CHAPITRE III

La secrétaire du chef était une femme osseuse avec une petite verrue sur la pommette, et des sourcils en broussaille. Elle vit arriver Lucas, poussa un bouton de l’interphone.

– Chef, Davenport est là.

Elle ajouta à l’adresse de Lucas :

– Allez-y, entrez.

Elle dressa le pouce et l’index pour simuler un pistolet avant de braquer l’arme improvisée vers la porte du chef.

 

 

Rose Marie Roux était assise derrière un large bureau de merisier où s’entassaient des piles de rapports et de notes de service, humant le parfum d’une cigarette non allumée qu’elle se passait sous le nez. Quand Lucas entra dans la pièce, elle lui fit un signe de tête, joua un moment avec la cigarette, puis soupira, ouvrit un des tiroirs du bureau et la jeta dedans.

– Asseyez-vous, Lucas.

Sa voix était éraillée par la nicotine.

À l’époque où Lucas avait quitté la police, le bureau du chef, Quentin Daniel, était impeccable, bien rangé, et sombre. La pièce dans laquelle travaillait Roux était encombrée de livres et de rapports, son bureau n’était qu’une masse de papiers épars, de rolodex, de calculettes, de disquettes informatiques. Une lumière bleue brutale diffusée par des néons illuminait les moindres recoins. Daniel ne s’était jamais embarrassé d’ordinateurs ; un modèle récent d’IBM trônait sur son support à proximité du bureau de Roux, un signal lumineux clignotant dans le coin supérieur gauche de l’écran. Roux avait balancé les meubles en cuir style club de Daniel, et les avait remplacés par des sièges en tissu plus confortables.

– J’ai lu le rapport de Kupicek sur le viol et le cambriolage des sépultures, dit-elle. Comment va-t-il, à propos ?

– Il ne peut pas marcher.

Lucas travaillait avec deux collègues, Del et Danny Kupicek. Le gamin de Kupicek lui avait roulé sur le pied avec une Dodge Caravan.

– Il en a pour un bon mois d’arrêt.

– Si les médias nous tombent dessus à cause de cette histoire de cimetière, vous vous en chargez ?

– Pas de problème. Mais ça m’étonnerait qu’ils s’intéressent à ça.

– Je ne sais pas – c’est une histoire assez juteuse.

Il s’agissait d’une série continue de vols dans les tombeaux, d’abord attribuée à de petits malfaiteurs à la recherche d’alliances ou de bijoux, bien que, dans la brigade, certains paranoïaques du complot aient trouvé le moyen d’échafauder l’hypothèse d’un réseau de satanistes qui démembraient les cadavres pour des messes noires. Quoi qu’il en soit, les familles étaient en émoi. Roux avait demandé à Lucas d’y regarder de plus près. Sensiblement à la même période, des phalanges et des métatarses avaient fait leur apparition dans la bijouterie d’art. Kupicek avait déniché l’orfèvre colporteuse de cette marchandise particulière, l’avait coincée, et les viols de sépultures avaient cessé.

– Ça va très bien avec une petite robe noire toute simple, fit remarquer Lucas. Évidemment, pour les boucles d’oreilles, il faut trouver la paire.

Roux étira un mince sourire.

– Vous dites ça parce que vous vous en foutez. Vous êtes riche, amoureux, vous achetez vos costumes à New York. Qu’est-ce que ça peut bien vous faire à vous, une histoire pareille ?

– Détrompez-vous, ça m’importe, répliqua Lucas gentiment. Mais se passionner pour une affaire, quand les victimes sont déjà mortes, c’est plus dur… Qu’est-ce que vous me vouliez ?

Il y eut un long silence. Lucas attendit, et elle poussa un autre soupir avant d’avouer :

– J’ai un problème.

– Connell.

Elle leva les yeux, surprise.

– Vous la connaissez ?

– Je l’ai rencontrée il y a une heure environ, dans le Wisconsin, en train de râler.

– C’est elle, dit Roux. En train de râler. Comment est-ce qu’elle était arrivée là ?

Lucas haussa les épaules.

– Je ne sais pas.

– Nom de Dieu ! Elle travaille en sous-main avec des gens du service !

Elle se mordilla un ongle avant de répéter « Nom de Dieu ! ». Elle se hissa sur ses pieds, et marcha à la fenêtre. Elle coinça deux doigts entre les lames de ses stores vénitiens, et considéra la rue pendant un moment. Elle avait un derrière imposant, des hanches larges. Elle avait été autrefois une jeune femme corpulente, un bon flic dans une forme décente. Il y avait longtemps qu’elle n’était plus en forme, après trop d’années passées sur des sièges administratifs bien rembourrés.

– Sur la façon dont j’ai obtenu ce boulot, il n’y a pas de mystère, finit-elle par dire en se tournant vers lui. Mon arrivée à ce poste arrangeait pas mal de problèmes politiques. Il y a toujours eu beaucoup de pressions venues des Noirs. Après ça, les féministes se sont mises de la partie, quand il y a eu ces histoires de viols, à Noël dernier. Je suis une femme, un ancien flic, j’ai un diplôme de droit, j’ai travaillé comme procureur. J’ai été un sénateur à la chambre d’État connu pour son libéralisme, et jouissant d’une bonne réputation dans le domaine des relations interraciales.

– Ouais, ouais, vous étiez celle qu’il fallait, maugréa Lucas avec impatience. Venons-en au fait.

Elle se tourna vers lui.

– L’hiver dernier, des gardes-chasse de la réserve naturelle Carlos Avery ont découvert un corps. Vous savez où ça se trouve ?

– Ouais. Il y a souvent des cadavres, là-bas.

– Celui-là s’appelait Joan Smits. Vous en avez probablement entendu parler par les journaux.

– Vaguement. Une fille de Duluth ?

– C’est ça. Une immigrante d’Afrique du Sud. Elle est sortie d’une librairie et ça y était. Quelqu’un lui a planté un couteau juste au-dessus de l’os pubien et l’a ouverte jusqu’à la gorge. On l’a balancée dans une congère de neige à Carlos Avery.

Lucas opina du chef.

– D’accord.

– Connell a été chargée de l’affaire, elle assistait les autorités locales. Ça l’a mise dans tous ses états. Je veux dire : elle a vraiment disjoncté. Elle est venue me raconter que Smits lui rendait visite durant la nuit, pour voir comment se passait l’enquête. Smits lui a dit qu’il y avait d’autres assassinats commis par le même homme. Connell a fouiné un peu, et a échafaudé une théorie.

– Bien entendu, dit Lucas sèchement.

Roux prit un paquet de Winston Light dans le tiroir de son bureau, et demanda :

– Ça vous gêne ?

– Non.

– C’est illégal, ici, à cause de l’interdiction de fumer, précisa-t-elle. J’y prends beaucoup de plaisir. (Elle secoua le paquet pour en sortir une cigarette, l’alluma avec un briquet Bic vert, qu’elle remit dans le tiroir avec les cigarettes.) Connell pense qu’elle a retrouvé la trace d’un maniaque sexuel qui tue en série. Elle pense qu’il vit ici, à Minneapolis. Ou à Saint Paul, ou aux environs, en banlieue. Pas loin, en tout cas.

– Vraiment ? Un tueur en série ?

Lucas avait un ton sceptique et Roux le regarda de l’autre côté du bureau.

– Cette idée vous dérange ?

– Il me faudrait des faits.

– Il y en a pas mal, répliqua Roux en soufflant la fumée vers le plafond. Mais laissez-moi vous expliquer les données du problème pendant une petite minute encore. Connell n’est pas un enquêteur comme un autre. C’est quelqu’un d’influent chez les féministes de gauche du syndicat des employés municipaux de l’État.

– Je connais.

– C’est une fraction importante de mes électeurs, Lucas. Le syndicat m’a installée à la chambre sénatoriale de l’État, et m’y a maintenue. Et soixante pour cent peut-être de ses membres sont des femmes. (Elle expédia d’une chiquenaude sa cendre de cigarette dans la corbeille.) J’ai besoin de leur soutien. Maintenant. Si j’arrive à tenir au poste que j’occupe à présent pendant quatre, disons six ans, avec un peu de chance, je peux me faire élire au Sénat des États-Unis comme féministe libérale, partisan de la loi et de l’ordre.

– D’accord, admit Lucas.

Il fallait que tout le monde vive.

– Alors, Connell est venue me parler de son tueur en série. L’État ne dispose pas des ressources nécessaires pour mener ce genre d’enquêtes, mais nous, si. Je l’ai caressée dans le sens du poil et j’ai dit qu’on allait s’y mettre. Je pensais : elle est dingue, mais elle a des relations dans toutes les organisations féministes, et elle fait partie du syndicat.

Lucas hocha la tête et ne fit aucun commentaire.

– Elle m’a donné les résultats de ses recherches… (Elle tambourina sur un épais dossier qui traînait sur le bureau.) J’ai descendu ça à la brigade criminelle, et je leur ai demandé de procéder à des vérifications. Connell pense qu’il y a eu deux meurtres dans le Minnesota, d’autres en Iowa, dans le Wisconsin, le Dakota du Sud, et juste de l’autre côté de la frontière, au Canada.

– Et que dit la brigade criminelle ? demanda Lucas.

– Ils ont roulé des yeux et j’ai eu droit aux commentaires misogynes de rigueur dans ces cas-là. Deux des meurtres avaient déjà été éclaircis. Les flics de Madison tenaient déjà un coupable. On soupçonnait des gens de la région dans deux autres affaires.

– On dirait bien que tout ça n’était que de la…

Il allait dire foutaise, mais Roux tapa sur son bureau avec l’index, et sa voix couvrit celle de Lucas.

– Mais votre vieux copain Sloan a fouiné dans les rapports d’enquête de Connell et décidé que tout ça n’était peut-être pas dénué de fondement.

– Il m’en a parlé, admit Lucas. (Il regarda le dossier.) Il n’avait pas l’air très heureux de collaborer avec elle, cela dit.

– Elle lui fait peur. Bref, ce que Connell a fourni, ce n’est pas tant des preuves… (elle chercha le mot exact)… qu’une argumentation qui se tient.

– Mmmm.

Le chef hocha la tête.

– Je sais. Elle peut se tromper. Mais son argumentation tient debout. Et je n’arrête pas de me dire : Si j’étouffe l’affaire, et qu’il se révèle que j’ai eu tort ? Une féministe, comme moi, membre du comité de soutien, vient me trouver pour une histoire de tueur en série. On laisse tomber, quelqu’un d’autre se fait assassiner et la vérité éclate.

– Je ne suis pas certain que…

– Sans compter que je commence à avoir des ennuis, ici. On va atteindre un taux record d’assassinats cette année, à moins qu’il ne se passe quelque chose d’inattendu. Ça n’a aucun rapport avec moi, mais je suis le patron. On commence à murmurer qu’il faudrait quelqu’un de plus ferme à ce poste. J’ai entendu ça dans le service, et en dehors. Le syndicat des policiers ne rate jamais une occasion de me rentrer dedans. Vous savez que leur candidat, c’était MacLemore.

– MacLemore est un putain de nazi.

– Oui, c’est ce qu’il est… (Elle tira une bouffée de sa cigarette, souffla la fumée, et ajouta :) Il y a plus fort. Elle pense que le tueur pourrait être flic.

– Oh, mon pote !

– Ce n’est qu’une hypothèse.

– Si vous commencez à vous en prendre aux flics, la profession va ruer dans les brancards.

– Exactement. Et c’est ce qui fait de vous l’homme de la situation. Vous êtes un des enquêteurs du pays les plus expérimentés en matière de tueurs en série, en dehors du FBI. À l’intérieur du service, politiquement, vous êtes à la fois de la vieille école, et du noyau dur. Vous, vous pourriez traquer un flic, si c’était nécessaire.

– Pourquoi pense-t-elle qu’il s’agit d’un flic ?

– L’une des victimes, une femme de Des Moines, un agent immobilier, avait un téléphone cellulaire dans sa voiture. Elle a appelé sa fille, une adolescente, chez elle, et lui a dit qu’elle sortait avec un homme boire un verre et qu’elle rentrerait peut-être tard. Elle a dit que le type n’était pas de la région, et que c’était un flic.

– Doux Jésus !

Lucas passa ses doigts dans ses cheveux.

– Lucas, il y a combien de temps que vous êtes revenu ? Un mois ?

– Cinq semaines.

– Cinq semaines. D’accord. Je sais que vous aimez bien le boulot des renseignements. Mais il y a toutes sortes de gens qui s’occupent des renseignements pour moi. On a ceux de la division, l’unité de renseignements proprement dite, l’antigang en fait aussi, les mœurs, les stups, et la brigade qui s’occupe des fraudes sur les alcools… Je vous ai fait revenir, je vous ai donné un bon petit boulot bien politique, parce que je savais que je finirais par me retrouver dans la merde à un moment ou à un autre, et que j’aurais besoin de quelqu’un qui m’aide à m’en sortir. Cette personne, c’est vous. C’est le marché que nous avions passé ensemble.

– Pour que vous puissiez vous faire élire au Sénat.

– On a connu pire comme sénateurs.

– J’ai des choses en cours…

– Tout le monde a des choses en cours. Mais tout le monde ne peut pas mettre des tueurs fous hors d’état de nuire, répliqua Roux avec impatience. (Elle s’approcha et resta près de lui, regardant par la fenêtre, tira une autre bouffée goulue sur sa cigarette.) J’aurais pu vous laisser un peu de temps, s’il n’y avait pas eu l’histoire Wannemaker. Mais maintenant, il faut bouger, avant que la presse ne s’en mêle. Et si on ne s’y met pas sérieusement, Connell en personne pourrait être à l’origine des fuites.

– Je…

– Si ça se sait, mais que vous travailliez déjà sur le dossier, ce sera beaucoup plus facile pour tout le monde.

Lucas finit par acquiescer d’un signe de tête.

– Vous m’avez sauvé d’une vie de technocrate, dit-il. Je suis votre débiteur.

– C’est exact. C’est ce que j’ai fait et vous devez me renvoyer l’ascenseur. (Elle appuya sur le bouton de l’interphone et se pencha :) Rocky ? Réunissez les suspects habituels. Qu’ils amènent leurs culs par ici.

 

 

Roux mit cinq minutes organiser une réunion : Lester, le patron de la brigade des enquêtes criminelles, Swanson, son adjoint, et Curt Meyer, le nouveau directeur des renseignements. Anderson, le spécialiste de l’informatique dans le service, fut invité à la demande de Lucas.

– Comment allons-nous ? demanda Roux à Lester.

– Les cadavres s’accumulent. Je vous jure que je n’ai jamais rien vu de pareil. (Il regarda Lucas.) Sloan me dit qu’il y a peu de chances que Wannemaker ait été tuée à Hudson. Qu’elle a probablement été transportée là-bas.

Lucas acquiesça.

– Il semble bien.

– Ça nous en fait un de plus.

Roux alluma une autre cigarette et se tourna vers Lucas.

– De quoi avez-vous besoin ?

Lucas, à son tour, regarda Lester.

– Le même arrangement que la dernière fois. Sauf que je veux Sloan avec moi.

– De quel arrangement s’agit-il ? demanda Roux.

Lester la regarda.

– Lucas travaille tout seul, en parallèle avec mon enquête. Tout ce qu’il trouve, et tout ce qui ressort de l’enquête officielle est consigné dans un registre quotidiennement. C’est Anderson qui se charge de le tenir. Il joue un rôle de coordinateur.

Lester leva le pouce vers Anderson, qui fit un signe d’assentiment, puis se tourna vers Lucas.

– Impossible de vous prêter Sloan.

Lucas ouvrit la bouche, mais Lester secoua la tête.

– Impossible, mon vieux. C’est le meilleur élément de la brigade, et on est submergés de boulot.

– Il y a longtemps que je n’ai pas travaillé dans la rue…

– Rien à faire ! se récria Lester. (S’adressant à Roux :) Je vous préviens, nous enlever Sloan en ce moment, c’est le coup de grâce.

Roux hocha la tête.

– Il faudra vous y faire, au moins pour un temps, dit-elle à Lucas. Vous ne pouvez pas avoir recours à Capslock ?

Il secoua la tête.

– Non, il a quelque chose en train, ces temps-ci, avec ce policier qui s’est fait tuer. Il faut qu’on soit sur la brèche en permanence.

– Il y a un type que je pourrais vous affecter, proposa Lester. Il peut vous servir de garçon de courses, accomplir les corvées à votre place. À vrai dire, vous lui rendrez service. En lui montrant comment on fait.

Lucas haussa les sourcils.

– Greave ?

Lester fit un signe de tête.

– On m’a dit que c’était un idiot.

– C’est un nouveau, c’est tout, répliqua Lester sur la défensive. Si vous ne l’aimez pas, vous me le rendez.

– D’accord, fit Lucas. Et il faut que je sache où est passé un type. Un maniaque du couteau bouclé il y a des années.

– Qui est-ce ?

– Il s’appelle Junky Doog…

 

 

Roux retint Lucas à la fin de la réunion.

– Meagan Connell va vouloir travailler sur l’affaire. J’apprécierais beaucoup que vous la preniez avec vous.

Lucas secoua la tête.

– Bon Dieu, Rose Marie, elle appartient à la police de l’État, elle peut faire ce qu’elle veut !

– Je vous le demande comme un service personnel, reprit Roux avec insistance. La brigade criminelle n’acceptera jamais de bosser avec elle. Elle est plongée dans cette affaire jusqu’au cou. Elle est intelligente. Elle vous aidera. J’apprécierais beaucoup.

– D’accord. Je lui trouverai quelque chose à faire, déclara Lucas. (Puis il reprit :) Au fait, vous ne m’avez pas dit qu’elle était à l’article de la mort.

– J’ai pensé que vous le découvririez par vous-même.

 

 

La secrétaire avait l’écouteur d’un dictaphone dans l’oreille. Quand Lucas sortit du bureau de Roux, elle pointa un doigt sur lui, et leva la main pour l’arrêter, tapa une demi-phrase, et ôta l’écouteur de son oreille.

– Le détective Sloan est passé pendant que vous discutiez, lui annonça-t-elle, ses sourcils bruns en arc de cercle. (Elle ramassa une chemise sur son bureau et la lui tendit.) Il a dit que les empreintes digitales confirmaient qu’il s’agissait bien de Wannemaker. Elle avait un morceau de cigarette sans filtre dans la main, une Camel. Ils l’ont envoyé au labo, à Madison. Il vous demande de jeter un coup d’œil à la photo.

– Merci.

Lucas se détourna et ouvrit la chemise.

– J’ai déjà regardé, précisa-t-elle. Assez brutal, mais intéressant.

– Hmm.

À l’intérieur de la chemise se trouvait une photo en couleurs de format moyen, un cadavre dans une congère. La posture était à peu près la même que celle de Wannemaker, avec le même genre de blessures abdominales énormes, béantes ; des morceaux de sac poubelle en plastique étaient éparpillés dans la neige. La secrétaire regardait par-dessus son épaule, et Lucas se tourna à moitié.

– Il y a une enquêtrice de la police d’État qui est passée ici, elle se nomme Meagan Connell. Vous pourriez me la trouver et lui demander de m’appeler ?