CHAPITRE XXVII

Lucas, occupé au téléphone, entendit Connell courir dans le couloir, et sourit. Elle surgit en trombe dans le bureau. Son visage, qui n’était pas maquillé, avait la couleur de la cendre ; fatigué, les traits tirés.

– Qu’est-ce qui se passe ?

Lucas mit la main sur le microphone.

– Il se peut qu’on ait enfin un peu de chance. Vous vous souvenez des sourds ? Saint Paul a mal compris le numéro d’immatriculation.

– Comment est-ce qu’ils ont pu faire pour le comprendre de travers ? exigea-t-elle de savoir, les poings sur les hanches. C’est stupide.

– Une minute, s’il vous plaît. (Il ajouta, dans le combiné :) Vous pouvez envoyer ça ? Le faxer ? Ouais. J’ai le numéro. Et, écoutez, j’apprécie beaucoup ce que vous avez fait. J’appellerai votre chef dans la matinée et je le lui dirai.

– Alors ? questionna Connell quand il eut raccroché.

Lucas fit pivoter son siège pour lui faire face.

– Le sourdingue qui a vu la plaque – ils ont mal traduit ce qu’il disait. L’interprète ne comprenait pas bien le langage des signes ou quelque chose comme ça. J’ai regardé ce rapport une demi-douzaine de fois au moins et je me disais : comment est-ce qu’ils ont pu se tromper là-dessus ? Et jusqu’à ce soir je ne m’étais pas déplacé pour poser la question. La plaque, c’était LUC, c’est-à-dire cul, dans l’autre sens.

– Je n’arrive pas à y croire.

– C’est pourtant ce qui s’est passé.

– Impossible que ce soit aussi simple.

– Peut-être pas. Mais il y a mille plaques immatriculées LUC dans l’État, dont deux cent soixante-douze camionnettes. Et le sourd avait l’air de savoir ce qu’il disait.

Anderson entra avec deux gobelets pleins de café. Il s’assit et se mit à boire alternativement dans les deux.

– Vous avez les renseignements ?

– Ils sont en train de vous les faxer.

– Il y a sûrement une meilleure façon de faire. De tout faire en même temps. Il faut mettre un logiciel au point.

– Ouais, ouais, allons voir ça.

Greave, en jean et tee-shirt, les rejoignit pendant qu’ils traversaient les couloirs plongés dans l’obscurité, en direction du placard qui servait de bureau à Anderson, à la brigade criminelle. Lucas lui expliqua ce qu’ils allaient faire.

– On va examiner tout ce qu’Anderson réussira à sortir de sa banque de données. On cherche un flic, ou quelqu’un qui a fait de la prison, en particulier pour crimes sexuels et tout ce qui concerne le cambriolage.

 

 

À quatre heures du matin, n’ayant toujours rien trouvé, Lucas et Connell allèrent ensemble à la machine à café.

– Comment vous sentez-vous ?

– Aujourd’hui, un peu mieux. Hier, ça n’allait pas très fort.

– Hum.

Ils regardèrent le café s’écouler dans un gobelet, et Lucas ne savait pas très bien comment poursuivre la conversation. Alors il dit :

– Il y a beaucoup plus de paperasses que je ne m’y attendais. J’espère qu’on parviendra à en venir à bout.

– Oh ! on y arrivera. (Elle prit une gorgée de café, et regarda le liquide couler dans le gobelet de Lucas.) Je n’en reviens pas, que vous vous soyez aperçu de cette erreur, sur la plaque ! Je n’arrive pas à comprendre comment vous est venue l’idée de vérifier.

Lucas pensa au cul de Weather, sourit et répondit :

– Ça m’a tout simplement traversé l’esprit.

– Vous savez, quand je vous ai rencontré, je me suis dit que vous étiez juste un costume de plus. Vous savez, un costard. Grand, costaud, élégant et viril, achète des complets bien coupés, plaît aux femmes, tape sur l’épaule des copains, et grimpe dans la hiérarchie.

– Vous avez changé d’avis ?

– En partie. (Elle avait pris l’air songeur, comme s’il s’agissait d’une question grave, nécessitant une réflexion en profondeur.) Je crois toujours qu’il y a une part de vérité là-dedans – mais, à présent, je pense aussi que, sous certains aspects, vous êtes plus intelligent que moi. Vous n’avez rien d’un costard, sous cet angle-là.

Lucas était gêné.

– Je ne crois pas être plus intelligent que vous, marmonna-t-il.

– Ne prenez pas ces compliments trop au sérieux, répliqua Connell sèchement. J’ai dit, sous certains aspects. Pour le reste, vous êtes quand même un costard.

 

 

À six heures du matin, un jour perçant traversa les fenêtres, un pan de lumière froide comme de la glace. Greave leva les yeux d’une pile de papiers.

– J’ai trouvé quelque chose d’intéressant.

– Ouais ?

Lucas leva les yeux. Ils avaient retenu sept possibilités, et aucune ne l’emballait. Sur le lot, un flic, un vigile.

– Un type appelé Robert Koop. Il était gardien de prison. Il a démissionné il y a six ans. Il roule en camionnette Chevrolet S-10 rouge et blanc, modèle 1992, pas d’assurance, prix net dix-sept mille trois cent quarante dollars.

– Pour l’instant, ça a l’air de coller, commenta Connell.

– S’il était gardien de prison, il n’avait probablement pas beaucoup d’argent, poursuivit Greave comme s’il réfléchissait à voix haute. Il prétend travailler dans un gymnase appelé Two Guy’s…

– Je connais, dit Lucas.

– Et il déclare un revenu annuel de quinze mille dollars depuis qu’il a quitté la prison. Comment fait-il pour rouler dans un véhicule à dix-sept mille dollars flambant neuf ? Et il a payé comptant, après qu’ils lui eurent repris son ancienne voiture pour une valeur de sept mille dollars.

– Hum.

Lucas s’approcha pour jeter un coup d’œil, et Connell s’extirpa de son siège.

– Il vit à Apple Valley. Combien ça vaut une maison, là-bas ? Cent cinquante mille ?

– Cent cinquante mille pour une maison et une camionnette à dix-sept mille dollars, c’est pas mal, pour un type qui en gagne quinze mille par an.

– Il économise en sautant le déjeuner, probablement, ironisa Greave.

– Il saute plusieurs repas par jour, à mon avis, rectifia Lucas. Où sont les renseignements donnés par le permis de conduire ?

– Je les ai…

Greave replia plusieurs feuilles de papier, et trouva.

– Un mètre soixante-quinze, quatre-vingts kilos, dit Lucas. Petit et lourd.

– Petit et costaud, peut-être, suggéra Connell. Comme notre homme.

– Quel est son numéro d’immatriculation ? demanda Anderson.

Ses mains pianotaient sur les claviers. Ils bénéficiaient d’un accès limité aux banques de données du service de renseignements. Lucas lut le numéro sur le formulaire de demande, et Anderson le tapa sur l’ordinateur.

Une seconde plus tard, il s’exclama, surpris :

– Bon Dieu ! on a mis en plein dans le mille.

– Quoi ?

C’était le premier véritable succès qu’ils aient eu dans leurs recherches. Lucas et Connell se rapprochèrent d’Anderson pour regarder par-dessus son épaule. Quand le dossier apparut sur l’écran, ils découvrirent une longue liste de numéros minéralogiques relevés devant Steve’s Fireside City. Le service de renseignements pensait que ce magasin de poêles et de cheminées servait de couverture à un receleur, mais n’avait jamais obtenu assez d’informations pour opérer une arrestation.

– Un fourgue de haut vol, observa Lucas, lisant entre les lignes du rapport. Quelqu’un qui s’occuperait de l’orfèvrerie, des bijoux, des Rolex, ce genre de choses. Pas des stéréos, ni des magnétoscopes.

– Peut-être qu’il achetait une cheminée, suggéra Greave.

Il n’a pas les moyens, après la camionnette, répliqua Lucas. (Il prit son carnet d’adresses dans sa veste, le feuilleta.) Tommy Smythe, Tommy… (Il composa un numéro et demanda, un peu plus tard :) Mrs Smythe ? Lucas Davenport à l’appareil, de la police de Minneapolis. Excusez-moi de vous déranger, mais je voudrais parler à Tommy… Oh ! doux Jésus, je suis désolé… Oui, merci.

Il griffonna un nouveau numéro sur son carnet.

– Divorcé, expliqua-t-il à Connell.

– De qui s’agit-il ?

– Directeur adjoint de la prison de Stillwater. On allait à l’école ensemble… C’est un costard, lui aussi. (Il composa un autre numéro, attendit.) Tommy ? Lucas Davenport. Oui, je sais l’heure qu’il est, je n’ai pas dormi de la nuit. Est-ce que tu te souviens d’un gardien appelé Robert Koop, à Stillwater, il y a six ans ? Il avait démissionné.

Smythe se souvint.

– … l’ai jamais pris sur le fait, mais il n’y avait aucun doute. Il a été balancé par deux types qui ne se connaissaient pas. On lui a dit qu’on était sur le point de le faire inculper. C’était ça ou bien il foutait le camp. Il a préféré partir. On n’avait pas assez d’éléments pour le poursuivre autrement qu’en pure perte, raconta la voix ensommeillée.

– D’accord. Est-ce qu’il courait des bruits sur son compte, des problèmes sexuels par exemple ?

– Pas que je sache.

– Est-ce qu’il était en cheville avec des cambrioleurs ?

– Je ne me souviens pas de tous les détails, mais il l’était, oui. Je crois que son principal client, c’était Art Mac Clatchey, qui avait été un cambrioleur d’envergure, des années auparavant. Il a déconné, tué une vieille dame pendant un coup, et s’est fait pincer. Ça s’était passé à Afton.

– Un monte-en-l’air ?

– Ouais. Pourquoi ?

– Écoute, tout ce que tu pourras trouver dans les archives qui pourrait faire la lumière sur leurs relations, on appréciera. Ne pose pas de question dans la population pénitentiaire. On essaie d’éviter les fuites.

– Est-ce que je peux te demander pourquoi tu veux savoir tout ça ?

– Pas encore.

– On ne risque pas d’avoir des ennuis, n’est-ce pas ?

– Je ne vois pas comment. S’il y a le moindre risque, je te préviendrai.

Lucas raccrocha et mit les autres au courant.

– Il revendait de la drogue aux prisonniers. De la cocaïne et des amphétamines. Un de ses principaux clients était un vieux monte-en-l’air nommé Mac Clatchey.

– De mieux en mieux. Et maintenant ?

– On finit d’éplucher les fiches, au cas où on tomberait sur un autre candidat ayant le profil. Après, on va discuter avec Roux. On veut examiner ce Robert Koop d’un peu plus près. Mais on va le faire en douceur.

 

 

Il y avait onze possibilités quand ils finirent, mais la bonne, c’était Robert Koop. Ils rassemblèrent les informations glanées dans les divers bureaux délivrant les papiers officiels – carte grise des véhicules, permis de conduire, et un vieux permis poids lourds émis dans le comté de Washington – et ce qu’ils avaient obtenu de l’administration des impôts.

À l’époque où il travaillait à Stillwater, Koop avait vécu à Lakeland. Une vérification auprès du département des impôts sur la propriété foncière établit que la maison où habitait Koop était la propriété d’un couple de Lakeland. Koop était apparemment du genre locataire. La maison d’Apple Valley, d’après le percepteur de Dakota County, était louée elle aussi. Son propriétaire actuel avait une adresse en Californie, et les timbres fiscaux révélaient un emprunt-logement de cent quinze mille dollars, datant de 1980.

– Si le propriétaire doit rembourser cent quinze mille dollars… voyons, moi, c’est quatre-vingt mille. Bon Dieu ! je ne vois pas comment il pourrait la louer au-dessous de quinze cents dollars par mois, commenta Greave. Ce qui est bien au-dessus des moyens de Koop.

– Pas grand-chose à tirer des archives, signala Anderson. Des empreintes digitales faites à Stillwater, et un autre jeu, pris à l’armée. J’essaie d’obtenir ses antécédents militaires.

Le téléphone sonna. Lucas décrocha, écouta, remercia et raccrocha.

– Roux, expliqua-t-il à Connell. Elle vient d’arriver. Allons discuter avec elle.

 

 

Ils obtinrent Sloan et Del en renfort, et une camionnette avec des vitres sans tain, équipée de radios à système de brouillage incorporé, fournies par le service de renseignements. Lucas et Connell étaient tous les deux dans sa voiture à elle ; Sloan et Del prenaient chacun la sienne. Greave et O’Brien se servaient de la camionnette. Ils se retrouvèrent dans le parking d’un magasin Target et choisirent un restaurant où ils pourraient attendre.

– Connell et moi, on prendra le premier quart, déclara Lucas. On peut faire une rotation toutes les deux heures ; quelqu’un peut traîner aux alentours de sa maison pendant qu’on déplace la camionnette pour la relève… On va lui passer un coup de fil tout de suite, voir s’il est là.

Connell appela. On lui répondit, elle demanda Mr. Clark au département peinture.

– Il est chez lui, indiqua-t-elle en coupant la communication sur le téléphone cellulaire. Il avait la voix endormie.

– Allons-y, dit Lucas.

 

 

Ils passèrent devant la maison de Koop, un bâtiment remarquablement anodin dans un secteur où l’on semblait mettre un point d’honneur à différencier sa maison des autres. Ils se garèrent un peu au-dessus, à deux rues de là. La pelouse était bien tenue mais pas impeccable, d’une couleur verte artificielle semblant indiquer que l’entretien en était assuré par un service spécialisé. Il y avait un garage pour deux voitures avec une seule porte. Des stores en bois étaient baissés devant les fenêtres, bouchant la vue. Aucun journal ne traînait ni sur la pelouse ni sur le porche.

Lucas gara la camionnette et passa entre les sièges pour se glisser à l’arrière, où se trouvaient deux sièges, une glacière vide, et une radio dont ils ne devaient pas se servir. Connell examinait la maison avec des jumelles.

– Ça a l’air on ne peut plus normal, observa-t-elle.

– Il va pas mettre un panneau publicitaire devant chez lui, ironisa Lucas. Il y a quelques années, dans une affaire, le type vivait dans un quadruplex. Tout le monde disait que c’était un très bon voisin. C’était probablement vrai, sauf quand il sortait tuer des femmes.

– Je m’en souviens. Le chien enragé. Vous l’avez tué.

– Il le fallait.

– À votre avis, comment est-ce que ça se serait passé, au tribunal, je veux dire, s’il ne s’était pas fait descendre ?

Lucas eut un petit sourire.

– Vous voulez dire, si je ne l’avais pas abattu à coups de revolver… En fait, on avait des preuves, il n’avait aucune chance. C’était sa deuxième attaque sur la même femme.

– Elle l’obsédait ?

– Non, je crois qu’il était simplement hors de lui. Furieux contre moi, à vrai dire. On le surveillait, et il s’en est rendu compte, a glissé entre les mailles du filet, et s’est lancé à la poursuite de la femme. C’était presque… pour nous narguer. Il était complètement givré.

– On n’a encore rien de concluant, contre Koop.

– C’est le moins qu’on puisse dire. Ça m’inquiète, d’ailleurs.

 

 

Ils discutèrent un moment, puis la conversation s’éteignit lentement. Il ne se passa rien. Au bout de deux heures, ils firent le tour du pâté de maisons, échangèrent leur véhicule contre celui de Sloan et d’O’Brien, allèrent s’asseoir au restaurant avec Del et Greave.

– On voulait aller au cinéma, déclara Del. On a tous des récepteurs électroniques.

– Je pense qu’il ne faut pas bouger, dit Connell, anxieuse.

– On en reparlera quand vous aurez bu quinze tasses de café. J’en ai marre d’aller pisser sans arrêt.

Del et Greave prirent la relève, puis ce fut à nouveau le tour de Lucas et de Connell. O’Brien avait encore apporté Penthouse avec lui, et l’avait oublié dans la camionnette. À la moitié de leur quart, Connell se mit à le lire, à regarder les images, à rire de temps en temps. Lucas détournait nerveusement le regard.

Del et Greave étaient dans la camionnette lorsque Koop commença à se remuer. Leurs récepteurs électroniques retentirent simultanément, et tout le monde les regarda, dans le restaurant.

– Un congrès de médecins, expliqua Sloan à un banlieusard bouche bée quand ils s’en allèrent.

– Qu’est-ce que tu vois, Del ? interrogea Lucas.

– La porte du garage est en train de se lever. On voit la camionnette, une Chevrolet rouge et blanche.

 

 

La première fois qu’ils virent Koop, il sortait de son véhicule pour se rendre dans un restaurant de la chaîne Denny’s.

– Pas de barbe, nota Connell, en l’examinant à la jumelle.

– L’affaire Hart a fait pas mal de bruit, fit remarquer Lucas. Il a dû se raser. Deux témoins de l’agression contre Miller ont dit qu’il était bien rasé.

Sa démarche trahissait une puissance contenue, comme un ressort prêt à se détendre. Il portait un jean et un tee-shirt. Il avait un corps de pierre, taillé dans la masse.

– Un haltérophile, observa Lucas. Un bon Dieu de gorille !

– Je l’ai perdu de vue, il est dans un des boxes de devant, intervint Sloan. Vous voulez que j’aille faire un tour à l’intérieur ?

– Laissez-moi y aller, demanda Connell.

– Attendez une minute, dit Lucas. (Il rappela Sloan.) Est-ce qu’il est tout seul ?

– Ouais.

– N’y allez pas, sauf si quelqu’un vient le voir. Sinon, restez à l’écart. (Puis s’adressant à Connell :) Vous feriez mieux de ne pas vous montrer. Si ça ne donne rien et qu’on ait besoin de vous pour protéger Jensen, il vaut mieux que votre visage ne lui soit pas familier.

– D’accord.

Elle fit un signe de tête.

Lucas retourna à la radio.

– Sloan, est-ce qu’il peut voir sa camionnette, de là où il est ?

– Non.

– On va aller voir, dit Lucas.

Ils s’étaient arrêtés dans une station de lavage automatique de voitures.

La voiture de Connell traversa la rue, et s’arrêta juste à côté du véhicule de Koop. Lucas sortit, jeta un regard vers la camionnette par-dessus le toit de la voiture, et se rassit sur le siège passager.

– Doux Jésus !

– Quoi ? (Elle était surprise.) Vous n’allez pas voir ?

– Il y a un paquet de Camel sur le tableau de bord.

– Quoi ?

Elle n’avait pas l’air de comprendre.

– Camel sans filtre, précisa-t-il.

Connell regarda Lucas, les yeux écarquillés.

– Oh ! mon Dieu ! souffla-t-elle. C’est lui.

Lucas prit la radio.

– Sloan, tout le monde, ouvrez les oreilles. On a une confirmation, sur ce type. Restez calmes et à l’écart. Il va nous falloir une équipe de soutien…