnements massifs, comme au lendemain de la crise de 1806. De même, il s'emploie à donner du travail aux ouvriers dans les temps de chômage, multipliant pour cela les grands travaux. Quant aux jeux, ils sont l'une des composantes essentielles de la fête impériale. Comme au temps du sacre, les fêtes du 15 août, puis plus tard le mariage de l'Empereur, s'accompagnent de nombreuses réjouissances qui visent à associer la population de Paris au destin de l'Empire. Le succès de cette politique est traduit en ces termes par un rapport de police : « La multitude a du travail et de l'aisance. Elle est contente : elle aime l'Empereur. )) Il est vrai que, pour empêcher toute nouvelle insurrection, l'Emper�ur n'a pas lésiné sur les moyens. Il a d'abord, depuis le coup d'Etat, procédé à l'éradication du mouvement jacobin. Il continue à faire surveiller par sa police les quartiers de l'Est parisien. Les cafés sont notamment l'objet d'une attention particulière, car ils demeurent l'un des lieux propices au débat politique.

Dans un quartier aussi sensible que le faubourg Saint-Antoine, tout danger semble écarté dès l'an VIII, malgré quelques manifestations très isolées par la suite ; en 1808, quelques anciens sans-culottes sont arrêtés pour s'être réunis et avoir évoqué leurs souvenirs des temps révolutionnaires. Bien qu'ils n'aient pas à proprement parler comploté contre le régime, les suspects sont assignés à résidence. La surveillance reste donc extrême. La police veille au grain sur une ville dont les pouvoirs ont été amoindris.

La réforme de l'administration parisienne a en effet été l'autre moyen de diminuer le rôle politique de la capitale. Elle perd son maire unique, au profit de hauts fonctionnaires placés sous la tutelle du gouvernement, à savoir le préfet de la Seine et le préfet de police. Le préfet de la Seine devient le véritable maître d'œuvre 239

 

LA NAISSANCE D'UNE MONARCHIE (1804-1809)

de la politique parisienne. Nommé à ce poste, Nicolas Frochot, Bourguignon d'origine, y trouve la récompense de son ralliement à Bonaparte lors du 18-Brumaire. Le Premier consul apprécie la modération de cet ancien député à la Constituante qui fut proche de Mirabeau. Aidé par une équipe compétente, au sein de laquelle figure notamment Jacques de Norvins, il s'affirme comme un bon administrateur, mais se montre rétif face au développement de la ville. Son principal souci est d'en assurer la sécurité. L'obsession des émeutes révolutionnaires reste grande. C'est pourquoi les pouvoirs sont dédoublés. Frochot doit compter avec le préfet de police, Dubois, dont l'activité s'accroît à partir de 1802. En principe placé sous la dépendance de Fouché, il acquiert en fait une véritable autonomie et conserve, quasiment seul, la direction de la police parisienne, s'appuyant sur quarante-huit commissaires de quartiers et sur une garde municipale fondée en 1803 et remplaçant les détachements de gendarmerie qui assuraient jusque-là la sécurité de la capitale. Ces deux hommes veillent sur le destin de Paris pendant plus de dix ans ; Dubois est remplacé en 1810, après l'incendie de l'hôtel de l'ambassadeur d'Autriche en France, lors d'une réception à laquelle assistait Napoléon ; Frochot est, quant à lui, victime de la conspiration de Malet qui a révélé en 1812 les limites de son autorité. Jusqu'à ces dates, ils règnent en maître sur Paris, relevant du seul Napoléon.

Le rôle des assemblées parisiennes est en effet très faible. Il n'existe pas de conseil municipal. Seul un conseil général de vingtquatre membres a la charge des affaires concernant le département de la Seine, c'est-à-dire Paris, mais aussi les deux arrondissements de Sceaux et Saint-Denis. Comme dans les autres départements, le conseil général a pour fonction essentielle la répartition des impôts.

Son rôle politique est très faible, même si Napoléon a tenu à y associer de grands notables, à l'image du duc de Luynes ou de Lamoignon. Ce sont aussi des notables qui accèdent aux mairies d'arrondissement. Seuls les arrondissements ont conservé leur premier magistrat, lequel est nommé par Napoléon comme dans toutes les villes de l'Empire. Ce statut particulier que Paris garde après 1805, alors que Lyon, Marseille et Bordeaux retrouvent un maire, a permis de mieux contrôler la ville. Ces maires ont une fonction effacée, qui se limite à la gestion de l'état civil, à la surveillance des écoles et à la mise en œuvre de la conscription. La crainte de Napoléon de voir naître à Paris un pouvoir concurrent est de ce fait dissipée.

Pour autant, Paris abrite encore quelques foyers d'opposition, en particulier dans les milieux de l'ancienne aristocratie. Les salons du faubourg Saint-Germain conservent une attitude frondeuse que l'on ne peut qualifier d'hostilité affichée à l'Empire. L'ancienne noblesse, sur laquelle Napoléon exerce son pouvoir de séduction, s'est en effet divisée sur l'attitude à adopter. Une partie de l'aristo-240

 

L'ENCADREMENT DE LA VIE POLITIQUE

cratie s'est ralliée, tandis qu'une autre fraction a choisi de rester en retrait, comme le rappelle la comtesse de Boigne qui a refusé de rejoindre Napoléon : « On était divisé en deux grands partis : les gens du gouvernement et ceux qui n'y prenaient aucune part. Mais ceux-ci, et j'étais des plus hostiles, se bornaient à des propos, à des mauvaises plaisanteries quand les portes étaient bien fermées. »

Même dans les salons, l'opposition est dangereuse : « Quelques sévérités exercées, de temps en temps, sur les plus intempestifs tenaient tout le monde en respect », rappelle encore la comtesse de Boigne 3. La surveillance est évidemment discrète, mais réelle ; elle s'exerce notamment par l'entremise de femmes du monde qui, à l'image de Mme de Genlis, sont payées pour remettre des rapports à Napoléon et ainsi l'informer de l'état d'esprit des salons. Il ne faut toutefois pas majorer cette forme d'opposition. Il faut notamment se méfier des récits façonnés après coup par les survivants du régime, habiles à faire oublier leur ralliement par l'évocation d'une opposition de salon. Sous l'Empire, la résistance s'est estompée, les ralliements se sont multipliés, réduisant d'autant les adversaires du rég,ime.

A l'intérieur des hôtels particuliers cependant, malgré la surveillance policière, la liberté de parole n'est pas totalement éteinte. Le salon reste un des derniers lieux d'expression libre, où les langues continuent de se délier, comme le rappelle George Sand, évoquant les conversations entendues chez sa grand-mère : « La louange officielle a fait plus de mal à Napoléon que ne lui en eussent fait vingt journaux hostiles. On était las de ces dithyrambes ampoulés, de ces bulletins emphatiques, de la servilité des fonctionnaires et de la morgue mystérieuse des courtisans. On s'en vengeait en rabaissant l'idole dans l'impunité des causeries intimes, et les salons récalcitrants étaient des officines de délation, de propos d'antichambre, de petites calomnies, de petites anecdotes qui devaient plus tard rendre la vie à la presse, sous la Restauration 4. » La chape de plomb pesant sur les esprits peut conduire à un défoulement de la parole dès lors qu'une occasion se présente. Encore personne n'est-il à l'abri d'une indiscrétion.

Pour contrer cette opposition de salon, Napoléon a cherché à susciter des lieux de rencontre qui lui soient favorables. Il a incité ses fidèles à tenir un salon où se croiseraient thuriféraires du régime et hôtes hésitants. Il a ainsi cherché à installer à Paris maréchaux et nobles d'Empire, invités à acheter des hôtels particuliers pour manifester leur réussite. Paris est le lieu où doit s'opérer la fusion des élites. Les salons des proches du régime sont donc ouverts, à l'image de celui que tiennent les Rémusat et où l'on croise le grand maître de l'Université, Fontanes, le poète Delille, le savant Cuvier, l'astronome Delambre, le dramaturge Raynouard ou le peintre Gérard, quelquefois aussi Chateaubriand. Les principaux dignitaires du régime ont le leur, à l'image des ministres dont l'action politique se 241

 

LA NAISSANCE D'UNE MONARCHIE (1804-1809)

poursuit ainsi en soirée : « Ce qu'on voyait le moins chez les ministres, raconte Mme de Chastenay, c'étaient les gens du gouvernement. Peu d'intimité régnait entre eux, et l'Empereur désirait qu'ils ne fussent pas liés. Fouché, de tous les ministres, était celui qui en réunissait le plus grand nombre, et justement par la raison qu'il se croyait audessus d'eux. M. de Talleyrand croyait servir de centre à l'équilibre de l'Europe ; tous les étrangers venaient chez lui, et à peu près exclusivement. M. de Champagny recevait en général des aspirants, des auditeurs, des protégés enfin et ceux que des rapports éphémères rapprochaient passagèrement de lui S. » La table de Cambacérès est également réputée ; il reçoit à dîner de vingt à trente convives chaque jour. Ces salons du gouvernement, comme les appelle Mme de Chastenay, sont souvent une étape dans la voie du ralliement à l'Empire ; leur fréquentation annonce parfois une invitation à la Cour. De ce point de vue, mener une vie mondaine sous l'Empire est déjà une manifestation d'adhésion au régime. Les opposants les plus irréductibles se terrent dans leur hôtel particulier. En revanche, une fraction de récalcitrants n'hésite pas à confronter ses opinions à celles des hommes du gouvernement. L'entremêlement des réseaux y invite d'autant mieux que, dans une même famille, certains des membres ont accepté de servir l'Empire, d'autres s'y sont refusés. La comtesse de Boigne est par exemple la nièce de l'évêque de Nancy, Mgr d'Osmond. Elle reçoit dans son salon le cardinal Maury, nommé archevêque de Paris par Napoléon en 1810, et l'un des symboles les plus manifestes du ralliement à l'Empire puisqu'il avait été l'un des orateurs les plus hostiles à la Révolution, avant de prêcher auprès du pape la résistance à Bonaparte. Chez la comtesse de Boigne, il s'emploie à convaincre ses hôtes du bien-fondé de son choix : « Dans les premiers temps, il venait souvent chez moi. Il avait entrepris de rallier mon père au gouvernement, et quelquefois ils causaient ensemble sur les avantages et les inconvénients du régime impérial 6. » Cette vie de salon n'est pas propre à Paris ; elle se retrouve en province où la vie politique tente également de s'organiser dans le cadre étroit fixé par le régime impérial.

Histoire du Consulat et de l'Empire
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