Un pays irréformable Rarement rentrée politique
aura été aussi tendue. L’opposition capitalise sur
l’anti-sarkozysme virulent du mois d’août. Elle se sent le vent en
poupe.
L’Express vient de
révéler qu’en mars 2007, alors seulement député, mais aussi
trésorier de l’UMP, il avait sollicité par lettre la Croix de la
Légion d’honneur pour Patrice de Maistre, le gestionnaire de la
fortune de Mme Bettencourt. Lequel avait embauché son épouse
Florence, six mois plus tard303. Comment ne pas y voir
un lien de cause à effet. Voire un conflit d’intérêt ? La presse –
et bien des Français – tranche vite. L’examen du projet de réforme
des retraites doit commencer trois jours plus tard. Cette histoire,
une aubaine pour l’opposition, embarrasse aussi la majorité et le
Président. D’autant plus qu’un changement de titulaire en dernière
minute affaiblirait la position du gouvernement, et apparaîtrait
presque comme un aveu. Cela mettrait de plus en première ligne un
remplaçant moins au fait des dossiers. Sans compter que cette
réforme, le gouvernement le savait, serait une rude épreuve.
Nicolas Sarkozy avait prévenu
ses ministres dès le printemps : « Vous allez voir, ce sera plus
dur que vous ne le croyez. » Pas seulement au Parlement, mais dans
le pays et avec les syndicats304.
Chacun gardait aussi le souvenir du choc de
2003, lorsque François Fillon avait fait voter l’alignement des
cotisations du public sur celles du privé. On avait compté sept
grosses manifestations. Chaque fois il y avait du monde. Les trains
avaient été bloqués pendant treize jours. Et le pays avec. A
l’époque, François Chérèque, se distinguant de la CGT, était dans
le rôle du syndicaliste réformiste : il avait directement négocié
avec le gouvernement un aménagement pour les carrières longues. Une
disposition qui permettrait à ceux qui avaient commencé à
travailler à 15 ans de partir 40 années plus tard, soit à 55 ans,
s’ils avaient toujours cotisé. 650 000 personnes allaient en
bénéficier avec une retraite à taux plein. Coût : deux milliards et
demi d’euros.
Le leader de la CFDT pensait en être gratifié.
Mais non : des dizaines de milliers d’adhérents avaient quitté sa
confédération pour rejoindre la CGT et surtout SUD. Ils ne lui
pardonnaient pas d’avoir directement négocié avec Jean-Pierre
Raffarin, le Premier ministre. Certains socialistes, engagés à fond
contre la réforme, l’avaient même qualifié de « social-traitre ».
Et pour bien marquer leur hostilité, ils avaient accueilli Bernard Thibault
comme un héros à leur congrès de Dijon. Une première305.
Cette fois, François Chérèque, qui souhaite
protéger son organisation, fait chorus avec la CGT. Il ne veut plus
avoir d’ennuis. Il laisse à Bernard Thibault le leadership de
l’unité syndicale contre la réforme, lequel fait entendre une
grosse voix. Sans jamais, non plus, se comporter comme un
ultra.
Mais fait nouveau : les syndicats, rompant avec
leur mot d’ordre habituel – « on ne choisit pas son interlocuteur,
on discute avec celui qui représente le pouvoir » –, sont passés à
l’offensive contre le ministre. A les entendre, pour eux aussi,
Woerth devient un vrai problème. « Le ministre n’a pas le temps de
travailler avec nous », avance même François Chérèque. « Quand je
l’ai entendu affirmer qu’il devenait impossible de parler avec moi,
j’ai bondi de mon siège : il sortait juste de mon bureau », se
révolte le ministre306.
Invité sur Europe1, François Chérèque persiste :
« Est-ce qu’il peut se défendre ? Ce qui est légitime. C’est le
juge qui décide du fond de l’affaire. » Un argument qui tombe à
côté : aucune procédure judiciaire, en effet, n’est lancée contre
le ministre, il n’est pas mis en examen. « Eric Woerth n’a commis
aucun délit pénal, identifié ou même identifiable », plaide son
avocat Me Le Borgne, qui déplore « qu’on
ne fasse plus la différence entre ce que l’on imagine et ce qui est
réel » et constate que décidément « la présomption d’innocence
n’appartient pas à notre culture ».
Pour
fléchir le gouvernement, les syndicats disposent de trois leviers :
les grèves reconductibles, les manifs et l’opinion. Les grèves
reconductibles ? Ça ne marche plus à la SNCF. Les cheminots font
leurs comptes. Dix jours de grève, c’est dix jours de salaire en
moins : « moi je ne fais pas crédit », avait prévenu Guillaume
Pepy, le patron de la SNCF.
« Si l’on n’avait pas fait le service minimum,
on n’aurait pas pu faire la réforme des retraites, on aurait pu se
trouver dans la situation de Juppé en 95 », assure Raymond
Soubie.
Les manifs ? Avant l’ouverture du débat, il y en
a déjà eu trois. Avec toujours des défilés bien fournis. On vient y
exhaler sa mauvaise humeur : « Woerth démission. » « La seule
chance de faire bouger le gouvernement, c’est que les gens soient
dans la rue, le niveau de mobilisation est crucial », disait
François Chérèque début septembre.
A cinq jours du vote, le 10 octobre, nouvelle
manif. C’est un dimanche. Il fait beau. Les Français sont venus en
famille. On aperçoit dans les défilés de jeunes couples avec des
poussettes. Des ados avec leurs grands-parents. Une communion
générationnelle contre la réforme. Martine Aubry confie alors
qu’elle rêve « que cela se passe comme pour le CPE307 ».
Dans l’opinion, comme dans le petit monde
politique des parisiens, Eric Woerth semble de plus en plus isolé.
Il est peut-être victime de sa naïveté, de sa bonne conscience et
même de ses fonctions : être maire de Chantilly et trésorier de
l’UMP suscite la suspicion dans un pays où l’intimité avec les riches est toujours
chargée d’opprobre.
Dans les semaines qui précèdent le débat, la
gauche et les syndicats ne sont pas seuls à demander sa démission.
Début septembre, Christine Boutin, son ex-collègue, juge que son
départ eût été préférable : « Il n’est pas malhonnête, mais tout
cela est détestable pour l’image du politique. »
En privé, bien des ministres partagent quelque
peu cette opinion. « Tout le monde aime Eric, disent-ils, mais tout
le monde est gêné. »
Ils craignent également pour lui : aura-t-il la
capacité physique et psychique à tenir le choc dans un hémicycle en
ébullition ? Un type de débat où le défenseur du projet doit être
engagé à 150 %. Or, s’ils voient bien qu’il est toujours debout,
ils le sentent aussi profondément atteint. « Voilà trois mois que
toute la presse raconte une histoire invraisemblable. Au début vous
hallucinez, puis finalement vous encaissez. Surtout quand il n’y a
pas de limite à la chasse à l’homme », confesse le ministre qui
ajoute : « Je sais exactement qui je suis, j’ai ma conscience pour
moi, je connais mon intégrité, ma droiture, mon honnêteté, c’est ce
qui me fait tenir308. »
Restera ? Restera pas ? La presse, qui
s’interroge, note qu’à cette question posée au Président lors d’un
déplacement en Côte-d’Or, il avait répondu sur un ton plus
qu’agacé. Elle y décèle un soutien du bout des lèvres. Et voilà que
le mardi, lors de la séance des questions d’actualité à
l’Assemblée, François Fillon affirme que la réforme sera conduite «
par le ministre », mais sans citer son nom. Un non-dit interprété
comme un lynchage. Du coup,
le soutien très insistant de Jean-François Copé : « Il faut
absolument que ce soit lui », devient suspect. En juillet, le même
Jean-François Copé disait aux journalistes : « Plus le Président
garde Woerth, plus il perd. »
Or le jeu du président du groupe fait toujours
penser à un billard à trois bandes.
Le 7 septembre, le débat s’ouvre enfin, Eric
Woerth est l’invité du journal de 20 Heures de TF1.
« Alors, vous partez quand ? » lui demande
Laurence Ferrari.
« Je me suis retrouvé pris au piège d’une
interview à charge », dit le ministre309. Mais il
aurait pu prévoir une question de cet ordre.
Le Monde publie une
photo à la Une où l’on voit le ministre isolé sur un banc de
l’Assemblée nationale, l’air préoccupé, son téléphone à l’oreille.
Avec cette légende : « La solitude d’Eric Woerth ».
Explication du ministre : « Lorsque la photo a
été prise, mon père venait de tomber malade et j’essayais de le
joindre aux urgences à Strasbourg. J’étais donc forcément seul.
»
Le débat, comme prévu, est rude. « La gauche se
déchaînait contre moi pour m’affaiblir. J’ai essuyé beaucoup
d’insultes de la part de certains députés socialistes. Ce qui n’a
pas été le cas des sénateurs du PS, plus élégants », dit Eric
Woerth.
Dans la rue, les manifestations continuent. Le
gouvernement, comme toujours, craint surtout la mobilisation
étudiante ou lycéenne. L’UNEF, par la voix de son leader
Jean-Baptiste Prévost – un ami de Benoît Hamon –, a invité les
étudiants à se joindre au mouvement. Mais ils ne sont pas venus, le
gouvernement ayant eu la sage idée de maintenir l’aide au logement
qu’il avait – un temps – songé à leur supprimer.
Quand, début octobre, Force ouvrière appelle les
lycéens à se joindre à leurs aînés, François Chérèque s’y oppose :
« Ce serait l’arme du faible. »
Ils vont venir pourtant. Après le vote à
l’Assemblée nationale, répondant à l’appel de l’UNL, le principal
syndicat lycéen. Et l’on reverra les mêmes images : des hordes de
gamins et de gamines, vociférant, bloquant çà et là des lycées et
mettant le feu aux poubelles. Clamant : « Touche pas à la retraite
à 60 ans ! », alors que ce seront eux qui devront payer pour les
adultes qui défilent et qui ne veulent pas travailler plus
longtemps. Ils ne réfléchissent pas. Ils sont manipulés. Et surtout
très contents de sécher les cours : une façon d’augmenter la durée
des vacances de la Toussaint qui approchent. Ils veulent aussi
montrer leur tête à la télé.
Les syndicats ont l’opinion pour eux : 70 % des
Français approuvent les manifestations.
Nicolas Sarkozy tient absolument à ce que la
réforme des retraites soit bouclée avant la fin du mois de
novembre. Il réunit les députés de la majorité pour les remercier
de leur soutien sans faille à Eric Woerth. Il faut à tout prix que
la loi soit votée au plus tard le 16 septembre. Ensuite, les partis
organisent leurs journées parlementaires.
Le paroxysme du débat se situe donc lors de la
séance finale, le 14 septembre. « Je n’ai pas bougé de mon banc de
15 heures à 9 h 30 le lendemain matin », dit le ministre.
L’opposition veut tout faire pour en retarder l’issue. Elle va
jeter ses dernières forces dans la bataille. Le 15 septembre à 7
heures du matin, la gauche a épuisé son temps de parole. La
discussion est close, conformément à la réforme du règlement de l’Assemblée310, qui fixe une durée maximale de 50 heures
au débat. Le président Bernard Accoyer demande que l’on passe aux
explications de vote personnel. Après l’examen d’une loi, en effet,
chaque député peut expliquer pourquoi il ne la vote pas. Et il a
droit à cinq minutes de parole. 167 députés de l’opposition se sont
inscrits. S’ils parlent tous cela signifie 14 heures de séance
supplémentaires.
Alors que les premiers orateurs commencent à
parler – et tous lisent le même texte – Accoyer quitte la séance.
Il y revient à 9 h 30, monte au perchoir pour dénoncer ce qu’il
appelle « une application détournée du règlement ». « Je ne
laisserai pas, dit-il, à travers de petites manœuvres, s’installer
une obstruction qui est paralysante et dévalorisante pour le
Parlement. La séance est levée. »
La droite se dresse comme un seul homme pour
l’acclamer. La gauche crie au putsch, demande sa démission pour «
forfaiture ». Entouré par les agents de l’Assemblée, Bernard
Accoyer regagne en courant ses appartements, poursuivi par une
troupe de députés socialistes vociférant – Jean-Marc Ayrault en
tête, qui tente même de le bousculer lorsqu’il descend de la
tribune. « J’ai estimé de mon devoir d’arrêter. La réaction de
Jean-Marc Ayrault m’a amusé. En 97, il était le premier à réclamer
une réforme du règlement de l’Assemblée. Il dénonçait alors la
droite lorsqu’elle faisait de l’obstruction, parlait de
“flibusterie”. Avec ma réforme, l’opposition ne pourra plus faire
d’obstruction, quelle que soit la majorité future. »
A 15 heures, on passe au vote. L’hémicycle est
plein à craquer, l’ambiance survoltée. Les députés de l’opposition sont venus ceints de
leur écharpe tricolore. Et lancent des invectives au président de
l’Assemblée.
« Notre République est abîmée », s’indigne
Jean-Marc Ayrault, lors des explications de vote. François
Sauvadet, le président du Nouveau Centre qui lui succède à la
tribune, lui répond : « Ce qui abîme la République, ce sont les
accusations sans preuve. » Jean-François Copé accuse les
socialistes de recourir à des techniques gauchistes et ajoute : «
Vous êtes incapables d’assumer à aucun moment une ligne claire,
lisible, sur les retraites. »
La surprise vient de l’écrasante majorité qui se
dégage au moment du vote en faveur du texte : 336 voix pour (UMP +
Nouveau Centre), 233 voix contre (PS + PCF + Verts) ; 5 députés «
villepinistes » sur 9 ont voté la réforme, 4 se sont
abstenus311. François Bayrou et Nicolas Dupont-Aignan
ont voté contre.
Le soir même, sur le plateau de France 2,
Ségolène Royal, qui n’est plus députée, promet que la gauche
reviendra sur la retraite à 60 ans si elle gagne l’Elysée en 2012,
« c’est un engagement solennel ». Le lendemain sur France Inter,
Martine Aubry déclare que « les socialistes n’ont jamais demandé la
retraite à taux plein à 60 ans ». Allez comprendre.
Dans la rue, la mobilisation continue. Et le
débat aussi, au Sénat. Le vote final est programmé pour le 22
octobre. Entre-temps, deux grandes manifestations sont organisées
dans toute la France. Toujours la même affluence. Trois millions
selon les syndicats, un million selon la police312.
Les grèves
reconductibles n’ayant pas marché dans les transports, la CGT
Chimie-Pétrole prend le relais. Ce sont les « ultras » de la
centrale syndicale qui jugent depuis longtemps que Thibault est
trop mou avec le gouvernement. Ils rêvent d’être les initiateurs
d’« un grand soir ». Les raffineries vont être bloquées pendant
dix-sept jours. Chez Total (six raffineries), une minorité impose
sa loi. Une raffinerie fonctionne 24 heures sur 24, avec des
équipes en 3 × 8. Il suffit que la moitié de l’une de ces équipes
décide de faire grève pour entraîner l’arrêt de l’ensemble. Il faut
quand même plusieurs jours pour les arrêter. Ce qui oblige la
direction à négocier ce qu’elle appelle « un débit mini » : la
raffinerie tourne au ralenti. Avec des grévistes qui demeurent à
leurs postes tout en ayant cessé le travail mais qui, de fait,
continuent d’être payés…
Le grand « intérêt » de cette grève est de
pouvoir bloquer l’expédition d’essence ou de gazole. De priver les
gens des moyens de circuler, de se chauffer. Un pouvoir de nuisance
exorbitant. On peut entraver l’économie sans dommages pour soi. Or,
les salariés des raffineries de Total ne sont pas concernés par la
réforme des retraites. Ils bénéficient d’un régime maison en or
massif. Ils partent à 55 ans, soit cinq ans plus tôt que les autres
salariés. Cinq années de salaire leur sont offertes par la maison.
Et ils travaillent 184 jours par an pour cause de pénibilité du
travail. Et puis, faire grève au moment où l’industrie du raffinage
est très malade n’est évidemment pas très responsable. François
Chérèque a compris le piège : « Si l’on veut rester populaire, il
faut que les gens puissent continuer à s’approvisionner »,
dit-il.
En quelques jours en effet, l’opinion se
retourne. Les Français font la queue aux stations-service. Dans
certains départements, beaucoup sont à sec. 52 % des Français se
disent hostiles au blocage
des raffineries. « Cette grève a desservi le mouvement et aidé le
gouvernement », reconnaît Raymond Soubie.
Le 23 octobre des gendarmes viennent au petit
matin briser le cordon des grévistes de la raffinerie de
Grandpuits. Charles Foulard, le coordonateur CGT de chez Total, que
l’on voyait chaque soir dans les journaux de 20 Heures, coiffé d’un
bonnet rouge (sa tenue de combat), dénonce devant les caméras la
répression policière. (Alors qu’il n’y a eu aucune violence des
forces de l’ordre.) Il parle même de « rafle comme au temps de
Pétain ». Mais que 600 ouvriers sur 4 000 puissent bloquer le pays,
qui peut être d’accord ?
Charles Foulard poursuit un but qu’il n’a pas
caché. Ce qu’il veut, lui, c’est « virer Sarko ». Comme il l’a dit
à Libération. Reste à savoir si c’est
le rôle d’un syndicaliste.
Le 26 octobre, jour du vote au Palais du
Luxembourg. Pierre Mauroy monte à la tribune, la voix embuée par
l’émotion il dit son regret de « voir tomber la loi la plus
importante peut-être de la Ve
République313 ».
« Monsieur Mauroy, on ne gouverne pas avec la
nostalgie », lui répond Eric Woerth.
Le gouvernement n’a pas reculé, la réforme est
passée. Est-elle parfaite ? Sûrement pas. Injuste ? Sans doute.
Mais on ne peut pas attendre d’une réforme de combler les
injustices accumulées depuis des décennies par le marché du
travail.
« On ne pourra pas nous reprocher de ne pas
avoir mené la bagarre jusqu’au bout », se félicite Bernard Thibault
qui voudrait pourtant encore empêcher Nicolas Sarkozy de promulguer la loi. Il n’est pas le
seul. Après le vote du Sénat, Martine Aubry lui demande, elle
aussi, de ne pas la promulguer et « d’ouvrir enfin des négociations
pour proposer à la France des réformes justes ».
Le 27 octobre, la loi est définitivement
adoptée. Elle est promulguée le 10 novembre.
Mariesol Touraine parle de « naufrage
démocratique ». Les syndicats organisent une dernière manif le 23
novembre. « Il ne l’emportera pas au paradis », clament ceux qui
défilent pour la dernière fois, visant bien sûr le Président.
« Il a fait une réforme que la gauche est bien
incapable de faire », applaudit un ministre.
En janvier 2012, Bernard Thibault (débordé par
sa base contestataire en novembre) fait savoir à l’Elysée qu’il ne
participera pas à la cérémonie des vœux. La CGT n’a rien obtenu.
Elle boude.
303. En septembre.
304. En août, la revue Commentaires avait publié, sous la plume d’Yvon
Gattaz, ancien dirigeant du patronat français, une violente charge
contre les syndicats. Il écrivait : « Pour la société, les
syndicats ont été nécessaires au XIXe siècle, utiles
puis abusifs au XXe, inutiles et nuisibles au XXIe, ils doivent
disparaître. » Invité à l’Université du MEDEF, le 3 septembre, Eric
Woerth est sollicité pour lui répondre : « Je pense exactement le
contraire. Les syndicats sont utiles, pourvu qu’ils ne bloquent pas
tout. » Il ajoute avoir « été frappé dans [ses] discussions par
leur parfaite connaissance du sujet ».
305. Jacques Delors et Michel Rocard avaient
dénoncé l’archaïsme du PS. Sept ans plus
tard, Jacques Delors demeure muet. Il ne veut pas gêner la première
secrétaire.
306. In Dans la
tourmente, Eric Woerth, Plon.
307. A l’automne 2006, pendant deux mois, les
étudiants avaient bloqué les facs, les lycéens faisaient des sit-in
sur les voies ferrées avec leurs professeurs pour empêcher les
trains de rouler. Le gouvernement avait reculé. Dominique de
Villepin avait dû retirer sa réforme.
308. Le Point du 9
septembre.
310. Que Bernard Accoyer a fait voter en
2008.
311. En 2012, les villepinistes ne sont plus
que deux : Jean-Pierre Grand et Marc Bernier.
312. Ces chiffres et cet écart sont toujours
les mêmes. Des journalistes de l’hebdomadaire Marianne ont voulu faire eux-mêmes les comptages.
Finalement, ils ont dénombré moins de participants que les
policiers…
313. Si la date du départ à la retraite était
restée à 65 ans comme avant cette loi, le système des retraites
serait encore équilibré, disent les spécialistes.