Une partie de ce récit se déroule en Afrique du Sud. Un pays où le traumatisme individuel et collectif a atteint un point tel que certains n’envisagent plus d’autre issue qu’une catastrophe apocalyptique. Mais l’espoir subsiste que l’empire raciste tombe dans un avenir prévisible. À l’heure où j’écris ces lignes, en juin 1993, une date préliminaire a été fixée pour les premières élections libres en Afrique du Sud. Le 27 avril 1994. Selon les mots de Nelson Mandela : on a enfin atteint un point de non-retour. Avec les réserves inhérentes à tout pronostic politique, on peut prévoir l’évolution à long terme ; l’instauration d’un État de droit démocratique.
À court terme, l’issue est plus incertaine. L’impatience compréhensible de la majorité noire et la résistance active de certains éléments de la minorité blanche conduisent à une violence sans cesse accrue. Personne ne peut affirmer que la guerre civile est inévitable. Personne ne peut davantage affirmer qu’elle aura lieu. L’incertitude est la seule certitude.
Plusieurs personnes ont à différents titres — parfois sans le savoir — contribué aux épisodes sud-africains de ce livre. Sans le travail de fond d’Iwor Wilkins et de Hans Strydom concernant la société secrète baptisée Broederbond (la Confrérie), je n’aurais jamais eu vent de son existence. La lecture des textes de Graham Leach sur la culture boer est une aventure en soi. Enfin, les récits de Thomas Mofololo m’ont éclairé sur les croyances africaines, et en particulier sur le monde des esprits.
Je remercie sans les citer tous ceux dont l’expérience et le témoignage personnel m’ont été précieux.
Ceci est un roman. Certaines dates, certains noms de personnes et de lieux ont pu être modifiés.
Les conclusions, tout comme le récit dans son ensemble relèvent de ma seule responsabilité.
Henning Mankell.
Maputo, Mozambique, juin 1993.