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Les trois hommes masqués avaient surgi au moment où l’on servait le dessert. En l’espace de deux minutes, leurs mitraillettes déchargèrent trois cents balles sur les convives. Ils disparurent. Une voiture les attendait.
Il y eut un grand silence. Puis les hurlements.
C’était la réunion annuelle du célèbre club des dégustateurs de Durban. Le comité des fêtes avait soigneusement pris en compte l’aspect sécuritaire, en choisissant de tenir le traditionnel dîner de clôture au club de golf de Pinetown, à quelques dizaines de kilomètres de Durban. La ville de Pinetown n’avait jamais encore été exposée aux violences qui touchaient de plus en plus la province du Natal. Le gérant s’était engagé à renforcer le dispositif habituel en prévision de cette soirée.
Mais les gardes furent abattus avant d’avoir pu donner l’alerte. La clôture avait été cisaillée. Les auteurs de l’attentat avaient même réussi à étrangler un berger allemand.
Il y avait au total cinquante-cinq personnes dans le restaurant ce soir-là. Tous les membres du club des dégustateurs étaient blancs. Le service était assuré par des Noirs, quatre hommes et une femme. Le chef portugais, les cuisiniers noirs et leurs aides avaient réussi à fuir par la porte de service. Quand tout fut fini, neuf cadavres étaient étendus parmi les chaises renversées, la faïence brisée, les coupes de salade de fruits pulvérisées et des débris épars de l’armature du plafond. Dix-sept personnes étaient plus ou moins grièvement blessées. Les autres étaient bouleversées ; parmi elles, une femme âgée qui ne tarderait pas à décéder d’une crise cardiaque.
Plus de deux cents bouteilles de vin rouge avaient explosé au cours de la fusillade. La police qui débarqua peu après le massacre eut du mal à distinguer le vin du sang.
Le commissaire Samuel de Beer de la brigade criminelle de Durban fut l’un des premiers à arriver sur les lieux. Il était accompagné du commissaire adjoint Harry Sibande. De Beer avait beau afficher ouvertement ses opinions racistes, Harry Sibande avait appris à négliger le mépris de son chef. Cela lui était d’autant plus facile qu’il se savait depuis longtemps être un bien meilleur flic que De Beer.
Ils avaient fait le tour du champ de bataille, tandis que les morts et les blessés étaient chargés à bord des ambulances qui faisaient la navette entre Pinetown et les différents hôpitaux de Durban.
Les témoins, encore sous le choc, n’avaient pas grand-chose à dire. Trois hommes masqués. Mais leurs mains étaient noires.
De Beer était donc face à un attentat. L’un des plus graves commis par les fractions armées noires cette année-là dans le Natal. Ce soir-là, le 30 avril 1992, ce fut comme si la guerre civile devenait réalité.
De Beer contacta le soir même les services de renseignements à Pretoria. On promit de lui envoyer du monde dès le lendemain matin. Le département militaire chargé des attentats politiques et des actions terroristes mettrait également un enquêteur expérimenté à sa disposition.
Le président fut informé de l’événement peu avant minuit. Ce fut Pik Botha qui l’appela à son domicile, sur la ligne d’urgence.
De Klerk réagit avec irritation.
— Des innocents sont tués tous les jours. En quoi cette affaire-ci est-elle particulière ?
— L’ampleur, répondit le ministre. Ça va provoquer une réaction énorme dans le parti si tu ne fais pas une déclaration retentissante dès demain matin. Je suis convaincu que Mandela va condamner cette action. Les chefs religieux noirs aussi. Un silence de ta part serait mal interprété.
Botha était l’un des rares conseillers directs du président. En règle générale. De Klerk suivait ses recommandations.
— D’accord. Rédige-moi quelque chose et fais-le-moi parvenir pour sept heures.
Tard dans la soirée, il y eut un autre coup de fil entre Johannesburg et Pretoria. Le colonel Franz Malan, des services spéciaux de l’armée, reçut l’appel de son collègue des renseignements, Jan Kleyn. Tous deux étaient déjà informés de l’événement. Ils avaient réagi avec consternation et dégoût, conformément à ce que l’on attendait d’eux. En réalité, ils avaient été activement impliqués dans la préparation du massacre de Pinetown, maillon de la stratégie visant à accroître l’insécurité dans le pays par la multiplication des meurtres et des attentats.
Jan Kleyn appelait Franz Malan pour une tout autre raison. Il avait découvert au cours de la journée que quelqu’un s’était introduit, sur son lieu de travail, dans ses dossiers informatiques. Quelques heures de réflexion l’avaient conduit, par éliminations successives, à comprendre qui le surveillait. Cela impliquait une menace contre l’opération en cours.
Kleyn et Malan ne se présentaient jamais au téléphone. Ils s’identifiaient à la voix. Si par extraordinaire la communication était mauvaise, ils avaient recours à un code de phrases de courtoisie.
— On doit se voir, dit Jan Kleyn. Tu sais où je pars demain ?
— Oui.
— Arrange-toi pour y être aussi.
Franz Malan avait été informé qu’un capitaine du nom de Breytenbach le représenterait secrètement lors de l’enquête sur le massacre. Un coup de fil à Breytenbach suffirait. Franz Malan avait la latitude d’opérer les remaniements qu’il jugeait nécessaires sans en référer à ses supérieurs.
— Je serai là, répondit-il.
Après avoir raccroché, Franz Malan appela Breytenbach et lui annonça qu’il ferait le voyage à sa place. Mais pourquoi Jan Kleyn tenait-il à le voir d’urgence ? Il devinait que c’était lié à l’Opération Spriengbœk, Pourvu que ce ne soit pas trop grave.
À quatre heures du matin, le 1er mai, Jan Kleyn laissa Pretoria derrière lui. Après Johannesburg, il prit l’autoroute N3 vers Durban. Il comptait être sur place à huit heures.
Jan Kleyn aimait conduire. Il aurait pu se faire transporter à Durban en hélicoptère. Mais alors le voyage aurait été trop rapide. La solitude au volant, les variations du paysage lui laissaient le temps de la réflexion.
Il accéléra. Les problèmes en Suède seraient bientôt résolus. Pendant quelques jours, il avait douté de Konovalenko. Avait-il commis une erreur en l’embauchant ? Il chassa cette idée. Konovalenko ferait le nécessaire. Victor Mabasha serait bientôt éliminé. C’était peut-être déjà fait. Un homme du nom de Sikosi Tsiki, le numéro deux sur sa liste d’origine, prendrait sa place, et Konovalenko lui assurerait la même formation.
Le seul détail qui lui demeurait énigmatique, c’était l’événement qui avait apparemment provoqué la crise de Mabasha. Comment un homme tel que lui avait-il pu réagir si violemment à la mort d’une Suédoise sans importance ? Si la sentimentalité était bien son point faible, ils avaient eu de la chance qu’il soit découvert à temps, Qu’aurait-il pu se passer sinon lorsque Victor Mabasha aurait aperçu sa cible dans le viseur ?
Il écarta la pensée de Mabasha pour se concentrer à nouveau sur la surveillance dont il avait été l’objet à son insu. Ses dossiers informatiques ne contenaient aucun détail concret. Aucun nom, aucune date, aucun lieu, rien. Mais un officier compétent pouvait néanmoins en tirer certaines conclusions. Par exemple, qu’un attentat politique décisif était en préparation.
En fait, il avait eu de la chance de découvrir l’intrusion à temps. Il était encore possible de remédier aux conséquences.
Le colonel Franz Malan monta dans l’hélicoptère qui l’attendait à l’aéroport militaire de Johannesburg. Sept heures et quart ; il serait à Durban vers huit heures. Il adressa un signe de tête aux pilotes, boucla sa ceinture et regarda la terre s’éloigner. Il était fatigué. Les interrogations sur le motif que pouvait avoir Jan Kleyn de le convoquer l’avaient tenu éveillé jusqu’à l’aube.
Pensif, il considéra la banlieue africaine étendue sous ses yeux. La décrépitude, les taudis, la fumée des feux...
Comment pourraient-ils nous vaincre ? Il suffit de rester ferme. Et de supporter les sacrifices nécessaires. Comme à Pinetown hier soir…
Il se laissa aller dans son siège, ferma les yeux.
Bientôt, il saurait ce qui préoccupait Jan Kleyn.
Ils arrivèrent sur les lieux à dix minutes d’intervalle. Ils passèrent une bonne heure dans le restaurant dévasté avec les enquêteurs locaux, commandés par le commissaire Samuel de Beer. Les auteurs de l’attentat avaient bien travaillé. Neuf victimes, certes, mais c’était secondaire. Le massacre des dégustateurs innocents avait produit l’effet escompté. Les Blancs appelaient déjà à la vengeance. Dans la voiture, Jan Kleyn avait entendu à la radio Nelson Mandela et De Klerk condamner le massacre à tour de rôle. De Klerk avait de plus menacé les terroristes de représailles terribles.
— Vous avez une piste ?
— Pas pour l’instant, répondit Samuel de Beer. Personne n’a même vu la voiture.
— Le gouvernement aurait dû proposer une récompense d’entrée de jeu, dit Franz Malan. Je vais personnellement demander au ministre de la Défense de soutenir cette idée lors du prochain Conseil.
Au même instant, il y eut du remue-ménage dans la rue barrée où s’étaient attroupés un grand nombre de Blancs. Beaucoup d’entre eux portaient ostensiblement des armes, et les Noirs, en les voyant, choisissaient de prendre un autre chemin. La porte du restaurant s’ouvrit. Une femme blanche d’une trentaine d’années entra. Elle était bouleversée, au bord, de l’hystérie. Lorsqu’elle aperçut le commissaire Sibande, qui était à ce moment-là le seul Noir dans le local, elle tira brusquement un pistolet. Harry Sibande eut à peine le temps de se plaquer au sol. Le coup partit. Il se réfugia derrière une table. La femme avançait droit vers lui en continuant de tirer. Agrippée des deux mains à son arme, elle hurlait en afrikaans qu’elle allait venger son frère et qu’elle ne se rendrait pas avant que chaque kaffir soit exterminé.
Samuel de Beer se jeta sur elle et la désarma. Puis il la conduisit à une voiture de police. Harry Sibande se releva. Il était secoué. Une balle avait traversé le plateau de la table et déchiré la manche de sa veste.
Jan Kleyn et Franz Malan avaient assisté à la scène. Tout était allé très vite. Mais tous deux pensaient la même chose. Cette réaction de la femme blanche était précisément le but du massacre de la veille. La même chose, à grande échelle. La haine emporterait le pays comme une vague déferlante.
De Beer revint en essuyant son visage en sueur.
— Il faut la comprendre, dit-il.
Harry Sibande ne réagit pas.
Jan Kleyn et Franz Malan s’engagèrent à fournir à De Beer toute l’assistance nécessaire et le quittèrent sur la conclusion solennelle que cet acte inqualifiable devait être puni au plus vite. Puis ils partirent ensemble dans la voiture de Jan Kleyn. Ils prirent l’autoroute N2 vers le nord, jusqu’au panneau indiquant la sortie vers Umhlanga Rocks. Jan Kleyn s’arrêta devant un petit restaurant de poisson situé à même la plage. Là, personne ne les dérangerait. Ils commandèrent des langoustines et de l’eau minérale. Une brise légère venait de la mer. Franz Malan ôta son veston.
— D’après mes informations, dit-il, le commissaire De Beer est un enquêteur lamentable. Son kaffir de collègue serait beaucoup plus intelligent. Entêté, de surcroît.
— On m’a dit la même chose. L’enquête va patauger. C’est parfait.
Il posa son couteau et s’essuya la bouche.
— La mort n’est jamais agréable, poursuivit-il. D’un autre côté, il n’y a pas de vainqueur sans victime. Je suis sans doute au fond un darwiniste primitif. Le plus fort survit, et le survivant a le droit pour lui. Lorsqu’une maison brûle, tant que le feu n’est pas éteint, personne ne s’interroge sur l’origine de l’incendie.
— Et les trois hommes ? Je n’ai pas le souvenir de la décision qui a été prise à leur sujet.
— Je propose qu’on fasse une petite promenade après le déjeuner, dit Jan Kleyn avec un sourire.
Franz Malan comprit qu’il ne fallait pas insister.
Au café, Jan Kleyn exposa la véritable raison de leur rencontre.
— Comme tu le sais, nous observons une série de règles non écrites. La surveillance mutuelle en fait partie. Tous, nous créons nos propres instruments de mesure pour évaluer l’état de notre sécurité personnelle. Nous posons nos mines. Nous n’avons pas le choix, parce que tout le monde le fait. L’équilibre qui en résulte nous permet d’exécuter notre travail commun. J’ai malheureusement découvert que quelqu’un s’intéressait d’un peu trop près à mon ordinateur. Quelqu’un a reçu la mission de me surveiller. Et cette mission doit venir de très haut.
Franz Malan pâlit.
— Le plan est dévoilé ?
Jan Kleyn le dévisagea d’un regard froid.
— Je ne manque pas de jugement à ce point. Il n’y a rien dans mes fichiers. Rien de concret. Mais on ne peut pas exclure qu’un individu suffisamment intelligent tire des conclusions susceptibles de l’orienter dans la bonne direction. Cela rend la chose préoccupante.
— Il sera difficile de découvrir le coupable, dit Franz Malan.
— Pas du tout. Je sais déjà qui c’est.
Franz Malan écarquilla les yeux.
— Pour progresser, poursuivit Kleyn, j’ai commencé par reculer. C’est une excellente méthode. Je n’ai pas mis longtemps à comprendre que les gens susceptibles de s’intéresser réellement à ce que je fais se réduisent en fait à deux personnes. De Klerk et Botha.
Franz Malan voulut protester.
— Laisse-moi finir. Si tu réfléchis, tu verras l’évidence. Il y a, avec raison, une peur du complot dans ce pays. De Klerk a tous les motifs de craindre les idées qui ont cours dans certains cercles du commandement militaire. Il ne peut pas non plus compter sur la loyauté indéfectible des chefs des services secrets. La situation dans le pays est explosive. Le besoin d’information est donc illimité. Le président ne fait pleinement confiance qu’à un seul membre de son cabinet, c’est Botha. À ce point du raisonnement, il ne me restait qu’à lister les candidats possibles au poste d’informateur secret du président. Pour des raisons sur lesquelles je ne m’étendrai pas ici, j’ai trouvé la réponse. Pieter van Heerden.
Franz Malan savait qui c’était. Il l’avait rencontré à plusieurs reprises.
— Pour moi, Van Heerden est un type très intelligent, dit-il.
— C’est tout à fait exact. Un homme très intelligent, et très dangereux. Un ennemi qu’il faut respecter. Malheureusement pour lui, il est un peu malade.
Franz Malan haussa les sourcils.
— Oui, dit Jan Kleyn. J’ai appris par hasard qu’il devait subir une opération sans gravité la semaine prochaine, dans une clinique privée de Johannesburg. Il a des problèmes de prostate.
Jan Kleyn finit son café.
— Je vais m’en occuper moi-même. Après tout, c’est moi qu’il a tenté de piéger. Ce sont mes dossiers qu’il a ouverts.
Ils attendirent en silence que le serveur noir eût débarrassé la table.
— Tu n’as donc pas à t’en préoccuper, dit Jan Kleyn lorsqu’ils furent à nouveau en tête à tête. Je te raconte tout cela pour une seule raison. Tu dois être extrêmement prudent. Selon toute vraisemblance, tu es surveillé, toi aussi.
— Bien. Je vais renforcer la sécurité.
Le serveur apporta l’addition.
— C’est pour moi, dit Jan Kleyn. Je propose maintenant que nous allions faire un petit tour. Tu as posé une question tout à l’heure, je vais te répondre.
Ils suivirent un sentier qui longeait la plage en direction de quelques falaises qui avaient donné son nom à l’endroit.
— Il y a une rumeur venant du Cap, dit Franz Malan, qui annoncerait un grand rassemblement là-bas pour le 12 juin. Je suis en train de voir si ce peut être une occasion intéressante.
Jan Kleyn s’immobilisa.
— Oui, dit-il. Ce serait une excellente date.
— Je te tiendrai au courant.
Jan Kleyn s’arrêta au bord de la falaise. Franz Malan jeta un regard en bas. Il vit une carcasse de voiture.
— Elle n’a pas encore été découverte apparemment, dit Jan Kleyn. Quand ce sera fait, on trouvera trois Noirs à l’intérieur. Des gars de vingt-cinq ans. Quelqu’un les a abattus avant de faire basculer la voiture.
Jan Kleyn indiqua le parking derrière eux.
— D’après le contrat, ils devaient toucher leur argent ici. Mais ce n’est pas ce qui s’est passé.
Ils rebroussèrent chemin.
Franz Malan ne prit pas la peine de demander qui avait exécuté les trois responsables du massacre du restaurant. Il y avait certaines choses qu’il ne tenait tout simplement pas à savoir.
Peu après treize heures, Jan Kleyn laissait Franz Malan sur une base militaire près de Durban. Ils se serrèrent la main et se quittèrent rapidement.
Jan Kleyn évita l’autoroute pour retourner à Pretoria. Il n’était pas pressé et il avait besoin de formuler une synthèse personnelle. L’enjeu était élevé, pour lui, pour les autres conjurés, et pour tous les Blancs qui vivaient en Afrique du Sud.
Il pensa aussi qu’il traversait en ce moment la région d’origine de Nelson Mandela. Il était né là, il avait grandi là. Il serait probablement enterré là.
Jan Kleyn s’interrogeait parfois sur sa propre froideur. Il savait qu’il était ce qu’on appelle un fanatique. Mais il ne voyait pas quelle autre vie il aurait pu préférer.
Il n’y avait au fond que deux choses qui l’inquiétaient. La première était un cauchemar récurrent qui lui venait la nuit. Il se voyait alors enfermé dans un monde peuplé uniquement de Noirs. Il ne pouvait plus parler. Les sons qui sortaient de sa gorge se réduisaient à un cri animal. Comme celui d’une hyène.
La seconde, c’était qu’il ignorait combien de temps il lui restait à vivre. Ce n’était pas la mort en elle-même qui l’effrayait. Mais il voulait rester assez longtemps pour voir les Blancs d’Afrique du Sud consolider leur domination menacée.
Ensuite, il pourrait mourir. Mais pas avant.
Il s’arrêta pour dîner dans un petit restaurant de Witbank.
Là, il passa une fois de plus en revue les détails de l’opération, ses présupposés et ses pièges potentiels. Il était tranquille. Tout se passerait comme prévu. L’idée de Franz Malan, le 12 juin au Cap, lui plaisait. C’était peut-être en effet une bonne occasion.
Peu avant vingt et une heures, il s’engageait dans l’allée conduisant à sa propriété sur les hauteurs de Pretoria.
Le gardien de nuit lui ouvrit le portail.
Sa dernière pensée avant de s’endormir fut pour Victor Mabasha.
Il avait déjà du mal à se rappeler son visage.