Alors que les marins lançaient les amarres et que les gens du port se précipitaient sur les quais pour voir les nouveaux arrivants, Tancrède, debout à la proue de l’esnèque, songea une nouvelle fois à son rêve.
Un singulier mélange de parfums, de goûts et de désespérance... Il se souvenait d’avoir planté les dents dans un fruit d’un jaune éclatant, un fruit à la morsure acide dont il avait oublié le nom. Une femme marchait devant lui d’une démarche souple de danseuse. Sa mère. Anouche. Douce, lumineuse et parfumée.
Il essayait de la rattraper, courait de toutes ses forces, hurlait son nom, mais elle ne l’entendait pas et s’éloignait jusqu’à n’être plus qu’une ombre dans le lointain de son rêve.
Il s’était réveillé avec le sentiment de mourir un peu...