Chapitre 27

Buonocare, la jeune femme de la banque, fit défiler la bande et l’arrêta sur les photos correspondant à deux autres retraits sur le même compte. Bekker apparaissait sur les trois, dégageant une étonnante séduction féminine malgré la mauvaise qualité de l’image.

« Nom d’un chien, j’aimerais bien être aussi jolie que ça, avoua Buonocare. Je me demande qui la coiffe.

– Il faut appeler Kennett, dit Fell en tendant la main pour décrocher le téléphone.

– Non. » Lucas la fixa des yeux, secoua la tête. « Non.

– Mais nous devons…

– On va en parler dehors, dit Lucas à voix basse.

– Quoi ?

– Pas ici. » Lucas regarda Buonocare et expliqua : « Nous avons un problème de sécurité ; je regrette, mais je ne peux pas l’aborder devant vous. »

Fell ramassa son sac, Lucas sa veste, et ils foncèrent vers la porte. « Est-ce que ça passera aux informations ? demanda Buonocare en les accompagnant jusqu’à l’entrée de la banque que gardait un vigile.

– S’il s’agit bien de lui, c’est probablement vous qui passerez aux informations », dit Fell.

Le vigile les laissa sortir.

« Eh bien, bonne chance. Et rendez-vous sur l’écran de télé, dit Buonocare. Ah, comme j’aimerais pouvoir vous accompagner… »

Dehors, il s’était mis à pleuvoir. Une méchante bruine tiède. Lucas héla un taxi qui leur fila sous le nez. Un autre l’ignora carrément.

Fell l’agrippa par le coude et dit d’un ton pressant : « Qu’est-ce que tu fabriques, Lucas ? Il faut l’appeler, maintenant.

– Non.

– Écoute, moi aussi, je voudrais y être, mais nous n’avons pas le temps. Tu as vu la circulation.

– Quoi ? Quinze minutes ? Merde, je veux ce type.

– Lucas… », implora-t-elle.

Finalement, un taxi s’arrêta au bord du trottoir. Lucas piqua un sprint et arriva trois secondes avant une femme qui s’était élancée d’un peu plus haut dans la rue. Il s’engouffra à l’intérieur, laissant la porte ouverte pour Fell qui accourait derrière lui. « Monte.

– Il faut qu’on appelle…

– Il se passe plus de choses ici que tu ne le crois, dit Lucas. Je ne roule pas pour les Affaires internes, mais il se passe des choses. »

Fell le regarda longuement, avoua : « Je le savais » et monta dans le taxi. Au moment où il redémarrait, la femme qu’ils avaient coiffée au poteau leur adressa un geste fort grossier depuis l’embrasure de porte où elle était retournée s’abriter.

Centimètre par centimètre, ils se rapprochèrent du centre au milieu d’encombrements cauchemardesques, sous une pluie qui tombait de plus en plus fort. Nerveuse, Fell serrait les lèvres. Le taxi les laissa sur Houston. Lucas régla la course. Une voiture de patrouille ralentit devant eux et les flics dévisagèrent attentivement Lucas avant de poursuivre leur chemin. Lucas et Fell, les vêtements humides de pluie estivale, se réfugièrent dans une supérette de quartier.

« Alors ? lança Fell, poings sur les hanches. Accouche.

– Je ne sais pas ce qui va se passer au juste, mais ça pourrait être un drôle de truc. J’essaie d’attraper Robin des bois. C’est pour ça qu’ils m’ont fait venir de Minneapolis. »

Elle en resta bouche bée.

« Tu es dingue, ou quoi ?

– Non. Sois tu viens avec moi, sois tu repars à pied, mais je ne veux pas que tu gâches tout.

– D’accord, je viens, dit-elle. Mais qui est Robin des bois ? Raconte…

– Une autre fois. D’abord, il faut que je passe un coup de fil. »

Lily était avec O’Dell. Ils entraient juste dans Manhattan par le pont de Brooklyn et n’étaient qu’à dix minutes de Police Plaza.

« Tu as entendu ? demanda-t-elle.

– Quoi ?

– Bekker a été repéré sur Washington Square, mais il a filé. C’était vers trois heures de l’après-midi. Nous avons envoyé un maximum de types sur place, mais depuis, rien.

– Ça me paraît normal. Fell et moi pensons savoir où il se planque. C’est dans SoHo.

– Quoi ? » Et il l’entendit expliquer à O’Dell : « Lucas dit qu’il tient Bekker. »

La voix de O’Dell retentit dans l’écouteur.

« Où êtes-vous ?

– À la Citibank, et nous sommes coincés par la circulation. Je pense que Bekker se terre chez une vieille dame à SoHo, mais ce n’est pas tout à fait sûr. Je vais aller jeter un coup d’œil de reconnaissance avant d’appeler nos troupes. Je voulais seulement que Lily en soit informée, au cas où quelque chose se produirait…

– D’autant que si vous les appeliez maintenant, alors que vous êtes bloqués à l’autre bout de la ville, Kennett risquerait de s’attribuer tout le mérite de l’arrestation, ajouta O’Dell avec un gloussement chuintant caractéristique. Ce que vous avez fait, ça ne risque pas d’avoir alerté Bekker ?

– Non. Mais il va nous falloir un bout de temps pour arriver là-bas. Il pleut des cordes par ici et c’est la croix et la bannière pour trouver un taxi.

– Oui, ici aussi, il pleut… D’accord, allez-y. Mais faites gaffe. Juste au cas où il y aurait un problème, vous devriez me donner l’adresse. Je vais demander à Lily de faire établir un mandat de perquisition, ça justifiera le retard et expliquera pourquoi vous n’avez pas appelé du secours tout de suite.

– C’est bon… » Lucas lui communiqua l’adresse et Lily reprit l’écouteur. « Fais très attention, recommanda-t-elle. Quand tu auras… inspecté les environs… appelle-nous. On tiendra les renforts à disposition. »

Lucas raccrocha et Fell demanda : « Alors, qu’est-ce qui se passe ?

– On va surveiller un petit moment…

– Surveiller quoi ? »

Une autre voiture de patrouille passa devant eux, et cette fois encore, ils furent longuement dévisagés.

« La maison de cette Mme Lacey, d’abord. Bekker me connaît, je ne veux pas me pointer comme ça sous son nez…

– Je sais où on peut te trouver un chapeau, dit Fell. C’est sur le chemin. »

 

Ils esquivèrent la pluie de leur mieux en bondissant de porche en marquise. Fell finit par conduire Lucas dans un magasin de vêtements dont ni la clientèle ni les stocks n’avaient bougé depuis 1969. Tous les clients mâles, en dehors de Lucas, étaient barbus, et sur les quatre clientes présentes, trois portaient des fringues teintes en couleurs délavées, selon la bonne vieille méthode des années 70. Lucas fit acquisition d’un chapeau de cuir à bord souple qui ne lui allait pas du tout. En se regardant dans le miroir, il crut voir un explorateur de l’Amazone revu et corrigé par un styliste hippie.

« Arrête de râler, lui dit Fell en le poussant dehors. Tu seras très mignon sous un bon éclairage.

– J’ai l’air d’un couillon, répondit-il. Quel que soit l’éclairage.

– Que veux-tu que je te dise ? Tu ne vas pas poser pour un photographe d’Esquire. »

La pluie avait ralenti mais les trottoirs demeuraient humides et glissants, dégageant la puanteur de deux siècles de crasse émulsionnée par une brève douche. Ayant trouvé la maison Lacey, ils inspectèrent la façade et l’arrière. À l’arrière, c’était un mur de brique sans fenêtres. Une cabane décrépite – un appentis, plus exactement – s’appuyait au bas du mur. Le portail aménagé dans la clôture de grillage avait été récemment ouvert et des traces de pneus creusaient des sillons dans le tapis miteux de mauvaises herbes qui menait à l’appentis.

Lucas avança jusqu’à la limite du terrain, d’où l’on avait un meilleur angle de vue sur l’appentis.

« Regarde un peu », dit-il. Fell colla le nez à la clôture. L’arrière d’un pare-chocs chromé de forme arrondie était tout juste visible à l’intérieur de l’appentis. « Nom d’un chien, c’est une Coccinelle », dit-elle, le souffle coupé. Elle lui serra le bras. « Lucas, il faut qu’on appelle.

– Lily et O’Dell s’occupent de tout.

– Non, je voulais dire Kennett. C’est lui notre supérieur. Mon Dieu, nous sommes en train de court-circuiter le patron…

– Dans quelques minutes, promit-il. Mais d’abord, je veux rester là et observer un peu ce qui se passe. »

Ils revinrent dans la rue, où Lucas repéra un magasin sur le trottoir d’en face, à une trentaine de mètres de la maison de Mme Lacey. Une galerie qui vendait des tapis et des objets d’artisanat africains. La propriétaire était une Libanaise à la vaste poitrine, vêtue d’une robe de soie noire à col cheminée. Elle acquiesça nerveusement de la tête et dit « Bien entendu » lorsqu’ils lui montrèrent leurs plaques. Elle leur apporta des chaises et ils s’assirent de biais par rapport à la vitrine, parmi des tissus drapés et des étagères en rotin. De là, ils observèrent la rue.

« Et s’il sort par-derrière ? s’inquiéta Fell.

– Il ne le fera pas. L’endroit grouille de flics. Il est cerné dans son terrier.

– Alors, qu’est-ce qu’on attend ?

– Quelques types. Robin des bois et ses joyeux compagnons. S’il ne s’est rien produit d’ici une demi-heure, on ira…

– Est-ce que quelques biscuits vous feraient plaisir ? » proposa, en se tordant les mains, la boutiquière libanaise d’une voix où perçait une pointe d’inquiétude. Lucas trouvait qu’elle ressemblait étonnamment à la méchante belle-mère de Blanche-Neige, s’il pouvait se fier à ses lointains souvenirs de Walt Disney. « Du baklava, peut-être ?

– Non, vraiment, merci beaucoup, répondit Lucas. On est très bien. Mais nous aurons peut-être besoin de votre téléphone…

– Certainement. » D’un geste de la main, la femme indiqua l’appareil à côté de la caisse enregistreuse et se retira dans l’arrière-boutique où elle se percha sur un haut tabouret et continua de se triturer les mains.

« Tu manges ses saloperies de baklava, et tu retrouves tes couilles enfermées dans une bouteille avec un génie », murmura Lucas. Fell jeta un coup d’œil à Tanière et murmura « Chuut », mais elle sourit et secoua la tête. « Ces putains de Blancs du Middle West, ça doit être quelque chose par là-bas, rien que des descendants de protestants anglo-saxons à perte de vue…

– Regarde donc », dit Lucas.

Deux hommes en veste sport et pantalon de toile, coupe décontractée, remontaient la rue sans regarder la maison de Mme Lacey. L’un était un gros mastoc, l’autre maigre comme un coucou. Leurs vestes étaient trop épaisses pour un été new-yorkais, du genre qualifié de « toutes saisons » par les grands magasins, c’est-à-dire trop chaud pour l’été et pas assez pour l’hiver. Le gros marchait avec raideur, comme s’il avait des problèmes de dos. Le maigre avait le bras gauche dans le plâtre.

« Des flics, s’exclama Fell en se levant. Ils ont l’air de flics.

– L’enfoiré qui porte un plâtre, je crois bien que c’est celui qui m’a démoli », dit Lucas. Fell fit un pas en direction de la porte mais Lucas la retint par la manche : « Attends, attends… », recula jusqu’au comptoir et décrocha le téléphone sans quitter les deux flics des yeux. Ils dépassèrent la maison Lacey d’un pas nonchalant, parlant avec un entrain affecté qui sonnait faux, marchèrent jusqu’au bâtiment suivant et, là, s’arrêtèrent.

Lucas composa le numéro du bureau de Lily. Elle décrocha à la deuxième sonnerie. « Je suis chez Lacey…

– Comment es-tu arrivé à… ?

– J’ai menti. Et nos petits Robins des bois viennent juste d’arriver. Nous sommes en train de les observer d’en face. C’est donc O’Dell…

– Pas possible. Il n’a pas touché au téléphone.

– Quoi ?

– Je suis avec lui en ce moment. Dans son propre bureau.

– Merde… »

De l’autre côté de la rue, les Robins des bois avaient fait demi-tour et revenaient sur leurs pas. L’un produisit un pistolet tandis que l’autre sortait de sa veste un marteau de forgeron à long manche.

« Envoie-moi des renforts, dit Lucas. Bon Dieu, ils entrent dans la maison. Envoie-moi des renforts tout de suite. »

Lucas raccrocha vivement. « Allons-y, intima-t-il. Accroche-toi à mon bras, cramponne-toi vraiment, comme si on tenait une bonne cuite. »

Ils sortirent dans la rue. Lucas baissa son chapeau sur ses yeux, prit Fell par les épaules et approcha son visage du sien. Les deux flics s’arrêtèrent juste avant les fenêtres de la maison Lacey, jetèrent un dernier coup d’œil alentour, virent Lucas et Fell à moins de deux mètres. De la hanche, Lucas plaqua Fell contre la façade d’une maison et lui empoigna un sein. Elle le repoussa et les deux flics s’approchèrent de la porte d’entrée de Mme Lacey.

Ils s’étaient mis à courir.

Le flic qui tenait le marteau s’arrêta net, pivota sur place en tournant la hanche comme un golfeur. Leva le marteau au-dessus de sa tête et l’abattit dans un grand mouvement en arc. Le marteau fracassa la porte à la hauteur de la poignée. Elle explosa en mille morceaux de verre et éclats de bois qui retombèrent à l’intérieur.

Le flic au bras plâtré, celui qui avait une arme de poing, entra. L’autre laissa tomber le marteau, sortit son pistolet et le suivit, plié en deux, ramassé, droit devant lui.

« Allons-y », dit Lucas. Son 45 au poing, il atteignit la porte en trois secondes. Franchit le seuil. Les deux flics étaient à l’intérieur, leurs armes braquées vers le haut de la cage d’escalier. Lucas surgit dans l’embrasure en hurlant : « Police, personne ne bouge !

– Nous sommes des flics, des flics. » Celui qui était le plus proche de Lucas braquait toujours son arme vers l’escalier.

« Lâchez ça, lâchez-le, bordel, ou je vous fais sauter le caisson. Jetez-le par terre.

– Nous sommes des flics, espèce de connard… » Le plus gros des deux s’était à moitié retourné vers lui, son arme toujours pointée vers l’escalier. C’était un pistolet noir et luisant, on aurait dit du plastique. Un Glock 9 mm extrêmement performant. Ce type-là n’utilisait pas la même pacotille réglementaire que les collègues du département.

« Jetez ça… »

Fell surgit dans le dos de Lucas, arme au poing, cherchant une cible des yeux, et il sentit près de son oreille le canon raccourci du colt 38 de métal noir.

« Jetez ça ! » hurla encore une fois Lucas.

Le flic maigre comme un coucou, le plus proche de la porte, laissa tomber son arme. Lucas concentra son attention sur l’autre, qui regardait encore l’escalier d’un air hésitant. Celui qui n’avait plus d’arme dit : « Putain, quel con ! On est venus en civil pour choper Bekker… »

Lucas l’ignora, gardant l’autre à l’œil : « Je vous ai dit de laisser tomber votre arme, espèce de minus. Écoutez, espèces d’enfoirés, vous m’avez cassé la gueule l’autre jour et je ne suis pas d’humeur à discuter. Je vous jure que j’appuie sur la détente immédiatement si… »

L’autre flic se baissa et posa son arme par terre en regardant son équipier. « Écoutez…

– La ferme », dit Lucas, ajoutant à l’adresse de Fell : « Ne baisse pas ton arme, Bekker est quelque part ici.

– Lucas, mon Dieu… », dit-elle, mais elle ne baissa pas son arme.

Lucas poussa les deux flics vers un radiateur et leur lança une paire de menottes. « Je veux entendre le déclic.

– Espèce de salaud, je devrais vous éclater la gueule, dit le gros.

– Essayez toujours, et je vous descends, dit calmement Lucas. Les menottes.

– Salaud… » Mais ils s’attachèrent au tuyau du radiateur. Lucas regarda vers le haut de la cage d’escalier.

« Et maintenant ? demanda Fell.

– Les renforts vont arriver d’une minute à l’autre. » Il pointait toujours son 45 sur les deux flics enchaînés.

« Vous êtes en train de tout faire foirer, dit le gros flic.

– Parlez-en à O’Dell.

– Comment ? » s’exclama le gros en fronçant les sourcils, intrigué.

Lucas se glissa derrière lui en braquant son 45 contre son oreille. « Je vais prendre vos papiers, pas un geste. » Il glissa la main à l’intérieur de la veste du flic et en sortit une plaque. « À vous, maintenant », dit-il à l’autre.

Leurs papiers en main, il recula et lut : « Clemson, sergent. Et Jeese… » Lucas regarda l’homme au plâtre, puis Clemson, et dit : « C’est donc ça que vous avez crié, vous avez crié “Jeese. Vous avez pensé qu’il vous laissait en plan, à filer comme ça à toutes jambes. Et moi, j’ai cru que vous disiez Jésus{11}

– Voilà la cavalerie », annonça Fell. Une Plymouth bleue s’arrêta brutalement au bord du trottoir. On entendait des grincements de pneus depuis le bout de la rue. Un flic en tenue s’encadra dans la porte, arme au poing.

« Davenport et Fell », lui dit Lucas en tendant sa plaque. Nous travaillons pour Kennett avec l’équipe chargée du cas Bekker. Ces deux-là sont également des flics, mais s’ils ont les menottes, c’est pour une bonne raison et je veux qu’ils les gardent, compris ?

– Qu’est-ce qui se passe ? » demanda le nouveau venu. C’était un sergent, plus tout jeune, un peu lourd, qui se demandait avec inquiétude dans quoi il mettait les pieds. Une autre voiture s’arrêta dehors dans un hurlement de freins.

« Un truc purement politique, dit Lucas. Quelqu’un s’est mis dans un drôle de pétrin et les chefs vont devoir régler l’affaire plus tard. Mais ces types vous descendraient s’ils en avaient l’occasion. Ils ont déjà abattu un flic.

– Tu débloques complètement, enfoiré, dit l’un des enchaînés.

– Alors, restez vigilants. Leurs armes sont par terre mais je ne les ai pas fouillés pour voir s’ils en avaient d’autres, ce qui est probablement le cas.

– Je ne sais pas… »

Deux autres agents en tenue apparurent, arme au poing.

« Écoutez, la moitié de ce foutu département va débarquer ici d’une minute à l’autre, dit Lucas. Si nous nous sommes gourés, on pourra toujours se faire des excuses plus tard. Mais pour l’instant, surveillez l’endroit, et que rien ne bouge.

– Mais vous autres… ? demanda l’agent en tenue.

– Nous grimpons là-haut. Vous, vous restez ici et vous ne laissez entrer ou sortir personne. Vous gardez les choses en l’état et, surtout, vous faites gaffe. Bekker peut aussi bien être terré au sous-sol et il est armé.

– Donc, il s’agit bien de Bekker ?

– Il s’agit de Bekker », confirma Lucas. Puis, se tournant vers Fell : « Viens, on va se le faire. »